Déclaration du Vatican sur la bénédiction de couples en situation irrégulière

Bonjour @François-Michel,

François-Michel a écrit:Dans le cas tiré du Code canonique (@Fara) ou dans celui tiré de l’expérience (@Mouxine), la situation a de forte chance de conduire à la séparation et plus probablement en France, au divorce qui les règle matériellement. C’est un cas trop souvent rencontré.

À partir de là, « le meilleur des époux » devra choisir (car elle seule peut le faire) : vivre la vie si dure des mères célibataires avec des enfants sans père probablement, soit « recomposer » un foyer stable et devenir paria de l’Eglise.

Si cette âme est catholiquie et bien formée dans sa foi, par exemple en étant une lectrice de l'Œuvre et plus encore, si celle-ci fait le choix que tu suggères, elle commettra alors volontairement un péché d'adultère et s'opposera consciemment à Jésus, qui lui réserve non pas une "vie dure" dans la continence, mais un chemin parsemé de grâces qui compenseront au centuple la croix que cette âme sera appelée, du moins pour un temps, à porter.

Si cette âme prenait la route que tu suggères, elle saurait ce qu'elle fait, car elle a été bien formée dans la foi, et ainsi, elle se couperait de Dieu et mettrait le salut de son âme en danger.

François-Michel a écrit:Certes, elle pourra assister à la messe, mais en aucun cas accéder aux sacrements et à leur secours.

L'Église est enseignante même à travers cette situation, François-Michel. D'abord, elle évite qu'une âme commette des péchés supplémentaires en recevant la communion en étant en état de péché grave, et l'exhorte avec grande force à ne plus être adultère et à se convertir, à retrouver son amitié avec Dieu.

Il y a cependant des prêtres que Fiducia encourage (parce que beaucoup le font déjà) à aller au devant de ces couples « irréguliers ».

L'Église demande à tous les prêtres d'aller au-devant de ces âmes, François-Michel, et elle le fait depuis toujours.

Ces âmes plus que les autres ont besoin de l'attention, des conseils et de l'Amour des prêtres de l'Église, non pas pour leur dire ce qu'elles veulent entendre : "tu peux pécher", mais pour les porter à revenir au chemin qui conduit au Ciel avec tact, bienveillance mais aussi fermeté. C'est ce qu'enseigne l'Église et également le Seigneur dans l'Œuvre de Maria Valtorta, à l'intérieur de laquelle cette leçon est présente de façon profonde à chacune de ses pages.

Comme André, l’apôtre de la Miséricorde dans l’œuvre, ils iront pour parler de l’amour de Dieu et non de la Loi qu’ils transgressent.

La première miséricorde à faire à une âme qui se "noie spirituellement" car elle choisit de pécher de façon grave en toute connaissance de cause est de lui dire : "tu t'égares, ton âme s'égare, reviens vers les sentiers qui mènent au Ciel, chère âme que Dieu aime!"

Tu sembles percevoir le rappel de la Loi de Dieu comme étant un manque de Miséricorde, François-Michel. Or, pour un prêtre, Justice et Miséricorde vont de pair. Il ne peut enseigner l'une aux dépends de l'autre.

Il ne peut enseigner une Justice divine inexorable et implacable qui condamne et ne relève pas, dépeignant ainsi aux âmes un Dieu intransigeant et cruel qui n'existe pas.

Il ne peut non plus enseigner une Miséricorde qui ne demande pas à l'âme de renoncer à son péché afin de s'unir au Christ, autorisant le péché qui éloigne de Dieu.

Non. Dans l'esprit de tout ce que nous avons lu venant de l'Œuvre sur ce fil et plus encore, l'Amour le plus grand est d'appeler chaque âme avec une ardeur, une tendresse et une patience sans bornes, à l'image de l'Amour qu'avait Jésus pour Marie-Madeleine alors qu'elle était encore pécheresse. Ainsi, le prêtre doit "poursuivre" avec amour les âmes qui sont engagées sur le chemin du péché, et se mettre à leurs pieds pour les supplier de choisir le Chemin qui conduit au Ciel.

Jésus a même fait cette supplication à Son apôtre Judas en pleurs, à ses pieds (EMV 582), quelques temps avant sa grande trahison, l'implorant, de toutes les manières possibles : "âme que j'aime, je t'en supplie, ne pèche pas, ne conduis pas ton âme à l'abime!"

Jésus n'avait alors pas peur de la mort qui l'attendait dont Judas se ferait l'instrument, mais était en immense souffrance pour le salut de l'âme de son apôtre, âme qu'il aimait tant!

Et, même après le péché, comme Il nous le dit Lui-même dans l'Œuvre (EMV 605), si Judas était venu demander le pardon pour sa trahison au pied de Sa Croix, il aurait obtenu celui-ci. Mais, ce ne fut pas le cas, Judas ne voulut ni éviter le péché, ni se repentir de son péché, et, de façon terrible, il perdit son âme.

Ainsi, par les faits et gestes de Jésus, on voit quel Amour l'habite pour "poursuivre" de celui-ci les âmes qui s'égarent dans le péché. Jésus ne cesse de leur dire de ne pas pécher, il ne leur dit pas : "ta situation est difficile, Marie-Madeleine, je t'accueille car je suis Miséricode, tu peux continuer dans ton péché", ou encore, "tu as eu une enfance difficile, Judas, et la Rédemption sera utile au salut de l'humanité, alors, ta trahison n'est pas un grave péché".

François-Michel a écrit:En effet, il n’y a pas d’automaticité d’une faute.

Voici ce que nous enseigne l'Église à propos du péché, et plus particulièrement du péché mortel, ou "qui conduit à la mort" :

Catéchisme de l'Église catholique a écrit:1857 Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises : " Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré " (RP 17).

1858 La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc 10, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger.

1859 Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3, 5-6 ; Lc 16, 19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché.

1860 L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave.

Comme on peut le lire ici, il n'y a pas "d'automaticité de la faute", en ce sens que pour commettre un péché mortel, l'âme qui commet un acte en "matière grave" doit d'abord :

- savoir que cela offense gravement le Seigneur (pleine conscience)
- faire le choix en toute liberté, sans y être contrainte, etc. (propos délibéré)

L'Église enseigne que différents facteurs peuvent faire en sorte qu'une âme ne soit pas pleinement libre lorsqu'elle commet certains actes.

En notre époque où l'enseignement de la foi catholique et de la Loi de Dieu est grandement déficient, la "pleine conscience" peut aussi souvent manquer. À la fois, comme le rappelle le Catéchisme ci-dessus, "nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme", et ainsi, certains actes (meurtre, vol, etc.) sont si fortement gravés dans nos consciences comme étant des actes mauvais, même chez ceux qui sont le plus éloignés de la foi, que nous ne devrions pas ignorer que ce sont des actes mauvais.

Mais si nous parlons ici d'une âme bien formée (qui aurait lu Œuvre, par exemple, des vies de saints, etc.) et aurait suivi des cours de catéchisme, aurait grandi dans la foi catholique, etc.,  alors, celle-ci commettrait un péché mortel et mettrait le salut de son âme en danger en se remariant civilement et, plus spécifiquement, en ayant des relations sexuelles hors de son mariage prononcé devant Dieu.

François-Michel a écrit:Dieu a délégué à l’Eglise le pouvoir d’enlever ou de maintenir les péchés.

Attention, cependant, de ne pas confondre ce que signifie cette phrase. Ce pouvoir de "retenir les péchés" s'adresse précisément aux apôtres et à leurs successeurs, prêtres et évêques qui, en confession, peuvent donner l'absolution ou différer celle-ci.

On pourrait s'interroger : "Dans quelles circonstances un prêtre peut-il retenir le pardon? Dieu n'est-il pas pleinement Miséricorde?"

Oui, absolument, Dieu est pleinement Miséricorde, et c'est pour cette raison que les situations concrètes où un prêtre retiendra les péchés à une âme en confession seront rares. Il s'agira plutôt d'un "report", parce que le prêtre, lorsqu'il reçoit le pénitent, doit s'assurer de la contrition de celui-ci et de sa "ferme résolution" à ne pas recommettre ce péché.

Cette "ferme résolution" n'est pas une assurance de ne pas repécher, car nous sommes tous faibles et nous retombons tous facilement dans nos fautes!

Mais si l'âme se présente en confession, par exemple et par caricature, en ayant commis un meurtre, celle-ci exerçant le "métier" de tueur à gages, si le prêtre constate que cette personne prévoit de continuer son "métier" de tueur à gages, alors, il n'y a pas de véritable contrition de sa grave faute de la part du pénitent ni de ferme propos de ne pas retomber dans son péché.

Dans ces circonstances, le prêtre doit "retenir les péchés", c'est-à-dire différer l'absolution, exhortant le pénitent à atteindre la véritable contrition et à s'engager à changer de vie.

On ne joue pas avec la Miséricorde de Dieu et on n'abuse pas de Celle-ci. Elle est infinie pour toute personne qui se repent de ses péchés, et non pour toute personne qui, dans l'indifférence, s'y complait.

Le cas que tu cites, @François-Michel, en EMV 555, fait justement référence à une situation où une âme viendrait confesser ses péchés à Pierre. Si cette âme est sincèrement dans le regret de ses fautes, alors, un prêtre doit absolument faire preuve de la plus grande bienveillance et tendresse envers l'âme pénitente.

Un prêtre qui, devant une âme regrettant véritablement ses fautes et demandant le pardon de Dieu, se mettrait à juger ou à haranguer celle-ci causerait un grave dommage à l'âme et risquerait d'éloigner celle-ci de Dieu.

À une autre époque, bien malheureusement, beaucoup de prêtres utilisaient leur pouvoir religieux comme une façon d'exercer de façon tyrannique un contrôle sur beaucoup, nuisant gravement à l'image que se faisaient les âmes de Dieu et de Son Amour, que doivent représenter avant toutes choses les ministres du Seigneur.

François-Michel a écrit:Dieu a délégué à l’Eglise le pouvoir d’enlever ou de maintenir les péchés.

Ainsi, on ne saurait confondre le pouvoir de "pardonner ou de retenir les péchés" qu'a confié Jésus aux apôtres avec celui d'autoriser le péché.

Un prêtre, en confession, peut différer l'absolution des péchés, mais il n'a pas le pouvoir de dire à une âme qui commet un péché grave : "tu as l'autorisation de pécher".

Le prêtre chercherait alors à changer la Loi de Dieu dont "pas un seul iota ne passera" (Mt 5:18) jusqu'à la Fin du Monde, il chercherait à se substituer aux Commandements à Dieu et à "enseigner un autre Évangile" (Ga 1:7- 8 ).

François-Michel a écrit:Jésus n’est pas encore le Juge qu’il sera (cf. @Emmanuel), il est le médecin qui ne condamne pas mais guérit dans cette vie.

C'est tout à fait exact, François-Michel, Jésus est le médecin qui guérit en cette vie. De quelle façon Jésus nous guérit-il? En nous libérant du péché. Voilà l'Œuvre de toute la Rédemption du Christ.

La maladie qui nous afflige tous, celle du péché, Jésus est venu pour nous en libérer. Et ainsi, Jésus ne dira jamais : "il t'est permis de pécher", mais au contraire, il nous exhortera avec un Amour sans bornes à quitter celui-ci.

Ses prêtres, qui, par leur mission merveilleuse, sont appelés à jouer le même rôle, doivent ainsi exhorter les âmes à quitter leur péché, en demandant au Maître de les remplir de Son immense Amour qui caresse, qui corrige, qui exhorte et relève, mais qui, jamais, ne fait de compromis avec le Mal.

Dans l'Œuvre, à un certain moment, Judas a cherché à inciter Jésus à faire des compromis avec les pharisiens et docteurs du Temple, pour s'attirer leur amitié :

EMV 237 a écrit:"Oui il a raison. Mais eux ne pensent pas comme nous et il faut en venir à des compromis avec eux, s'adapter à eux pour les avoir comme amis."          

"Cela jamais, Judas. En matière de vérité, d'honnêteté, de conduite morale, il n'y a pas d'adaptation ni de compromis" dit Jésus d'une voix de tonnerre.

https://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/04-100.htm#CEV23703

François-Michel a écrit:Encore plus que la Justice des hommes, la loi de Dieu tient compte des circonstances aggravantes, atténuantes ou cause de non-lieu. Tout péché sera pardonné, absolument tous dit le Seigneur, sauf le péché de rejet de Dieu.

Absolument, comme nous l'avons vu ci-dessus dans le Catéchisme, beaucoup de circonstances peuvent diminuer la gravité d'un péché, le rendant véniel, par exemple, ou même, rendre la personne non responsable d'une faute morale.

Cependant, si c'est le "manque de connaissance" de la Loi de Dieu qui rend l'âme moins responsable de sa faute, alors, le ministre du Seigneur aura la responsabilité de parfaire la connaissance qu'a cette âme des Commandements de Dieu et d'exhorter celle-ci à ne plus commettre d'actes qui vont à l'encontre de Ceux-ci. Il ne pourra lui dire : "continue, Dieu pardonne".

Ainsi, en conclusion, l'Amour infini de Dieu appelle, accueille et désire donner Son pardon à toutes les créatures de la Terre.

Le rôle des ministres de Dieu est de représenter cet Amour qui est toute douceur, mais non pas, cependant, complaisance avec le péché.

L'attitude de Jésus, tout au long de l'Évangile tel qu'il m'a été révélé, avec Aglaé, Marie-Madeleine, et tant d'autres âmes pécheresses, nous fait découvrir cet équilibre et cette perfection de l'Amour divin qui ne rejette aucune âme, mais appelle chacune d'entre elles à sortir de la boue du péché.

Jésus est ainsi le parfait Médecin des âmes. Puissions-nous, nous aussi, à Son image, apporter aux âmes que Dieu met sur notre route cet Amour qui guérit et libère du péché.

Fraternellement,

Emmanuel

Merci pour ta réponse Emmanuel. J'ai trouvé ton propos très clair, facile à suivre, et pour ce qui me concerne, je te rejoins entièrement. 

Bien sûr, encourager à ne pas vivre dans le péché ne veut pas dire qu'on doit manquer de délicatesse, d'amour ou de diplomatie. Il faut savoir y mettre les formes et la douceur, conjuguée à la patience, peut faire comprendre bien des choses à une âme. Mais en même temps, on se doit d'être fidèle à la Vérité qu'est Jésus et qu'enseigne l'Église.

Le texte de bénédiction a pour moi voulu montrer une ouverture, mais la formulation a été maladroite et il faut d'autre part rester ferme vis-à-vis de la Doctrine. Une reformulation en insistant sur la bénédiction des personnes qui veulent entamer un chemin de conversion véritable, en se tournant vers la volonté du Christ, m'aurait semblé mieux.

Mais restons fermes dans la prière et unis au Ciel. Que l'Esprit, au moins, puisse descendre en nos cœurs...


Fraternellement,
Hélène

@Emmanuel @Hélène

Ni l’un, ni l’autre n’a commenté directement le cas soumis, comme l’ont fait Fara et Mouxine, car il vous aurait fallu rajouter le poids de la Loi à la croix du « meilleur des époux » et à ses enfants. Ce qui est théorique a tout de suite évoqué de nombreux vécus sur lesquels pèse cette charge. Vous renvoyez tout à Dieu mais Dieu renvoie aux hommes sans lesquels il ne peut agir. À vous, à moi, aux prêtres, à L’Eglise. C’est là le choix du Pape François.
L’Eglise qui n’est pas maladroite comme tu le dit Hélène, mais dérangeante car le péché n’est pas contagieux.

Dieu a distribué universellement, même différemment, l’amour des époux et des enfants, la fondation de la famille. Il a donné l’amour maternel jusque dans les animaux. Car tout cela contribue à son œuvre de Création.

Mais si, en Occident, la statue de Bouddha remplace de plus en plus le crucifix dans les foyers, c’est que trop de monde pense qu’à l’usage que c’est là qu’on trouve de la compassion.

Emmanuel, je te l’ai dit en message privé, là est notre ligne de partage et je ne suis pas juge du champ que chacun délimite, car L’œuvre de Dieu a besoin de tous les talents.
Mais je ne me trouve pas du côté des « bien formé par l’œuvre ». Que Dieu me garde dans l’imperfection des serviteurs inutiles malgré mes 150.000 études documentaires ou mes 12 ouvrages. Que toujours Dieu me fasse souvenir que si j’ai toutes les perfections du monde, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien (1 Corinthiens 4,1-4).
C’est ma prière publique. Il m’a gardé des adultères du corps, qu’il me garde des adultères du cœur.
Amitiés.

Bonjour @François-Michel,

François-Michel a écrit:Ni l’un, ni l’autre n’a commenté directement le cas soumis, comme l’ont fait Fara et Mouxine, car il vous aurait fallu rajouter le poids de la Loi à la croix du « meilleur des époux » et à ses enfants. Ce qui est théorique a tout de suite évoqué de nombreux vécus sur lesquels pèse cette charge.

Je serai heureux de commenter cet aspect si tu le désires, François-Michel. Comme tu peux le constater dans mon message ci-dessus, j'ai perçu qu'il me fallait aborder auprès de toi de nombreux points, dans un message qu'il me fut difficile d'écrire.

Je dois dire que ton attitude sur ce fil est particulièrement hostile et éprouvante. Je te l'ai dit en privé, je te le dis désormais en public. Tu ne démontres pas une attitude ni d'ouverture, ni d'humilité face à tes nombreux interlocuteurs.

Ce fil entier a été pour moi une épreuve parce que tu es une personne que j'apprécie beaucoup et que cette hostilité, et, oserai-je dire, et je te demande pardon, cette "presque arrogance" de ta part, @François-Michel, me fait mal.

Tu es en-dehors de ce qu'enseigne l'Évangile, l'Œuvre et l'Église. Tu as face à toi quatre lecteurs de l'Œuvre, @Fara, @Hélène, @Mouxine et moi-même, d'horizons très différents, qui t'incitons tous de différentes manières à faire un acte d'humilité de l'intelligence et du coeur.

Si tu te laisses toucher, peut-être la Grâce t'aidera-t-elle à illuminer ces aspects de l'Enseignement de Jésus qui te semblent problématiques.

Je vais donc répondre à ce que tu me demandes de répondre.

Il me semble que tu souhaites que je commente sur le poids que porte un époux abandonné par son conjoint, ou de qui il a dû se séparer à cause de violences inacceptables.

Ce poids est-il injuste? Dieu nous demande-t-Il de façon injuste de porter des croix que nous ne pouvons porter? Non.

Cette figure de cas est difficile, oui. Il est difficile, du jour au lendemain, de se retrouver comme parent seul, sans plus de compagnon de vie pour nous soutenir dans l'éducation des enfants.

Cette situation signifie-t-elle que seule une relation impliquant des relations sexuelles hors du mariage peut soulager la souffrance de cette personne désormais seule? Non.

Cette idée que Dieu, par Sa Loi, est injuste, inexorable, qu'Il nous fait porter des croix qui sont au-dessus de nos forces est erronée et nous devons de toutes nos forces la chasser de nos esprits.

Les grâces de Dieu sont toujours à la hauteur de l'épreuve que nous devons porter. Dieu ne nous éprouve jamais, jamais au-dessus de nos forces.

Cette personne abandonnée par son conjoint portera certainement la croix de ne plus pouvoir vivre cette intimité conjuguale.

Cependant, si l'on prend du recul, on peut constater combien il existe d'âmes à qui ce sacrifice de la continence est demandé : les personnes ayant des tendances homosexuelles, toutes appelées à la chasteté, devant sacrifier les joies de l'intimité conjuguale et le bonheur d'avoir des enfants, les jeunes non mariés, appelés aussi à la chasteté complète avant le mariage qui peut parfois tarder pendant un long moment, sans compter les prêtres, religieux et religieuses, qui offrent aussi en sacrifice les appétits de leurs sens afin de suivre le Christ.

Certains ont fait ce choix volontairement, d'autres, de par les circonstances, n'ont pas ce choix.

Quoiqu'il en soit, cependant, la chasteté n'est pas une demande inexorable et cruelle de Dieu.

Nous ne pouvons, nous qui avons reçu la grâce de Le connaître plus que tant d'autres, garder en nos coeurs et en nos âmes l'image d'un Dieu cruel qui n'assisterait pas Ses créatures à la hauteur des croix qu'Il permet dans chacune de leurs vies.

Dieu nous élève, il nous transforme plus que jamais par Ses grâces.

À nous d'avoir la Foi, la Confiance en Lui.

À nous de nous abandonner entre Ses Mains.

À nous de Lui dire : "Mon Dieu, je t'aime tant! Fais de moi ce que tu veux. Que ta Volonté soit faite en moi."

Fraternellement,

Emmanuel

@Emmanuel
Portes ta pensée personnelle plus que celle d'un collectif car @Fara, puis @Mouxine ont spontanément cherché à soulever le poids de l'injustice et de l'épreuve. Ils ont été le Simon de Cyrène de ces cas si souvent rencontrés. Pourtant, si je les approuve (Jacques 1,13-14) ils gardent leur liberté de jugement et de contradiction à mon encontre.
Leur recherche en Eglise n'a pas aboutie car elle se trouve dans l'accueil et le discernement que met en place le Pape François, cette pastorale de la miséricorde qui ne s'attache pas à ce que l'on doit faire, mais à ce qu'on est capable de faire. Je te l'ai écrit dans un de mes premiers post.
Amitiés.

Toutes ces discussions m'ont fait penser à ce passage de l'EMV :

Une erreur décidée vaut toujours mieux qu'une hypocrite profession de foi ou un mélange de croyances qui est un opprobre pour Dieu et une mort pour les esprits. Et il n'est rien de plus facile et de plus commun que ce mélange. L'apparence est bonne, mais par-dessous la réalité ne vaut rien. Toujours, fils. Toujours. Les fidèles qui mélangent l'observance de la Loi avec ce qu'elle interdit, ces disgraciés qui hésitent comme des gens ivres entre la fidélité à la Loi et l'intérêt des marchés et des compromissions avec les gens qui ne sont pas soumis à la Loi dont ils espèrent tirer profit, ces prêtres ou scribes ou pharisiens qui ne font plus du service de Dieu le but de leur vie, mais une politique astucieuse pour triompher des autres et pour avoir tout pouvoir contre les autres plus honnêtes, parce qu'ils sont les serviteurs non pas de Dieu mais d'un pouvoir qu'ils savent fort et précieux pour les buts qu'ils poursuivent, ne sont que des hypocrites qui mélangent notre Dieu avec des dieux étrangers. (EMV 159)

Et aussi à ce passage de l’Écriture :

Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand c’est arrivé, vous faites de lui un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous ! (Mt 23, 15)

Que Dieu nous garde de tomber dans un écueil ou l'autre.

@Mouxine
Merci. Voilà d'autres textes :
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Bénédictions des couples homosexuels : le pape défend son texte (La Croix de ce matin)

Le pape François lors de son audience générale hebdomadaire au Vatican, le 10 janvier 2024. Il a réitéré, dimanche 14 janvier, la nécessité pour l’Église d’accueillir tous ceux qui le souhaitent, à la suite de la publication du texte « Fiducia Supplicans ».

Face à la fronde, le pape François tient bon. Après les très vives critiques contre la possibilité, ouverte, par le Vatican mi-décembre, de bénir les couples homosexuels, le pape a réitéré, dimanche 14 janvier, la nécessité pour l’Église d’accueillir tous ceux qui le souhaitent. Une première prise de parole publique sur le sujet, alors que le texte est largement attaqué.

« Le Seigneur bénit tout le monde. Toux ceux qui viennent. Tous, tous, tous », a-t-il insisté, invité star du talk-show « Che Tempo Che Fa », une émission très populaire diffusée chaque dimanche soir à la télévision italienne. François a d’ailleurs présenté comme une « bénédiction pour tous » la possibilité de bénir les « couples en situation irrégulière », ouverte le 18 décembre par le dicastère pour la doctrine de la foi dans un texte intitulé Fiducia supplicans.
« Nous devons les prendre par la main »
« Le Seigneur bénit tous ceux qui sont capables d’être baptisés, c’est-à-dire chaque personne. Mais ensuite, les personnes doivent entrer en dialogue avec la bénédiction du Seigneur et voir quel est le chemin que le Seigneur leur propose. Mais nous devons les prendre par la main et les aider à parcourir ce chemin, et non pas les condamner dès le début », a poursuivi François. Avant de souligner le travail « pastoral » de l’Église en la matière. « Quand on n’accepte pas les décisions, c’est qu’on ne (les) connaît pas », a aussi précisé François, dans une claire allusion à ceux qui s’opposent aujourd’hui à Fiducia supplicans.
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Bénédiction : Courte prière, souvent accompagnée d’un geste, ordinairement un signe de croix, par laquelle on invoque Dieu Père, Fils et Saint Esprit. La bénédiction se fait toujours au nom de Dieu. Au cours des célébrations telles que l’ordination, le baptême, le mariage ou encore la fin d’un office, la bénédiction, qui est à la fois parole et don, consiste à invoquer la bienveillance divine sur une personne ou une assemblée.
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La miséricorde l’emporte sur le jugement. Jacques 2,13.
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EMV 555.2 : En effet, tu vois, Simon, la même faute peut avoir des nuances et des degrés infinis selon toutes les circonstances qui l'ont créée et les individus qui l'ont accomplie […] On vient te dire : "J'ai péché par luxure". Un prêtre imparfait dirait : "Anathème sur toi". Mais toi, mon Pierre, tu ne dois pas parler ainsi. Car tu es le Pierre de Jésus, tu es le successeur de la Miséricorde. Et alors, avant de condamner, tu dois examiner et toucher doucement et prudemment le cœur qui pleure devant toi pour connaître tous les aspects de la faute réelle ou supposée ou du scrupule.
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cette pastorale de la miséricorde qui ne s'attache pas à ce que l'on doit faire, mais à ce qu'on est capable de faire.

Comme je l'ai indiqué et comme Jésus le disait plus haut sur ce fil, avec Dieu, on est toujours capable de faire ce que l'on doit faire.

Le Pape encourage-t-il le péché en bénissant ceux qui sont en état de péché avéré (couples irréguliers ?).

S'il s'agit de bénir les personnes, non.

Emmanuel a écrit:

Comme je l'ai indiqué et comme Jésus le disait plus haut sur ce fil, avec Dieu, on est toujours capable de faire ce que l'on doit faire.

Tu es pécheur l'ami et gravement pécheur malgré ta volonté de sainteté (que je connais).
Tous les jours Dieu te le rappelles dans ta prière, tous les jours il te donne des grâces et pourtant tous les jours tu pèches. A chaque messe, il se donne à toi qui t'es reconnu coupable "en pensée, en paroles, par action et par omission" et chaque fois pourtant tu pècheras.
Et si par malheur tu ne le reconnaissais pas, tu pècherais gravement car il est dit : Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. (1 Jean 1,8 )

Dieu, l'Eglise te dit elle : Tu as reçu toutes les grâces et pourtant tu continues à pécher ! Tu es une graine d'Enfer ! Non, Dieu te donnes de continuer d'avancer et c'est la joie que tu reçois qui te portes.

Ce que tu reçois, Dieu, par l'Eglise, te demandes de le donner aux autres car ce n'est pas l'apparence du mal qu'il demande de regarder, mais ce qu'il y a dans le coeur. Une chose est de multiplier les amants et une autre de refonder un foyer pour accueillir une famille.

Ce n'est pas moi qui pardonnes, car je ne suis pas prêtre sauf dans ma famille, mais c'est moi qui accueille.

Et si par malheur on arrive au terme de la vie de façon imparfaite, malgré tous nos efforts. Il restera le pardon de celui qui pardonne TOUS les péchés sauf celui du rejet de Dieu.

Nous sommes tous pécheurs, tous les compagnons de Jésus étaient pécheurs, pourtant nous voyons bien que Jésus ne traite pas de la même manière une bonne âme (ex. Annalia), une âme pécheresse qui a le dégoût de son péché (ex. Aglaé), une âme pécheresse qui s'enfonce complètement dans le mal (ex. Marie-Madeleine), la première fois qu'il les rencontre. Nous voyons aussi qu'avec un pécheur qui continue à pécher (ex. Judas), Jésus passe progressivement de la douceur à la sévérité. Il faut méditer sur ces passages différents et se laisser enseigner, car Jésus dit dans l'EMV que cette révélation nous a été donné pour que nous puissions avoir non seulement une doctrine pure, mais aussi un modèle en voyant sa manière d'agir.

@Mouxine
Sévère, oui, parfois. Mais jamais inexorable car cela constitue justement la désespérance de Judas. Son péché mortel.
Tous les péchés de Judas : vol, nécromancie, mensonge, dureté de coeur, débauche, déicide auraient pu être pardonnés. Tous. C'est dit dans l'EMV. Dieu ne se dément jamais quand il proclame son pardon.
Ce n'est pas parce que Judas a regretté son déicide en jetant les 30 deniers qu'il aurait pu être pardonné car il ne regrettait seulement que l'échec de sa vie et se maudissait.
Ce qui a précipité Judas en Enfer c'est qu'il a jugé que son péché était impardonnable et ce faisant il a rejeté la miséricorde de Dieu. Le péché de la Mort.

La sévérité est-elle la Loi ? C'est l'amour qui a converti Marie de Magdala, si empreinte de luxure et d'adultère comme nous en discutons (elle était divorcée). Quels reproches a-t-elle reçu ? Aucun. Elle n'a été qu'accueillie et les mots et les gestes d'amour ont chassés les 7 démons qui la possédait. 
Ce n'est pas la loi inexorable qui a convertit Aglaé la courtisane, mais l'accueil et l'amour sans jugement.

Judas n'a pas été choisi par Jésus : il s'est imposé car il se surestimait. Jésus n'a fait aucune différence entre les apôtres, imposant même de le supporter. Dieu en effet, n'est limité qu'à la volonté de l'Homme. Il assume les "erreurs de casting" qui se produisent aussi dans certains mariages. C'est pour cela qu'il demande à bien réfléchir : si les époux (pourtant mal assortis) demandent le sacrement, il l'accordera car Dieu prend en compte la volonté des hommes.

Mais pour cette "erreur de casting" il ne mettra aucune réticence dans son amour et son secours et si, comme Judas, ils pèchent, les époux malheureux trouveront la purification sur terre ou au purgatoire, comme Le Sauveur, par l'intermédiaire de Marie, l'a proposé à Judas le grand pécheur. Ce qu'il adviendra de cette proposition est dans le secret de Dieu qui connait tout de nous.

François Michel, tu dits que le pape persiste dans sa publication « Fiducia Supplican » mais il est à savoir qu’à l’inverse la fronde s’amplifie et que même en France l’archevêque Pierre d’Ornellas ainsi que plusieurs évêques ne sont pas d’accord avec cette publication. Une note a été envoyée au St Père. D’autres pays étranger (de plus en plus nombreux) et même un continent entier (l’Afrique) se rebellent de cette publication. Le Pape persiste et cela n’est pas bon, il faut éteindre ce début d’incendie avant qu’il ne prenne des proportions irréversibles pouvant conduire à l’extrême, je pense au schisme. Il est une chose qu’il ne faut pas oublier, c’est le peuple de fidèles !! Quel sera sa réaction ! On voit apparaître sur ce forum des divergences qui minent l’amabilité qui y règne. Ne nous laissons pas entrainer dans cette voie SVP.  Déjà que les églises se dépeuplent, ce n’est pas le moment de semer une zizanie qui sera un désaccord entre untel et untel, division qui fera se vider encore plus les églises. Il faut faire la différence entre ce qui est écrit et ce qui est applicable. Et c’est là le drame….en effet la bénédiction selon « Fiducia Supplican » est autorisée individuellement pour les personnes qui sont dans des situations bien particulières mais pas pour une bénédiction de couple !! On peut être homo sexuelle et  avoir vécue avec un compagnon puis pour une raison particulière (que moi j’appellerai une grâce) avoir envie de régulariser sa vie spirituelle auprès de l’église en se confessant, en demandant cette bénédiction en s’engageant à devenir chaste…alors là je pense que oui cette bénédiction peut-être donnée. Tu parles dans ton post précédant de Marie Madeleine, n’oublie pas qu’après avoir été sauvé elle n’a plus jamais cédé à la tentation de la chair, c’est cela qui est demandé  (pour reprendre ton expression) ‘’les cabossés de la vie’’ ce fut la même chose pour Aglaé dont parle Mouxine, elle aussi Jésus après l’avoir Béni l’a envoyé expié ses péchés et elle aussi n’a plus cédé au démon de la chair. La sévérité est-elle la loi ? Non, mais elle est nécessaire quand cela s’impose.

FARA

@François-Michel,

Alors que j'invite à méditer les passages de l'EMV, vous parlez trop vite et influencé par vos émotions. Il y a donc des contre-vérités dans vos messages.

Pour Marie-Madeleine, je vois justement qu'elle s'est convertie d'abord parce qu'elle a entendu les prêches les plus sévères (cf. EMV 135 et EMV 174), au point où elle est partie "rouge de colère, riant de rage et de mépris"... Jésus nous commente sa conversion en trois points (cf. EMV 234) :

Moi aussi, après avoir rappelé la Loi, piétinée par la pécheresse, [1] j'ai fait chanter l'espérance du pardon [2] [...] Puis, après la promesse du pardon, voici la Sagesse qui parle et qui dit ce qui est licite et ce qui ne l'est pas, et rappelle et secoue. Pas par dureté mais par souci maternel de sauver. [3]

Emmanuel et moi-même nous tuons à vous le dire de diverses manières : la connaissance de la Loi est indispensable dans un chemin de conversion, et pour beaucoup de personnes c'est un point de départ (ce fut mon cas). Quand le pécheur revient vers l’Église, oui bien sûr il faut l'accueillir avec miséricorde (jamais nous n'avons nié cela), l'encourager et lui donner de l'espérance, mais vient un moment où il faut "rappeler et secouer par soucis maternel de sauver". Si cette dernière étape est omise, alors la conversion sera avortée.

Bref, je n'insiste pas plus, si vous ne comprenez toujours pas à ce stade de la discussion, je considèrerai que c'est parce que vous ne voulez pas comprendre.

Fara a écrit:La bénédiction selon « Fiducia Supplican » est autorisée individuellement pour les personnes qui sont dans des situations bien particulières mais pas pour une bénédiction de couple !! On peut être homo sexuelle et  avoir vécue avec un compagnon puis pour une raison particulière (que moi j’appellerai une grâce) avoir envie de régulariser sa vie spirituelle auprès de l’église en se confessant, en demandant cette bénédiction en s’engageant à devenir chaste…

Je suis d'accord avec toi @Fara. Il faut avoir cette envie de "conversion", cette démarche de bonne volonté vers Dieu, en suivant ce qu'il enseigne, en étant prêt à faire des efforts pour ne pas - ou ne plus vivre - dans le péché. Car je le répète, on peut vivre avec des écailles dans les yeux en n'ayant pas conscience que telle ou telle chose est désagréable au Seigneur. Cette ignorance peut être due à différents facteurs, qui diminuent ou suppriment totalement la faute de l'homme.

Mais à partir du moment où il y a connaissance que telle chose est mauvaise - pour notre âme ou pour notre prochain - et qu'on persiste, alors on peut pécher (je dirais même qu'on pèche d'office, selon notre pureté d'intention).

Le prêtre, et par extension l'Eglise, se doit d'être miséricordieux et d'accueillir le pécheur qui vient à lui. Il le doit toujours. Mais il lui faut également avoir assez de droiture d'esprit et de justesse pour rappeler la Doctrine, la Vérité telle que Dieu l'enseigne. Avec délicatesse, avec diplomatie. Avec bonté et fermeté paternelle en même temps. Parce que si on peut être bon avec le pécheur, on ne doit faire aucun compromis avec le péché. Jésus le rappelle encore dans un des extraits donnés par Mouxine et Emmanuel.

Sur ce point l'EMV me semble clair.

Il n'y a donc pas exclusion. Il y a inclusion, mais celle-ci doit être liée à la Vérité.

La bénédiction ne peut - selon moi - être donnée que s'il y a la bonne volonté de l'âme de ne pas vivre dans le péché.

Alors évidemment, certaines situations peuvent être très difficiles, et là encore, seul Dieu peut juger. Par exemple, quid des personnes divorcés-remariées, qui ont depuis des années reformés une famille alors que leur premier conjoint est vivant ? Leurs attaches sont désormais là-bas, dans ce second foyer, et cela devient dès lors très difficile de revenir en arrière, de retrouver par exemple un logement où on vit seul, sans le deuxième conjoint qu'on aime. C'est un exemple parmi d'autres qui me vient à l'esprit.

Dieu n'est pas violent, en ce sens qu'il ne demande pas des conversions foudroyantes, où on quitte tout du jour au lendemain. Mais l'âme doit vouloir lui demander la grâce de cheminer avec lui et de lui demander la sagesse pour progresser dans sa Volonté. De sorte que, de renoncements en renoncements, de petit sacrifice en petit sacrifice, d'union en union (en offrant ses joies, ses peines, ses doutes à Dieu), la Lumière pourra lui être donnée afin de savoir comment mieux orienter sa vie. Dans ce cas, il me semble que la bénédiction peut être donnée si l'âme cherche comment ne plus vivre dans le péché qui déplaît à Dieu, même si son cheminement est progressif.

Cela pourra sembler dur, mais il faut bien être conscient que Dieu ne nous demande jamais l'impossible, peu importe qui l'on est.

Fraternellement,
Hélène

@Hélène
Ceux qui sont en demande d'Eglise, sont par définition en demande de conversion. Et c'est le "métier" du pasteur de discerner l'opportunité d'une bénédiction, ce qu'indique clairement le texte.
Quand à la condition : "si l'âme cherche comment ne plus vivre dans le péché qui déplaît à Dieu, même si son cheminement est progressif". Je pense que c'est ton cas comme pour toutes les personnes visées par la Directive et de moi qui la commente. Les bénédictions que tu reçois sont pour t'aider dans ton chemin : c'est le rôle de toute bénédiction. Pourquoi les refuser à ceux qui sont, comme nous tous, pécheurs en recherche de conversion ? Qui pense que tous pécheurs, hors-la loi, s'y complet ?

Pour ton cas d'étude, je crois qu'il élude une fonction vitale du mariage qui est la fondation d'une famille : lieu stable d'accueil et d'évolution. Cela engage le devenir physique moral et spirituel des enfants. Ce n'est pas un lieu que l'on peut casser, ou si c'est le cas, il faut le réparer ... du mieux que l'on peut. L'ascèse est un choix qui ne doit nuire à aucun des constituants de la famille (c'est une parole d'Eglise).

@Mouxine
Tu pointes les phases préparatoires de la conversion de Marie-Madeleine. Elles sont nécessaires effectivement.

Mais quand Jésus évoque la parabole de la brebis perdue ou accueille la pécheresse dans un banquet (au grand scandale de Simon le pharisien si soucieux de la Loi), il touche le cœur et l’âme de Marie Madeleine. Ce n’est pas le sermon sur la montagne ou sa rencontre dans la maison meurtrière qui la pousse à la conversion (à la perfection), mais bien l’accueil et l’amour. Et ceci est valable pour Aglaé ou la Galazia, etc…

Il ne faut pas confondre la Doctrine et la Pastorale. La Doctrine est immuable tant pour le Christ que pour le pape François que pour les pasteurs, elle se déploie seulement dans le temps. La Pastorale est la modalité de son annonce et de son acculturation dans le temps et les peuples.

Annoncer, oui, car comment convertir si on ne sait pas à quoi ? C'est d'évidence : nul ne dit à son enfant "débrouilles-toi tout seul pour trouver le bon ou le nuisible, les amis ou les toxiques". Mais si le Christ dans l’Evangile et l’œuvre indique bien comment annoncer l’Evangile (la Doctrine), il indique aussi comment se conduire avec les pécheurs (La pastorale). 

Jésus le dit et le démontre (EMV 652 - Les diverses manières de conduire les âmes)

Donner aux maîtres spirituels et aux directeurs d’âmes une aide pour leur ministère, en étudiant le monde des esprits différents qui a vécu autour de Moi et des diverses manières dont je me suis servi pour les sauver (Pastorale) Ce serait on effet une sottise de vouloir employer une méthode unique pour toutes les âmes. Différente est la manière d’attirer à la Perfection un juste qui y tend spontanément, de celle qu’il faut employer pour celui qui est croyant mais pécheur, de celle dont il faut user pour un gentil (païen). Vous en avez tant même parmi vous.

Le doux ou le sévère ? Ce n’est donc pas la question, car ce qui se pose aux prêtres (que je ne suis pas) comme au chef de famille (que je suis) c’est d’accueillir qui vient , comme il vient, et de garder en tout l’amour quel que soient les chemins de la vie ou de l’âme. Que l'enfant se marie ou vit maritalement, qu'il soit hétéro affectif ou homo, qu'il garde la foi ou s'en éloigne malheureusement car le taux de transmission catholique est devenu le plus faible des trois religions monothéistes. Il est et restera l'enfant. Jamais la porte ne se fermera, pour aucune raison. 

Il puisera dans le témoignage des parents et dans le témoignage de l'Eglise, attractif ou répulsif. Il cherchera où se trouve l'amour auquel tout le monde aspire et que Dieu accorde. Mais cela se trouve-t-il dans le mariage que cette file décrit ? Se trouve-t-il dans les paroles qui l'ont cantonné ? Où se trouve les paroles du serment que les époux s'échangent ? 

La réalité est toute autre. Dieu, merci.

Imaginer que le Pape, le prêtre ou le chef de famille n’ont pas pour seul but le bien-être moral et spirituel, c’est reprendre l’antienne de l’Evangile sur Jésus : il est l’ami des prostituées et des pécheurs. On ne l’empêchera jamais.

@Fara

La rébellion ?
J’ai donné mon point de vue sur quelques points que tu soulevais, dans le post à Mouxine sauf sur deux points.
La quasi-totalité du continent africain sanctionne pénalement l’homosexualité, ce serait donc faire acte de rébellion politique dans le continent où la christianisation est la plus dynamique. Ce n'est pas opportun. D’autre part le mariage religieux est beaucoup plus ancré dans la société qu’en Occident. D’ailleurs beaucoup de mariage religieux en France sont le fait du public migrant. Ce ne veut pas dire que les relations maritales et la monogamie soient très « orthodoxes », même chez les chrétiens africains.

Quant à la contestation, elle est inhérente à tous changements. L’important est l’ouverture officielle d’une vraie pastorale d’accueil des « sans abris spirituels ». Et beaucoup l’ont compris. C'était le doctrine des prêtres avec qui j'ai travaillé en paroisse populaire. Le reste est dialogue, négociations, précisions, contestations.

Bénédiction de la personne = bénédiction du couple : Le Pape François l'a précisé : bénir une entreprise n'est pas absoudre tout ce qui se passerait de mal. C'est seulement prendre l'âme en demande dans l'état où elle est et la conduire au plus loin de ce qu'elle pourra et voudra parcourir.

Amitiés

@Fara
Si la Loi de Dieu conduit à une situation "dure" qui s'impose (le cas dont nous discutons). De même la Loi de l'Eglise, Corps mystique du Christ, édicte des directives dures (Fiducia) qui s'impose.
Mais je n'aurais pas, ni en pensée, ni en paroles, d'accusation contre ceux qui se "rebellent" contre la loi de l'Eglise qui ne peut ni se tromper, ni nous tromper. Je me renierais moi-même si je le faisais; et je ne vois, ne comprend que la recherche sincère de la Vérité surtout quand cette loi est proposée au discernement.

Je crois "en la rémission des péchés et à la vie éternelle". Je l'applique à mon cas, selon ce que je peux. Comme tous. Mais je reçois aussi les missions que Dieu me donne en tant que chef de famille sur ma lignée et sur un public élargi. Un long travail sur des années. Il m'a donné une femme. Cet "ange" selon ce que dit Jésus, avec qui nous avons traversé 55 années de joies, d'épreuves et de combats. Il m'a donné mission aussi auprès des prêtres dans une paroisses de 300 âmes. Un long travail de 18 années. Il m'a mis au service de l'Oeuvre. Un long travail de 35 ans. Qu'il soit loué !

Ces missions ne sont basées que sur la loi de la miséricorde infinie, telle que je la comprends, telle que je la vis (Que Dieu en soit loué), telle que je la donne. Et ne suis juge de personne (Que Dieu m'y garde).

Amitiés

François Michel, je pense ne pas me tromper en disant que tu es quelqu’un de franc, sincère, honnête et loyal envers les autres et envers toi-même. Cependant tu sais que le ver est dans le fruit ! Les directives de l’église peuvent en être tronquées. Fiducia fait elle partie de celles là ? A nous, comme tu le dits, d’en faire le discernement puisse l’Esprit Saint nous aider en cela. As-tu lu les liens qu’Emmanuel  as mis en tout début de ces post, celui du Cardinal Sarah et du Cardinal Müller, as-tu TOUT lu ? Si oui il faut bien reconnaître que leurs arguments sont TRÈS pertinents et même impossible à contredire, mais encore s’il n’y avait que les leurs !! Je pense que ta rectitude n’a d’égale que ta bonne foi, le travail que tu as fait et que tu continus de faire laisse apparaître une bonne âme, mais une bonne âme, la tienne comme celle d’un autre, comme la mienne ne peut-elle pas se fourvoyer…

FARA

Bonjour et Meilleurs Voeux à tous et toutes.

J’ai fait un rapide résumé du fil à partir des éléments qui me paraissent importants pour bien comprendre l’intention de l’Eglise par Son pape François (en gras : mes commentaires):

« L’Eglise parle d'homo-affectifs (adelphopoiesis ?). La relation est soit essentiellement affective soit avec une pratique sexuelle dans le cas des homosexuels. Si cette communauté de sentiments est sexuelle, elle est réprouvée. L'affection physique n'est en rien réprouvée (Il faut aussi cependant distinguer les unions hétérosexuelles qui sont de véritables unions, même si elles sont illégitimes et les copulations homosexuelles qui ne sont pas des unions naturelles, avant même d’être illégitimes).

L'Eglise se penche sur l'accueil des couples au nom de leur communauté affective dans toutes ses expressions. Elle ne cautionne pas la communauté sexuelle. La Miséricorde prime tout. Le cardinal Sarah qualifie cette note « d'hérésie qui mine gravement l'Église ». Le Cardinal Müller qualifie de « blasphématoires » les bénédictions autorisées. (Tous deux font certainement référence au second type de relation impliquant la sexualité).

Notre Seigneur est le seul véritable Chef de Son Église. S'il permet quelque chose comme la situation actuelle, c'est pour en tirer un plus grand bien. Il y a une manière orthodoxe d’'interpréter Fiducia supplicans.

 Les évêques polonais ont déclaré qu'ils appliqueraient Fiducia, en bénissant uniquement des couples irréguliers engagés dans la continence. C’est une manière de l'appliquer qui évite à la fois le scandale, et de « tenter Dieu » en lui demandant de bénir ce qu'il a en horreur. Aucune raison ne justifie la fornication. Il faut trouver l’équilibre entre doctrine et miséricorde.

Fiducia supplicans s’applique à des couples en demande d’Eglise qui veulent y vivre pleinement. La Miséricorde est la nature même de Dieu. Une bénédiction n’est pas un sacrement, c’est un viatique. La bénédiction consiste à invoquer la bienveillance divine sur une personne [ou une assemblée] (CEF). Les couples irréguliers seraient exclus de ce viatique.

La bonne volonté ne suffit pas : St Paul le dit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Corinthiens 12,9). Où se trouve la source de la Grâce, sinon dans la prière et la prière d'Eglise qui est le Christ ? Dieu lit les cœurs et la bonne volonté que doit discerner et accompagner le prêtre selon Fiducia supplicans.

 L’Église enseigne qu'Elle ne peut pas bénir l'union adultère ou homosexuelle, mais sera-ce nécessairement une fornication dans le cas de l’union adultère (rappel : l’homosexualité n’est pas une union) ? L'époux délaissé par son conjoint est appelé à la chasteté et à la prière pour celui qui l'a abandonné, car il demeure uni à cette âme.  EMV 176 : « Aucune raison ne justifie la fornication, Aucune. Ni l'abandon et la répudiation d'un mari. Ni la pitié envers une femme répudiée » (ceci est la doctrine universelle rappelée par Jésus, la manière de l’appliquer va varier chez Jésus selon les cas qu’Il traitera, c'est ici qu'il faut bien distinguer).

Il y a ce que les personnes « doivent faire » (c'est le rappel de la doctrine universelle), et ce que ces personnes « peuvent faire » (Après le ministère d’enseignement, c'est la mise en pratique de la doctrine universelle, c’est-à-dire l’application sur le « terrain ». C'est le ministère de gouvernement, c’est-à-dire la pastorale adaptée à des situations et des époques). C’est toute la différence entre la Loi et la Miséricorde.

(A partir d’ici, on va beaucoup parler des couples divorcés-remariés en oubliant que ces couples sont hétérosexuels et non homosexuels, c'est à dire quant à ces derniers, seulement des "paires", qui ne sont pas des couples (couple = de copulation, union qui a pour but la reproduction de l’espèce). Cette confusion est préjudiciable dans la discussion.


L’adultère s'applique-t-il vraiment à une personne divorcée qui voudrait contracter une union civile? Oui. dit l’ EMV 357, (mais seulement pour distinguer l’absence de motif légitime) : "celui qui renvoie sa propre épouse légitime parce qu'il en est las est un adultère. Est maudit celui qui passe à une seconde femme sans être veuf".

Est-ce que l'Église a jamais adopté l’idée du « moindre mal » ? (Oui : cf la politique des concordats des papes avec des puissances ennemies de l’Eglise ou le mensonge de Pie XII pour sauver des vies juives). Si l'Eglise, Corps mystique du Christ, était si inexorable elle n'aurait pas exercé l'annulation d'un sacrement, moindre mal par rapport à une cohabitation forcée (ou violente). Elle n'aurait pas exercé la séparation, « moindre mal » par rapport à une cohabitation sacramentelle dommageable. Cette intransigeance impose-t-elle une cohabitation qui conduirait au féminicide ou au viol légal ?

« C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes » (ce précepte est encore une permission de l’ordre de la pastorale, il se réfère à une doctrine universelle immuable : l’interdiction de séparer ce que Dieu a uni). Mais au commencement, il n’en était pas ainsi ("ainsi" = se réfère à un principe de doctrine immuable, que Dieu applique "par suspension" à cause de circontances particulières dûes aux comportement des hommes Juifs à une certaine époque).

Une union adultère qu'ils paieront par la damnation de leur âme ? (Oui, s’il fallait appliquer strictement les principes de doctrine universelle du salut. Mais les principes s’appliquent toujours dans des contextes particuliers, jamais dans l’absolu. « Tuer est toujours un mal ». C’est un principe de doctrine universelle. Mais « tuer » pour défendre une nation est un moindre mal, un bien relatif. C’est l’application du principe à un contexte particulier, la guerre par exemple). (à suivre)

@Jean-Yves @Fara
J’espère ne pas couper la discussion de fond qui vient de s’amorcer. Je répondrais à ta question Fara (dont je te remercie beaucoup), en enchainant sur ton commentaire Jean-Yves.

L’Église vit actuellement un nouveau son songe de Césarée comme elle le vécut avec Pierre. Celui-ci reçut un songe du Ciel l’invitant à « manger des aliments interdits et impurs » (Actes 10,14). L’ordre était si répugnant, si contraire à la Loi qu’il fallut s’y reprendre à trois fois pour que l’Eglise, en la personne de Pierre, accepte de se rendre chez un étranger et entre en contact avec l‘impur. Il découvrit, à cette occasion « qu’il ne fallait pas déclarer interdit ou impur aucun être humain » (Actes 10,28). Une des trois Pentecôte du NT s’en suivit.

Lorsque je suis revenu en Eglise, après 25 ans d’errance, j’ai été envoyé dans une paroisse populaire en déshérence. Elle allait être fermée. Mais où trois prêtres ne tardèrent pas à venir « miraculeusement ». Ils m’associèrent tout de suite à leur apostolat. Les trois-quarts de ce petit peuple, migrants pour la plupart, vivaient en « situation irrégulière » canoniquement et certains légalement. Mais quelle foi était la leur ! Quelles louanges à Dieu partaient spontanément ! Quelle charité était la leur qui partageait avec l’éprouvé le peu qu’ils possédaient ! Quelle vie communautaire chaleureuse ! Quelles joyeuses ribambelles d’enfants !

 C’est cette communauté en déshérence qui quelques années plus tard témoignait dans la ville en procession avec chants et prières, chaque Vendredi Saint sous le respect de tous, musulmans compris. C’est l’Église qui m’accueillait. C’était à l’époque où je découvrais Maria Valtorta, la condamnée, la réprouvée qui me conduisait pourtant au cœur de l’Evangile. De ceux-là, j’ai reçu des leçons, sans en donner.

On n’oublie jamais celle qui vous a donné la vie. On n’oublie jamais sa « Pentecôte ».

Quand Dieu vous envoie une mission, (mais pas quand on se l’arroge comme Judas) on est certain que Dieu vous donnera tous les moyens de l’accomplir. Mais parfois j’ai été trop confiant, trop ceci, pas assez cela. La correction du disciple fait partie de la discipline de la mission. Mais je n’ai jamais eu à me repentir des paroles de Papes. De l’Eglise oui, j’ai souffert de ses jugements à l’emporte-pièce, de ses mœurs, de sa condescendance, mais jamais d’aucuns papes.

Amitiés

(suite et fin du fil de discussion résumé, selon mon point de vue) 


Le Maître est dur (oui mais seulement avec le pécheur volontaire et conscient de son acte) : « Adultère et maudit est celui qui brise une union, d’abord souhaitée, par un caprice de la chair ou intolérance morale.
(« Parole de Dieu » Deutéronome 24,1 cité ici est encore de la pastorale).

Le Canon N° 1153§1 (est l’application d’un principe à un contexte particulier, et non le principe lui-même qui est : « le mariage est indissoluble ») : Contexte : « si l’un des conjoints met en grave danger l’âme ou le corps de l’autre ou des enfants, ou encore si, d’une autre manière, il rend la vie commune trop dure, il donne à l’autre un motif légitime de se séparer en vertu d’un décret de l’Ordinaire du lieu ».

Pour les princes on peut faire appel à Rome, mais pour l'employée du coin, il vaut mieux courir au commissariat. Cette situation peut être bénie si elle est sur un chemin de conversion et si elle veut suivre l'Enseignement de l'Eglise. Si, par son état de vie, les âmes concernées se trouvent dans une situation de péché et ne désirent pas en sortir cette autre situation ne peut être bénie. Il faut donc que les personnes en situation irrégulière aient la volonté de correspondre au désir de Dieu (oui)- c'est-à-dire en vivant chastement (non : car c’est la grâce attendue par la bénédiction. Si c’est une condition préalable, plus besoin de bénédiction pour vivre chastement).

La terre est déchristianisée et elle le restera, et ce n'est pas en rejetant et en écartant une population en déshérence qu'on l'évangélisera. Heureusement que le conseil permanent des évêques de France a tendu la main après le Pape François aux « anormaux ».
« Ce serait mal si à cause de la dureté des cœurs, il devait arriver dans la nouvelle foi ce qui est arrivé dans l’ancienne : l’autorisation de la répudiation et de la dissolution pour éviter les scandales créés par la luxure de l’homme » (et c’est ce qui est effectivement arrivé dans nos sociétés modernes : l’obligation de mettre en œuvre les principes avec la nécessité de davantage distinguer sans avoir eu le temps d’adapter de nouvelles formes de langage ou des nouvelles formes de droits).

Après cette mise au clair des principes (exposition de la doctrine universelle par le Magistère d’enseignement), passons à l’application pratique (la pastorale, c’est-à-dire la mise en œuvre des principes par le Magistère de gouvernement).
VOICI LES STATISTIQUES DU MARIAGE EN FRANCE. Nombre de mariages religieux catholiques en 2019 : 44.951 (en baisse constante) soit 10,3% de toutes les unions fondatrices d’un couple et pour partie d’une famille. QUESTION : Les principes que vous évoquez s’appliquent-il à l’ensemble des 872.000 personnes qui ont convolées de différentes manières puisque seulement 10% d’entre elles l’on fait sacramentellement, c’est-à-dire en présence de Dieu ? Ce cas se pose à vous : que faites-vous ? Pourquoi 90% des gens cherchent le bonheur légitime ailleurs que dans celui proposé par l'Eglise ? (C’est un fait de société où l’on constate que les principes doivent être appliqués avec prudence et réalisme, selon le type de population, christianisée ou paganisée).

« Ne vous imaginez pas que la Charité puisse être injuste, que seulement parce que beaucoup n'auront pas appartenu à Israël ou au Christ, tout en pratiquant la vertu dans la religion qu'ils suivent, convaincus que c'est la vraie, ils doivent rester éternellement sans récompense. (...). Un païen vertueux, pour la seule raison qu'il aura pratiqué une vertu authentique, convaincu que sa religion était bonne, aura le Ciel à la fin. Mais quand ? À la fin du monde ». Jésus n’est donc pas encore le Juge qu’il sera. Il est le médecin qui ne condamne pas, mais qui guérit dans cette vie.
Encore plus que la Justice des hommes, la loi de Dieu (par sa souplesse à être appliquée) tient compte des circonstances aggravantes, atténuantes ou cause de non-lieu. « Tout péché sera pardonné, absolument tous dit le Seigneur, sauf le péché de rejet de Dieu ».

Le dessein de Dieu ne se comprend pas toujours dans une lecture première. Si on retenait cette première lecture, Joseph et Marie seraient coupables d’avoir voulu se marier sans désir d’enfant. Joachim et Zacharie seraient coupables d’avoir connu leur épouse au-delà de la ménopause qui rendaient impossible toute procréation.
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids d’un fardeau » dit le Seigneur. Fiducia le dit à tous ces cabossés de la vie, y compris aux homosexuels qui aiment Dieu, eux aussi, dans les derniers bancs au fond des églises. Certes, les couples irréguliers pourront assister à la messe, mais en aucun cas accéder aux sacrements et à leur secours.
Comme André, l’Eglise de la Miséricorde ira parler de l’amour de Dieu et non de la Loi transgressée. Judas ne voulut ni éviter le péché, ni se repentir de son péché. Si nous parlons ici d'une âme bien formée, alors, celle-ci commettrait un péché mortel et mettrait le salut de son âme en danger en se remariant civilement et, plus spécifiquement, en ayant des relations sexuelles hors de son mariage prononcé devant Dieu.

Judas a cherché à inciter Jésus à faire des compromis avec les pharisiens et docteurs du Temple, pour s'attirer leur amitié : « Il faut en venir à des compromis avec eux, s'adapter à eux pour les avoir comme amis.   - Cela jamais, Judas. En matière de vérité, d'honnêteté, de conduite morale, il n'y a pas d'adaptation ni de compromis » dit Jésus d'une voix de tonnerre. (Mais) :
Beaucoup de circonstances peuvent diminuer la gravité d'un péché, le rendant véniel, par exemple, ou même, rendre la personne non responsable d'une faute morale.

(Essai pour tâcher de démontrer cette dernière assertion : « Et ne nos inducas in tentationem : ne nous induis pas en tentation » signifie en toute rigueur des termes que Dieu peut nous induire en tentation, sans notre consentement et sans que nous ne puissions résister à cette tentation.
Et comme Dieu ne peut vouloir le mal, il peut permettre que nous succombions à un péché en soi mortel pour un bien supérieur, le bien de l’Église par exemple. Quel est alors la nature de ce péché ? La théologie morale le distingue du péché formel commis de pleine volonté et en pleine advertance. Elle le nomme péché seulement « matériel », bien que ledit péché soit un vrai péché. Exemples de péchés seulement matériels : le péché d’homicide dans le cas du soldat dans son devoir d’état de défendre son pays, le péché de suicide pour sauver son vœu de virginité en cas de viol (2 saintes élevées sur les autels sont dans ce cas), et surement le péché de déicide seulement matériel, puisque Jésus a demandé le pardon de Ses bourreaux « qui ne savaient pas ce qu’ils faisaient » et enfin le décret des tortures et de la mort violente du Christ au sein d’un colloque de la Sainte Trinité).

L’Eglise qui n’est pas maladroite mais dérangeante. Le péché n’est pas contagieux (sauf pour celui qui désire pécher. De plus, l’Eglise, c’est le Christ, mystérieusement mais certainement « répandu et continué »).
Si, en Occident, la statue de Bouddha remplace de plus en plus le crucifix dans les foyers, c’est que trop de monde pense que c’est là qu’on trouve de la compassion. Que toujours Dieu me fasse souvenir que si j’ai toutes les perfections du monde, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.

Sommes-nous en dehors de ce qu'enseigne l'Évangile, l'Œuvre et l'Église ? (Je pense que nous sommes encore en deçà de qui est Jésus Christ. J’avais fait part de mon trouble à ma première lecture de l’EMV : la miséricorde de Jésus m’avait parue irréelle parce qu’exagérée, déraisonnable et injuste).

Dieu nous demande-t-Il (ou le demande-il à d’autres en situation irrégulière ?) de façon injuste de porter des croix que nous ne pouvons porter? (Oui, Il le peut, mais, pas de manière injuste. Cf le cas des âmes victimes qui seraient des cas de légitime révolte, des exemples anti-évangéliques, sans une vision supérieure du bien que Dieu a en vue en frappant ainsi ces personnes... "privilégiées").

La miséricorde se trouve dans l'accueil et le discernement que met en place le Pape François. Cette pastorale de la miséricorde qui ne s'attache pas à ce que l'on doit faire, mais à ce qu'on est capable de faire.

« Le Seigneur bénit tous ceux qui sont capables d’être baptisés, c’est-à-dire chaque personne. Mais ensuite, les personnes doivent entrer en dialogue avec la bénédiction du Seigneur et voir quel est le chemin que le Seigneur leur propose. Mais nous devons les prendre par la main et les aider à parcourir ce chemin, et non pas les condamner dès le début », a dit François. Avant de souligner le travail « pastoral » de l’Église en la matière.

« Quand on n’accepte pas les décisions, c’est qu’on ne (les) connaît pas », a précisé François.

Pour ceux qui doutent que vivre la chasteté après un divorce soit possible, qui trouvent que l'exigence est trop forte, et qui en concluent de manière erronée que l'on ne peut pas la demander aux personnes divorcées ou bien aux personnes ayant des tendances homosexuelles...

À toutes ces personnes, je voudrais témoigner que Dieu donne des grâces immenses à ceux qui les demandent d'un cœur sincère, et surtout qui appliquent TOTALEMENT leur volonté à suivre le Christ: totalement, c'est a dire sans restriction mentale, sans garder dans leur cœur une zone secrète non évangélisée. C'est là le secret: accepter de tout donner. Et la grâce viendra. Il y aura des combats bien sûr mais ils pourront être vaincus. Non pas avec un héroïsme qui est bien impossible pour un pêcheur, mais avec la volonté de Jésus lui-même, qu'Il nous donne pour l'occasion: 
Sa Volonté Divine en échange de notre petite volonté humaine, petite et blessée mais totalement donnée.

 Tout est là. Avec la paix et la joie aussi.

Grégoire

Bonjour Grégoire,

Bienvenue sur le forum!

Je vous remercie pour votre partage édifiant.

Puissions-nous toujours demeurer fidèles à l'Enseignement de Jésus et à Sa Volonté sur chacun de nous.

Amicalement,

Emmanuel

Merci pour cet échantillon, @Jean-Yves.

Comme il est possible pour tant de prélats d'interpréter de manière opposée ce document, cela souligne le besoin de clarté dont j'ai fait mention en début de fil.

Dans le document, on pourrait être confus en lisant la première partie qui affirme ne pas bénir les "unions" illégitimes, mais qui, en seconde partie, parle de la bénédiction de "couples", ce qui implique l'union.

C'est principalement cette apparente contradiction entre ces deux éléments du document qui est à la racine, il me semble, de la divergence d'interprétation de celui-ci par les différents prélats de l'Église.

Cependant, dans des entrevues récentes, le Saint-Père a insisté pour affirmer que l'on bénissait les personnes. Cette insistance de sa part m'apparaît comme une clé importante qui indique l'intention derrière le texte et qui souhaite clarifier sa compréhension.

Nous avons le devoir d'écouter et d'adopter, autant qu'il est raisonnable de le faire, l'interprétation charitable et également harmonieuse avec l'ensemble de l'Enseignement de l'Église de ce texte, même si l'on peut encourager à davantage de clarté pour la suite. Car en effet, le choix des mots a une importance et de simples nuances peuvent modifier l'ensemble de notre compréhension de la Doctrine du Christ.

Les différents Conciles et Dogmes de l'Histoire de l'Église, clarifiant souvent des points de doctrine très subtils, le démontrent.

Dans l'Œuvre, alors que Jésus abordait un point particulièrement subtil de Sa Doctrine avec un scribe, Il disait:

EMV 272 a écrit:Ce sont des nuances, ô scribe, mais c'est de nuances que se revêt la Sagesse et la Vérité.

Recherchons ainsi cette clarté dans les nuances, dans la Paix et la Charité du Christ, et soutenons nos pasteurs, et plus particulièrement le Saint-Père, de notre prière.

Amicalement,

Emmanuel