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jean-yves
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Mer 29 Juin - 7:57
@Thierry à écrit : Certes, tout le monde a des excuses. Cependant, l'ignorance invincible signifie qu'on n'a strictement aucun moyen de connaître la foi catholique et les raisons d'y croire, qu'on est dans l'impossibilité physique ou intellectuelle d'y parvenir.

Par exemple, il y a quelques années, quand je n'étais pas encore converti, étais-je pour autant dans l'ignorance invincible ? Non, puisque j'aurais pu faire l'effort de chercher et de prier bien avant.

je voudrais éclairer ceci : "étais-je pour autant dans l'ignorance invincible ? Non, puisque j'aurais pu faire l'effort de chercher et de prier bien avant"

Bonjour Thierry : auriez-vous pu faire l'effort de chercher et de prier bien avant ?

Ce n'est pas sûr. Vous avez fait l'effort de chercher et de prier quand Dieu vous a octroyé ce don. C'est un don gratuit. Impossible de chercher Dieu sans une grâce de Dieu.

Dieu est intervenu dans votre vie au moment exact où vous étiez prêt. "Quand l'élève est prêt, la maître paraît" dit un proverbe païen, mais cette préparation est déjà la volonté de Dieu sur cette âme. Et cette âme répond au moment favorable dans le plan général de la Rédemption.

Ou bien elle ne répond pas. Ou pas encore. Ou bien dit : "oui" à l'heure de la mort.

Toutes ces formes de libertés s'inscrivent dans le plan général de la rédemption : Dieu a besoin d'âmes qui refusent - ou bien Lui-même retarde ou suspend sa Grâce en vue d'un bien plus grand pour faire lever d'autres âmes qui ne se lèveront qu'à leur contact ou dans les conditions du mal et de la souffrance. La plupart des âmes ne se lèvent ou ne se seraient pas levées sans ce contact. C'est le mal et la souffrance nécessaires au plan général et multiséculaire du salut .

Oui, Dieu fait ce don à toute âme qu'il crée. Mais par permission de Dieu Satan fait écran à ce don (je viens de vous expliquer pourquoi) et il faut un lent travail de la volonté à poser de petits actes bons pour que le Christ puisse venir. Petits actes suggérés par ...Dieu, seul auteur de tout bien le plus infime qui soit.

Thierry : vous êtes converti, donc forcément volontariste : ce zèle est de Dieu. Mais :
vous gagnerez à toujours considérer votre propre volonté comme très imparfaite et même mauvaise (je pense également à votre volonté morale ou intellectuelle). Le seul bien que vous puissiez faire, c'est de laisser Jésus (ou Marie ou votre bon ange, bref : le Ciel) vivre en vous et vous ... mourir en lui. Faites-vous à vous même cette résolution la plus parfaite qui soit de ne plus vivre mais de laisser le Christ vivre en vous, selon la parole de Saint Paul : " ce n'est plus moi qui vit mais le Christ qui vit en moi". Cette résolution, au contraire d'une certaine passivité, ressort de la plus grande et de la plus parfaite volonté : celle de Dieu.
Amicalement.
Thierry
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Mer 29 Juin - 10:16
François-Michel a écrit:Vous persistez dans votre équivalence : non-catholique = Enfer, ce qui est démenti aussi par l'Ecriture.
Où donc ?
 
François-Michel a écrit:Où est l'Enfer (car c'est l'Enfer que vous promettez) dans cette foi qui conduit à la prière et de la prière aux églises, une foi qui se tient dans la "continuelle présence de Dieu" ?
Je n'ai pas dit qu'il ne pouvait rien sortir de bon d'un musulman. Je vous sens un peu à cran.
 
François-Michel a écrit:Si, selon votre affirmation, "La plupart des gens ont les moyens de se renseigner sur l'Eglise catholique, sa doctrine, et les raisons d'y croire." pourquoi les membres de la FSSPX, que vous fréquentez, ne sont-ils pas en pleine communion catholique ?
La FSSPX n'est ni schismatique ni hérétique, donc vous êtes hors-sujet
 
François-Michel a écrit:"Mais le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour." (Lumen Gentium 8 ).
Ce texte confirme simplement que Dieu ne prédestine pas les musulmans à l'enfer. En effet, ils peuvent être sauvés s'ils se convertissent (à l'article de la mort, par exemple) ou s'ils sont dans l'ignorance invincible.
 

jean-yves a écrit:Vous avez fait l'effort de chercher et de prier quand Dieu vous a octroyé ce don. C'est un don gratuit. Impossible de chercher Dieu sans une grâce de Dieu.
Tout est grâce, bien entendu. Mais il y a aussi la résistance à la grâce.
 
jean-yves a écrit:Toutes ces formes de libertés s'inscrivent dans le plan général de la rédemption : Dieu a besoin d'âmes qui refusent - ou bien Lui-même retarde ou suspend sa Grâce en vue d'un bien plus grand pour faire lever d'autres âmes qui ne se lèveront qu'à leur contact ou dans les conditions du mal et de la souffrance.
C'est bien possible, mais c'est jouer à un jeu dangereux que de se dire que les athées ont le droit de ne pas faire l'effort de connaître et servir Dieu parce qu'ils n'ont pas encore reçu assez de grâces, et que c'est Lui qui ne veut pas qu'ils se convertissent maintenant. On arrive vite au "Si Dieu existe, il n'a qu'à se manifester de façon plus évidente !"
 
jean-yves a écrit:Faites-vous à vous même cette résolution la plus parfaite qui soit de ne plus vivre mais de laisser le Christ vivre en vous, selon la parole de Saint Paul : " ce n'est plus moi qui vit mais le Christ qui vit en moi". Cette résolution, au contraire d'une certaine passivité, ressort de la plus grande et de la plus parfaite volonté : celle de Dieu.
A vrai dire, je n'ai jamais compris cette parole de Saint Paul. Ce n'est pas Dieu qui va me dire quoi faire exactement, mais c'est moi qui doit deviner sa volonté et agir selon ce que je crois juste.

Bien cordialement
François-Michel
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Mer 29 Juin - 11:11
@Thierry
Smile
Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. (Matthieu 5,37)

La réponse vaut mieux que l'esquive :

1 - Les musulmans dont parlent Charles de Foucauld dans les citations que je vous ai faites (La vue de cette foi, de ces âmes vivant dans la continuelle présence de Dieu), sont-ils en Enfer puisqu'aucun n'est mort catholique ? OUI ou NON ?

2 - La FSSPX est-elle en pleine communion catholique qu'ils connaissent pourtant ? OUI ou NON ? Et si NON, vont-ils en Enfer en ne reconnaissant pas que "L'Eglise catholique ne peut ni se tromper, ni nous tromper" comme ils le professent ?

Les références de l'Ecriture suivront et expliqueront pourquoi il est de foi catholique de proclamer que "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes" comme le rappelle Lumen Gentium déjà cité : "le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans".
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Mer 29 Juin - 12:20
@Thierry a écrit:
François-Michel a écrit:"Mais le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour." (Lumen Gentium 8 ).
Ce texte confirme simplement que Dieu ne prédestine pas les musulmans à l'enfer. En effet, ils peuvent être sauvés s'ils se convertissent (à l'article de la mort, par exemple) ou s'ils sont dans l'ignorance invincible.
 ...
Un musulman qui se convertit est chrétien, par définition. Il ne professe pas la foi en Abraham, mais en Christ qui achève la révélation.
Le texte du Magistère infaillible indique bien ici qu'il est de foi catholique d'envelopper (inclure) dans le dessein de Salut de Dieu, les musulmans en tant que musulmans professant la foi d'Abraham.
Le proclamer est-il hérétique ? OUI ou NON ?
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Mer 29 Juin - 13:09
@Thierry : ce que l'on écrit n'est surement pas le reflet de notre personne, mais quelle dureté transparait dans vos écrits à Anayel (ou à FMD)... dont les écrits manifestent beaucoup de douceur...

Pourtant le Maître, votre Maître... nous dit : "Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur". "Doux".
Et doux ne veut pas dire faible (La force des martyrs réside dans leur douceur).

Vous dites n'être pas sedevacantiste, Thierry, mais si c'est le cas, vous êtes mûr pour le devenir. J'ai passé 20 ans dans la FSSPX et vos raisonnements ne collent pas avec ceux de la "Frat", plus modérés (plus "libéral" disent les sedevac) mais ils collent bien mieux avec le raisonnement pharisaïque de l'IMBC que j'ai fréquenté intensément pendant 1 ans. Ce ne sont toujours pas des reproches à votre endroit, ni même aux différents courants catholiques cités, mais pour vous inviter à être attentif : la religion ce n'est pas une somme de préceptes théologiques ou il faut "cocher les cases" pour être sauvé. Notre religion : c'est un Homme. Un Homme que peu de catholiques, toutes tendances confondus -connaissent, exceptés ceux (toutes tendances confondues) qui vivent de l'Evangile tel qu'il m'a été révélé.

Je n'ai compris ceci qu'à la suite de mes lectures de l'EMV. Ainsi que la phrase de saint Paul que vous dites ne pas "comprendre".
Il ne s'agit pas de "comprendre", il s'agit d'abord de vivre la foi. Comprendre vient après. L'inverse est un piège satanique très subtil. Les progrès dans la foi se mesurent à l'augmentation de la part de Dieu qui vit en soi et de la part de soi qui meurt (ce que recouvre très concrètement l'action de "se sanctifier").
 
Il y a certes un équilibre à trouver : on peut résumer la situation de l’Église en ce que les "conciliaires ont plus de cœur que de doctrine et les traditionalistes plus de doctrine que de cœur". C'est ce qui se dit chez les meilleurs de la FSSPX. Maintenant que j'en suis sorti, je dirais que la situation des tradis est plus problématique que celle des "conciliaires" car le cœur, c'est le cœur du Christ (je mets de côté les catholiques tendance "charismatique" qui dans leur manifestions désacralisent la Messe par exemple) et que le raisonnement scolastique Thomiste n'est pas apte à tirer les bonnes conclusions concernant l'état de l’Église et du monde.

La seule doctrine qui pourrait mettre tout le monde d'accord serait celle d'une lecture de la "crise de l’Église" comme étant celle de sa Passion à la fin des temps (expression qu'il faut bien expliquer).

Les conciliaires ont du mal à voir que quelque chose ne va pas dans la doctrine de l’Église depuis Vatican 2 et les traditionalistes se prennent pour l’Église catholique (sic). Si vous êtes traditionaliste, Thierry, vous avez ce problème pharisien de vous considérer comme meilleur que les autres parce que vous raisonnez humainement au lieu de chrétiennement (ou catholiquement).

Pour s'en sortir, nous devons nous élever au dessus des temps de l’Église, faire le constat que tous les signes eschatologiques de la fin des temps sont actualisés et que c'est seulement en fonction de nos tempéraments que nous nous opposons les uns les autres. C'est donc insoluble. Il faut voir les choses de plus haut, de manière mystique. C'est ici que les tradis anti-mystiques "buguent" quand les conciliaires n'ont même pas pris le départ.

Les lecteurs de l’œuvre de Maria Valtorta tout entière (cahiers et carnets compris) ont cette possibilité de voir ce qu'il se passe et ce qu'il convient de faire.
Amicalement
Emmanuel
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Mer 29 Juin - 14:16
Bonjour @Jean-Yves,

Jean-Yves a écrit:Il y a certes un équilibre à trouver : on peut résumer la situation de l’Église en ce que les "conciliaires ont plus de cœur que de doctrine et les traditionalistes plus de doctrine que de cœur".
N'y a -t-il selon vous que ces deux courants dans l'Église catholique?

Je serais bien triste s'il en était ainsi, et, à bien y penser, il ne me semble pas qu'il en soit ainsi. Je dis cela en présumant que votre définition de "conciliaires" correspond à ceux qui ne sont pas de la FSSPX. C'est toujours dans cette optique péjorative provenant d'adeptes de la FSSPX que j'ai vu ce terme très large être employé, englobant habituellement plus ou moins tous les catholiques qui ne sont pas en opposition à Vatican II.

Pourtant, comme l'ont expliqué les papes récents, il y a un grand problème d'interprétation de ce Concile. Beaucoup l'ont utilisé en lui faisant dire ce qu'il ne dit pas, en en faisant un "super Concile" remplaçant ou annulant presque la Tradition de l'Église et "protestantisant", si l'on veut, de nombreux pans de la Foi catholique.

Saint Jean-Paul II et Benoit XVI ont rejeté ces déviations et cherché à démontrer la continuité entre la Tradition et le dernier Concile.

Les traditionalistes, cependant, à ma connaissance, ne font pas ces nuances lorsqu'ils utilisent le terme "conciliaires", plaçant un peu tout le monde dans le même "panier", de Benoît XVI à ceux qui renient une grande partie de la Foi catholique aujourd'hui au nom du Concile.

Pour bien vous comprendre dans votre analyse des courants actuels de l'Église que je trouve intéressante, ainsi que ce partage de votre expérience vécue, quelle est votre définition, à vous, de "conciliaires"?

Amicalement,

Emmanuel
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Mer 29 Juin - 17:19
Jean-Yves a écrit:Il y a certes un équilibre à trouver : on peut résumer la situation de l’Église en ce que les "conciliaires ont plus de cœur que de doctrine et les traditionalistes plus de doctrine que de cœur". N'y a -t-il selon vous que ces deux courants dans l'Église catholique?

@Emmanuel, bonjour,
Vous me demandez : "Pour bien vous comprendre dans votre analyse des courants actuels de l'Église que je trouve intéressante, ainsi que ce partage de votre expérience vécue, quelle est votre définition, à vous, de "conciliaires"?

Vous remarquerez les guillemets dans ma citation, suivie de : "C'est ce qui se dit chez les tradis" : opinion qui n'est donc pas de moi mais un "résumé" de la pensée de la FSSPX, j'ajoutais : "des meilleurs" d'entre eux".

Tout d'abord, je ne fais pas de distinction essentielle dans l’Église catholique entre "tradis" et "conciliaire".

Cette distinction, superficielle à mon sens, existe, comme je l'ai dit, en fonction des tempéraments qui ont plus tendance à se reconnaitre dans l'une ou l'autre des tendances. Si vous avez tendance à réfléchir et chercher des explications à la désaffection dans l'Eglise depuis le concile V2 et la crise de la foi que personne ne niera, vous tendrez l'oreille vers les théologiens tradis pour essayer de leur trouver des raisons (au risque grave du sedevacantisme).
Si vous avez par contre tendance d'abord à l'union des cœurs (faire société en religion) vous rejoindrez l'unité catholique autour de votre évêque et du Pape et l'obéissance à la hiérarchie fera le reste. Ces 2 tendances orientent fortement nos choix intellectuels, les auteurs que nous liront et finalement notre vision des choses.

"Concilaires" est pour désigner : "ceux qui suivent les grandes orientations du Concile Vatican 2" et "traditionalistes" : ceux qui y voient la cause des changements profonds dans le Magistère, changements qui seraient la cause de l'apostasie (ethnologiquement : l'oubli) de la foi catholique de nos grands parents.

Il ne s'agit pas dans ma vision des choses (mais c'est effectivement résumé ainsi dans la pensée tradi) d'un jugement de valeur mais la constatation d'un fait de société, qui inclut la société civile, c'est à dire les nations catholiques et la société surnaturelle qu'est l'Eglise qui les oriente, foi et moeurs.
C'est l'ensemble de ces 2 sociétés indivisibles qui mute au 20eme siècle.

Quand arrive le Concile en 1962, le monde entier est prêt à en recevoir les nouveautés : DHP par exemple pour citer une encyclique majeure, sur la dignité de la personne humaine.

DHP est une révolution dans son énoncé même, un changement structurel du dogme. Il ne s'agit pas de "déviation" ou "d'interprétation", libertés qui ont été prises effectivement pour laisser libre cours à la "créativité" religieuse dans les diocèses - comme la communion dans la main ou l'absolution générale (dont le CEC fait une exception mais pas la règle). Nous sommes bien là, non en présence de changements conjoncturels mais structurels profonds des assises de l’Église.

Ce fait de DHP, pour en rester à celui-là à titre d'exemple est complètement inouï dans l'histoire de l'Eglise. Il est un signe majeur de l'intervention de Dieu dans l'Histoire : le Saint-Esprit permet la promulgation de dogmes qui pourront être interprétés et qui le seront dans toute l'orbe catholique et par les fidèles et par les enseignants.

Pourquoi cette "révolution" dans l'Eglise (Cardinal Suenens)?

"De par Dieu", parce que le temps des Nations est accompli depuis le début du siècle. Exactement quand "Jérusalem n'est plus foulé aux pieds par les gentils" mais par les Juifs en 1917, puis 1967 et 1980 ou Jérusalem est déclarée capitale d'Israël. Ce que le Christ avait suspendu pendant 2000 ans. Le verset précise : le temps des nations sera accompli quand... etc. (Luc 21:24).

Le temps des Nations accompli (ce que signifie : "la fin des temps" dont nous instruit saint Jean à propos du Millénium sur la Terre) signifie l'ouverture d'un nouveau temps, d'une nouvelle économie du salut. L'Eglise devait non pas seulement y contribuer mais le permettre. Non pas Elle-même positivement mais par un changement profond de sa structure doctrinale, permis par Dieu.

Vous remarquerez, qu'en aucun cas je ne me place sur le plan de la morale à savoir si c'est bien ou mal que ce changement de paradigme ("herméneutique de la continuité ou de la rupture ?", BXVI) ait eu lieu. Je me place sur le plan Historique ou ce fait remarquable est à noter si l'on veut comprendre "par le Haut" ce qui nous divise mais qui devrait nous unir.

Amicalement
François-Michel
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Mer 29 Juin - 17:31
@Jean-Yves
Merci pour cette réflexion de fond qui sous-tend en effet le présent sujet. 
DHP ?
Sans doute Dignitatis humanae personnae ? ou DÉCLARATION SUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE ?
https://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651207_dignitatis-humanae_fr.html
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Mer 29 Juin - 19:26
Merci, @Jean-Yves, d’avoir exprimé plus en profondeur votre réflexion personnelle, qui invite certainement d’autres partages riches sur la situation actuelle dans l’Église, sur le Concile, etc.

Afin de respecter le thème de ce fil sur le salut des non-catholiques, je ne vais pas plus loin, mais nous aurons peut-être prochainement l’occasion d’échanger sur ce sujet dans un autre fil du forum.

Amicalement,

Emmanuel
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Mer 29 Juin - 23:55
@François-Michel 

1. "Aucun n'est mort catholique", qu'en savez-vous ? Certains ont peut-être eu une grâce de conversion avant de mourir. C'est d'ailleurs probable que les personnes de bonne volonté aient des révélations surnaturelles à l'heure de la mort. Mais les autres sont damnés, en effet.
 
« En effet, Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais ait la vie éternelle. Car Dieu n'a pas envoyé le Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Or, voici quel est le jugement : c'est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal, hait la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient blâmées. Mais celui qui accomplit la vérité vient à la lumière, de sorte que ses oeuvres soient manifestées, parce qu'elles sont faites en Dieu.» (Jn 3, 16-21)
 
2. Oui, la FSSPX est en pleine communion avec l'Eglise catholique, malgré les discriminations dont elle est victime. Ce sont les sédévacantistes qui célèbrent des messes "non una cum".
 
3. Il y a une différence entre être "enveloppé dans le dessein de salut" et être dans le salut effectif. Tout ce que texte signifie, c'est que Dieu veut sauver les musulmans. Mais la foi musulmane ne sauve pas, le proclamer est une hérésie.
 
 
@jean-yves

Merci pour votre témoignage et vos réflexions intéressantes.
 
Juste... Ce n'est pas parce que le Maître dit qu'il est doux qu'il n'est pas dur dans ses paroles et ses jugements. Un petit florilège :
 
"Celui qui ne croira pas sera condamné."

"Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait."

"Celui qui le traitera de fou sera passible de la géhenne de feu."

"Tu ne sortiras pas d'ici avant que tu n'aies payé jusqu'à la dernière obole".

"Celui qui m'aura renié devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père."

"Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé."

"Jetez-le dans les ténèbres extérieures, là où il y a les pleurs et les grincements de dents".

"Celui qui aime sa vie la perdra, mais celui qui hait sa vie en ce monde la conservera pour la vie éternelle."

"Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim ! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes !"

"Race de vipères ! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne ?"

"Ne pleurez pas sur moi, mais sur vous et vos enfants !"

"Convertissez-vous et faites pénitence, ou vous périrez tous de même !"

"En vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc ! Car vous ne savez ni le jour ni l'heure."

"Si ta main ou ton pied  est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi ; car il vaut mieux entrer manchot ou boiteux dans le royaume de Dieu, que d'être jeté dans la géhenne avec tous tes membres."

"Ils ont Moïse et les prophètes ! Qu'ils les écoutent !"
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Jeu 30 Juin - 6:56
@Thierry
Voilà donc le visage glaçant d'un Christ sans miséricorde. D'un Christ où même les paroles de l'Amour deviennent fouets et couperets !
Non la FSSPX n'est pas en pleine communion catholique car elle refuse des pans entiers de Vatican II pourtant issus du Magistère infaillible. 
Ces pans qui ouvrent la compréhension du Christ aux dimensions du Salut et cassent l'orgueil de ceux qui se prennent pour des justes, capables de juger à la place de Dieu. Mais qui écrivent pourtant, comme vous l'avez fait, ne pas connaître les volontés de Dieu.

Les musulmans, que Charles de Foucauld voient "vivre en présence continuelle de Dieu", ne sont pas en Enfer comme votre pensée le macère au-delà de vos circonvolutions. Dans ce Maroc interdit aux occidentaux, leurs témoignages lui donnent une leçon qui le conduira à rencontrer Dieu qui l'attend dans la personne de l'Abbé Huvelin.

Les justes qui, comme eux, n'ont pas entendu l'Evangile, ou qui l'entendent déformé par ceux qui le caricaturent, ne sont pas en Enfer. Fils d'Abraham, ils ont le sort qu'eut Abraham libéré par la Passion : Ils suivront les longues voies de la purification humaine en attendant, au terme du monde, que les mérites du Christ qu'ils auront pressentis sans connaître, leur ouvrent le Cœur de Dieu en plénitude. Car Lui seul le peut : de Dismas le bon larron, jusqu'au dernier qui aura tenté d'aimer Dieu et ses frères pareillement.

Car Dieu est Amour au-delà de nos péchés qui seront tous pardonnés sauf celui contre l'Esprit.
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Jeu 30 Juin - 12:33
@Thierry, Bonjour, 

Le Maître peut dire cela et Il l'a dit. 

Il le dit encore aujourd'hui, ces justes reproches n'ont pas pris une ride. 
Remarquez bien cependant :

QUI profère ces reproches et A QUI ils sont adressés.

Qui prononce ces reproches ? L'Amour fait Dieu, la Charité incarnée. Personne ne peut les proférer ni même les entendre comme Lui les entend, surtout pas vous cher ami qui n'avez pas encore fait la connaissance du véritable Jésus des Evangiles. 
C'est l'imprécision des Evangiles canoniques d'une part et la formation déficiente des prêtres qui nous présentent un Jésus dans la continuité du Dieu vengeur des Juifs. L'aspect essentiel du Christ est la miséricorde, sa Justice il ne la révèle que de manière accidentelle car la Justice appartient au Père, même si : "Qui me voit voit le Père". Chaque chose en son temps.
 
A QUI ces paroles s'adressent-elles ? D'abord aux Pharisiens d'hier et d'aujourd'hui. Ensuite aux pécheurs invétérés. Jamais Il n'adresse ces anathèmes aux humbles et aux petits, ni même aux pécheurs matériels qui pèchent par faiblesse ou ignorance, mais aux "docteurs de la loi" qui connaissent et appliquent la loi à la lettre et aux luxurieux de corps et d'esprit qui le sont par vice, comme Judas. Ces 3 catégories (les 2 dernières en fait regroupent tous types de pécheurs formels) méritent d'entendre ces paroles, personne ici ne le contredira. Je vous invite à nuancer votre analyse et à faire des distictions.
Vous éviterez le péché grave de jugement téméraire ou de péché contre la charité en "traitant votre frère d'incensé (qui ne veut pas se convertir)et mériter ainsi d'être puni par le feu de la géhène", vous plus surement que lui, qui savez ce que vous dites.

@François-Michel

Bonjour,

Vos intuitions sont remarquables : évidemment que "la FSSPX n'est pas en communion catholique avec la Magistère infaillible" comme le prétend Thierry. Je crois qu'il en perdrait la foi et c'est ce que nous devons éviter à tout prix (de notre foi - nous qui l'avons, dépend notre salut). Et seule une lecture correcte de la situation actuelle de l'Eglise et du monde est de nature à garder la foi dans les bouleversements qui attendent l'humanité à l'aube du pseudo millénium que nous prépare la 4eme révolution industrielle transhumaniste de l'AntéX. 

"Ces pans entiers de Vatican II qui ouvrent la compréhension du Christ aux dimensions du Salut et cassent l'orgueil de ceux qui se prennent pour des justes capables de juger à la place de Dieu" est aussi très exact, lapidaire mais très juste.
 
"Mais qui écrivent pourtant, comme vous l'avez fait, ne pas connaître les volontés de Dieu" est le plus gros problème de la Tradition, mais j'ajouterais de l'Eglise enseignante tout entière qui, depuis Vatican II, n'a pas encore enregistré les signes évidents prophétisés pour la fin des temps dont j'ai cité le principal en Luc 21 :24. C'est ici que git précisément la volonté de Dieu pour notre temps, volonté qu'il s'agit de bien dicerner notemment dans et par ce que permet le Concile.

Cette nouvelle Ere que vous connaissez pour l'avoir lue dans les cahiers et carnet dont les grands traits sont annoncés dans l'ouvrage résumé au lien ci-après : 

  A l'aube d'une Ere nouvelle, révélation 

Il est remarquable que les papes modernes de Paul VI à François en passant par ... et oui, le "traditionnaliste" Pie XII avec ses discours radiophoniques des années 1940 faisant la promotion d'un nouvel ordre du monde dirigé par l'ONU (sic !) veulent à tout prix faire advenir par eux-mêmes, avant la Parousie cette nouvelle Ere de paix, en accord avec les puissants de ce monde et leur rêve d'un monde unifié et d'une religion syncrétiste antéchristique.

Pour rester dans le sujet, il existe un bon oeucuménisme incluant le salut des non catholiques qui font partie de l'Âme de l'Eglise mais non de Corps et un mauvais qui prétend inclure tout le monde y compris les antichrists. Le bon oeucuménisme adviendra de par Dieu pour unifier le genre humain sur une terre renouvelée. Le mauvais ne fera qu'accélérer la venue de l'AntéX.
Bien amicalement
Thierry
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Jeu 30 Juin - 22:47
@François-Michel 

Dieu seul sait exactement qui est dans l'ignorance invincible et qui ne l'est pas. Je dis juste qu'il est dangereux de se persuader que les non-catholiques sont quasiment tous dans l'ignorance invincible et qu'ils n'ont pas besoin de se convertir pour être sauvés.
 
Quant à la FSSPX, ce n'est pas parce qu'elle se bat contre les interprétations abusives du concile, ainsi que pour garder la messe traditionnelle, qu'elle n'est pas catholique.
 

  @jean-yves

Je ne fais que rappeler les paroles de Jésus pour faire comprendre aux pécheurs qu'ils devraient se convertir, car au jour du jugement, ça risque de ne pas se passer aussi bien qu'ils l'espèrent. Mais c'est marrant comme celui qui rappelle que le temps de la miséricorde est le temps de la vie sur terre et qu'après la mort vient le temps de la justice, est systématiquement caricaturé en vilain qui souhaite la damnation de ceux qui appartiennent à une autre religion. Alors que des modernistes peuvent se permettre toutes les hérésies sous prétexte que "Dieu est Amour" (comme ils aiment répéter à l'envi) sans que cela ne scandalise personne.
 
Jésus et le Dieu vengeur des Juifs sont le même Dieu. C'est juste que Jésus pardonne et use de patience tant qu'on est encore en vie.
Et ce n'est pas un mal de rappeler quelles sont les peines potentielles méritées par nos péchés. Je préfère ça plutôt que de bercer les gens d'illusions.
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Jeu 30 Juin - 23:01
@Thierry a écrit:"François-Michel" 
Dieu seul sait exactement qui est dans l'ignorance invincible et qui ne l'est pas. Je dis juste qu'il est dangereux de se persuader que les non-catholiques sont quasiment tous dans l'ignorance invincible et qu'ils n'ont pas besoin de se convertir pour être sauvés. 
Quant à la FSSPX, ce n'est pas parce qu'elle se bat contre les interprétations abusives du concile, ainsi que pour garder la messe traditionnelle, qu'elle n'est pas catholique.
...
Merci.

Voilà une expression plus recadrée sur les non-catholiques à laquelle je ne peux que souscrire.

Quand à votre définition de la FSSPX, elle aussi plus nuancée, je resterais dans l'expectative, non sur la Liturgie qui est une sensibilité personnelle que je n'ai pas à juger, d'autant que la forme traditionnelle parlait beaucoup à la sensibilité de Maria Valtorta, mais sur "l'abus d'interprétation" conciliaire qui me semble nécessiter un regard plus critique. Mais c'est un autre débat.
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Ven 1 Juil - 20:12
Thierry a écrit:@François-Michel 
Dieu seul sait exactement qui est dans l'ignorance invincible et qui ne l'est pas. Je dis juste qu'il est dangereux de se persuader que les non-catholiques sont quasiment tous dans l'ignorance invincible et qu'ils n'ont pas besoin de se convertir pour être sauvés.
 
  @jean-yves
Je ne fais que rappeler les paroles de Jésus pour faire comprendre aux pécheurs qu'ils devraient se convertir, car au jour du jugement, ça risque de ne pas se passer aussi bien qu'ils l'espèrent. Mais c'est marrant comme celui qui rappelle que le temps de la miséricorde est le temps de la vie sur terre et qu'après la mort vient le temps de la justice, est systématiquement caricaturé en vilain qui souhaite la damnation de ceux qui appartiennent à une autre religion. Alors que des modernistes peuvent se permettre toutes les hérésies sous prétexte que "Dieu est Amour" (comme ils aiment répéter à l'envi) sans que cela ne scandalise personne.
 
Jésus et le Dieu vengeur des Juifs sont le même Dieu. C'est juste que Jésus pardonne et use de patience tant qu'on est encore en vie.
Et ce n'est pas un mal de rappeler quelles sont les peines potentielles méritées par nos péchés. Je préfère ça plutôt que de bercer les gens d'illusions.



 @Thierry, bonsoir,

Je suis tout à fait d'accord sur le fond avec ce que vous dites ci-dessus à François-Michel et à moi-même et c'est heureux !

Le malentendu porte sur la forme : c'est une question d'approche dans notre apostolat (vous savez que "l'enfer est pavé de bonnes intentions").
Je m'en veux de ne pas y avoir pensé avant (Ah! l'orgueil !), puisque nous l'avions un peu oublié  Wink !, mais dans le tome 3 ed. 2019 chapitre 219, Jésus peut s'inviter fort à propos sur le forum.

J'espère qu'Emmanuel et Anayel ne m'en voudront pas d'avoir repris en son entier un enseignement de Jésus sur ... l'apostolat des non-catholiques. Régalons-nous une fois de plus de l'enseignement du Maître :


"Les différents fruits de la prédicationdes apôtres à Ashqelôn"

Obéissant à l'ordre qu'ils ont reçu, les groupes d'apôtres viennent l'un après l'autre près de la porte de la ville. Jésus n'est pas encore là, mais il ne tarde pas à arriver par une ruelle qui longe les murs.     
"Le Maître a eu du succès, dit Mathieu. Regardez comme il sourit."  

Ils vont à sa rencontre et, sortant ensemble par la porte, ils reprennent la grand-route bordée par les cultures maraîchères du faubourg.    
 Jésus les interroge : "Eh bien ? Comment est-ce que cela a marché ? Qu'avez-vous fait ?"          
"Très mal" disent ensemble l'Iscariote et Barthélemy.
"Pourquoi? Qu'est-ce qui vous est arrivé?"   
"Pour un peu, ils allaient nous lapider. Il a fallu que nous nous échappions. Quittons ce pays de barbares. Allons là où on nous aime. Moi, ici, je ne parle plus. Déjà je ne voulais pas parler, mais ensuite je me suis laissé entraîner et Toi, tu ne m'as pas retenu. Et pourtant, tu les sais, les choses..." L'Iscariote est fâché.      
Mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?"     
"Hé ! J'étais allé avec Mathieu, Jacques et André. Nous sommes allés sur la place des Juges car c'est le rendez-vous des gens distingués qui ont du temps à perdre pour écouter ceux qui parlent, Nous avons décidé que ce serait Mathieu qui parlerait comme le plus habitué à parler aux publicains et à leurs clients.  Il a commencé en s'adressant à deux hommes qui se disputaient au sujet d'un champ dans une affaire embrouillée de succession: "Ne vous haïssez pas pour ce qui périt et que vous ne pouvez emmener avec vous dans l'autre vie, mais aimez-vous pour pouvoir jouir des biens éternels qu'on gagne sans autre lutte qu'avec les passions mauvaises que nous devons vaincre pour devenir victorieux et entrer en possession du Bien". C'est ce que tu disais, n'est-ce pas ? Et puis il continuait alors que deux ou trois s'approchaient pour écouter. "Écoutez la Vérité qui enseigne cela au monde pour que le monde possède la paix. Vous voyez que l'on souffre pour cela, pour un intérêt excessif aux choses qui meurent. Mais la terre n'est pas tout. Il y a aussi le Ciel et au Ciel il y a Dieu, comme maintenant sur la terre y est son Messie. C'est Lui qui nous envoie pour vous annoncer que le temps de la Miséricorde est venu et qu'il n'y a pas de pécheur qui puisse dire : 'Il ne m'écoutera pas' car s'il a un vrai repentir, il obtient le pardon" il est écouté, aimé et invité au Royaume de Dieu".
Beaucoup de gens s'étaient maintenant réunis. Certains écoutaient avec respect, d'autres posaient des questions, ce qui troublait Mathieu. Moi, je ne donne jamais de réponse pour ne pas interrompre le discours. Je parle et je réponds à chacun en particulier à la fin. Qu'ils se rappellent ce qu'ils veulent dire et qu'ils se taisent. Mais Mathieu voulait répondre tout de suite !... Et nous aussi, on nous interrogeait.
 Et il y en avait aussi qui ricanaient en disant : "Voilà un autre fou ! Sûrement il vient de cette tanière d'Israël. Les juifs, c'est du chiendent qui envahit tout ! Voilà, voilà leurs éternelles histoires ! Eux, ils ont Dieu comme compère. Tu les entends ! Il est sur le fil de leur épée et sur l'acide de leur langue. Voilà, voilà ! Maintenant ils nous parlent de leur Messie. Un autre fou qui nous tourmentera comme cela a toujours été au cours des siècles. La peste pour Lui et pour cette race !"         
 Alors j'ai perdu patience. J'ai ramené en arrière Mathieu qui continuait à parler en souriant comme si on lui avait fait honneur, et moi, j'ai commencé à parler en m'appuyant sur Jérémie : "Voilà que les eaux montent du Septentrion et qu'elles vont devenir un torrent dévastateur...[1]" "En entendant leur rumeur" ai-je dit "car la punition que Dieu vous infligera, race malfaisante, fera le bruit d'un torrent, mais ce seront des armes et des soldats de la terre et de célestes frondeurs des Cieux, mis en mouvement sur l'ordre des Chefs du Peuple de Dieu pour vous punir de votre entêtement. En les entendant vous perdrez votre force, tout pour vous abandonnera votre fierté, votre courage. vos bras, vos sentiments, tout. Vous serez exterminés, restes du refuge du péché, porte de l'Enfer ! Vous avez repris votre arrogance parce qu'Hérode vous a reconstruits ? Mais vous serez encore rasés jusqu'à ce que vous soyez irrémédiablement chauves, vous serez frappés par tous les châtiments dans vos villes et vos villages, dans vos vallées et dans vos plaines. La prophétie n'est pas encore morte..." et je voulais continuer, mais ils se sont amenés contre nous et c'est seulement parce que passait par une rue une caravane providentielle que nous avons pu nous sauver, car déjà les pierres volaient. Elles ont frappé les chameaux et les chameliers. Il s'en est suivi une bagarre et nous nous avons filé. Après nous sommes restés tranquillement dans une petite cour du faubourg. Ah ! moi, je ne viens plus ici..."        
 
"Mais, excuse-moi. Tu les as offensés ! C'est de ta faute ! Maintenant, on comprend pourquoi ils sont venus si hostiles pour nous chasser !" s'exclame Nathanaël. Et il continue : "Ecoute, Maître. Nous, c'est-à-dire Simon de Jonas, Philippe et moi, nous étions allés du côté de la tour qui donne sur la mer. Là il y avait des marins et des capitaines de navires qui chargeaient des marchandises pour Chypre, la Grèce et encore plus loin. Et ils adressaient des imprécations au soleil, à la poussière et à la fatigue. Ils maudissaient leur sort de philistins, esclaves, disaient-ils, des puissants, alors qu'ils pouvaient être rois. Et ils blasphémaient les Prophètes et le Temple, et nous tous. Je voulais m'en aller de là, mais Simon ne voulait pas et il disait : "Non, au contraire ! Ce sont justement ces pécheurs que nous devons approcher. Le Maître le ferait et nous devons le faire, nous aussi". "Parle, alors, toi" avons-nous dit, Philippe et moi. "Et si je ne sais pas m'y prendre ?" a dit Simon. " Alors, nous t'aiderons" avons-nous répondu.  
       
Et Simon est alors allé en souriant vers deux marins qui en sueur s'étaient assis sur une grosse balle parce qu'ils n'arrivaient pas à la hisser sur le bateau et il leur a dit : "Elle est lourde, n'est-ce pas ?" "Plus que lourde, c'est que nous sommes à bout de forces. Et il faut avoir terminé le chargement, parce que le patron le veut. Il veut lever l'ancre, au moment de la morte eau car ce soir la mer sera plus forte et il faut avoir franchi les écueils pour ne pas être en danger" "Des écueils en mer ?" "Oui, là où l'eau écume. Ce sont de mauvais passages". "Les courants, n'est-ce pas ? Oui ! Le vent du midi tourne la pointe et là se heurte au courant..." "Tu es matelot ?" "Pêcheur en eau douce, mais l'eau c'est toujours l'eau, et le vent c'est toujours le vent. J'ai bu, moi aussi, plus d'une fois et le chargement s'en est allé au fond plus d'une fois. C'est un beau métier que le nôtre, mais il est dur. Mais en toute chose il y a le beau et le vilain côté, le bon et le mauvais. Il n'y a pas d'endroits où il n'y ait que des méchants, ni de race où tous sont cruels. Avec un peu de bonne volonté, on se met toujours d'accord et on trouve que partout il y a de braves gens. Allons ! Je veux vous aider" et Simon a appelé Philippe en disant : "Allons ! prends de ce côté-ci et moi de celui-là et ces braves marins nous conduisent là sur le navire vers la cale".    
   
Ils ne voulaient pas les philistins. Puis ils nous ont laissé faire. Une fois la balle en place et d'autres encore qui étaient sur le pont, Simon s'est mis à vanter le bateau, comme il sait le faire, à louer la mer, la ville si belle vue de la mer, à s'intéresser à la navigation en mer, aux villes des autres nations. Et tous l'entouraient, le remerciaient et le louaient... Jusqu'à ce que quelqu'un demanda : "Mais toi, d'où es-tu ? De la région du Nil ?" "Non, de la mer de Galilée, mais comme vous le voyez je ne suis pas un tigre". "C'est vrai. Tu cherches du travail ?" "Oui" "Moi, je te prends si tu veux. Je vois que tu es un matelot capable" dit le patron. "Au contraire, c'est moi qui te prends". "Moi ? Mais ne m'as-tu pas dit que tu cherches du travail ?" "C'est vrai, mon travail c'est d'amener les hommes au Messie de Dieu. Tu es un homme, donc je suis chargé de toi ". "Mais moi, je suis philistin !" "Et qu'est ce que cela veut dire ?" "Cela veut dire que vous nous haïssez, nous persécutez depuis le temps des temps. Ils nous l'ont dit, vos chefs, toujours..." "Les Prophètes hein ? Mais maintenant les Prophètes sont des voix qui ne crient plus. Maintenant il n'y a plus que le seul, le grand, le saint Jésus. 
         
 Lui ne crie pas, mais il appelle avec une voix amicale. Il ne maudit pas, mais il bénit. Il n'inflige pas d'infirmités, mais les fait disparaître. Il ne hait pas et ne veut pas que l'on haïsse, mais au contraire, il aime tout le monde et il veut que nous aimions même les ennemis. Dans son Royaume, il n'y aura plus de vaincus et de vainqueurs, plus de libres ni d'esclaves, plus d'amis et d'ennemis. Elles n'existeront plus ces catégories qui engendrent le mal, qui sont venues de la méchanceté humaine. Mais il n'y aura plus que ses disciples, c'est-à-dire des gens vivant dans l'amour, dans la liberté, dans la victoire sur tout ce qui est pesant et douloureux. Je vous en prie. Veuillez croire à mes paroles et le désirer, Lui. Les prophéties ont été écrites, mais Lui est plus grand encore que les Prophètes, et pour ceux qui l'aiment, les prophéties n'existent plus. Voyez-vous cette belle ville qu'est la vôtre ? Plus belle encore vous la retrouverez au Ciel si vous arrivez à aimer notre Seigneur, Jésus, le Christ de Dieu".  
 
Ainsi parlait Simon, familier et inspiré à la fois. Et tous l'écoutaient avec attention et respect. Oui, avec respect. Puis d'une rue ont débouché en hurlant des citadins armés de bâtons et de pierres. Ils nous ont vus et reconnus, à cause de notre vêtement, comme étant des étrangers, et des étrangers, je le comprends maintenant, de ta race, ô Judas, et ils ont cru que nous étions de ta bande. Si ceux du navire ne nous avaient pas protégés, nous étions frais ! Ils ont descendu une chaloupe et nous ont emmenés en mer. Ils nous ont fait descendre sur la plage près des jardins où nous étions le midi et nous sommes revenus de là, en même temps que ceux qui cultivent des fleurs pour les riches du pays. Mais toi, Judas, tu ruines tout ! Qu'est-ce que c'est que ces manifestations insolentes ?"       
"C'est la vérité."       
"Mais il faut savoir l'adapter. Pierre aussi n'a pas dit de mensonges, mais il a su parler!" réplique Nathanaël.  
"Oh ! moi ! J'ai cherché à me mettre à la place du Maître, en pensant : "Lui serait doux, ainsi. Alors, moi aussi..." " dit Pierre avec simplicité.
"Moi, j'aime la manière forte. C'est plus royal"          
"Ton idée fixe ! Tu as tort, Judas. Cela fait un an que le Maître veut te corriger sur ce point, mais tu ne te prêtes pas à la correction. Tu es, toi aussi, obstiné dans l'erreur comme ces philistins contre lesquels tu pars en guerre" objecte Simon le Zélote. 
"Quand m'a-t-il corrigé sur ce point ? Et puis, chacun a sa manière et la met en œuvre."        
Simon le Zélote sursaute en entendant ces paroles. Il regarde Jésus qui se tait et qui, à son regard évocateur, répond par un léger sourire qui exprime son accord.           
"Ce n'est pas une raison". dit avec calme Jacques d'Alphée, et il continue : "Nous sommes ici pour nous corriger, avant de corriger les autres. Le Maître a été d'abord notre maître. Il ne l'aurait pas été, s'il n'avait pas voulu que nous changions nos habitudes et nos idées."        
"Il était notre Maître en sagesse..."   
"Il l'était ? Il l'est" dit sérieusement le Thaddée.         
"Que d'arguties ! Il l'est, oui, il l'est."
"Et aussi, pour le reste, il est le Maître. Pas seulement pour la sagesse. Son enseignement s'applique à tout ce qui est en nous. Il est parfait, nous imparfaits. Efforçons-nous donc de devenir comme Lui" conseille doucement Jacques d'Alphée.
"Je ne vois pas en quoi je me suis trompé. C'est parce que c'est une race maudite. Tous sont pervertis."        
"Non. Tu ne peux le dire" éclate Thomas.  "Jean est allé chez les plus humbles : les pêcheurs qui portaient leurs poissons au marché. Et regarde ce sac humide. C'est du poisson de première qualité. Ils ont renoncé à leur gain pour nous le donner. Craignant que celui du matin ne fût pas frais pour le soir, ils sont retournés en mer et ont voulu nous prendre avec eux. On paraissait être sur le lac de Galilée, et je t'assure que si l'endroit le rappelait, si les barques remplies de visages attentifs le rappelaient aussi, Jean le rappelait encore plus. Il paraissait un autre Jésus. Les paroles descendaient douces comme le miel de sa bouche riante et son visage brillait comme un autre soleil. Comme il te ressemblait, Maître ! J'en étais ému.        
Nous avons été pendant trois heures en mer, attendant que les filets, tendus entre les bouées, fussent remplis de poissons, et ce furent trois heures de béatitude. Ensuite ils voulaient te voir, mais Jean a dit : "Je vous donne rendez-vous à Capharnaüm", comme s'il avait dit : "Je vous donne rendez-vous sur la place de votre pays". Et pourtant, ils ont promis : "Nous viendrons[2]" et ils ont pris note. Et nous avons dû nous défendre pour qu'ils ne nous donnent pas une charge trop lourde de poissons. Ils nous ont donné du plus fin. Allons le cuire. Ce soir, grand banquet pour nous refaire après le jeûne d'hier."        
"Mais qu'est-ce que tu as bien pu dire ?"demande l'Iscariote interdit.
"Rien de spécial. J'ai parlé de Jésus" répond Jean.     
"Mais, comme tu en parles toi ! Jean aussi a pris les Prophètes, mais il les a retournés" explique Thomas.    
"Retournés ?" demande l'Iscariote stupéfait.
 "Oui, Toi, des Prophètes tu as extrait l'âcreté, lui, la douceur. Parce que, enfin, leur rigueur elle-même, c'est de l'amour un amour exclusif, violent, si tu veux, mais toujours de l'amour envers les âmes, qu'ils voudraient toutes fidèles au Seigneur. Je ne sais pas si tu y as jamais réfléchi, toi, élevé parmi les scribes. Moi, oui, en tant qu'orfèvre. Même l'or, on le martèle et on le passe au creuset pour le rendre plus beau. Ce n'est pas par haine, mais par amour. C'est ainsi que les Prophètes agissent avec les âmes. Je le comprends, justement parce que je suis orfèvre. Il a pris Zacharie, dans sa prophétie, au sujet d'Hadrak et de Damas et, arrivé à ce point : "À cette vue, Ascalon sera saisie d'épouvante et Gaza en grande douleur et ainsi qu'Accaron[3] parce que ton espérance s'est évanouie. Gaza n'aura plus de roi[4]", il s'est mis à expliquer comment tout cela est arrivé parce que l'homme s'est détaché de Dieu et, parlant de la venue du Messie qui est pardon d'amour, il a promis qu'au lieu d'une pauvre royauté, telle que les fils de la terre la souhaitaient pour leur nation, les hommes qui suivront le Messie dans sa doctrine, arriveront à posséder une royauté éternelle et infinie au Ciel. Le dire, ce n'est rien, mais l'entendre ! On semblait entendre, une musique et s'élever, porté par les anges. Et voilà que les Prophètes qui t'ont donné des coups de bâton, nous ont donné du poisson excellent."   
   
Judas se tait, déconcerté. "Et vous ?" demande le Maître aux cousins et au Zélote.  "Nous sommes allés sur les chantiers où travaillent les calfats. Nous aussi, nous avons préféré aller vers les pauvres. Mais il y avait aussi de riches philistins qui surveillaient la construction de leurs navires. Nous ne savions pas qui parlerait et alors, comme des enfants, nous avons joué aux points. Jude a sorti sept doigts, moi quatre, Simon deux. Cela revenait à Jude, et il a parlé" explique Jacques d'Alphée. "Qu'as-tu dit ?"demandent-ils tous.           
 "Je me suis franchement fait connaître pour ce que je suis, disant qu'à leur hospitalité je demandais la faveur d'accueillir la parole du pèlerin qui voyait en eux des frères ayant une origine et une fin commune, et l'espérance non commune, mais pleine d'amour, de pouvoir les amener dans la maison du Père et de les appeler "frères" pour l'éternité dans la grande joie du Ciel. J'ai dit ensuite : "Il a été dit par Sophonie, notre Prophète : La province maritime deviendra un lieu de bergers... là, ils feront paître leurs troupeaux et le soir, ils reposeront dans les maisons d'Ascalon[5]", et j'ai développé la pensée en disant : "Le Pasteur Suprême est arrivé parmi vous, armé non pas de flèches, mais d'amour. Il vous tend les bras, il vous indique ses pâturages saints. Il ne se rappelle le passé que pour dire aux hommes sa compassion du grand mal qu'ils se font et qu'ils se sont faits, comme des enfants fous, par la haine, alors qu'ils auraient pu éviter tant de souffrance par l'amour réciproque, puisqu'ils sont frères. "Cette terre" ai-je dit "sera le lieu des saints bergers, les serviteurs du Pasteur Suprême qui savent déjà qu'ici ils auront leurs pâturages les plus fertiles et les meilleurs troupeaux, et leur cœur, au soir de leur vie, pourra reposer en pensant à vos cœurs, à ceux de vos fils, plus familiers des maisons amies, car ils auront comme maître Jésus, notre Seigneur". 
Ils m'ont compris. Ils m'ont interrogé, ou plutôt, ils nous ont interrogés. Et Simon a raconté sa guérison, mon frère, ta bonté envers les pauvres. La preuve, la voilà: cette bourse bien garnie pour les pauvres que nous trouverons sur notre chemin. À nous aussi, les Prophètes ne nous ont pas fait de mal..."   
       
L'Iscariote ne souffle mot. "Eh bien" dit Jésus pour le réconforter "une autre fois, Judas fera mieux. Il a cru bien faire, en agissant ainsi. Ayant donc agi dans un but honnête, il n'a péché en aucune façon. Et je suis content de lui aussi. L'apostolat n'est pas un métier facile, mais il s'apprend. Une chose me déplaît, de ne pas avoir eu cet argent plus tôt et de ne pas vous avoir trouvés. Il m'aurait servi pour une famille dans l'épreuve."
"Nous pouvons revenir en arrière. Il est encore temps... Mais, excuse-moi, Maître. Comment l'as-tu trouvée ? Qu'as-tu fait, Toi ? Vraiment rien ? Tu n'as pas évangélisé ?"           
"Moi ? Je me suis promené. Par mon silence, j'ai dit à une prostituée : "Quitte ton péché". J'ai trouvé un enfant, un peu gamin et je l'ai évangélisé en échangeant des cadeaux. Je lui ai donné la boucle que Marie Salomé avait mise à mon vêtement à Béthanie, et lui m'a donné ce travail" et Jésus sort de son vêtement le fantoche caricatural. Tout le monde regarde et rit. "Puis je suis allé voir les splendides tapis qu'un ascalonite fabrique pour vendre en Égypte et ailleurs... puis j'ai consolé une fillette qui a perdu son père, et j'ai guéri sa mère. C'est tout."
 "Et cela te semble peu?"         
"Oui, parce qu'il aurait fallu aussi de l'argent, et je n'en avais pas."   
"Mais, retournons-y nous qui... n'avons donné d'ennuis à personne" dit Thomas.     
"Et ton poisson ?" plaisante Jacques de Zébédée.  
"Le poisson ? Le voilà. Vous, qui avez l'anathème sur vous, allez chez le vieil homme qui nous donne l'hospitalité et commencez à préparer. Nous nous allons en ville."         
"Oui" dit Jésus. "Mais je vous indique la maison de loin. Il y aura du monde. Moi, je n'y vais pas. Ils me retiendraient. Je ne veux pas offenser l'hôte qui nous attend en manquant à son invitation. Le manque de politesse est toujours opposé à la charité."
L'Iscariote baisse encore davantage la tête et il en devient rouge tant il change de couleur en se rappelant combien de fois il est tombé dans cette faute.
Jésus reprend : "Vous, allez à la maison et cherchez la fillette. Il n'y a qu'elle de fillette, vous ne pouvez pas vous tromper. Vous lui donnerez cette bourse et vous lui direz : "Cela, c'est Dieu qui te l'envoie parce que tu as su croire. Pour toi, la maman et les petits frères". Rien de plus. Et revenez tout de suite. Allons."        
Et le groupe se divise. Jésus, Jean, Thomas et les cousins vont à la ville pendant que les autres se rendent la maison du maraîcher philistin.
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Résumé en 21 points

Sam 2 Juil - 11:22
Résumé de la prédication des apôtres aux non-catholiques (chapitre 219 de l’EMV)


Bien sûr, pas d’angélisme : le monde d’aujourd’hui est très différent de celui du temps des apôtres mais si plus de prudence s’impose, l’esprit reste le même. J’ai sélectionné 21 points concernant l’esprit de la prédication dont dépend grandement le salut des non-catholiques ou leur opposition au catholicisme. Le monde, la chair et le démon ont une grande influence dans le salut des non-catholiques. Mais les catholiques eux-mêmes ont aussi leur part d’influence bonne ou mauvaise.
Les 21 points ci-dessous révèlent tour à tour les types de pédagogie des apôtres et du Maître ainsi que leurs fruits.
Le point 21) est à noter plus particulièrement.

1)      « mon travail c'est d'amener les hommes au Messie de Dieu. Tu es un homme, donc je suis chargé de toi »

2)      « les Prophètes sont des voix qui ne crient plus. Maintenant il n'y a plus que le seul, le grand, le saint Jésus » 
     
3)      « Lui ne crie pas, mais il appelle avec une voix amicale. Il ne maudit pas, mais il bénit. Il n'inflige pas d'infirmités, mais les fait disparaître. Il ne hait pas et ne veut pas que l'on haïsse, mais au contraire, il aime tout le monde et il veut que nous aimions même les ennemis. Dans son Royaume, il n'y aura plus de vaincus et de vainqueurs, plus de libres ni d'esclaves, plus d'amis et d'ennemis. Elles n'existeront plus ces catégories qui engendrent le mal, qui sont venues de la méchanceté humaine. Mais il n'y aura plus que ses disciples, c'est-à-dire des gens vivant dans l'amour, dans la liberté, dans la victoire sur tout ce qui est pesant et douloureux »
 
4)       « Ainsi parlait Simon, familier et inspiré à la fois. Et tous l'écoutaient avec attention et respect. Oui, avec respect »

5)       « Mais toi, Judas, tu ruines tout ! Qu'est-ce que c'est que ces manifestations insolentes ?"

6)      "C'est la vérité."    
   
7)     "Mais il faut savoir l'adapter. Pierre aussi n'a pas dit de mensonges, mais il a su parler!" réplique Nathanaël.  


 8-  "Oh ! moi ! J'ai cherché à me mettre à la place du Maître, en pensant : "Lui serait doux, ainsi. Alors, moi aussi..." " dit Pierre avec simplicité.

9)       "Moi, j'aime la manière forte. C'est plus royal" .  
       
10)    "Ton idée fixe ! Tu as tort, Judas. Cela fait un an que le Maître veut te corriger sur ce point, mais tu ne te prêtes pas à la correction. Tu es, toi aussi, obstiné dans l'erreur comme ces philistins contre lesquels tu pars en guerre" objecte Simon le Zélote.

11)    "Quand m'a-t-il corrigé sur ce point ? Et puis, chacun a sa manière et la met en œuvre."   
     
12)   "Ce n'est pas une raison". dit avec calme Jacques d'Alphée, et il continue : "Nous sommes ici pour nous corriger, avant de corriger les autres. Le Maître a été d'abord notre maître. Il ne l'aurait pas été, s'il n'avait pas voulu que nous changions nos habitudes et nos idées."  
      
13)    "Il était notre Maître en sagesse..."   
-          "Il l'était ? Il l'est" dit sérieusement le Thaddée.         
-          "Que d'arguties ! Il l'est, oui, il l'est."

14)    "Et aussi, pour le reste, il est le Maître. Pas seulement pour la sagesse. Son enseignement s'applique à tout ce qui est en nous. Il est parfait, nous imparfaits. Efforçons-nous donc de devenir comme Lui" conseille doucement Jacques d'Alphée.

15)    "Je ne vois pas en quoi je me suis trompé. C'est parce que c'est une race maudite. Tous sont pervertis." 
       
16)   Jean le rappelait encore plus. Il paraissait un autre Jésus. Les paroles descendaient douces comme le miel de sa bouche riante et son visage brillait comme un autre soleil. Comme il te ressemblait, Maître ! J'en étais ému. 
       
17)    "Mais qu'est-ce que tu as bien pu dire ?"demande l'Iscariote interdit.
-          "Rien de spécial. J'ai parlé de Jésus" répond Jean.      
-          "Mais, comme tu en parles toi ! Jean aussi a pris les Prophètes, mais il les a retournés" explique Thomas.    
-          "Retournés ?" demande l'Iscariote stupéfait.

18)    "Oui, Toi, des Prophètes tu as extrait l'âcreté, lui, la douceur. Parce que, enfin, leur rigueur elle-même, c'est de l'amour un amour exclusif, violent, si tu veux, mais toujours de l'amour envers les âmes, qu'ils voudraient toutes fidèles au Seigneur. Je ne sais pas si tu y as jamais réfléchi, toi, élevé parmi les scribes. Moi, oui, en tant qu'orfèvre. Même l'or, on le martèle et on le passe au creuset pour le rendre plus beau. Ce n'est pas par haine, mais par amour. C'est ainsi que les Prophètes agissent avec les âmes.

19)  "Judas se tait, déconcerté. "Et vous ?" demande le Maître aux cousins et au Zélote.  "Nous sommes allés sur les chantiers où travaillent les calfats. Nous aussi, nous avons préféré aller vers les pauvres.

20)  "L'Iscariote ne souffle mot. "Eh bien" dit Jésus pour le réconforter "une autre fois, Judas fera mieux. Il a cru bien faire, en agissant ainsi. Ayant donc agi dans un but honnête, il n'a péché en aucune façon. Et je suis content de lui aussi. L'apostolat n'est pas un métier facile, mais il s'apprend.

21)  " Qu'as-tu fait, Toi ? Vraiment rien ? Tu n'as pas évangélisé ?"           
-          "Moi ? Je me suis promené. Par mon silence, j'ai dit à une prostituée : "Quitte ton péché". J'ai trouvé un enfant, un peu gamin et je l'ai évangélisé en échangeant des cadeaux. Je lui ai donné la boucle que Marie Salomé avait mise à mon vêtement à Béthanie, et lui m'a donné ce travail" et Jésus sort de son vêtement le fantoche caricatural. Tout le monde regarde et rit. "Puis je suis allé voir les splendides tapis qu'un ascalonite fabrique pour vendre en Égypte et ailleurs... puis j'ai consolé une fillette qui a perdu son père, et j'ai guéri sa mère. C'est tout."
-          "Et cela te semble peu?"         
-          "Oui, parce qu'il aurait fallu aussi de l'argent, et je n'en avais pas."
Thierry
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Sam 2 Juil - 14:10
Je suis d'accord. En résumé, il vaut mieux attirer par la récompense, en faisant preuve de fraternité, et réserver la perspective du châtiment pour les gros pécheurs endurcis. Sans oublier que toute prédication doit se faire avec humilité, douceur et patience. C'est pas un métier facile, ça c'est sûr.
François-Michel
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Sam 2 Juil - 18:57
@Thierry.
"C'est pas un métier facile". 
Effectivement, et apparemment ingrat et stérile, comme on le constate chacun.

Des 18 années où j'ai été en responsabilité laïque dans une paroisse de quartier populaire (responsable de "l'équipe animatrice" nommée par l'évêque avec mission matérielle et spirituelle), j'ai eu l'occasion de me confronter aux non-catholiques majoritaires : incroyants, musulmans, évangélistes, témoins de Jéhovah, bouddhistes, ... La communauté catholique, vivante et jeune, est principalement portugaise, africaine et antillaise.

1 - S'il y a des foyers islamistes dans ces quartiers, il n'y a jamais eu de "guerres de religions internes". D'abord parce que les "mariages" mixtes sont nombreux et que la loi de ces quartiers est le respect : respect de ses convictions, de celles des autres et capacité à se faire respecter.
2 - Les rares musulmans qui se sont convertis, l'ont été par le témoignage de la prière : prière des moines, prière d'un conjoint qui s'était constitué un oratoire...
3 - J'ai vécu l'islamisation des quartiers (années 90/2000) avec le départ de jeunes pourtant issus de familles très croyantes. L'un d'eux m'a dit une phrase terrible, mais dont je le remercie : "là-bas (chez les musulmans) j'entendrais enfin parler de Dieu !".
4 - J'ai culpabilisé en me demandant ce que je ne faisais pas dans ma responsabilité, jusqu'à ce qu'un prêtre pied-noir d'Algérie, nous fasse sortir tous en procession, Croix en tête, avec chants et prières, dans toute la cité, le Vendredi Saint. Contrairement à ce que je pensais, nous n'avons eu aucun geste d'hostilité ou de menace. Bien au contraire. Certains passants, qu'on ne connaissait pas, se sont signés, d'autres, de foi musulmane, ont commenté leur admiration et leur respect. Cette habitude perdure.
----------------
De là, j'en ai tiré quelques enseignements :
- L'importance de la prière. C'est par un "Ave" retrouvé au fond de ma mémoire que je suis revenu à Dieu il y a 32 ans.
- La prière est au cœur de la pédagogie quotidienne de Medjugorje, une apparition mariale non encore reconnue, mais à qui je dois ce retour en Eglise.
- La prière est absente, reléguée ou largement minimisée dans la transmission de la Foi. Elle est pourtant fondamentale.
- La foi est inhibée par le contexte culturel, du moins en France : "je crois, mais ne le répétez pas, cela finirait par ce savoir et risquerait de choquer ceux qui ne croient pas comme moi".
- Ce qui nous a guéri de nos peurs et nous a fait gagner le respect, c'est notre témoignage rendu.

Fondamentalement l'Evangile n'est plus annoncé parce qu'il est déstructuré par un charabia pseudo-historique, qui sème le relativisme ou par la prédominance des "fais pas çi, fais pas çà" qui exclut les cabossés de la vie. 
Or, le monde à besoin de redécouvrir l'Evangile et d'entendre parler de la miséricorde. Cela explique le succès des écrits de Maria Valtorta, fondamentalement évangélisateurs.
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Dim 3 Juil - 14:57
Bonjour, oui la Foi, même si elle est là, le plus souvent mais pas toujours, transmise dans l'enfance ( ma mère était athée mais mon père catholique de foi, pratiquant occasionnel,maus a toujours voulu que mon frère et moi fassions notre communion)doit être revivifiée et entretenue . J'ai eu la chance de rencontrer des prêtres fantastiques, avec une grande foi altruiste.Ils me l'ont transmise et elle est restée au fond de mon coeur jusqu'à aujourd'hui et mes 67 ans. Malgré les tempêtes de mon existence. J'ai voyagé, rencontré le Yoga, le Bouddhisme, l'Islam...et il est vrai que le dénominateur commun de tous ces gens est la Foi ET la prière. L'une ne va pas sans l'autre.Mais quand une de mes filles a voulu faire sa communion, je me suis réengagé dans l'Eglise et la cathéchèse...mais qu'y enseignait- on? Que Jésus est un copain? Marie une pauvre paysanne Juive qui faisait ce qu'elle pouvait pour survivre et son mari ( cocu?) , était le brave mec qui avait accepté de s'occuper de Jésus et sa mère pour ne pas faire de scandale? Que l'Eglise est une assistante sociale mais pas la Communauté Spirituelle des Saintes et Saintes de Dieu ,véritable Corps Vivant revivifié par la Foi et la Sainte Communion, Corps du Christ Consubtantiel au Père par la grâce du Saint Esprit.
Et où était Dieu? Où était l'Histoire d'Israël ? Dont le Christ est le fruit le plus doux issu de la fleur la plus somptueuse : la Sainte Vierge.
Je travaille depuis 25 ans dans les hôpitaux : Tous mes collègues Musulmans font Ramadan.Je fréquente les Bouddhistes Tibétains: regardez le nombre d'hommes et de femmes aux études supérieures qui font les retraites de trois ans, trois mois,trois jours et même plusieurs fois pour certains et qui deviennent lamas. Pourquoi ont-ils abandonné l'Eglise? Parce que lorsque vous allez dans une messe moderniste, il n'y a rien ou pas grand chose. Il n'y a pas d'instruments pour augmenter votre Foi .
Je crois qu'au XIIEME siècle, l'Abbé SUGER, le fondateur de la Basilique de St Denis, laquelle a été profanée à la Révolution , disait :" Il n'y a rien qui soit trop beau pour la gloire du Seigneur".
Replaçons la Foi Catholique dans l'Histoire de la France et du Monde , qu'il y a une Raison pour cela, un Alpha et un Oméga, alors peut-être les Eglises se régénèreront-elles? Et les êtres Saints reviendront? C'est une question.Merci pour votre site.

François-Michel
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Dim 3 Juil - 23:23
Merci @Ortho92
Comme je l'ai écrit à Thierry, je suis ouvert sur les types de Liturgie, car elle parle à la sensibilité de chacun. Par expérience, j'ai côtoyé des liturgies animées par les africains ou les antillais dans leur culture. J'ai été ému par certains chants portugais. Mais il est certain qu'une liturgie doit être priante. Ce n'est pas toujours le cas, loin de là.
J'ai vraiment prié, personnellement, à la chapelle de la médaille miraculeuse où régnait une atmosphère particulière de foi, de demandes de grâce comme indiqué sur le fronton : "venez au pied de cet autel, là les grâces seront répandues sur tous". La foule s'y précipitait. Je pouvais y aller de mon travail et parfois j'ai pleuré des larmes de reconnaissance pour l'amour que le Ciel me témoignait.
Mais de tels lieux sont peu répandus. Voir même, on remet en cause des lieux de grâces évidentes comme Medjugorje.

Ce que tu décrit du catéchisme, est en effet très vrai. On le retrouve dans les instances d'enseignement officiel où, sous couvert de découvertes pseudo-scientifiques, on passe son temps à contester les mages, Jésus au Temple, la marche sur les eaux, la Transfiguration, etc. L'Evangile que l'on y enseigne est un Evangile auquel il ne faut pas croire. Comment s'étonner alors que beaucoup n'y croient plus et cherchent ailleurs ?
Sur ce point, les écrits de Maria Valtorta sont un puissant antidote ... combattus par certains ... adulés par tous ses lecteurs.

Mais il y a aussi cette tendance à réduire l'Evangile aux "fais pas çi, fais pas ça" qui tombent durement sur les cabossés de la vie. Ceux-là s'éloignent de l'Eglise qui les chassent pour se retourner vers les philosophies orientales qui semblent leur apporter compréhension et miséricorde. Cette tendance fait aussi des ravages chez les fidèles.
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Mar 5 Juil - 4:42
@Ortho92 @François-Michel bonjour,

Merci pour vos deux témoignages qui me parlent. J'aimerais vous faire part d'un point d'une importance capitale selon moi en fonction du large regard que vous portez sur la religion, vus vos âges et connaissances de la religion catholique. 

Auparavant, juste un mot sur l'âne qui ose vous parler : je suis entré dans la religion catholique par un choix débile : "il y a 3 religions : je choisis, au hasard, laquelle ? Je choisis la plus exigente comme on choisit l'article le plus cher pour ne pas se tromper. L'âne débarque donc à la messe vierge de tout : jamais vu les calvaires de village (un type cloué sur une croix tout de même, ça se remarque !), il doit apprendre le "notre père" et le "je vous salue Marie" (pas facile ! Je ne parle pas du credo ...). L'âne veut comprendre : une femme qui parle de "secret" à la Salette (au passage, notons l'impact des prophéties privées sur un païen) : qu'est-ce que c'est que cette "histoire" de femme qui annonce l'avenir, qui disparait comme elle apparait ? "Qui est cette femme ?"  Comment c'est encore possible des prêtres en soutane ou ces autres "tondus" tout droit sortis d'un film, en bures rapiécées, pieds nus avec des barbes de musulmans ? Et qui - comble de l'étonnement, s'habillent d'or le dimanche matin ? - au passage, merci la Tradition !) .Vous voyez le niveau.

Venant du milieu de la santé, je trouvais le mot "crise" de l'Eglise très bizarre. Et surtout bizarre que tout le monde utilisait ce mot sans rien en comprendre. Personne ne se posait la question : pourquoi une crise (terme médical) et les causes de cette "crise" ? Tout allait et va se soi dans "votre" religion catholique me disais-je. Pourtant, mince : quelque chose qui dure depuis 2000 ans et qui a "une crise" assez grave tout de même, c'est pas rien. 

J'ai mis 20 ans pour avoir des réponses qui me satisfassent, au point qu'à cause de ces réponses, je rencontre de l'opposition dans l'Eglise toutes tendances confondues. Ne parlons pas de Maria Valtorta et du Millénium qui ont signé l'arrêt de mort de l'âne. 
"La curiosité est un vilain défaut" ? Et bien, non : les catholiques ne sont pas curieux, comme tout homme, d'ailleurs : il accepte tout comme allant de soi. Je crois qu'il est urgent de se poser et de poser des questions d'enfants. Et d'obtenir des réponses d'enfants.
Voilà ce que peut oser témoigner à vous mes ainés, l'âne qui écrit scratch. Je précise que je ne m'adresse pas à vous qui faites l'effort de chercher et d'instruire les autres, Dieu vous en récompense mais pour faire un bilan de fond comme à un certain âge, on peut voir et méditer sur sa vie.
Bien amicalement.
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Mer 6 Juil - 8:14
@jean-yves 
Rassures-toi ; c'est le propre des "ânes" de porter en triomphe le Sauveur. Merci donc.
À ce que je comprends ton chemin est parti de la déchristianisation vers la foi, et l'élément déclencheur a été La Salette.
La déchristianisation est en marche, du moins en France, depuis la fin du XIXe siècle. Si l'on en croit la prophétie de Marthe Robin, nous devons descendre bien bas avant de rebondir au plus haut.
Le pessimisme regarde la descente et l'optimisme, le rebond.
Ton témoignage met en relief la vraie voie de l'évangélisation qui n'est pas la perfection des évangélisateurs, mais leur capacité à transmettre, ou plus exactement porter, l'Evangile. Autrement dit, l'imperfection humaine est inhérente à l'Eglise. On le constate dans le Nouveau Testament qui ne cache pas les défauts et les manquements des apôtres, pourtant puissamment évangélisateurs. Le vase n'est pas aussi précieux que son contenu.
On constate aussi que par toute la Terre et dans tous les cœurs, Dieu a déposé la soif de le chercher.

Cette file de discussion a évolué de la question du Salut chez les non-catholiques (est-il possible pour eux et à quelles conditions ?) à celle de leur évangélisation (comment ?). L'éclairage commun étant ce qu'en dit Maria Valtorta ou ce que ses lecteurs en interprète. En ce qui concerne ton témoignage, le rôle de La Salette m'intrigue.
Joële
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Lun 18 Juil - 16:24
Je connais des personnes converties, et durablement autant que l’on puisse savoir, en récitant un mantra en Inde…
St Paul s’adressant aux Athéniens s’appuie sur l’idole dressée « au Dieu inconnu » : porte qu’il jugea ouverte au Mystère…(cf les « semences de vérité » reconnues dans LG…)
Le curé d’Ars, à une femme accourant vers lui affolée par le suicide de son mari, lui crie à distance « tout va bien, il s’est repenti entre le parapet et l’eau! »

Connaître n’est pas d’abord ni seulement de l’ordre de l’intelligence réflexive.
Elle est connaissance reçue, parfois obscurément, dans le travail de la grâce, incessant, de l’Esprit Saint.
Déjà la conscience ne passe pas sous un microscope; a fortiori ce qui la nourrit et l’anime. 

Ce qui au minimum requiert une certaine « prudence » : ce qui est professé oralement, affirmé, ne correspond pas forcément aux dispositions du cœur profond dans sa relation à l’Esprit Saint. Dans un sens ou l’autre.
Et c’est là que se situe « l’invincibilité » de l’ignorance : au niveau spirituel où ce qui rend ignorant ainsi est le refus de la connaissance offerte. Ou d’y participer ensuite. 

Nos actes sont d’abord spirituels et les circonstances actuelles le montrent bien : « scientifique« ? -d’abord un humain avec ses choix spirituels qui influeront sur ses méthodes de travail, ses affirmations, ses solidarités, son honnêteté, ses mensonges, ses illusions, son courage et sa lâcheté, son intuition, son appétit de pouvoir et de richesse  etc…
L’intelligence et la volonté reflètent ces choix du cœur profond, ou ses tergiversations, sa façon de « clocher sur deux pieds » etc; pas totalement cependant, pas toujours en tout cas. Car cela les déborde. 

Un saint n’est pas un être « impeccable« ; ni un sage capable de discerner en tout.
Un exemple : JP II et l’affaire Maciel. 
Il a refusé l’enquête souhaitée par Ratzinger. 
En se fondant à la fois sur la pratique des communistes qu’il avait bien connue en Pologne, pour décrédibiliser les prêtres; et aussi sur les « fruits«  apparents de la congrégation créée (et peut-être l’influence du cal Sodano etc.. ).
Cette « erreur » a donné le temps à d’autres abus, d’autres scandales. Cette enquête fut finalement diligentée par Ratzinger, plus tard, lorsque le temps de l’obéissance à ce pape prit fin avec sa mort. 
Nous ignorons si, dans le Dessein de Dieu, cette « erreur » ne fut pas « providentielle » en quelque chose.
Cela nous dépasse. 

Aucun « tiers » n’est introduit dans cette relation ultime où l’âme sans fard ni atours, face à son Dieu, se voit telle qu’elle est, et se reconnaît telle.
Hélène
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Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques - Page 2 Empty Re: Réflexion sur la doctrine du salut des non-catholiques

Mer 17 Aoû - 21:45
Bonjour,

Je mets ici un autre passage que j'ai découvert dans l'Oeuvre ce soir, je le partage donc :

Sans la miséricorde et l’inépuisable effusion de la Lumière de la vie éternelle, les hommes qui ont vécu pendant les millénaires qui séparent le péché originel de la Rédemption se seraient perdus, par ignorance de l’existence certaine de Dieu, et, n’étant plus guidés par l’amour, ils auraient péri.
Mais la miséricordieuse lumière de vie a gardé le souvenir de Dieu bien vivant dans les âmes pour les éclairer. Elle a suscité en elles le désir de retrouver le Bien perdu, elle les a aidées à croître, et d’autant plus quand une âme avait instinctivement soif de se réunir à la Source divine dont elle provenait. C’est ainsi qu’elle a conduit – et qu’elle conduit encore – sur les sentiers de la vie éternelle les justes, ceux qui aiment Dieu, qu’il s’agisse du Dieu connu du peuple hébreu, ou du dieu inconnu des païens, ou encore de la divinité dont ont l’intuition les idolâtres qui adoraient – et adorent toujours, comme ils le peuvent - : Dieu n’a pas manqué de venir – et aujourd’hui encore – au secours de leur manière d’adorer, qui est foi en un Dieu existant, amour pour lui, et repentir d’avoir violé la loi morale naturelle.

Seuls Dieu et ceux qui les reçoivent connaissent les mystérieuses opérations de Dieu au plus intime de l’âme. Grâce à la miséricorde divine et à la bonne volonté de l’homme inspirations, incitations au bien, adorations ardentes, contritions parfaites créent, durant la vie terrestre et jusqu’au seuil de l’autre, de prodiges de filiation divine pour ceux qui se sont montrés justes et aimants, bien qu’ils ne fassent pas partie du Peuple élu d’abord, puis du Peuple saint (les fidèles catholiques). Puisqu’ils auront vécu ‘’en chrétiens ‘’ avant et après la venue du Christ sur la terre, ces prodiges de filiation leur permettent d’appartenir à la multitude du Peuple de Dieu, par conséquent de faire partie de l’âme de l’Eglise du Christ, et d’être ‘’sauvés’’ par ses mérites. (Les Carnets, 25 juillet 1948, p. 145)
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