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Jean777
Jean777
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Date d'inscription : 19/05/2021

Petites questions sur l’œuvre de Dieu Empty Petites questions sur l’œuvre de Dieu

Ven 15 Oct - 19:50
Bonjour,

J’aimerai vous demander si selon vous, on peut dire que Dieu est en toutes choses ? Dans les animaux, et même en ceux qui ont un péché mortel ?
Car si ce n’est pas Dieu, qu’est ce qui les animent ?

Merci.
Emmanuel
Emmanuel
Administrateur
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Date d'inscription : 24/04/2021

Petites questions sur l’œuvre de Dieu Empty Re: Petites questions sur l’œuvre de Dieu

Sam 16 Oct - 2:17
Bonjour @Jean777,

Je ne sais pas si tu es familier avec la Somme théologique de Saint Thomas d'Aquin, mais je te propose pour la première partie de ta question ces réponses. Elles sont assez complètes et très détaillées. J'espère ne pas en avoir trop mis:

Somme théologique de Saint Thomas d'Aquin Ia pars question 8 a écrit:
Article 1 — Dieu est-il en toutes choses ?
Objections :
1. Il semble que non. Car ce qui est au-dessus de tout n’est pas en toutes choses. Mais Dieu est au-dessus de tout, selon le Psaume (113, 4) : “ Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations. ” 2. Ce qui est dans une chose est contenu par elle. Or, Dieu n’est pas contenu par les choses, c’est lui plutôt qui les contient toutes. Donc Dieu n’est pas dans les choses, ce sont les choses qui sont en lui. D’où ce mot de S. Augustin : “ Toutes choses sont en lui, plutôt que lui en quelque lieu. ” 3. L’action d’un agent s’étend d’autant plus loin que son énergie est plus grande. Mais Dieu est le plus puissant des agents. Donc son action peut s’étendre à ce qui est loin de lui, et il n’est pas nécessaire partout.
4. Les démons sont des choses. Cependant Dieu n’est pas dans les démons, car il n’y a pas “ union entre la lumière et les ténèbres ” (2 Co 6, 14). Donc Dieu n’est pas en toutes choses.
En sens contraire, là où un être opère, là il est. Or Dieu opère dans tous les êtres, selon ce que dit Isaïe (26, 12) : “ Toutes nos œuvres, tu les accomplis pour nous. ” Donc Dieu est en toutes choses.

Réponse :
Dieu est en toutes choses, non comme une partie de leur essence ni comme un accident, mais comme l’agent qui est présent à ce en quoi il agit. Il est nécessaire, en effet, que tout agent soit conjoint à ce en quoi il agit immédiatement, et qu’il le touche par l’énergie qui émane de lui. Aussi dans la Physique d’Aristote est-il prouvé que le moteur et le mobile doivent être simultanément. Or, Dieu étant l’être par essence, il est nécessaire que l’être créé soit son effet propre, comme brûler est l’effet propre du feu. Et cet effet, Dieu le produit dans les choses non seulement quand les choses commencent d’être, mais aussi longtemps qu’elles sont maintenues dans l’être, comme la lumière est causée dans l’air par le soleil tant que l’air demeure lumineux. Aussi longtemps donc qu’une chose possède l’être, il est nécessaire que Dieu lui soit présent, et cela selon la manière dont elle possède l’être. Or, l’être est en chaque chose ce qu’il y a de plus intime et qui pénètre au plus profond, puisque à l’égard de tout ce qui est en elle il est actualisateur, nous l’avons montré. Aussi faut-il que Dieu soit en toutes choses, à leur intime.

Solutions :
1. Dieu est au-dessus de toutes choses, par l’excellence de sa nature ; mais il est en toutes choses comme source créatrice de leur être à toutes, ainsi que nous venons de le dire.
2. Si dans le domaine des êtres corporels, dire que l’un est dans l’autre, c’est dire qu’il y est contenu, au contraire, les choses, les êtres spirituels, eux, contiennent ce dans quoi ils sont : ainsi l’âme contient le corps. C’est pourquoi Dieu est dans les choses comme contenant les choses. Toutefois, par analogie avec le monde corporel, on dit que toutes choses sont en Dieu en tant que Dieu les contient.
3. Quelle que soit la puissance d’un agent, son action ne peut s’étendre à ce qui est distant de lui sans passer par des intermédiaires. L’extrême puissance de Dieu, précisément, fait qu’il agit sans intermédiaire en toutes choses, et ainsi rien n’est éloigné de lui comme si Dieu en était absent. On dit pourtant que les choses sont loin de Dieu en raison d’une dissimilitude de nature ou de grâce, comme lui-même est au-dessus de tout par l’excellence de sa nature.
4. Quand on parle des démons, on pense et à leur nature, œuvre de Dieu, et à la difformité du péché, qui ne vient pas de lui. C’est pourquoi l’on ne doit pas accorder sans réserve que Dieu soit dans les démons, mais seulement selon qu’ils sont des étants. Au contraire, parlant des choses dont le nom désigne une nature en elle-même, en dehors de toute difformité, on doit affirmer purement et simplement que Dieu y existe.

Article 2 — Dieu est-il partout ?
Objections :
1. Il ne semble pas. En effet, être partout signifie être en tout lieu. Or, comment conviendrait-il à Dieu d’être en tout lieu, s’il n’est dans aucun ? “ Les choses incorporelles, dit Boèce, ne sont pas dans le lieu. ” Donc Dieu n’est pas partout.
2. Le temps est aux choses successives ce que l’espace est aux choses permanentes. Mais un même moment indivisible d’action ou de mouvement ne peut pas exister en divers temps ; donc, dans le domaine des êtres permanents, un être indivisible ne peut pas être en tous lieux. Or, l’être divin n’est pas successif mais permanent ; il ne peut donc pas être en plusieurs lieux ; il n’est donc point partout.
3. Ce qui est tout entier quelque part n’a rien de lui hors de ce lieu. Or, si Dieu est en quelque lieu, il y est tout entier, n’ayant pas de parties. Donc rien de lui n’est ailleurs. Donc Dieu n’est point partout.
En sens contraire, il est dit dans Jérémie (23, 24) : “ Je remplis le ciel et la terre. ”

Réponse :
Le lieu étant une réalité d’une certaine espèce, être dans un lieu peut s’entendre de deux façons : soit communément, comme on dit d’une chose qu’elle est dans d’autres à un titre quelconque : ainsi les accidents du lieu sont eux-mêmes dans le lieu ; ou de la façon qui est propre au lieu : c’est ainsi que les choses localisées sont dans un lieu.

Quand il s’agit de Dieu, c’est en ces deux sens que, d’une certaine manière, on affirme qu’il existe en tout lieu, c’est-à-dire partout. D’abord, comme il est en toutes choses selon qu’il donne à toutes et l’être, et la puissance d’agir, et l’opération, c’est ainsi qu’il est en tout lieu, donnant au lieu lui-même et son être comme tel, et son aptitude à localiser. En outre, les corps sont dans un lieu en ce sens qu’ils le remplissent, et Dieu remplit tout lieu. Mais ce n’est pas à la façon d’un corps ; car un corps est dit remplir son lieu quand il en exclut tout autre ; au contraire, que Dieu soit dans un lieu, cela n’exclut pas qu’il y ait en ce lieu d’autres êtres ; bien plus, s’il remplit tout lieu c’est en donnant l’être à toutes les réalités localisées qui ensemble remplissent tous les lieux.


Solutions :
1. Les réalités incorporelles ne sont pas dans un lieu par le contact de la quantité dimensive, comme les corps, mais par le contact de l’énergie qui émane d’elles.
2. Il y a deux indivisibles : l’un est un terme du continu, comme le point dans les choses permanentes, et l’instant dans les choses successives. Et puisque dans les choses permanentes, le point a une position déterminée, il ne peut être ni en plusieurs parties du lieu, ni en plusieurs lieux. De même, l’indivisible d’action ou de mouvement, parce qu’il a un rang déterminé dans la succession du mouvement ou de l’action, ne peut pas être en diverses parties du temps. Mais il y a une autre sorte d’indivisible, qui échappe à tout l’ordre du continu, et c’est de cette façon que les substances incorporelles, comme Dieu, l’ange et l’âme, sont dites indivisibles. Or cet indivisible ne s’applique pas au continu comme s’il en faisait partie, mais comme y appliquant son action. Par conséquent, c’est selon que son action peut s’étendre à un être ou à plusieurs, petit ou grand, qu’un tel indivisible sera dans un ou plusieurs lieux, dans un lieu petit ou grand.
3. “ Tout ” se dit par rapport à des parties. Or il y a deux sortes de parties : les parties de l’essence : ainsi la matière et la forme, qui sont dites les parties du composé ; le genre et la différence, parties de l’espèce ; les parties de la quantité, en lesquelles se divise une quantité donnée. Qu’un tout selon la totalité de la quantité soit dans un lieu, il ne peut pas être en même temps en dehors de ce lieu, car la quantité du localisé est exactement mesurée par la quantité du lieu qu’il occupe ; de sorte qu’il n’y a pas totalité de la quantité s’il n’y a pas totalité du lieu. Mais la totalité de l’essence n’est pas ainsi mesurée par la totalité du lieu. Il n’est donc pas nécessaire que si un tout selon la totalité de l’essence est dans un lieu, il ne soit d’aucune manière en dehors de ce lieu. C’est ce qui apparaît même dans les formes accidentelles, qui sont accidentellement douées de quantité. Ainsi la blancheur est tout entière en chaque partie de sa surface, si on l’entend de la totalité de son essence, car on la trouve en chaque partie avec toute sa perfection spécifique. Mais si la totalité dont on parle est celle de l’étendue qui lui est accidentelle, alors la blancheur n’est pas tout entière en chaque partie de la surface blanche. Or, dans les êtres incorporels, il n’y a pas de totalité, aussi bien par soi que par accident, sinon celle de leur perfection spécifique. Et ainsi, de même que l’âme est tout entière dans chaque partie du corps, Dieu est tout entier dans tous les êtres et dans chacun.

Aussi, pour la deuxième partie de ta question, comme le dit le Père Garrigou-Lagrange:

Père Garrigou-Lagrange a écrit:Mais Dieu n'est pas seulement dans l'homme comme il est dans les choses, il est, de plus, connu et aimé de lui, puisque notre nature nous fait elle-même aimer, désirer, poursuivre le bien. Dieu, par sa grâce, réside dans l'âme juste comme dans un temple, d'une façon très intime et spéciale. De là ce lien d'autour qui unit étroitement l'âme à Dieu, plus qu'un ami ne peut l'être à son meilleur ami, et la fait jouir de lui avec une pleine suavité.
Lorsqu'une âme commet un péché mortel, c'est cette présence de Dieu dans l'âme, dans Son Temple, qui disparaît. C'est pour cela que Jésus dit souvent, dans l'Oeuvre de Maria Valtorta, que l'on peut "tuer" son âme, que certaines âmes sont "mortes".

Car sans Dieu, qui est la Vie, pour résider à l'intérieur de nos âmes, il n'y a que la mort.

Amicalement,

Emmanuel


Dernière édition par Emmanuel le Dim 17 Oct - 9:49, édité 1 fois
Jean777
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Petites questions sur l’œuvre de Dieu Empty Re: Petites questions sur l’œuvre de Dieu

Sam 16 Oct - 20:13
Merci Emmanuel, j’ai appris des choses, même si je ne suis pas habitué à saint Thomas d’aquin.
Anonymous
Jacqueline B
Invité

Petites questions sur l’œuvre de Dieu Empty Dieu est au dessus de toute chose

Jeu 11 Nov - 13:54
Bonjour,

Je pense que Dieu est au dessus de toutes choses et voit toutes choses.
Cependant, si nous l'associons à tous, cela pourrait signifier qu'il est responsable de toutes nos problèmes. Or, si nous prenons le temps de méditer sur nos problèmes avec justice, nous nous rendons compte que au départ, nous avons désobéi à Dieu! Là, où le mal se trouve, c'est la preuve de l'absence de Dieu. Je développe ma thèse par deux de mes histoires personnelles!

Ma vie est une succession d'histoires semblables, mais je vais en prendre 2 parmi une multitude d'autres :

La 1ère fois j'avais 12 ans, pendant les vacances scolaires, je venais de réussir un concours national qui me propulser à un rang des étudiant des écoles secondaires, et je me suis vu importante, comme ma grande sœur que je rêvais de ressembler, elle était pour moi le model, elle faisait ce qu'elle voulait, personne ne lui disait rien, même mes parents surtout ma mère lui passait tout! contrairement à moi qui était la cadette de la fratrie et qui ne se sentais pas vraiment aimé. Alors, j'ai décidé d'aller en cachette chez un cousin qui travaillait dans l'usine de canne à sucre très loin de chez moi dans un autre province (département en terme Français), pour voir s'il ne peut pas au moins m'aider financièrement, comme il aidait aussi ma sœur et mon frère. Mais quand je suis arrivée, il n'était même pas là! J'ai passé la pire soirée de ma vie à me battre avec un pervers qui voulait abuser de moi! 

La 2ème fois, c'étais ici en France, j'avais 18 ans et très naïve. J'étais catholique, je connaissais les commandements! Et pourtant, j'ai rencontré un homme qui me disait m'aimer, et que nous allions nous marier du moins je le croyais, et la, il a réussi à me convaincre que c'est normale de faire l'amour si nous nous aimons, et malgré mes convictions religieuse, j'ai cédé et lui ai offert ma virginité. Je n'ai même pas apprécié ces relations, je me sentais plutôt sale que amoureuse, quelque temps après, il m'humilie devant la famille où j'habitais en venant présenter sa fiancé qui bien sur n'était pas moi! j'étais si humiliée et je ne pouvais même pas dire un mot, car dans cette famille, j'étais traitée comme exclave. J'ai à partir de là perdu la confiance à l'être humain, mais je n'avais pas fait le liens avec mon péché. Quelques années plus tard, j'ai appris que cet homme avait le Sida. Bien entendu, il me l'a laissé en héritage! Je l'ai appris à ma 1ère grossesse. Heureusement, mon enfant n'a pas été touché. Il m'a fallu plusieurs années de misères pour que je comprenne que c'est parce que je me suis éloignée de Dieu que l'enfers est venu sur moi! Heureusement, Dieu ne m'avait pas totalement abandonné. Je rentre parfaitement dans la parabole de la brebis égarée. Il est venu me chercher alors que je tombais encore plus bas dans la boue! Qu'il en soit glorifié.
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