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François-Michel
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Mar 22 Mar - 9:33
En janvier 2022, paraissait dans le bulletin diocésain de Pau/Bayonne "Notre Eglise", un article de deux pages sur Maria Valtorta. 
Il est rédigé par le Dr Patrick Theillier. Ce médecin a été responsable du bureau des constatations médicales au Sanctuaire de Lourdes de 1998 à à 2009. Cet article de la revue diocésaine, qui répond à la Commission doctrinale, n'a pu paraître qu'avec l'accord de l'évêque du lieu, Mgr Marc Aillet de la communauté St-Martin (celle de Don Guillaume Chevallier). 

Nous ne reproduisons que la conclusion.

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Ven 25 Mar - 19:13
Dans sa conclusion le Dr Theillier s'étonne que la CEF rappelle la mise à l'Index de 1959 : « C'est assez surprenant quand on sait que l'Index a été supprimé en 1966 et que l'oeuvre de Maria Valtorta avait été mise à l'Index au seul prétexte d'un défaut d'Imprimatur et non sur le fond ». Je vois dans cette courte phrase deux erreurs majeures :


1. La suppression de l'Index, conséquence de l'esprit d'ouverture du Concile, ne change rien au jugement que porte l'Eglise sur les œuvres qui y étaient inscrites. Vingt ans plus tard, dans une lettre au Cardinal Siri, le Cardinal Ratzinger alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi l'a lui-même rappelé : « … L’Index conserve toute sa valeur morale, par laquelle il n’est pas opportun de diffuser ou de recommander une oeuvre dont la condamnation n’a pas été décidée à la légère mais pour des raisons mûrement réfléchies...». Pour l'Eglise les livres hier condamnés ne sont pas devenus recommandables du fait de la suppression de l'Index. Ce qu'il faut souligner au contraire, c'est que depuis l'interdiction de publication de l'oeuvre par le Saint Office en 1949 puis sa mise à l'Index dix ans plus tard, aucun pape n'a jamais demandé la révision du jugement de l'Eglise.


2. On ne peut prétendre que la mise à l'Index ait été décidée « au seul prétexte d'un défaut d'Imprimatur et non sur le fond ». Cette sanction ne résulte pas d'un vice de forme, d'une négligence de l'éditeur. Comme la règle l'exigeait l'œuvre a bien été examinée par l'Eglise et c'est suite à cet examen qu'elle a été interdite de publication en 1949, avec déjà menace de mise à l’Index en cas de transgression (selon le témoignage même du Père Berti , le plus impliqué à l'époque dans la promotion de l'oeuvre). Le problème n'est pas qu'il manque un tampon, mais que l'Eglise a refusé de l'apposer. Les raisons de fond ayant légitimé l’interdiction de publication (personnalités de Jésus et de Marie dans l’œuvre très éloignées de celles que nous connaissons par les évangiles, caractère scabreux de certains passages, élucubrations théologiques  discutables) ont d'ailleurs été exposées dans l’Osservatore Romano dans les jours suivant la mise à l’Index. C’est bien le fond de l’ouvrage qui a justifié la sanction, il est légitime que la CEF y fasse référence.
Hélène
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Sam 26 Mar - 19:17
Bonjour Fidélité,

La suppression de l'Index, conséquence de l'esprit d'ouverture du Concile, ne change rien au jugement que porte l'Eglise sur les œuvres qui y étaient inscrites.

Ca dépend. Les écrits de sainte Faustine ont été mises à l'index. Elle est maintenant sainte et nous a fait connaître la Miséricorde Divine.
Saint Padre Pio a également été mis à l'Index. Et pourtant ce saint est maintenant apprécié par l'ensemble de l'Eglise.
Donc on ne peut pas dire que le jugement de l'Index est infaillible ni que l'Eglise ne peut changer son point de vue sur des oeuvres qui étaient autrefois condamnées par la mise à l'Index.
De la même manière, l'Eglise peut à un moment donné avoir un avis favorable sur une oeuvre (ex : une apparition mariale qui semble produire de bons fruits), et puis porter une opinion défavorable s'il y a des déviances (ex : un voyant qui accepte de l'argent, qui contredit les enseignements de l'Evangile, etc. etc.). C'est son droit et son devoir.

Vingt ans plus tard, dans une lettre au Cardinal Siri, le Cardinal Ratzinger alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi l'a lui-même rappelé : « … L’Index conserve toute sa valeur morale, par laquelle il n’est pas opportun de diffuser ou de recommander une oeuvre dont la condamnation n’a pas été décidée à la légère mais pour des raisons mûrement réfléchies...».
On peut s'interroger sur la bonne intention des censeurs.
La mise à l'Index a-t-elle été mûrement réfléchie concernant Maria Valtorta ?
Ont-ils réellement lu toute l'Oeuvre ?
Ont-ils essayé de faire un véritable discernement, celui qui n'est pas soumis aux préjugés et aux dispositions morales, mais qui essaie d'être neutre, véritablement neutre, en s'inquiétant avant tout des âmes qu'ils devaient protéger ?
Quand on apprend certaines choses grâce à Luigina Sinapi (voir 11:23 et 18:25), on a le droit de s'interroger.
Je laisse Jésus répondre quand viendra notre Jugement particulier, sinon, j'ai peur de m'emballer et de manquer à la charité. Je m'arrêterai donc là pour le Saint Office, qui selon moi, s'est enivré de son pouvoir et s'est cru plus sage que le Pape lui-même. Au moins pour certains d'entre eux...

Pour l'Eglise les livres hier condamnés ne sont pas devenus recommandables du fait de la suppression de l'Index.
Eh bien, grâce à vous, je viens d'apprendre qu'il n'est pas recommandé de lire le Petit Journal de sainte Faustine, c'est quand même triste ! Wink

Plus sérieusement, je pense qu'il faut savoir discerner, surtout en ce temps. Il faut avoir une sainte prudence pour les oeuvres mis à l'Index, mais il faut aussi ne pas s'arrêter à la lettre et vivre selon l'esprit. Si on s'était arrêté aux décisions du Saint-Office, qui est constitué d'hommes imparfaits, alors jamais le Padre Pio n'aurait été canonisé, et pourtant quel bien n'a-t-il pas fait !

Il en va de même pour Maria Valtorta, quoi qu'on en dise. D'ailleurs, je redis la parole du Christ à Lazare : "Lire n'est pas un péché tant que cela n'altère pas l'idée de Dieu en nous" (EMV 84).

On ne peut prétendre que la mise à l'Index ait été décidée « au seul prétexte d'un défaut d'Imprimatur et non sur le fond ». Cette sanction ne résulte pas d'un vice de forme, d'une négligence de l'éditeur. Comme la règle l'exigeait l'œuvre a bien été examinée par l'Eglise et c'est suite à cet examen qu'elle a été interdite de publication en 1949, avec déjà menace de mise à l’Index en cas de transgression
Si vous pensez qu'elle a été examinée par l'Eglise, alors que dire des déclarations papales ?
Que dire de tous les gens de l'Eglise, depuis sa publication, qui lui ont été favorables ? Que dire, au moins, de l'analyse du bienheureux Gabriela Allegra Maria ?
Doit-on croire que tous ces témoignages sont donnés par des gens hypocrites ?

Quant à cet examen de l'Eglise, si vous parlez là des observations de l'Osservatore Romano, ces propos peuvent assez facilement être remis en questions, car si on remet chaque argument dans leur contexte, ils perdent leur force et on trouve une grande cohérence dans l'oeuvre valtortienne. Du moins est-ce mon avis.

Votre position m'attriste plus qu'autre chose, mais chacun est libre, et je ne peux que prier pour vous et j'espère que vous prierez aussi pour moi.

Fraternellement,
Anayel
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Dim 27 Mar - 23:56
@Fidelité a écrit:Dans sa conclusion le Dr Theillier s'étonne que la CEF rappelle la mise à l'Index de 1959 : « C'est assez surprenant quand on sait que l'Index a été supprimé en 1966 et que l'oeuvre de Maria Valtorta avait été mise à l'Index au seul prétexte d'un défaut d'Imprimatur et non sur le fond ». Je vois dans cette courte phrase deux erreurs majeures :
....
2. On ne peut prétendre que la mise à l'Index ait été décidée « au seul prétexte d'un défaut d'Imprimatur et non sur le fond ».
Cette sanction ne résulte pas d'un vice de forme, d'une négligence de l'éditeur. Comme la règle l'exigeait l'œuvre a bien été examinée par l'Eglise et c'est suite à cet examen qu'elle a été interdite de publication en 1949, avec déjà menace de mise à l’Index en cas de transgression (selon le témoignage même du Père Berti , le plus impliqué à l'époque dans la promotion de l'oeuvre). Le problème n'est pas qu'il manque un tampon, mais que l'Eglise a refusé de l'apposer. Les raisons de fond ayant légitimé l’interdiction de publication (personnalités de Jésus et de Marie dans l’œuvre très éloignées de celles que nous connaissons par les évangiles, caractère scabreux de certains passages, élucubrations théologiques  discutables) ont d'ailleurs été exposées dans l’Osservatore Romano dans les jours suivant la mise à l’Index. C’est bien le fond de l’ouvrage qui a justifié la sanction, il est légitime que la CEF y fasse référence.

Le Dr Theillier a parfaitement raison d'invoquer la vacuité du motif de mise à l'Index.

1 - L'oeuvre de Maria Valtorta a été mise à l'Index pour défaut d'imprimatur, comme cela est mentionné explicitement dans l'article de l'Osservatore romano qui la commente 
Bien que traitant exclusivement de sujets religieux, ces volumes n'ont pas le moindre "imprimatur", comme le requiert le Canon 1385, 1 n.2 C.I.C.
On n'interdit en effet que par rapport à ce code de droit canon. Cet article du CIC de 1917, en usage à l'époque, stipule :
1385
p.1 Ne peuvent être édités, même par des laïques, sans être passés préalablement par la censure ecclésiastique :
....
n2) Les livres qui concernent les divines Ecritures, la sainte théologie, l'histoire ecclésiastique, le droit canonique, la théologie naturelle, la morale et les autres disciplines de ce genre, religieuses et morales; les livres et brochures de prières, de dévotion, de doctrine ou de formation religieuse, morale, ascétique, mystique, ou autres ouvrages du même genre, même s'ils paraissent devoir favoriser la piété; et plus généralement tous les écrits dont le sujet touche à la religion ou à l'honnêteté des moeurs ;

2 - Toute condamnation, même la plus petite, est inscrite dans les Actes du Saint-Siège, consultable en ligne. https://www.vatican.va/archive/atti-ufficiali-santa-sede/index_fr.htm
Or, si la mise à l'Index de Maria Valtorta y figure bien, il n'est aucunement question d'une condamnation en 1949. Aucun autre écrit officiel ne la mentionne. Aucune lettre d'autorité n'a été retrouvée depuis 70 ans, qui l'étaye.
L'article de l'Osservatore romano n'évoque d'ailleurs que des on-dits : "des souvenirs" d'il y a "une dizaine d'années". Ce qui manque de précisions, de preuves et de légalité.
Ces mots évoquent des souvenirs d’il y a environ une dizaine d’années, alors que circulaient certains textes dactylographiés volumineux, qui contenaient de prétendues visions et révélations. On sait qu’alors l’autorité ecclésiastique compétente avait défendu l’impression de ces textes dactylographiés et avait ordonné qu’ils soient retirés de la circulation.
Les circonstances, par ailleurs illégales, ne sont rapportées que par le Père Berti (comme vous le dites) qui certifie publiquement (et par deux fois) le soutien explicite de Pie XII. La date n'est rapportée que par Maria Valtorta dans sa correspondance. Tous les deux nous rapportent une autre version que celle que vous exposez.

----------------------------------------------
3 - La valeur morale de l'Index n'est qu'un avertissement à la conscience mature du lecteur 
(Notification sur la suppression de l'Index des livres interdits.)
Index 
garde sa valeur morale en ce sens qu’il demande à la conscience des fidèles – comme l’exige le droit naturel lui-même – de se garder contre les écrits qui peuvent mettre en danger la foi et les bonnes mœurs. Mais l’Index n’a plus force de loi ecclésiastique avec les censures qui y sont attachées.
C’est pourquoi l’Église fait confiance à la conscience mûre des fidèles, surtout des auteurs et des éditeurs catholiques et de ceux qui sont chargés de l’éducation des jeunes.

L'avertissement moral est donc en rapport avec le motif même de la mise à l'Index, à savoir l'absence d'imprimatur comme le rappelle si justement le bulletin diocésain.
Que votre jugiez votre conscience insuffisamment mûre pour cette œuvre est tout à fait respectable, mais quelques dizaines de milliers de lecteurs francophones (à ce que l'on sait) en ont jugé différemment.
La mise à l'index et ses motifs, mais aussi le large soutien des saints et des autorités ecclésiastiques sont suffisamment de notoriété publique pour qu'une "âme fragile" en soit avertie.

C'est pourquoi ce prurit de la commission doctrinale ne cesse de soulever étonnement et incompréhension dont j'ai signalé la dernière manifestation qui ne manque pas de piquant.
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Lun 28 Mar - 0:17
@Anayel a écrit:Bonjour Fidélité,
La suppression de l'Index, conséquence de l'esprit d'ouverture du Concile, ne change rien au jugement que porte l'Eglise sur les œuvres qui y étaient inscrites.
Ca dépend. Les écrits de sainte Faustine ont été mises à l'index. Elle est maintenant sainte et nous a fait connaître la Miséricorde Divine.
Saint Padre Pio a également été mis à l'Index. Et pourtant ce saint est maintenant apprécié par l'ensemble de l'Eglise.
....
L'Index n'est qu'une mesure disciplinaire qui n'aura duré que 4 siècles sur les 20 de notre histoire.
Elle a sévit, dans ses dérives de pouvoir, dans l'Eglise préconciliaire.

Tu signales Ste Faustine,
et Padre Pio qui fut interdit de messe et dont les livres sur lui furent condamnés (on mesure la stupidité des commanditaires).
On alla même jusqu'à poser un magnétophone dans son confessionnal pour tenter de percer les secret des dons qui affluaient à San Giovanni Rotondo.
Les péripéties de l'oeuvre de Maria Valtorta ne fait qu'en rajouter à ses pages sombres.
On ne peut s'étonner, dans ce contexte, que les Pères conciliaires accueillirent par un tonnerre d'applaudissements cette déclaration  du cardinal J. Frings, à la séance du 8 novembre 1963 . Son peritus (théologien) était le futur cardinal Ratzinger: 
Nul ne peut être condamné sans avoir été entendu, sans avoir eu la possibilité de se défendre et aussi de se corriger. La procédure du Saint-Office ne répond plus à notre temps et est pour beaucoup un objet de scandale
Ces processus qui rappelle le KGB ou la STASI sont en effet scandaleuses et elles furent abolies avec justesse pour ne laisser place qu'à des pasteurs en charge d'éclairer les jugements.
Tous ne se sentent pas à l'aise avec cette mission. 
A l'évidence.

@Fidelité
Je vous laisse appliquer votre principe qu'Anayel rappelle, à des livres mis à l'Index, tels que les TROIS MOUSQUETAIRES d'Alexandre Dumas ou LES MISERABLES de Victor Hugo.
Vous n'y trouverez pas cependant, MEIN KAMPFT d'Adolf Hitler ou DAS KAPITAL de Karl Marx.

On comprend pourquoi tout ceci a été foutu à la poubelle.
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Lun 28 Mar - 12:58
Du bhx P. Allegra dans la page donnée en référence par Anayel :
Maintenant, sans anticiper le jugement de l’Église, que dès à présent j'accepte avec une absolue soumission, je me permets d'affirmer qu'étant donné que le principal critère de discernement des esprits est le mot du Seigneur : "À leurs fruits vous les reconnaîtrez…" (Matthieu 3,20), et L’évangile tel qu’il m’a été révélé produisant de bons fruits dans un nombre toujours croissant de lecteurs, je pense que cela vient de l'Esprit de Jésus.
Le P. Allegra reconnaît que l'Eglise ne s'est pas prononcée (en 1970), et son avis personnel, que je ne partage pas, reste exprimé avec réserve.

On peut citer le témoignage du P. Cecchin qui était présent avec le P. Berti à l'audience :
Au début des années 1990, le P. Cecchin confirme [les propos du P. Berti] de son côté à un religieux de la région de Chicago, le P. Peter Mary Rookey, servite de Marie comme lui. La cause de béatification du P. Cecchin a été introduite en 2002 et le P. Rookey est connu pour son ministère de guérison.

Le P. Cecchin rappelle que le Pape avait demandé aux religieux de trouver un évêque pour l'imprimatur d'usage.

Pie XII a demandé de trouver un évêque pour un imprimatur d'usage... Pourquoi demander un imprimatur écrit s'il avait donné son imprimatur verbal, comme le prétend le Cardinal Gagnon ? Le pape est un évêque pourtant, il aurait pu donner cet imprimatur écrit mais ne l'a pas fait.
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Lun 28 Mar - 15:22
à Anayel et François-Michel,


Quand on lance un sujet polémique en le titrant « D'accord, pas d'accord » il est normal de recevoir des avis des deux bords. Cela ne devrait pas vous conduire à penser devoir prier pour moi , il y a aujourd'hui d'autres urgences de prières. Et vous me prêtez une fois de plus des idées que je n'ai jamais exprimées...


. Ainsi je n'ai jamais nié qu'il y ait eu dans l'Eglise des erreurs de jugement, en particulier pour Soeur Faustine ou Padre Pio que vous citez. Je précise au passage (puisqu' on se permet d'insinuer le contraire) que le Petit Journal est une œuvre que j'admire. Mais ce n'est pas la suppression de l'Index qui a rendu saintes ces personnes autrefois sévèrement jugées, c'est une nouvelle analyse de leur vie et de leurs œuvres. Nouvelle analyse que l'Eglise n'a jamais voulu faire concernant Maria Valtorta. La suppression de l'Index en elle même n'efface pas l'ardoise, il faudrait pour cela un nouveau jugement.


. Vous vous interrogez sur le sérieux avec lequel l'oeuvre a été analysée. Vous n'avez pourtant aucun élément pour en juger. On n'a pas le droit de porter des soupçons qui ne sont étayés par rien. Une chose est certaine, de nombreux mois se sont écoulés entre la remise de l'ouvrage au Saint-Office et sa condamnation, ce qui suppose que le jugement n'est pas le résultat d'une réaction épidermique mais au contraire d'une étude approfondie. Je ne conteste pas que le Saint-Office ait pu parfois user de méthodes détestables, cela n'empêche pas qu'il ait pu y avoir aussi des condamnations pleinement justifiées. Bête et méchant, cela fait peut-être beaucoup.


. Oui l'article juridique invoqué pour la mise à l'Index est défaut d'imprimatur, mais vous ne pouvez nier qu' en la circonstance il s'agit bien de la conséquence d'un refus d'Imprimatur. Cela n'a rien à voir avec un simple vice de forme (je suppose que si c'est la case « défaut d' lmprimatur » qui a été cochée c'est que le cas  « violation d'un refus d'imprimatur » n'avait pas été prévu).


. Oui on n'a pas retrouvé trace de la condamnation dans les archives, mais le Père Berti (à l'époque le premier concerné) affirme sous serment avoir contresigné un document, il y a donc bien eu un écrit. Et il a bien compris qu'il y avait interdiction absolue de publication avec menace de mise à l'Index en cas de non-respect de la décision, c'est lui-même qui l'atteste. Maria Valtorta en a été avisée, ce qui a aggravé son état. Le Père Berti et les soutiens de l'oeuvre ont d'ailleurs obéi pendant plusieurs années avant de contacter les éditions Pisani. Que le document relatif à cette condamnation soit aujourd'hui introuvable ne change rien à ces réalités et n'autorise pas à répandre l'idée qu'il y ait ici un flou.


. L'Index a été supprimé en 1966 et c'est très bien, on fait aujourd'hui confiance à la conscience mature des fidèles, chacun peut aujourd'hui lire l'oeuvre de Maria sans se mettre en état de péché, chacun peut donc comprendre (ou éventuellement contester) les raisons de la sanction. Mais cela ne change rien au fait que le jugement sévère que l'Eglise porte sur l'Oeuvre depuis 70 ans n'a jamais été remis en cause, il est donc complètement normal de sa part de le rappeler, ce d'autant plus qu'un nombre toujours plus grand de fidèles se laisse séduire. Vous semblez penser que l'engouement que suscite aujourd'hui l'oeuvre de Maria tend à prouver qu'elle est vraie. Ce n'est pourtant pas un critère à prendre en compte. Puisque vous évoquez « Mein Kampf », dans les années 30 des millions d'allemands étaient admiratifs de l'oeuvre et de son auteur. Cet exemple vous convaincra je pense qu'il est osé de faire un lien entre la valeur d'un ouvrage et le nombre de ses admirateurs.



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Lun 28 Mar - 23:13
@Mouxine a écrit:Du bhx P. Allegra dans la page donnée en référence par Anayel :
Maintenant, sans anticiper le jugement de l’Église, que dès à présent j'accepte avec une absolue soumission, je me permets d'affirmer qu'étant donné que le principal critère de discernement des esprits est le mot du Seigneur : "À leurs fruits vous les reconnaîtrez…" (Matthieu 3,20), et L’évangile tel qu’il m’a été révélé produisant de bons fruits dans un nombre toujours croissant de lecteurs, je pense que cela vient de l'Esprit de Jésus.
Le P. Allegra reconnaît que l'Eglise ne s'est pas prononcée (en 1970), et son avis personnel, que je ne partage pas, reste exprimé avec réserve.
On peut citer le témoignage du P. Cecchin qui était présent avec le P. Berti à l'audience :
Au début des années 1990, le P. Cecchin confirme [les propos du P. Berti] de son côté à un religieux de la région de Chicago, le P. Peter Mary Rookey, servite de Marie comme lui. La cause de béatification du P. Cecchin a été introduite en 2002 et le P. Rookey est connu pour son ministère de guérison.
Le P. Cecchin rappelle que le Pape avait demandé aux religieux de trouver un évêque pour l'imprimatur d'usage.

Pie XII a demandé de trouver un évêque pour un imprimatur d'usage... Pourquoi demander un imprimatur écrit s'il avait donné son imprimatur verbal, comme le prétend le Cardinal Gagnon ? Le pape est un évêque pourtant, il aurait pu donner cet imprimatur écrit mais ne l'a pas fait.

Cette phrase du P. Allegra, qui vous semble une réserve, est celle qui est de droit pour les révélations privées depuis Urbain VIII. Vous la trouverez écrite en introduction ou en conclusion de la plupart des livres de révélations privées jusqu’au milieu du XX° siècle.
Mgr Carinci l’emploie d'ailleurs dans sa lettre au St Père.
Le P. Allegra commente l’usage en cours sur ces révélations privées.

L'Église peut tacitement ou publiquement reconnaître que certaines révélations privées peuvent être utiles pour la connaissance et la pratique de l'Évangile et pour la compréhension de ses mystères et, par conséquent, elle peut les approuver dans une forme négative en déclarant que les révélations ne sont pas, dans leurs termes, contraire à la foi. Ou elle peut les ignorer officiellement, laissant à ses enfants la pleine liberté de former leur propre jugement.
Dans cette forme négative, les révélations de Sainte-Brigitte, de Sainte Mathilde, de Sainte Gertrude, de la Vénérable Marie de Agreda, de Saint-Jean Bosco et de nombreux autres saints ont été approuvées.

Le P. Allegra connaissait pourtant parfaitement la mise à l’Index qui n’était pas encore aboli au moment où il reçoit de son confrère, le P. Fortunato Margiotti les premiers tomes.
Il lui écrit aussitôt (30 juillet 1965) son enthousiasme :

Le Doigt de Dieu est là ! […] Ce livre est pour moi un acte de Miséricorde Divine pour l'Église, pour les âmes simples, pour les cœurs évangéliquement enfants […] Je termine maintenant, car je veux en revenir au 4e tome (de l'Oeuvre)...; il est irrésistible : le Maître Béni — et que sera-ce quand nous Le verrons ! Si je ne suis pas converti cette fois, je le vois bien : je suis pire que Judas !...

Le Bienheureux Allegra (béatifié par Benoït XVI) reconnaît dans l’extrait que vous citez, l’action de l’Esprit-Saint. Ce que vient d’ailleurs de confirmer Mgr Giulietti, archevêque de Lucques dans son homélie pour le 60ème anniversaire de la mort de Maria Valtorta. Cet archevêque, en tant « qu’ordinaire du lieu » est officiellement compétent pour la procédure de béatification. C’est la première fois qu’il se prononce officiellement sur l’œuvre en parfait accord avec l’avis de Pie XII et de la Conférence italienne.

Quand à l’imprimatur formel demandé par le Pape en fin d’audience, c’est tout simplement la règle de l’Eglise que Pie XII demande d’appliquer. Si son jugement en ce domaine est de dernier recours (ce que justifie Mgr Gagnon et que méprise le St Office), il n’est pas dans ses privilèges de s’abstraire des règles dont il est justement le gardien.

Cet imprimatur a d’ailleurs été accordé – et publié - dans la suite de l’audience par Mgr Barneschi (dès 1948).
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Mar 29 Mar - 1:50
François-Michel, vous avez beaucoup de connaissances et c'est très utile. Je reprends votre citation du bhx P. Allegra :

L'Église peut tacitement ou publiquement reconnaître que certaines révélations privées peuvent être utiles pour la connaissance et la pratique de l'Évangile et pour la compréhension de ses mystères et, par conséquent, elle peut les approuver dans une forme négative en déclarant que les révélations ne sont pas, dans leurs termes, contraire à la foi. Ou elle peut les ignorer officiellement, laissant à ses enfants la pleine liberté de former leur propre jugement.

Remarquez bien, Pie XII laisse les fidèles se faire leur opinion ("publiez tel quel, ceux qui liront comprendront"). D'après les éléments donnés par le bhx P. Allegra, on est donc dans le cas où Pie XII les ignore officiellement, et pas du tout dans le cas d'une approbation négative où il déclare que rien n'est contraire à la foi.
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Mar 29 Mar - 9:21
@Mouxine a écrit:...Remarquez bien, Pie XII laisse les fidèles se faire leur opinion ("publiez tel quel, ceux qui liront comprendront"). D'après les éléments donnés par le bhx P. Allegra, on est donc dans le cas où Pie XII les ignore officiellement, et pas du tout dans le cas d'une approbation négative où il déclare que rien n'est contraire à la foi.
La liberté de croire ou de ne pas croire à une origine divine est incontestable et elle est de droit dans l'Eglise catholique. Mêmes "reconnues" les révélations privées ne sont crues que de foi humaine et non divine (Pie X). C'est respecté ici comme dans la déclaration de la conférence italienne ou dans l'homélie de Mgr Giulietti. Il n'y a pas à déroger. Croire ou ne pas croire est du domaine privé (toléré ou autorisé) mais non officiel.

Mais dans le cas précis le conflit apparaît :
- Pie XII, en demandant explicitement la publication de l'Oeuvre de Maria Valtorta, la déclare licite et profitable à lire.
- Le Saint-Office en la mettant à l'Index l'a déclaré illicite et nocive.

L'avis du Saint-Office a été annulé en droit et en conséquence (abolition de l'Index). On se retrouve donc au point de départ : devant la conscience mature des fidèles (idem) dans laquelle Pie XII faisait déjà confiance.

Plus intensément, il y a lieu d'examiner quelle est , des deux voies ci-dessus, celle de la légalité et celle de l'illégalité en référence à cette annonce de Gamaliel (Actes 5, 38-41):
 
Je vous le dis : ne vous occupez plus de ces gens-là, laissez-les. En effet, si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu.

Interpellé par un lecteur (qui n'est pas moi), l'un des six membres de la commission doctrinale a répondu en mail privé:

La note est un point de repère pour aider les chrétiens; mais sans entrer dans une polémique avec l'un ou l'autre, sans chercher à convaincre l'un ou l'autre. Il nous a semblé important de le faire pour protéger les plus fragiles et rappeler les points du Magistère.

C'est déjà plus compréhensible et donc plus admissible, même si cela est très éloigné des intentions du "Bref avertissement" telles qu'on a pu les lire. 
L'article du bulletin diocésain de Bayonne (entre autres) est là pour rappeler aux fidèles la permanence de l'instruction de Pie XII.
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Mar 29 Mar - 12:50
Fidelité a écrit:.... Oui on n'a pas retrouvé trace de la condamnation dans les archives, mais le Père Berti (à l'époque le premier concerné) affirme sous serment avoir contresigné un document, il y a donc bien eu un écrit. Et il a bien compris qu'il y avait interdiction absolue de publication avec menace de mise à l'Index en cas de non-respect de la décision, c'est lui-même qui l'atteste. Maria Valtorta en a été avisée, ce qui a aggravé son état. Le Père Berti et les soutiens de l'oeuvre ont d'ailleurs obéi pendant plusieurs années avant de contacter les éditions Pisani. Que le document relatif à cette condamnation soit aujourd'hui introuvable ne change rien à ces réalités et n'autorise pas à répandre l'idée qu'il y ait ici un flou.
. L'Index a été supprimé en 1966 et c'est très bien, on fait aujourd'hui confiance à la conscience mature des fidèles, chacun peut aujourd'hui lire l'oeuvre de Maria sans se mettre en état de péché, chacun peut donc comprendre (ou éventuellement contester) les raisons de la sanction. Mais cela ne change rien au fait que le jugement sévère que l'Eglise porte sur l'Oeuvre depuis 70 ans n'a jamais été remis en cause, il est donc complètement normal de sa part de le rappeler, ce d'autant plus qu'un nombre toujours plus grand de fidèles se laisse séduire. Vous semblez penser que l'engouement que suscite aujourd'hui l'oeuvre de Maria tend à prouver qu'elle est vraie. Ce n'est pourtant pas un critère à prendre en compte. Puisque vous évoquez « Mein Kampf », dans les années 30 des millions d'allemands étaient admiratifs de l'oeuvre et de son auteur. Cet exemple vous convaincra je pense qu'il est osé de faire un lien entre la valeur d'un ouvrage et le nombre de ses admirateurs.
Faire appel au témoignage du P. Berti, c'est le prendre en compte dans sa totalité.

Je viens de répondre à Mouxine en soulignant l'opposition manifeste entre le chef et certains de ses subalternes.
La suite de l'histoire donne raison au premier et condamne les généraux rebelles.

Il en est de même pour les circonstances de l'altercation illégale au regard du croit canon puisque le P. Berti n'est ni l'auteur, ni l'éditeur et qu'aucun écrit officiel ne vient étayer, je le répète, ce qui s'est passé.
Il a effectivement signé un papier, mais force est de constater qu'au moment de l'Index, il a disparu. L'auteur de l'article ne fait appel qu'à ses souvenirs et nul ne peut produire un document attestant cette "interdiction" contrairement aux usages. Il n'y a plus de traces !

Cela confirme que Mgr Giovonni Pepe, sanctionné en 1952 pour avoir mis à l'Index des livres sans en référer au Pape, un acte qui en dit long sur l'irrespect et la désobéissance, a été démissionné et qu'il a emporté avec lui tous les dossiers sombres concernant ses exactions envers Padre Pio (cf. la biographie de Luigi Peroni), celles concernant Maria Valtorta et beaucoup d'autres.

En effet, Anayel a rapporté le cas de la vénérable Luigina Sinapi, une voyante qui avait l'oreille de Pie XII et qui fut menacée de différentes façon par le St-Office, y compris par des propos explicites de viol quand elle vint, sur ordre du Ciel, défendre l'oeuvre de Maria Valtorta : 


Ils s'en sont pris furieusement à elle, disant "qu’elle n'aurait pas dû s'en occuper, parce qu'ils savaient ce qu'ils faisaient, et s'ils interdisaient l'impression c'était parce que l’œuvre était le fruit hérétique d'une femme possédée, etc., etc.".
Et puisque cette Luciana a dit: "Maintenant je vais aller voir Sa Sainteté et lui dire comment vous agissez", ils lui ont dit : "Malheur à toi si tu lui parles de çà ! Nous te l'interdisons". Et Luciana (a dit) : "Dieu veut que je parle et je parlerai". 
Ils l'ont battue , ils l'ont exorcisée jusqu'à ce qu'elle dise : "Faites-le sur vous, car le diable est en vous, pas en moi."       
Alors ... ils ont essayé de la violer (vous comprenez ?) En disant : «On va te faire passer les visions ! Lorsque ton utérus sera fatigué et satisfait, tu verras que tout passe ! ". 

Ces faits qui là encore, bruissaient dans les couloirs de la Curie, ont été rapportés indépendamment par deux familiers du Vatican en 1950.
http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/061.htm#Moeurs
Qui a proféré ces menaces machistes et indignes ? On ne le sait pas, mais on le saura un jour dans une note, une lettre, car tout fini par se savoir. C'est vrai de tous les détails rapportés par témoignages et que vous avez avancés.
Mouxine
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Mar 29 Mar - 14:48
Je reprends la lettre de Maria Valtorta au sujet de "Luciana". Elle est datée d'avril 1950, donc deux ans après l'audience de 1948.

Le Saint-Père l'a mise dans son bréviaire, assurant qu'il a toujours été très favorable à la publication (de l’Œuvre) et qu’il la veut. Luciana voulait que cela soit écrit sur la déclaration pour la montrer à ceux du Saint-Office. Mais Sa Sainteté a répondu : "Non. Je ne veux pas agir par intimidation. Je les appellerai pour les faire réfléchir, et s'ils s'opposent, je prendrai la chose en mains". En fait, il appela Mgr Ottaviani, Conseiller du Saint-Office, mais il ne voulut rien dire.

Alors Sa Sainteté a commencé personnellement l'examen de la question
, rejetant toutes les Congrégations. Parce que dans chacun d'elles, il a trouvé qu'il y avait soit des indifférents, soit des sournois, qui ne l'avertissaient pas de la vérité des choses, même s'ils l'abordaient, en privé, chaque semaine.  
Luciana revint voir le Saint-Père pour lui répéter que l'œuvre, par communication directe de Jésus, vient de Dieu et qu'Il veut qu'elle soit publiée.

Pie XII commence l'examen de la question... C'est très bizarre qu'il commence un tel examen en 1950 s'il déclaré l’œuvre profitable à lire en 1948 lors de l'audience. Il y a quelque chose qui cloche... Depuis quand un Pape déclare un écrit profitable à lire et en fait l'examen après ?

---

Je vous avais dit que l'avertissement des évêques n'était pas une condamnation, vous en souvenez-vous ? La réponse au mail privé ne fait que confirmer ce que je disais au départ.
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Mar 29 Mar - 15:10
@Mouxine a écrit:....
Pie XII commence l'examen de la question... C'est très bizarre qu'il commence un tel examen en 1950 s'il déclaré l’œuvre profitable à lire en 1948 lors de l'audience. Il y a quelque chose qui cloche... Depuis quand un Pape déclare un écrit profitable à lire et en fait l'examen après ?

...
Pie XII avait reçu le tapuscrit dès 1947 et en avait pris personnellement connaissance avant l'audience de 1948 au cours de laquelle il encouragea sa publication.
1950 confirme un soutien constant de la part du Pape, non le début.
Voir l'historique de la publication : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/MariaValtorta09.htm

Heureux de votre avis sur le mail privé. J'identifie cela comme un beau rétropédalage diplomatique, mais ce n'est que mon opinion.
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Mar 29 Mar - 16:05
Désolé mais votre interprétation de la lettre de MV d'avril 1950 ne convient pas. MV dit :

Alors Sa Sainteté a commencé personnellement l'examen de la question, rejetant toutes les Congrégations.

Il a bien lu le tapuscrit de 1947 à 1948, mais il a commencé à examiner (= faire une critique théologique) la question (de l'origine divine) en 1950. Si ce n'est pas cela dont il est question, de quoi a-t-il commencé l'examen en 1950, en rejetant toutes les Congrégations ?
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Mar 29 Mar - 19:22
A François-Michel,
Quelques réflexions complémentaires :


. Je ne suis pas juriste mais il me semble difficile de considérer  « illégale» la convocation du Père Berti du seul fait qu'il ne soit ni l'auteur ni l'éditeur. A l'époque l'oeuvre se voulait anonyme et c'est le Père Berti qui représentait l'auteur Maria Valtorta. S'il n'y a pas eu non plus convocation de l'éditeur, c'est que le Père Berti souhaitait faire imprimer l'ouvrage au Vatican, qui faisait donc office d'éditeur. Le Père Berti de toutes façons n'a jamais tenté de cacher l'importance de son rôle dans la promotion de l'ouvrage, il s'est toujours affiché en première ligne. Qui d'autre aurait pu être convoqué à sa place ?


. Même s'il la trouve injustifiée sur le fond le Père Berti ne met jamais en doute la légalité de la sanction, il en a bien compris tous les termes et il l'a contresignée. S'il critique avec raison les méthodes du Saint-Office (l'interdiction de parler...), il ne conteste pas le fait d'avoir été convoqué et dans un premier temps (plusieurs années) il accepte la sanction et fait profil bas. Les soutiens de Maria qui tentent (en vain) une démarche de recours auprès du Pape voudraient voir modifier la décision mais ne mettent pas en cause semble-t-il sa légalité.


. Il est évidemment dommage que le document signé par le Père Berti ait disparu mais cela reste secondaire puisque nous en connaissons l'essentiel du contenu (interdiction de publication sous peine de mise à l'Index). Des documents bien plus importants ont disparu plus d'un siècle dans les archives du Vatican avant d'être retrouvés (le « secret » donné à Mélanie à La Salette). On le retrouvera peut-être... En tous les cas on ne peut prendre prétexte de cette disparition pour mettre en doute ou minimiser cette condamnation de 1949 qui reste la cause première de la mise à l'Index.


. Enfin dans une réponse à Mouxine vous écrivez :


Quand à l’imprimatur formel demandé par le Pape en fin d’audience, c’est tout simplement la règle de l’Eglise que Pie XII demande d’appliquer. Si son jugement en ce domaine est de dernier recours (ce que justifie Mgr Gagnon et que méprise le St Office), il n’est pas dans ses privilèges de s’abstraire des règles dont il est justement le gardien.

Cet imprimatur a d’ailleurs été accordé – et publié - dans la suite de l’audience par Mgr Barneschi (dès 1948).



Mais l'Imprimatur accordé par Mgr Barneschi en 1948 ne concerne pas les 5000 pages de l'  « Evangile » de Maria Valtorta, il concerne une plaquette de présentation de l'ouvrage d'une trentaine de pages. Dans « les Carnets » à la date du 2 juillet 1948 je trouve en effet cette note qui confirme ce que j'avais compris de ce soi-disant  « imprimatur » accordé à l'ouvrage :


« En 1948 , Mgr Barneschi, Servite de Marie, a donné l'Imprimatur à un opuscule qui annonçait la publication imminente de l'oeuvre et en donnait quelques passages et la table des matières. Mais l'opération échoua à cause de l'opposition du Saint-Office et en raison de circonstances défavorables ».


On ne peut prétendre que pareil Imprimatur vaille autorisation de publication pour l'oeuvre elle-même.

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Mar 29 Mar - 20:54
Bonjour à tous,

@Mouxine, tu dis ceci :

Mouxine a écrit:Je reprends la lettre de Maria Valtorta au sujet de "Luciana". Elle est datée d'avril 1950, donc deux ans après l'audience de 1948.

Le Saint-Père l'a mise dans son bréviaire, assurant qu'il a toujours été très favorable à la publication (de l’Œuvre) et qu’il la veut. Luciana voulait que cela soit écrit sur la déclaration pour la montrer à ceux du Saint-Office. Mais Sa Sainteté a répondu : "Non. Je ne veux pas agir par intimidation. Je les appellerai pour les faire réfléchir, et s'ils s'opposent, je prendrai la chose en mains". En fait, il appela Mgr Ottaviani, Conseiller du Saint-Office, mais il ne voulut rien dire.

Alors Sa Sainteté a commencé personnellement l'examen de la question
, rejetant toutes les Congrégations. Parce que dans chacun d'elles, il a trouvé qu'il y avait soit des indifférents, soit des sournois, qui ne l'avertissaient pas de la vérité des choses, même s'ils l'abordaient, en privé, chaque semaine.
Luciana revint voir le Saint-Père pour lui répéter que l'œuvre, par communication directe de Jésus, vient de Dieu et qu'Il veut qu'elle soit publiée.

Pie XII commence l'examen de la question... C'est très bizarre qu'il commence un tel examen en 1950 s'il déclaré l’œuvre profitable à lire en 1948 lors de l'audience. Il y a quelque chose qui cloche... Depuis quand un Pape déclare un écrit profitable à lire et en fait l'examen après ?

Je n’interprète pas le texte comme toi. Quand le Pape commence l’examen en question, pour moi, c’est l’examen de l’imprimatur, il analyse donc qui pourrait accorder l’accord écrit à cette Œuvre. Ca me semble d’autant plus vraisemblable qu’il connaît et approuve l’œuvre au préalable, il sait donc ce qu’il a dans les mains, et il veut respecter le modus operandi de l’Eglise, sans procéder à de l’intimidation.

C’est ce que j’ai compris à ma toute première lecture en tout cas. Peut-être est-ce moi qui ait mal compris.
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Mar 29 Mar - 23:07
Merci pour ton opinion Anayel, mais, sans vouloir t'offenser, elle est peu vraisemblable.

Le modus operandi de l'Eglise à l'époque est précisé par le code de droit canonique de 1917 :

Canon n° 218

§1. Le Pontife Romain successeur de Saint Pierre dans sa primauté, a non seulement la primauté d'honneur, mais le pouvoir de juridiction suprême et entier sur l'Eglise Universelle, tant dans les matières qui concernent la foi et les moeurs, que dans celles qui se rapportent à la discipline et au gouvernement de l'Eglise répandue dans le monde entier.

§2. Ce pouvoir est vraiment épiscopal, ordinaire et immédiat, s'exerçant tant sur toutes les églises et chacune d'entre elles que sur tous les pasteurs et tous les fidèles et chacun d'entre eux ; ce pouvoir est indépendant de toute autorité humaine.

--

Canon 1387

§2. La permission d'éditer les livres et les images mentionnés au p. 1 peut être donnée par l'Ordinaire propre de l'auteur, par l'Ordinaire du lieu dans lequel les livres et les images sont édités, ou l'Ordinaire du lieu dans lequel ils sont imprimés, de telle sorte cependant que, si un des Ordinaires a refusé la permission, l'auteur ne puisse pas la demander à un autre Ordinaire sans lui avoir fait connaître le refus qu'il a rencontré précédemment.

En bref, Pie XII a par lui-même la faculté de donner un imprimatur puisqu'il est l'Ordinaire de tous les fidèles. S'il voulait approuver les écrits de MV en court-circuitant le Saint Office, il pouvait le faire sans demander l'avis de quiconque.
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Mar 29 Mar - 23:24
Bonsoir @Fidelité,

Quand on lance un sujet polémique en le titrant « D'accord, pas d'accord » il est normal de recevoir des avis des deux bords. Cela ne devrait pas vous conduire à penser devoir prier pour moi , il y a aujourd'hui d'autres urgences de prières. Et vous me prêtez une fois de plus des idées que je n'ai jamais exprimées...

Je n’ai jamais dit que vous ne pouviez pas exprimer votre avis, ce forum est un espace de discussion et il va de soi qu’on peut y faire des controverses et des débats, tant que ça n’alourdit pas à outrance l’ambiance du forum.

Quant à prier pour vous, il me semble qu’on peut prier pour les membres du forum si l’envie nous en prend. Ce n’était pas une forme de condescendance de ma part, si vous voulez (peut-être que ma phrase a pu être interprétée de cette manière et dans ce cas-là je m’en excuse), mais c’était simplement un désir que cette œuvre soit mieux connue et comprise, même de la part des gens sceptiques, car j’ai toujours cette conviction profonde qu’elle peut faire infiniment du bien aux âmes. Et outre ce désir que tout le monde comprenne ce don pour notre temps, prier pour les autres est toujours un acte de charité chrétienne, donc il n’est jamais mauvais en soi.

Bref, je ferme-là la parenthèse pour vous répondre plus en détail Wink

. Ainsi je n'ai jamais nié qu'il y ait eu dans l'Eglise des erreurs de jugement, en particulier pour Soeur Faustine ou Padre Pio que vous citez. Je précise au passage (puisqu' on se permet d'insinuer le contraire) que le Petit Journal est une œuvre que j'admire.

Je n’insinuais pas que vous n’aimiez pas le Petit Journal de sainte Faustine, mais je suivais juste la logique de votre phrase quand vous disiez ceci : Pour l'Eglise les livres hier condamnés ne sont pas devenus recommandables du fait de la suppression de l'Index. Par extension, je considérais donc que le Petit Journal n’était donc pas recommandé, et évidemment, je trouvais ça absurde.

Mais ce n'est pas la suppression de l'Index qui a rendu saintes ces personnes autrefois sévèrement jugées, c'est une nouvelle analyse de leur vie et de leurs œuvres. Nouvelle analyse que l'Eglise n'a jamais voulu faire concernant Maria Valtorta. La suppression de l'Index en elle même n'efface pas l'ardoise, il faudrait pour cela un nouveau jugement.
Le problème, je pense, c’est que vous considérez que seul des « groupuscules »* qui font autorité dans l’Eglise (ex : le Saint-Office), ont le pouvoir de rendre un jugement sur cette Œuvre. Et donc vous ne considérez pas les avis individuels positifs (des prêtres, des religieux, ou d’autres membres de l’Eglise) comme valides et pertinents.

Je crois que c’est une erreur car il y a quand même pas mal de témoignages qui rendent honneur à l’œuvre de Maria Valtorta.
L’Eglise est aussi par essence très lente à rendre un jugement (c’est valable pour n’importe quoi), donc on pourrait très bien avoir une validation de l’œuvre de Maria dans deux siècles. Ce serait quand même bête d’attente jusque-là pour dire : « C’est bon, on peut la lire (ou non) ». Ca me semble donc pertinent que, lors de la suppression de l’Index, on ait renvoyé au discernement et à la conscience mâture des fidèles.

Bien sûr, on pourrait également me dire qu'il existe des avis négatifs (ceux de Don Guillaume Chevallier, des Dominicains d’Avrillé, etc.). Je dis qu'il faut les prendre en compte et étudier leur propos, sans tomber dans les extrêmes. L’un consisterait à dire : « Voilà, ils ont raison ! » dès qu’on lit leur article, sans plus approfondir notre recherche et notre cheminement. L’autre consisterait à se révolter, bougonner, sans avoir plus de patience ni de charité chrétienne. Il faut savoir réagir avec discernement dans les deux cas, sans se laisser emporter par des émotions peut-être légitimes et humaines, mais qui occultent notre réflexion et notre jugement. Et pour être impartial, idéalement, il faut se renseigner soi-même avant d’avoir un avis plus tranché.

*Le mot groupuscule est mal choisi, car péjoratif, mais je n’en ai pas trouvé d’autres sur le moment.

. Vous vous interrogez sur le sérieux avec lequel l'oeuvre a été analysée. Vous n'avez pourtant aucun élément pour en juger. On n'a pas le droit de porter des soupçons qui ne sont étayés par rien.
Dans ce cas-ci (pour Luigina), on a quand même les correspondances de Maria Valtorta qui permettent de se poser des questions, ce n’est pas comme si ça reposait sur rien et qu’elle a inventé ça de toute pièce…

Pour le reste, il y a également des témoignages qui ont présenté l’hostilité du Saint Office sur l'Oeuvre et sur l’Imprimatur, mais je ne connais pas assez le sujet pour dire qui a dit quoi, quand et où.

Une chose est certaine, de nombreux mois se sont écoulés entre la remise de l'ouvrage au Saint-Office et sa condamnation, ce qui suppose que le jugement n'est pas le résultat d'une réaction épidermique mais au contraire d'une étude approfondie. Je ne conteste pas que le Saint-Office ait pu parfois user de méthodes détestables, cela n'empêche pas qu'il ait pu y avoir aussi des condamnations pleinement justifiées. Bête et méchant, cela fait peut-être beaucoup.
Dès le départ, il y a quand même eu une réaction hostile à l’Oeuvre (ça a commencé en 1948-1950, me semble-t-il, voire plus tôt), et si je ne m’abuse, on trouve de nombreux développements là-dessus dans les Cahiers et les Carnets où Jésus condamne fermement cette opposition qui n’a dû qu’aller en crescendo (opposition qui venait surtout du Saint Office).

. Oui l'article juridique invoqué pour la mise à l'Index est défaut d'imprimatur, mais vous ne pouvez nier qu' en la circonstance il s'agit bien de la conséquence d'un refus d'Imprimatur.

@François-Michel l’a peut-être déjà souligné, mais l’Index a justement fait pression pour qu’on ne donne pas l’Imprimatur. C’est quand même hypocrite de condamner une œuvre alors qu’on a tout fait pour qu’elle n’ait pas d’accord écrit de la part de prêtres ou évêques.

On pourrait reprocher au Père Berti et à l'éditeur de ne pas avoir mis en attente la publication, et on pourrait bien sûr affirmer qu'ils auraient dû chercher envers et contre tout quelqu'un qui donnerait l'imprimatur. Il ne m'appartient pas de juger leur décision, mais je me dis que si on se retrouvait dans la même situation, on aurait aussi été capable de les envoyer aux orties, lassé par tant d'opposition.

. L'Index a été supprimé en 1966 et c'est très bien, on fait aujourd'hui confiance à la conscience mature des fidèles, chacun peut aujourd'hui lire l'oeuvre de Maria sans se mettre en état de péché, chacun peut donc comprendre (ou éventuellement contester) les raisons de la sanction. Mais cela ne change rien au fait que le jugement sévère que l'Eglise porte sur l'Oeuvre depuis 70 ans n'a jamais été remis en cause, il est donc complètement normal de sa part de le rappeler.

Ce jugement fourni par l’Eglise existe, est là, mais a été aboli par l’abolition de l’Index et à mon sens, il faut considérer l’ensemble des avis qui sont émis depuis septante ans, dont par exemple celui de Benoît XVI qui avait finalement autorisé la poursuite de la publication de l’œuvre dans un magasine, me semble-t-il, parce qu’il n’avait rien trouvé qui aille contre la Foi et la Morale. Que François-Michel me corrige au besoin, vu l’heure, je n’ai pas pris le temps de corriger mes sources.

J’arrête là pour ce soir, je m’excuse d’avance si des propos sont peut-être moins clairs que d’autres.

Fraternellement,
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Mar 29 Mar - 23:31
Mouxine a écrit:Merci pour ton opinion Anayel, mais, sans vouloir t'offenser, elle est peu vraisemblable. (...)

En bref, Pie XII a par lui-même la faculté de donner un imprimatur puisqu'il est l'Ordinaire de tous les fidèles. S'il voulait approuver les écrits de MV en court-circuitant le Saint Office, il pouvait le faire sans demander l'avis de quiconque.

Merci pour ton explication.

Mais justement :  le Saint-Père dit à Luigina qu'il ne veut pas faire de déclaration écrite car ce serait agir par intimidation selon lui.

Le Saint-Père l'a mise dans son bréviaire, assurant qu'il a toujours été très favorable à la publication (de l’Œuvre) et qu’il la veut. Luciana voulait que cela soit écrit sur la déclaration pour la montrer à ceux du Saint-Office. Mais Sa Sainteté a répondu : "Non. Je ne veux pas agir par intimidation.

Pour moi, c'est ça qui explique l'absence d'Imprimatur écrit du Pape.

Et donc, l'examen sur la question concernait selon moi l'Imprimatur et quelle congrégation aurait pu soutenir cette oeuvre.

Mais de nouveau peut-être fais-je fausse route, c'était néanmoins comme ça que je l'avais compris.
François-Michel
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Mar 29 Mar - 23:34
@\"Fidelité" a écrit:A François-Michel,
Quelques réflexions complémentaires :
......
On ne peut prétendre que pareil Imprimatur vaille autorisation de publication pour l'oeuvre elle-même.
L'Eglise catholique a cet avantage de posséder des documents universels accessibles par tous. Le code de droit canon est l'un d'entre eux. Il n'est pas besoin d'être juriste pour le lire. L'une des bases documentaires assez complète est http://www.catho.org/ où, dans la colonne de gauche, ont retrouve tous les textes du Magistère.

L'imprimatur, à l'époque, fonctionne avec le code de 1917. Il est accordé par "l'ordinaire du lieu (évêque)" de l'auteur, de l'éditeur ou de l'imprimeur. http://www.catho.org/9.php?d=bo1 La P. Berti n'est aucun de ceux-là. 

L'idée de saisir directement le Pape vient du P. Berti, dès janvier 1947, procédure très exceptionnelle. Ce qui fut fait en fin d'année. Il a fallu plusieurs mois pour que Pie XII prenne connaissance du tapuscrit.
fin février 1948 a lieu l'audience bien connue.
En Avril Mgr Carinci, proche du pape vient spécialement voir Maria Valtorta à Viareggio.
A l'été une société d'édition, Parole di Vita Eterna, est montée avec le P. Migliorini dans le but d'imprimer chez Laboremus (Roma) le livre des visions intitulé lui aussi Parole di Vita Eterna. L'imprimatur coche toutes les cases : non par l'auteur qui est anonyme, mais par l'éditeur romain et l'imprimeur romain. Mgr Barneschi étant évêque in partibus est rattaché à Rome. Plus tard le St Office, verbalement, contestera l'imprimatur par "l'évêque des zoulous" mais non l'imprimatur donné à un sommaire.
Pie XII fera demander alors de trouver des "évêques italiens" ce qui fut fait par trois fois et par trois fois des pressions verbales les empêchèrent. L'illégalité est dans la méthode d'intimidation, très KGB comme dans la négation de leur rôle.

La société d'édition montée dans la hâte ne durera pas et obligera les Servites à chercher d'autres imprimeurs.

Fin 1948, la Secrétairerie d'Etat (le secrétariat du Pape) fait demander à Maria où se trouvait le tombeau de St Pierre qu'on cherchait à l'époque. Preuve de la crédibilité dont elle jouissait comme de ses visions.

Début 1949, Le St-Office convoque le P. Berti sans qu'aucune lettre ne la motive. Maria n'en reçoit pas non plus. Le document signé demeure introuvable. Pas de traces (compromettantes). Quant à imaginer que le P. Berti proteste, c'est mal connaître "la Suprême" que craint même la cardinal Siri, écrit-il.

La suite de 1949 est consacrée au jeu du chat et de la souris entre Mgr Carinci (qui consulte Pie XII) et le St Office, le tout est rapporté dans les correspondances.

1950, on arrive au cas de Luigina Sinapi durant lequel Pie XII découvre l'entourloupe alors qu'il croyait que l'oeuvre avait été éditée (c'est écrit). Il décide de prendre l'affaire en mains puisqu'il est entourés de "Judas" (c'est ce que désigne "la question" qui préoccupe Mouxine). Luigina voudrait un papier à mettre sous le nez du St Office, Pie XII préfère la diplomatie... qui se heurte à une plus grande diplomatie assez fuyante : celle de Mgr Ottaviani.

NB : @ Mouxine
Le Code de droit canon ne prévoit pas que l'imprimatur soit accordé par le Pape quand cela lui chante. Ce serait un Poutine ou un Staline. Cependant, comme le disait Mgr Gagnon son avis, dans ce domaine équivaut à un imprimatur, ce qu'aurait du savoir ses subalternes qui là, comme dans d'autres faits rapportés dans cette file, lui ont fait "un enfant dans le dos" pour parler crument.
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Mar 29 Mar - 23:56
@Anayel a écrit:
Le Saint-Père l'a mise dans son bréviaire, assurant qu'il a toujours été très favorable à la publication (de l’Œuvre) et qu’il la veut. Luciana voulait que cela soit écrit sur la déclaration pour la montrer à ceux du Saint-Office. Mais Sa Sainteté a répondu : "Non. Je ne veux pas agir par intimidation.
Pour moi, c'est ça qui explique l'absence d'Imprimatur écrit du Pape.
Et donc, l'examen sur la question concernait selon moi l'Imprimatur et quelle congrégation aurait pu soutenir cette oeuvre.
Mais de nouveau peut-être fais-je fausse route, c'était néanmoins comme ça que je l'avais compris.
Le fait que des dicastères de la Curie agissent en sous-main contre l'avis du Souverain Pontife, n'est pas un fait propre à cette époque (par exemple la mise à l'Index des livres sur Padre Pio décidé sans consultation de Pie XII).
Les moeurs de barbouzes de certains prélats ne sont pas non plus propres à cette époque.
La nôtre voit les mêmes scandales feutrés ou publics.

Quand Pie XII découvre que ses demandes n'ont pas été suivies d'effet, il qualifie son entourage de "Judas".

Il n'est pas question de l'imprimatur, puisque Pie XII a demandé (par deux fois) qu'un évêque s'en charge conformément à la loi de l'Eglise, mais de la publication de l'Oeuvre de Maria Valtorta qui est bloquée par "La Suprême". C'est la publication qu'il voulait.

Il est a noté que Luigina, qui avait porte ouverte chez le Pape, vient la réclamer de la part du Ciel au St-Office qui la violente puis elle va en informer Pie XII.

L'approche "pédagogique" que le Pape développe fut moins efficace qu'un coup de poing sur la table, mais on sait que la méthode forte à la Poutine n'est pas non plus la bonne manière hier comme aujourd'hui, dans le Vatican ou ailleurs.

Reste qu'au mois d'avril 1950, le P. Mariano Cordovani, principal opposant à l'Oeuvre, et superviseur du St-Office meurt brusquement dans des circonstances qui furent interprété comme un signe.
http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/MariaValtorta09.htm (à la date)
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Mer 30 Mar - 1:12
@François-Michel

Le droit canon n'a pas a prévoir que le Pape puisse donner un imprimatur quand il en a envie, puisqu'il stipule expressément que le Souverain Pontife a un pouvoir suprême, ordinaire et immédiat qui s'étend à tous les domaines sur lequel l’Église a autorité et sur tous les membres de l’Église...

Le problème n'est pas que Pie XII n'a pas le droit d'accorder un imprimatur, il en a le droit. Le problème c'est que Pie XII agit en 1950 comme quelqu'un qui ne veut pas donner d'imprimatur écrit lui-même "pour ne pas intimider" ses subordonnés. Cela n'a pas de sens s'il a déjà donné son imprimatur verbalement en 1948. Mais ce n'est pas impossible que Pie XII fasse preuve d'incohérence grave dans son comportement, j'ai juste du mal à y croire.
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Mer 30 Mar - 9:09
Mouxine a écrit:@François-Michel
Le droit canon n'a pas a prévoir que le Pape puisse donner un imprimatur quand il en a envie, puisqu'il stipule expressément que le Souverain Pontife a un pouvoir suprême, ordinaire et immédiat qui s'étend à tous les domaines sur lequel l’Église a autorité et sur tous les membres de l’Église...
Le problème n'est pas que Pie XII n'a pas le droit d'accorder un imprimatur, il en a le droit. Le problème c'est que Pie XII agit en 1950 comme quelqu'un qui ne veut pas donner d'imprimatur écrit lui-même "pour ne pas intimider" ses subordonnés. Cela n'a pas de sens s'il a déjà donné son imprimatur verbalement en 1948. Mais ce n'est pas impossible que Pie XII fasse preuve d'incohérence grave dans son comportement, j'ai juste du mal à y croire.
Je ne connais pas d'imprimatur accordé par un Pape à une révélation privée. Ce serait même contraire à l'enseignement de l'Eglise qui ne cautionne jamais leur authenticité.
Pie XII, en encourageant la publication de Maria Valtorta, prend soin de laisser ouverte l'origine divine.
Quand le card. Pacelli préface les révélations privées de soeur Josefa Menendez, c'est alors qu'il est encore cardinal et cela n'empêche le cardinal Saliège de signer l'imprimatur.

L'hypothèse que vous avancez suppose un Pape versatile et futile : disant blanc un jour et noir le lendemain après avoir émis un jugement au pifomètre. Cela détonne avec le Souverain Pontife conduisant l'Eglise dans une des plus grande tempête de l'Histoire.

Cela suppose aussi un Pape recourant à l'acte d'autorité, ce qui détonne avec ce pur produit de la diplomatie vaticane. On a même profité de son absence d'actes d'autorité visibles pour l'accuser de complicité avec la Shoah.

Enfin, si votre hypothèse se validait, l'oeuvre de Maria Valtorta aurait été sanctionnée dès se première parution en 1956 dans une imprimerie spécialisée dans les éditions religieuses. On aurait pas attendu la mort de Pie XII au dernier volume pour le faire.
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Mer 30 Mar - 16:31
A Anayel,


Merci pour votre longue réponse . J'ai en effet mal interprété vos propos quand vous avez déclaré vouloir prier pour moi , excusez moi. J'ai eu le sentiment que vous souhaitiez prier pour que je sorte de mon égarement. Votre référence au jugement particulier y a participé. Nous serons jugés sur l'Amour, pas sur la qualité de notre discernement concernant l'origine divine ou non d'une révélation privée. C'est cette dramatisation de ce qui est pour moi une simple discussion entre personnes d'avis différents qui m'a fait réagir.


Sur le fond (tout comme vous j'imagine) je reste sur mes positions, je n'y reviens donc pas, l'essentiel étant que nous ayons pu exposer l'un et l'autre nos points de vue.


Je réponds quand même sur un point nouveau que vous évoquez : l'autorité de l'Eglise et les points de vue individuels. Vous semblez penser que tout se vaut, qu'il n'y a pas de hiérarchie. Pour moi si chacun a bien sûr droit à la parole il y a quand même dans l'Eglise une structure organisée qui fait que ce que dit par exemple un dicastère, ou pour un français la CEF, a autorité sur ce que pense le fidèle lambda (vous et moi). Bien sûr sur un point ou un autre le fidèle peut avoir raison et l'autorité de l'Eglise se tromper. Mais la simple humilité devrait alors régir le comportement du fidèle, et lui interdire de clamer haut et fort le contraire de ce que l'Eglise exprime par la voix de ses représentants qualifiés. Ce d'autant plus que dans la plupart des cas les responsables de l'Eglise sont mieux formés aux questions religieuses que ceux qui contestent leurs prises de position. Pour un chrétien l'obéissance est une vertu et un devoir. Si l'obéissance aveugle à des règles strictes (comme l'était autrefois l'interdiction absolue de lire un ouvrage mis à l'Index ) a heureusement disparu, l'obéissance « dans l'esprit » interdisant au fidèle qui s'y astreint de faire la publicité de ce que l'Eglise institutionnelle conteste me paraît toujours une vertu chrétienne. Si l'Eglise « officielle » se trompe (c'est arrivé, ça arrivera encore) ayons confiance, elle reviendra un jour sur son erreur. Il est dangereux pour nous de vouloir forcer ce changement. Car si l'Eglise a raison et que nous nous trompons, ce qui peut arriver aussi, alors notre action est nuisible et peut entraîner dans l'erreur beaucoup d'âmes. Dans le Petit Journal le Christ rappelle souvent ce devoir d'obéissance à Soeur Faustine (certes une religieuse, qui en a fait le voeu), je pense qu'il est applicable à chacun.


Fraternellement.



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Mer 30 Mar - 19:04
@Fidelité
Voilà un vrai sujet en soi qui mérite presque une file spécifique si tant est que les forumeurs en débattent.
Obéissance, désobéissance ?
Droit de remontrance ? jusqu'où et comment ?
Hiérarchie (litt. Pouvoir sacré) et participation ?
...
Un vrai sujet d'Eglise, très concret. Merci.

Pour ma part j'y contribuerais dans quelques temps.
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D'accord, pas d'accord Empty Obéissance et désobéissance

Mer 30 Mar - 22:25
J'avais à peine posté le message précédent, qu'une demande de traduction m'est parvenue pour le compte de la Fondation héritière de Maria Valtorta. https://www.facebook.com/MariaValtortaOfficialFr/
Curieusement, elle prolonge le sujet de cette file, mais introduit une réflexion sur l'obéissance et la désobéissance à l'autorité ecclésiastique :
--------------------
Désobéir dans l’obéissance.


L’évangéliste Jean rapporte que « …Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser (Jn 8,1-6) ».


Un beau piège pour Jésus ! S'il n'avait pas consenti à la lapidation, il aurait montré qu'il méconnaissait, en tant que maître, un principe de la loi d'Israël. S'il avait permis que la femme soit lapidée, il se serait nié lui-même comme miséricordieux. Avec justice, Jésus réaffirme la loi et sauve la femme de la condamnation : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre ».


Ce sens de la justice doit avoir guidé le Père Berti quand le Saint-Office, autorité ecclésiastique suprême après le Pape, lui ordonna, à lui, prêtre et membre d'un Ordre religieux, de remettre l'intégralité du manuscrit original de l'œuvre encore inédite de Maria Valtorta, ainsi que les copies dactylographiées qu'il devait retirer de la circulation.


Le père Berti obéit par devoir et désobéit par justice. Il n'a pas refusé de se rendre à la convocation, au Palais du Saint-Office, mais sans ses cahiers originaux, déclarant qu'il ne les possédait pas, et sous-entendant qu'il ne pouvait pas, en tous cas, avoir accès aux affaires d'autrui. (La nuit, en civil, il avait pris le train pour Viareggio et les avait ramenés à leur légitime propriétaire). Quant aux copies dactylographiées, il apporta celles qu'il avait pu glaner auprès de ceux qui les possédaient, en s'excusant de leur caractère incomplet.


L'œuvre de Maria Valtorta a été ainsi sauvée de la destruction (comme la femme adultère de la lapidation) par une désobéissance éclairée par le sens juste de l'obéissance.

Emilio Pisani  
---------------------------------
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Ven 1 Avr - 18:03
Le titre un peu provocateur « Désobéir dans l'obéissance » d' Emilio Pisani ne me paraît pas correspondre à la réalité. Car il n'y a pas trace d'obéissance dans le comportement du Père Berti, sinon de pure forme (il honore un rendez-vous). Sur le fond la désobéissance est avérée puisque, s'il se déplace effectivement au Saint-Office, il le fait sans apporter les documents qui lui avaient été réclamés. Et il y ajoute un gros mensonge dans la justification qu'il en donne puisque, s'il n'a pas les manuscrits, c'est qu'il a fait la nuit précédente (« en civil » précise l'éditeur, évidemment pour ne pas être repéré) un voyage-éclair à Viarregio pour les remettre à Maria Valtorta!


Cette initiative fait pourtant l'admiration des soutiens de Maria qui considèrent comme Emilio Pisani qu'elle a sauvé l'ouvrage de la destruction. Le 16/01/2018 dans une réunion de promotion de l'oeuvre à l'église Saint Roch (texte accessible sur le site de François-MIchel, rubrique « Les conférences ») l'orateur va jusqu'à la qualifier de « sainte désobéissance ».


Le Père Berti ne semble pourtant pas particulièrement fier de son équipée nocturne puisque dans son témoignage sous serment 30 ans plus tard en 1978 il la passe sous silence. Il préfère tromper les lecteurs de son témoignage comme il a trompé les censeurs : en affirmant que s'il n'a pu remettre les manuscrits, c'est qu'ils étaient «  conservés par l'écrivain ». Un saint mensonge, et sous serment, pour camoufler une sainte désobéissance ? On peut comprendre que cela perturbe.
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Ven 1 Avr - 21:58
@Fidelité
Merci de votre contribution.
L'obéissance à l'Eglise est en effet une ligne rouge qu'on ne peut pas franchir sous peine de rupture avec elle.
A ce titre les soutiens de Maria Valtorta ont-ils franchi cette ligne rouge ? Là est le débat.

La Sainte désobéissance renvoie à celle de saint Jeanne d'Arc qui, en toute conscience, rejeta les demandes de l'évêque de Beauvais qui lui enjoignait de renier les visions reçues du Ciel. Refus aggravé du relaps (entêtement dans la faute). Elle fut pour cela retranchée du corps du Christ et brûlée comme sorcière. Son choix était donc irréversible et grave car il n'est pas possible de le reprendre après la mort.
Cet désobéissance de Jeanne d'Arc a été validée ultérieurement par l'Eglise qui, comme dans le cas de Maria Valtorta a pris une décision officielle hostile qui fut annulée en droit et en conséquence par la suite.
Ste Jeanne d'Arc a désobéi à un prélat dévoyé dans des ambitions humaines et dévoyant son pouvoir sacré à leur profit.
Le P. Berti a refusé aussi l'injonction de prélats dévoyés pour conserver sa fidélité à un ordre supérieur : celui du Pape dont il avait été le témoin récipiendaire.
La fidélité est de son côté et la désobéissance du côté de Mgr Pepe qui attestera publiquement, trois ans plus tard par sa présomption, de cette désobéissance au Pape.

Le P. Berti a-t-il fauté par les moyens ? La parabole de l'intendant malhonnête soumet les moyens au but et celle de la femme adultère qui sert de parallèle au mot d'E. Pisani (voir ci-dessus) démontre une loi supérieure à la loi de l'autorité ecclésiastique (cf. la pain des pharisiens).

Cette remise en cause par la hiérarchie officielle touche aussi sainte Faustine. Vous êtes l'heureux lecteur de son Petit journal (Dzienniczek). La condamnation de son contenu, la même année que Maria Valtorta et par les mêmes, constituerait une faute parallèle à celle de la lecture de Maria Valtorta puisque cette condamnation est toujours inscrite dans les Actes du Saint-Siège. Il fallut attendre l'action du card Karol Wojtyla (pas encore pape) pour que l'on reconsidère cette condamnation. Le Saint-Office s'était donc trompé gravement et il a fallu qu'un prélat dépasse cette erreur de jugement que l'on retrouve, héla, trop de fois répétée dans notre histoire.

Thomas ne croit pas au témoignage des apôtres, pas plus qu'à Pierre qui lui affirment la Résurrection. Eux-mêmes n'avaient pas cru aux témoignages des celles qui l'avaient vu. La désobéissance de Thomas a pour cause son incrédulité répréhensible.

Paul reprend Pierre lorsqu'il se laisse aller à la compromission.

Alors la subversion est-elle la règle ? Non.

Il n'y a que le rôle imparti à chacun qui ne peut pas être remis en cause car c'est Jésus qui nous a choisi et appelé individuellement. Il n'a jamais repris sa Parole même s'il aurait eu mille raisons de le faire auprès de disciples rebelles, pleutres, ignorants et présomptueux. 
Un prêtre indigne, reste toujours un prêtre, même à l'autel, mais on doit avoir un regard de refus, même public, sur les dévoiements qu'il peut faire de sa fonction. L'immense scandale qui nous ravage est là pour nous rappeler cet important distinguo. 

Jésus n'a pas exclu Pierre ou les apôtres de la correction fraternelle et le Catéchisme § 907 rappelle "le devoir de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Église et de la faire connaître aux autres fidèles, restant sauves l’intégrité de la foi et des mœurs et la révérence due aux pasteurs, et tenant compte de l’utilité commune et de la dignité des personnes".
Au nom de quoi ? Au nom de la pleine participation à la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ.

Comme pour la participation des femmes à l'Eglise, celle des laïcs a fait une entrée timide et craintive. Reste à lui donner sa place, son développement et son ampleur.
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Sam 2 Avr - 2:23
Fidelité a écrit:Le titre un peu provocateur « Désobéir dans l'obéissance » d' Emilio Pisani ne me paraît pas correspondre à la réalité. Car il n'y a pas trace d'obéissance dans le comportement du Père Berti, sinon de pure forme (il honore un rendez-vous). Sur le fond la désobéissance est avérée puisque, s'il se déplace effectivement au Saint-Office, il le fait sans apporter les documents qui lui avaient été réclamés. Et il y ajoute un gros mensonge dans la justification qu'il en donne puisque, s'il n'a pas les manuscrits, c'est qu'il a fait la nuit précédente (« en civil » précise l'éditeur, évidemment pour ne pas être repéré) un voyage-éclair à Viarregio pour les remettre à Maria Valtorta!

Quel est le mensonge du Père Berti ? sa justification de ne pas avoir apporté le manuscrit original ? il ne peut l'apporter, celui-ci appartient à M.Valtorta. Il est logique qu'il lui rende. Il obéit cependant à la demande du Saint-Office, puisqu'il leur remet les copies dactylographiées qu'il avait pu retirer de la circulation.



Je vois pour ma part un habile mais légal procédé pour obéir à l'ordre reçu (rendre les manuscrits) tout en justifiant honnêtement de ne pouvoir apporter l'original manuscrit (qui ne lui appartient pas). On peut aisément comprendre que M.Valtorta, qui avait confiance dans le Père Berti, n'ait ou n'aurait pas donné son accord pour faire parvenir l'original à Rome...


Cette manoeuvre habile me rappelle une parole de Jésus en EMV 459 :
"J'ai dit : soyez rusés comme les serpents outre que d'être simples comme des colombes, car pour traiter des choses de l'esprit, la simplicité est sainte, mais pour vivre dans le monde sans se nuire à soi-même et à ses amis, il faut une ruse qui sache découvrir les ruses de ceux qui haïssent les saints. Le monde est un nid de serpents. Sachez connaître le monde et ses combinaisons."

Cette justification par la propriété privée d'autrui était bien entendu en faveur des intérêts de l'Oeuvre, et cette ruse, cette manoeuvre habile peut être interprété comme un signe du Ciel : le Ciel n'a pas laissé l'Oeuvre être détruite par quelques personnages mal intentionnés.
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Dim 3 Avr - 18:37
Les documents que réclament les censeurs au Père Berti n'étaient pas la propriété de Maria. Ce qu'ils veulent récupérer, ce ne sont pas les cahiers écrits de sa main au moment de ses visions, ce sont les originaux des copies dactylographiées. Ces « tapuscrits » étaient tapés à la machine sur un support spécial qui, enroulé sur une petite rotative, permettait par un procédé d'imprimerie de produire les copies dactylographiées. A l'époque la photocopie n'existait pas, pour obtenir de nouveaux exemplaires on ne pouvait se passer du tapuscrit original, d'où son importance. Mais cet original n'était pas une simple recopie des cahiers : ceux ci comme on le sait sont inexploitables directement (les différents ouvrages y sont mélangés inextricablement, la chronologie de l'Evangile n'y est pas respectée etc...) Il a donc fallu reconstruire à partir d'eux un texte cohérent et compréhensible, un gros travail dont s'est chargé dans un premier temps le Père Migliorini jusque vers 1946 quand le Père Berti l'a remplacé dans cette fonction. Maria Valtorta n'est donc pas propriétaire des tapuscrits comme elle l'est de ses 122 cahiers manuscrits. Ils sont bien le résultat du travail des Pères Migliorini puis Berti qui ont une responsabilité directe dans leur élaboration. La première édition, construite à partir de ces feuillets que le Saint-Office condamne et voudrait voir disparaître de la circulation est d'ailleurs très imparfaite de l'aveu même du Père Berti qui reconnaît dans son témoignage sous serment qu'elle est parfois « très infidèle » au texte qu'a écrit Maria au cours de ses visions.


Le Père Berti est donc bien dans la désobéissance lorsqu'il refuse de remettre ce qui est son travail (ou celui du Père Migliorini, qu'il cautionne). Ce n'est d'ailleurs pas sa première désobéissance puisqu'en participant à la diffusion d'extraits dactylographiées il ne craint pas de désobéir à Maria Valtorta elle-même. Celle ci en effet, selon des instructions qu'elle disait recevoir de Jésus, ne voulait pas de diffusion d'extraits de l'oeuvre avant qu'elle ne soit achevée. Ce que les Pères Migliorini et Berti n'ont jamais voulu entendre. De la même façon la remise d'extraits de l'ouvrage à Pie XII pour examen (à l'initiative du Père Berti) s'est faite sans son accord. On peut lire en effet sa protestation dans les Cahiers de 45-50 en date du 30 octobre 1947 :


« … Ce même témoin m'apprend que le Père Pietro Fennoni, lors de sa récente visite à Camaiore (septembre 1947) a dit à Madame Favilla (l'une de ces nombreuses éxaltées à qui les Pères Migliorini, Pennoni, De Santis etc... ont remis bien imprudemment les fascicules de 1943 à 1945, faisant ainsi preuve de désobéissance) . Que le Père Migliorini continue à écrire et à recopier les communications du « porte-parole », et que certains cahiers ont été présentés au Saint-Père et à la Sainte Rote pour examen. Cette obstination à l'indélicatesse, à l'imprudence etc... ne disparaîtra donc jamais ? Que Dieu leur pardonne et qu'il y pourvoie lui même ».
Cette nouvelle me peine et me trouble pendant toute la soirée, la nuit et le matin suivant... »


On voit ici que Maria Valtorta qualifie elle même de désobéissances ces agissements qu'elle ne contrôle pas et avec quelle amertume elle s'en plaint.


Les multiples désobéissances du Père Berti (aux censeurs, à Maria Valtorta et même à Jésus puisqu'il ne respecte pas les consignes reçues de lui par Maria) sont donc avérées. Peuvent-elles se justifier par la défense d'une révélation privée que l'on pense venue du Ciel, de mon point de vue non, mais c'est un autre sujet que je vous laisse discuter entre vous.



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