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François-Michel
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80° anniversaire des visions - Homélie de Mgr Giuletti Empty 80° anniversaire des visions - Homélie de Mgr Giuletti

Lun 17 Juil - 11:56
Célébrer oficiellement une messe anniversaire pour le don de visions est, pour l'archevêque du lieu, référent pour la cause de Maria Valtorta, un exercice de haut-vol. Il faut en effet donner une parole d'Eglise. Avec son talent habituel, Mgr Giuletti commente l'évangile du jour.

Jésus n'invente pas une nouvelle Ecriture, il la commente dans le but d'enflammer les cœurs.
Cela rejoint parfaitement la théologie de l'Eglise pour laquelle la valeur des révélations privées se trouve dans leur capacité à nous conduire au Christ et à son Evangile (Benoît XVI - Verbum Domini, § 14, deuxième partie).
Voilà un pasteur qui nous change des censeurs.

23 avril 2023 - Viareggio
80° anniversaire de la première vision de Maria Valtorta
Homélie de Mgr Paolo Giuletti

Commentant leur rencontre avec Jésus, les disciples d'Emmaüs font un constat sur lequel je vous invite à réfléchir aujourd'hui. En effet, ils disent : "Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous pendant qu'il conversait avec nous sur la route et nous expliquait les Écritures ? (Luc 24,32, tiré de l’Évangile du dimanche 23 avril 2023). "
Bien sûr, ils connaissaient déjà les Écritures, mais pour enflammer le cœur, il faut évidemment que quelqu'un fasse parler ces Écritures, c'est-à-dire les rende capables de dire quelque chose aux personnes auxquelles elles s'adressent.
La puissance, on pourrait dire la chaleur – aujourd’hui nous parlons du coût de l'énergie, n’est-ce pas ! – eh bien, la puissance d’embrasement réside dans les Écritures car ce sont des écritures inspirées et inspirantes, donc l'Esprit qui les a dictées à l'Auteur sacré, qui les a inspirées à l’Auteur sacré est aussi le même Esprit qui enflamme le cœur.
Mais évidemment pour que ce processus s'enclenche, pour que l'Écriture enflamme le cœur, il ne suffit pas de la connaître, il ne suffit pas de la lire, il faut que quelqu'un l'explique.
Cela arrive aux disciples d'Emmaüs, cela arrive à l'eunuque rejoint par le diacre Philippe sur le chemin du retour (Actes 8, 26-39), cela arrive déjà avec la Bible quand quelqu'un fait l’exégèse des Écritures, alors ces Écritures qui nous connaissions et qui n’enflammaient pas le cœur, sont stimulées et réconfortent le cœur des gens par l'espoir, la confiance et la joie qui émanent de ces Écritures.
On pourrait donc dire qu'ici, l'exégète, celui qui explique les Écritures, est celui qui les stimule, pas celui qui les invente. Ce n'est pas que Jésus dit quelque chose de nouveau, il rend juste les disciples capables de comprendre ce que ces Écritures disent vraiment de lui.
Et cette compréhension est pour eux quelque chose qui les rende enfin parlantes et leur enflamme le cœur.
Cela permet à ces Écritures d'interpréter la vie (de Jésus), cette circonstance particulière de la Pâque du Messie, et de nous faire comprendre comment, dans ce passage tragique et douloureux de sa vie, apparemment capable d'éteindre tout espoir, se manifeste en fait la gloire du Seigneur Jésus, dans sa Résurrection et l’authentique mission du Messie selon ce que les prophètes avaient prédit.
Alors Jésus explique les Écritures et ces Écritures, grâce à l'explication de Jésus, enflamment le cœur. Certes, Jésus est un exégète exceptionnel. Avec tout le respect que je dois à un bibliste qui me surpasse, Jésus est sûrement un érudit biblique d'une importance non négligeable. On pourrait dire qu'il est un interprète authentique des Écritures parce qu'il les a lui-même inspirées par l'Esprit.
Et cela reste toujours vrai.
Ainsi l'Écriture parle si quelqu'un la fait parler, si quelqu'un aide les autres frères à comprendre comment cette Écriture, qui témoigne peut-être d'événements et de paroles très anciennes, très lointaines, veut au contraire dire aujourd'hui, quelque chose d'important et que ce quelque chose d'important enflamme le cœur, c'est-à-dire qu'elle nous rend capables d'affronter la vie avec confiance dans la proximité de Dieu et dans sa gloire qui s'achève et par la Passion et par l'effort d'affirmer et de témoigner de la foi.
Or ce travail d'exégèse, cette fonction d’explicitation des Écritures, est une dimension fondamentale de la vie de l'Église. La fonction d'enseignement est fondamentalement celle-ci : l'Église n'enseigne pas ses propres doctrines, l'Église explique fondamentalement les Écritures, interprète les Écritures, montre leur pertinence, ne tire pas non plus des leçons pour la vie, c'est-à-dire qu'au fond toute réflexion ecclésiale est une réflexion sur les Écritures.
Et c'est une tentative sans fin, jamais terminée, pour saisir le message de l'Écriture, pour saisir la parole réconfortante que le Seigneur veut nous dire à travers la Bible aujourd'hui. Et ce travail n'est jamais terminé parce que la Bible est un trésor inépuisable, tout comme la sagesse de Dieu est inépuisable, mais aussi parce que les circonstances dans lesquelles nous nous confrontons à l'Écriture sont toujours différentes.
Les deux (disciples) d'Emmaüs ont eu le cœur à se poser des questions. On en a peut-être d'autres dans le cœur, et c'est normal qu’il en soit ainsi.
Alors questionnons la Bible, posons de temps en temps, à l'Écriture, des questions différentes pour que l'Écriture, si elle est bien interprétée, déploie une série de réponses toujours différentes, toujours originales, mais toujours capables de réchauffer le cœur, c'est ce qui compte.
Nous, chrétiens, avons cette possibilité, chaque dimanche, que la Bible nous réchauffe le cœur car l'une des formes importantes de l'exégèse, c'est justement l'homélie, n'est-ce pas ? Ce dialogue dominical dans lequel un exégète, en l'occurrence le prédicateur, explique la Bible au peuple de Dieu pour lui réchauffer le cœur.
Mais aujourd’hui, dans la vie de l'Église, il y a plusieurs formes d'exégèse, plusieurs formes où quelqu'un se met au service des frères pour aider à faire parler la Parole, pour que cette Parole réchauffe le cœur.
Il existe dans la tradition ancienne - déjà du peuple juif - une forme d'exégèse appelée le midrash qui consiste à interpréter la Bible en racontant une histoire et cette histoire est un enrichissement du récit biblique. Les midrashim sont des récits qui parlent d'événements bibliques, mais ajoutent des détails qui ne sont pas écrits dans la Bible qui aident à la comprendre, qui l'enrichissent de détails, qui permettent de comprendre ce qui se passe, de comprendre ce que le Seigneur veut nous dire à travers, précisément, l'ajout de détails narratifs.
Une forme ancienne, une forme très ancienne d'exégèse, qui vit de bien des façons dans l'Église. Pensez à l'art : n'est-ce pas ce qu'est l'art ? N'est-ce pas des midrashim ? Ce n'est pourtant pas un midrash. Quand on fait un tableau on ajoute des choses qui ne sont pas dans l'Évangile, mais on le fait pour que l'Évangile enflamme le cœur.
Aujourd'hui, j'étais avec des enfants dans la cathédrale de Lucques. L'une d'elles fera sa première communion. Et vous savez, il y a ce beau tableau de la Cène du Tintoret où Jésus donne sa première communion, c'est-à-dire qu'il donne la communion à Pierre, ce qui est absolument antihistorique, irréaliste.
Cela ne s'est pas passé ainsi. Mais cela m'a permis de dire à la petite fille : tu vois ta première communion, c'est comme ce qui s'est passé à la dernière Cène, quand Jésus a donné son corps aux disciples. C'est cet artiste qui m'a permis de faire facilement ce parallèle, car il a raconté la dernière Cène d'une manière certes historiquement non fidèle à ce qui s'est passé il y a 2000 ans au Cénacle, mais capable de faire ressentir une proximité entre ce qui s'est passé dans ce lieu et l'expérience de cette petite fille qui dans quelques semaines fera sa première communion et qui ne mangera pas le pain sans levain de la Cène de Pâques, mais se verra donné un petit pain rond, l'hostie, qui le rappelle par sa forme, mais qui, évidemment, est très différent.
Or cet artiste, en rapprochant la communion telle que nous la vivons de ce geste de Jésus ce soir-là, nous aide d'une certaine manière à ce que nous puissions entendre cette histoire de la dernière Cène au plus proche de notre façon de célébrer la Cène du Seigneur, qui est l’Eucharistie dominicale avec la communion faite de cette façon.
Ce travail d'exégèse, qui est multiple dans l'Église, - c'est-à-dire l'Église dans toute son expression, depuis celle, plus scientifique, des biblistes qui prennent l'araméen, l'hébreu et font toutes les analyses scientifiques, jusqu'à celle, plus intuitive, magnifique, de l'artiste - a ce but : que l'Écriture nous enflamme le cœur, que nous sentions le Seigneur près de nous, que ce qui est écrit dans la Bible parle à notre vie, que ce qui est écrit dans la Bible nous aide nous aussi à parcourir l’inverse des chemins du désespoir, de la désillusion, de la fatigue, comme ce fut le cas ce soir-là pour les disciples d'Emmaüs qui, une fois leur cœur réchauffé, trouvent le courage de retourner à Jérusalem sur le lieu risqué de la passion de Jésus et de reprendre le chemin qu'ils avaient interrompu par peur, que par désillusion ils avaient cessé de parcourir.
Tout ce discours pour dire quoi ? Dire qu'aujourd'hui, nous célébrons le début des révélations intérieures de Maria Valtorta et nous devons lire cela dans ce cadre, dans ce cadre de l'Église qui reçoit l’aide de Dieu pour enflammer le cœur des gens, avec tant de formes multiples d'exégèse, y compris cette narration de scènes car ces scènes nous guident vers l'Histoire avec un H majuscule qui est l’Écriture inspirée et inspirante de Dieu.
Nous devons être reconnaissants pour toutes ces formes d'exégèse car c'est le Seigneur qui agit dans l'Église pour que l'Église soit capable d'enseigner.
La fonction d'enseignement de l'Église, la capacité que par toutes ces formes la Parole nous parvienne et réchauffe le cœur, est assistée par l'Esprit Saint, le Seigneur qui est à l'œuvre dans l'Église par l'Esprit afin que quelqu'un sache comment aider ses frères pour que l'Écriture enflamment leurs cœurs.
Alors, nous devons en être reconnaissants. Par exemple, le Pape insiste beaucoup dans son homélie pour dire que les sermons doivent réchauffer le cœur, car ils sont faits pour cela, non ? Mais combien de papes ont écrit aux artistes pour leur dire : aidez-nous avec votre art à enflammer le cœur avec l’Écriture. Et ainsi de suite, même le mysticisme a une fonction dans l'Église pour que le message de la seule Écriture qui réchauffe le cœur et qui est celui de la Bible émerge plus fortement.
Alors soyons reconnaissants au Seigneur car de bien des manières, de bien des manières et de différentes manières, les exégètes de l'Écriture, les narrateurs des midrashim nous aident à mieux comprendre la Bible et cette Bible continue d’enflammer nos cœurs et de nous faire renverser le cours de la désillusion, du désespoir, de la fatigue, de la méfiance, pour nous ramener sur les chemins du royaume de Dieu et de l'annonce de l'Évangile.
André
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Mar 18 Juil - 9:05
Remarquable !
André
André
Messages : 528
Date d'inscription : 13/08/2022

80° anniversaire des visions - Homélie de Mgr Giuletti Empty Re: 80° anniversaire des visions - Homélie de Mgr Giuletti

Dim 23 Juil - 7:56
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