Locutions intérieures chez Maria Valtorta

La manière traditionnelle de concevoir les révélations privées dans le catholicisme c'est de les comprendre comme des "locutions dites intérieures". Est-ce bien ce dont il s'agit  dans le cas Maria Valtorta? A ce propos les avis semblent partagés. En ce qui nous concerne, après maintes lectures de son œuvre dont nous ne nous considérons point un spécialiste mais plutôt un humble et bien modeste familier nous en sommes arrivé à penser ainsi le phénomène:

Le rapport qu'entretient Maria avec le Seigneur parait être une interaction de personne à personne, comme si l'interlocuteur, Jésus en l'occurrence lui était une altérité, quelqu'un lui apparaissant comme si elle relevait du monde ou d'un monde extérieure à elle. Constamment elle interagit avec lui comme quelqu'un de l'entourage avec qui on échangerait.

Certes ça peut se penser se réaliser d'elle à Lui dans son espace intérieur à elle, autrement dit dans sa subjectivité; toutefois c'est habituellement présenté comme si Jésus se présentait à elle extérieurement; il va par exemple s'approcher près de son lit dont elle donne le côté de telle façon qu'il est difficile d'imaginer qu'on est devant une simple scène de nature purement imaginaire, subjective, internalisée.

Quand Jésus dicte ca ne se présente absolument pas telle une locution purement interne comme Gabrielle Bossis par exemple les captait et qui donnèrent son merveilleux journal Lui et moi! Phénoménologiquement ça ressemble plutôt à la façon dont une maîtresse à l'école fait une dictée! On n'est pas du tout dans le registre de l'intime si cher aux modernes!
Mais bel et bien dans une relation de sujet à Sujet. Certes rien n'interdit de penser que ça se déroule à l'intérieur de la personne du fait que les observateurs extérieurs ne voient ni n'entendent Jésus dicter! Mais ce n'est pas le vécu de la personne qui entend la dictée tout en voyant de ses propres yeux Jésus la faire!

On se trouve donc dans le cas Valtorta devant une phénoménologie présentant des caractéristiques similaires par exemple à Bernadette de Lourdes lorsqu'elle voit la Vierge extérieure à elle, sise dans une grotte et qui interagit avec elle à la manière d'une personne de l'environnement. Dans le cas lourdais on n'est pas du tout, à l'évidence, dans une situation de "locutions intérieures". De même Maria perçoit un Christ comme étant extérieur spatialement à elle et quand il lui parle ça fonctionne comme lorsque quelqu'un d'extérieur à elle s'adresse phoniquement à elle quoiqu'elle soit la seule à l'entendre!

De même les scène évangéliques qui lui sont présentées ne se présentent aucunement comme imaginaires en deux dimensions. Si bien qu'on en en droit de considérer cet évangile comme résultant d'interactions réelles et directes entre elle et le Seigneur. On serait donc en présence d'un cas de révélation manifeste, multisensorielle conférant à cet évangile
un caractère d'exceptionnalité au plan du vécu humain, au plan phénoménal autant que phénoménologique.

Tout ceci n'est point vérité mais impression d'un familier non seulement de son évangile mais aussi, mais surtout de ses 3 cahiers de 43, 44 et 45.