Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
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- Jean Staune
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Date d'inscription : 25/06/2023
Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Dim 25 Juin - 23:48
Bonjour
tout a fait indépendamment de cette polémique et du texte de René Gounon j'ai écrit un ouvrage "Jésus l'enquête" qui démontre au delà de tout doute raisonnable que Jean L'évangéliste ne peut pas être le fils de Zébédée MAIS que c'est bien le disciple principal de Jésus !
je réfute ( sans l'avoir lu avant d'écrire ) tout ce que dit Jean-François Lavère sur le sujet et bien plus encore
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je ne peux donc PAS vous postez ici les liens vers mes vidéos sur Cnews, Radio Notre dame, Europe 1, Radio Courtoisie et un grand entretien du Figaro magazine mais vous pouvez les trouvez sur la chaine YOu tube de UIP paris mon association ou sur mon site perso pour l'article du Fig mag
[info]Note de la modération :
Le présent fil a été créé à partir de la discussion suivante :
https://mariavaltorta.forumactif.com/t195-reponse-a-rene-gounon[/info]
tout a fait indépendamment de cette polémique et du texte de René Gounon j'ai écrit un ouvrage "Jésus l'enquête" qui démontre au delà de tout doute raisonnable que Jean L'évangéliste ne peut pas être le fils de Zébédée MAIS que c'est bien le disciple principal de Jésus !
je réfute ( sans l'avoir lu avant d'écrire ) tout ce que dit Jean-François Lavère sur le sujet et bien plus encore
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Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:13
@ Jean Staune
Vos thèses et hypothèses ont déjà fait l'objet d'une débat. Olivier Bonnassies, patron du Groupe Marie de Nazareth et auteur du best-seller "Dieu, la science, les preuves" a synthétisé leur réfutation argumentée dans un document dont je reproduis ci-dessous le début :
La thèse développée par le livre Jésus l’enquête de Jean Staune, qui part de l’idée que l’auteur de l’Évangile de Jean et de l’Apocalypse ne serait pas l’apôtre Jean, fils de Zébédée, l’un des Douze, comme l’affirme la Tradition de l’Église, repose sur des bases fragiles et fausses, et elle conduit à contredire la doctrine traditionnelle et très solide d’une Église fondée sur les Douze et sur eux seuls, en proposant une solution tout à fait saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique.
Vos thèses et hypothèses ont déjà fait l'objet d'une débat. Olivier Bonnassies, patron du Groupe Marie de Nazareth et auteur du best-seller "Dieu, la science, les preuves" a synthétisé leur réfutation argumentée dans un document dont je reproduis ci-dessous le début :
Jean absent de Jean, l’hypothèse impossible
22-03-23
La thèse développée par le livre Jésus l’enquête de Jean Staune, qui part de l’idée que l’auteur de l’Évangile de Jean et de l’Apocalypse ne serait pas l’apôtre Jean, fils de Zébédée, l’un des Douze, comme l’affirme la Tradition de l’Église, repose sur des bases fragiles et fausses, et elle conduit à contredire la doctrine traditionnelle et très solide d’une Église fondée sur les Douze et sur eux seuls, en proposant une solution tout à fait saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique.
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Cédant au drame de l’exégèse moderne, de la gloire humaine et de la logique médiatique, qui ont toutes un besoin impérieux de nouveauté pour exister, une thèse nouvelle farfelue, née dans le monde protestant à la fin du XIXe siècle et assez répandue aujourd’hui dans l’univers exégétique, conteste l’idée classique et traditionnelle que l'auteur du quatrième Évangile, qui se désigne sous le nom de « disciple que Jésus aimait » (DJA) est bien l’apôtre Jean, fils de Zébédée (JFZ), frère de Jacques le Majeur, l’un des Douze « choisis » (Jn 6,70) par le Christ pour fonder son Église.
Les débats nouveaux - dont on ne trouve aucune trace dans l’Antiquité (!) -, nés autour de cette hypothèse nouvelle, ont le grand défaut de faire passer complètement à côté du but et du sens profond de cette désignation énigmatique de « disciple que Jésus aimait », que Jean a délibérément choisie pour des raisons spirituelles, et non pas pour « préserver son anonymat » (p.52) ou « par prudence » (quel intérêt en 100 après J-C ?) parce que ce choix nous concerne tous à cause de sa grande portée spirituelle. Par cet artifice, en effet, tous ceux qui veulent être des « disciples bien aimés » du Christ sont invités à se mettre à la place du disciple en 5 moments-clés de la vie de Jésus[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23-2.docx#_ftn1][1][/url].
Au-delà de cette incompréhension majeure, le livre de Jean Staune a cependant un grand intérêt : c’est qu’il pousse la logique de l'hypothèse farfelue dans ses conséquences nécessaires, ce que tous ceux qui ont étudié le sujet jusque-là n'avaient pas fait. Personne jusqu’ici n’avait en effet permis de mesurer combien, si le DJA n'est pas l’un des Douze, cela conduit à une impasse et des contre-sens, parce que cela conduit à remettre en question la place, le rôle et l’attitude des Douze dès l’origine, ainsi que l'unicité de l'Église que Jésus a historiquement fondée sur eux et sur eux seuls.
Le raisonnement est assez simple :
- Jésus ne nous a laissé que l’Église comme héritage de l'Incarnation et de la Rédemption (cf. la vidéo de Marie de Nazareth sur le sujet) et ce n’est donc pas une œuvre du Christ parmi d'autres : c'est l'œuvre majeure à laquelle il a consacré ses 3 ans de vie publique. Après avoir « choisi » (Jn 6,70) Douze Apôtres, il les a « appelés » (Mt 10,1), puis « institués » (Mc 3,14) et « établis » (Mc 3,16) « pour être avec lui » (Mc 3,14) tout au long de ses trois années de vie publique, pour finalement faire d’eux ses « témoins » (Lc 24,48) et le fondement de l'Église.
- On avait l'impression jusqu’ici qu'on pouvait discuter sans danger l'identité de l'auteur du 4ème Évangile mais c'est une erreur car cet auteur n'est pas comme Marc ou Luc, qui ne jouent aucun autre rôle que rédacteurs de leurs Évangiles, qui sont liés à des Apôtres et qui renvoient sans cesse aux Douze. Jean, lui, se présente comme un témoin oculaire dont le témoignage personnel est capital. Il est celui qui a le mieux compris Jésus, celui qui est aussi auteur des lettres et de l'Apocalypse, le dernier apôtre vivant qui clôt la Révélation, le seul qui va révéler que « Dieu est amour » (1 Jn 4,8 et 16), le seul qui a reçu Marie pour « Mère » (Jn 19,27), qui affirme que son témoignage est « véridique » (Jn 19,35), « qui témoigne de ces choses et qui les a écrites » (Jn 21,24), celui qui dit avoir personnellement « vu » de ses yeux, « entendu » de ses oreilles, qui affirme avoir « contemplé » et « touché » le Verbe de vie, et qui, à partir de là, « l’annonce » et « rend témoignage » (1 Jn,1-3). Il prétend donc fonder son autorité de témoin sur sa participation aux événements relatés (Ap 1,2), dans lesquels il joue lui-même un rôle de premier plan et il est en plus « le bien-aimé » du Christ qui lui donne à la fin une mission spécifique et personnelle : c'est donc totalement différent de Marc ou Luc !
- Si donc ce DJA, témoin si important et si privilégié par Jésus, n'est pas membre des Douze, cela a, en fait, d'énormes conséquences car il faut expliquer pourquoi les Synoptiques, les Actes et toute la première Église l'ont complètement ignoré : Jean Staune en déduit très logiquement qu'il ne peut s'agir que d'un complot des Douze contre lui et sa tradition. La thèse farfelue conduit donc logiquement à prétendre que Jésus avait fondé non pas 1 mais 3 Églises (Pierre et les Douze, le DJA et sa tradition, et enfin Jacques frère de Jésus)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23-2.docx#_ftn2][2][/url] et que dès l'origine le DJA a été éliminé de l’histoire par les Douze (de même que Jacques) : c’est ainsi qu’il n'est « pas dans la liste des saints », qu’il n'y a « pas de fête à son nom » (p. 130) et qu’on lui applique la « règle du silence » (p.136). C'est une « vérité cachée depuis 2000 ans » (p.138, 199) qu’on a « fait disparaître » (p.148), par des « occultations » (p.143) à l'égard de ces deux apôtres « escamotés » et « supprimés » (p.150), envers qui on a un « œil mauvais » (p.158). Pierre et les Douze étaient donc de grands bandits et des staliniens avant l’heure puisqu’ils ont eu le culot d’éliminer les deux autres Églises que Jésus avait instituées !
- Remettre en question l'identité de Jean revient donc à remettre en question le rôle spécial de ces Douze, qui sont au fondement de tout, et là on touche au cœur de la foi en l'Église, qui fait partie du Credo (« Je crois en l’Église »). Car si les Douze qui ont été choisis par Jésus n’étaient en fait pas seuls et s’ils se sont très mal comportés, ce n'est pas un épiphénomène : c'est la remise en cause d'énormément de choses et la négation de la promesse du Christ qui a affirmé « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église » et « les portes de l'enfer ne l'emporteront pas contre elle » (Mt 16,18).
L'hypothèse que l'auteur du 4ème Évangile ne soit pas un des Douze n’est donc pas un débat mineur et sans conséquences. Il convient donc de critiquer dans le détail cette thèse problématique qui :
1°/ repose sur le fondement très fragile d’1 seul texte mal interprété,
2°/ remet radicalement en cause la vision traditionnelle de l’Église fondée sur les Douze et eux seuls, pourtant très solidement établie par les Évangiles et toute la Tradition,
3°/ oublie que le binôme Pierre-Jean est partout dans le Nouveau Testament et la Tradition (dans l’hypothèse des 2 Jean, impossible de justifier pourquoi JFZ est si absent de l’Évangile de Jean, et pourquoi le DJA est inexistant dans les Synoptiques, les Actes et la Tradition …)
4°/ s’appuie sur une quinzaine d’arguments secondaires fallacieux,
5°/ conduit à quantité d’« inventions personnelles » invraisemblables,
6°/ se révèle finalement parfaitement saugrenue, complotiste, blasphématoire même et tout à fait hérétique en différents sens du terme, comme nous allons le voir.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23-2.docx#_ftnref1][1][/url] Comme Jean, nous sommes invités à nous reposer sur le Cœur Sacré de Jésus (Jn 13,25), à prendre Marie pour Mère (Jn 19,25-27), à vivre de foi à partir des signes que Dieu donne (Jn 20,8), à reconnaître le Christ dans le quotidien de nos vies (Jn 21,7) et à demeurer en Dieu en se souvenant de ses merveilles (Jn 21,21-24)
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23-2.docx#_ftnref2][2][/url] Jean Staune parle de « traditions indépendantes » (p. 53), le DJA et ses successeurs n’ayant « pas à se soumettre à Pierre » - « Selon la volonté même de Jésus » (p. 297), il existe « deux traditions », celle de Pierre et celle du DJA. Et à partir de son analyse de Ga 2,9 et Ga 2,11-14, il ajoute celle de Jacques : « au début, je peux vous le démontrer, il y avait 3 Églises chrétiennes » (cf. 1h09’18). Ce qui suppose un Jésus imprévoyant … - Jésus ne nous a laissé que l’Église comme héritage de l'Incarnation et de la Rédemption (cf. la vidéo de Marie de Nazareth sur le sujet) et ce n’est donc pas une œuvre du Christ parmi d'autres : c'est l'œuvre majeure à laquelle il a consacré ses 3 ans de vie publique. Après avoir « choisi » (Jn 6,70) Douze Apôtres, il les a « appelés » (Mt 10,1), puis « institués » (Mc 3,14) et « établis » (Mc 3,16) « pour être avec lui » (Mc 3,14) tout au long de ses trois années de vie publique, pour finalement faire d’eux ses « témoins » (Lc 24,48) et le fondement de l'Église.
Il ne s'agit donc pas de Jean-François Lavère.
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:16
1 - 1. L’hypothèse de la dissociation de « 2 Jean » ne repose que sur 1 texte antique mal interprété
- Spoiler:
- Sur le fond, la thèse de la distinction de « 2 Jean » ne repose en fait que sur 1 seul texte : l’Histoire Ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée, qui rapporte seulement 2 sources, celles de Papias et Denys. Ces 2 passages conduisent-ils à conclure dans le sens de l’existence de 2 Jean (1 apôtre & 1 évangéliste) ? Pas du tout ! D’ailleurs l’auteur de ce texte isolé, Eusèbe lui-même, attribue explicitement la rédaction du quatrième Évangile à Jean fils de Zébédée, dans plusieurs passages de l’Histoire Ecclésiastique[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn1][1][/url].
Il faut bien mesurer le fait que, dans aucun autre texte antique, il n’est fait explicitement mention de 2 Jean : tous les autres auteurs antiques sans exception parlent toujours d’1 seul Jean, l’appelant « Jean », « l’apôtre » ou « le disciple », et c’est normal puisque Jean a de très nombreux titres[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn2][2][/url] qui font qu’on peut s’y perdre et être « fils de Zébédée » n’est pas la première appellation qui vient à l’esprit quand on veut parler de lui[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn3][3][/url]. Certains par ailleurs attribuent explicitement l’Évangile à JFZ : c’est le cas d’Origène, Tertullien, Denys, des Actes de Jean, de l'Epitre des Apôtres.
Mais jamais personne d’autre ne suggère qu’il y a 2 Jean distincts.
Quels sont donc ces deux fameux extraits présentés par le seul Eusèbe ? Il y a :· Un extrait des Explications des paroles du Seigneur de Papias de Hiérapolis, dans lequel rien n’est dit sur l’attribution de l’Évangile, qui semble distinguer deux Jean mais l’interprétation inverse est tout à fait possible et a été soutenue par de grands exégètes[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn4][4][/url],· Une phrase d’une lettre de Denys d’Alexandrie qui présente la distinction des 2 Jean à partir de l’hypothèse de 2 tombeaux à Éphèse (hypothèse très fragile, tout le monde le reconnait, même Jean Staune, cf. p.188), mais Denys, qui attribue l’Apocalypse à un « Presbytre » affirme quand même, lui aussi, que l’Évangile est écrit par Jean fils de Zébédée. Et Eusèbe suit Denys.Pourquoi Eusèbe mentionne-t-il donc cette hypothèse isolée des « 2 Jean » ?La raison en est qu’il doute de l’Apocalypse qui est, reconnaissons-le, un texte particulier. Avec les anti-millénaristes, il a donc une réticence à attribuer ce texte si particulier à Jean l’évangéliste. C’est aussi la motivation de Denys. Et c'est pour cela qu'ils interprètent Papias comme ils le font, c'est-à-dire en considérant que le Presbytre Jean n'est pas le même que le Presbytre Jean dont il parlait une ligne avant. Mais, encore une fois, tous les deux attribuent clairement l’Évangile à l’apôtre Jean de Zébédée. Tirer leur témoignage en sens contraire est donc absolument impossible[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn5][5][/url].Qu’y a-t-il donc dans le dossier à part cela ? Rien !Il n’y a rien de plus dans le dossier des sources patristiques !Aussi incroyable que cela paraisse, il n’y a aucun autre élément. Le dossier est vide d’autres sources et c’est sur un fondement aussi faible que repose toute la construction de l’hypothèse farfelue, qui va conduire à devoir assumer un nombre énorme d’hypothèses abracadabrantesques et hérétiques…
Il faut s'arrêter sur cette réalité et en prendre toute la mesure : en dehors de ces deux cas cités par Eusèbe seul, personne ni aucun document sérieux dans l’Antiquité ou dans la Tradition de l'Église n’a jamais imaginé cette idée saugrenue d'une distinction de « 2 Jean » avant le XIXème siècle !
Aucune trace d’une « Église de Jean » ne figure chez les Pères de l’Église ni dans toute la Tradition. Bien au contraire, l’ensemble de l’Adversus hæreses de saint Irénée a pour principal objet de dire et rappeler qu’il n’existe qu’une seule Tradition apostolique transmise d’une voix « unanime »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn6][6][/url], « au grand jour »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn7][7][/url] et qu’il ne saurait y avoir de tradition initiatique parallèle à la grande Tradition[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn8][8][/url].
Et jamais aucun des Pères de l’Église n’évoque bien sûr une quelconque omerta des Douze contre des traditions valables concurrentes. De fait, cette idée de trois « traditions indépendantes » (p.53 et 1h09’18) ne peut pas être considérée autrement que comme un délire et une absurdité.
L’hypothèse nouvelle est donc fondée sur une base historique super fragile.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref1][1][/url] « En ce temps-là, à ce qu’on rapporte, l’apôtre et évangéliste Jean était encore en vie : à cause du témoignage en faveur du Verbe divin, il avait été condamné à habiter l’île de Patmos » (H.E. III, 18, 1). « En ces temps-là, demeurait encore en vie, en Asie, celui qu’aimait Jésus, Jean, à la fois apôtre et évangéliste, qui gouvernait les Églises de ce pays, après être revenu, à la mort de Domitien, de l’île où il avait été exilé » (H.E. III, 23, 1). Et cela est répété, maintes fois. « Et maintenant, indiquons les écrits incontestables de cet apôtre [Jean, dont il vient d’être parlé longuement dans le chapitre précédent]. Et tout d’abord il faut certainement recevoir l’Évangile selon Jean qui est reconnu par toutes les Églises sous le ciel » (H.E. III, 24, 1). « On dit que ce fut pour cela que l’apôtre Jean fut prié de transmettre dans son évangile le temps qui avait été passé sous silence par les évangélistes précédents et les actions faites par le Sauveur durant ce temps, c’est-à-dire avant l’emprisonnement du Baptiste » (H.E. III, 24, 11).
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref2][2][/url] Jean de Zébédée est clairement le plus grand après Pierre, étant appelé à la fois « disciple que Jésus aimait », « apôtre », « évangéliste », auteur de l’Évangile qui est au-dessus des autres, « auteur de l’Apocalypse », « Aigle de Patmos », « fils de Marie », « disciple de Jean-Baptiste », « frère de Jacques », « fils du tonnerre », « fils de Marie Salomé », « compagnon de Pierre », « martyr / témoin », « le théologien », prêtre, inspirateur des contemplatifs, le seul qui révèle que « Dieu est amour », le plus jeune des Douze, le seul à être au pied de la Croix, le seul ne pas mourir de mort violente, « l’Ancien » qui est le dernier apôtre vivant et celui qui clôt la Révélation donc il ne faut pas s’étonner qu’on l’appelle rarement « fils de Zébédée ».
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref3][3][/url] La footballeur Messi est appelé Leo, la Pulga, le GOAT, le Ballon d’or, le Soulier d’or, l’Argentin, le Champion du monde, le Lutin, le Nain de Rosario, le Roi, the Best, the Beast, etc. … mais rarement le fils de Jorge Horacio.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref4][4][/url] Carson et Moo par exemple (Introduction au Nouveau Testament, p.118) soutiennent que l’extrait de Papias cité par Eusèbe parle d’1 seul Jean « Si quelque part venait quelqu'un qui avait été dans la compagnie des presbytres, je m'informais des paroles des presbytres : ce qu'ont dit André ou Pierre, ou Philippe, ou Thomas, ou Jacques, ou Jean, ou Matthieu, ou quelque autre des disciples du Seigneur ; et ce que disent Aristion et le presbytre Jean, disciples du Seigneur » (H.E., 111, 39, 3-4). L’argument pour soutenir cette position est que les apôtres sont communément appelés « presbytres » (par exemple 1 P 5,1) et la syntaxe grecque qui favorise l’idée selon laquelle « Aristion et le presbytre Jean » signifie quelque chose comme « Aristion et le presbytre Jean qui vient d’être mentionné ». La distinction que fait Papias serait ainsi simplement une distinction d’époque : « ce qu’ont dit… » (au passé) et « ce que disent… » (au présent).
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref5][5][/url] Il sera établi plus tard que les 3 écrits johanniques (Évangile, Lettres, Apocalypse) sont du même auteur. Ils ont à l’évidence une grande parenté de style, thèmes, vocabulaire. Les expressions « Verbe de Dieu », « Au commencement », « Je Suis », « Garder les commandements », « Femme », le diable, menteur ou homicide « dès l’origine » sont par exemple dans les 3 écrits johanniques et nulle part ailleurs. En 633, le Concile de Tolède a voulu clore le débat : « L’autorité de beaucoup de conciles et les décrets synodiques des saints évêques romains établissent que le livre de l’Apocalypse est de Jean l’Evangéliste et statuent qu’il doit être rangé au nombre des divins Livres. Or, il en est beaucoup qui ne reçoivent pas son autorité et refusent de la proclamer dans l’Église de Dieu. Si quelqu’un désormais ne la reçoit pas et ne la reconnaît pas publiquement dans l’Église au temps des messes entre Pâques et Pentecôte, il sera frappé d’une sentence d’excommunication » (ch 17, Denz 486)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref6][6][/url] « L’Église, bien que dispersée dans le monde entier, les garde avec soin [la prédication et la foi des apôtres], comme n’habitant qu’une seule maison ; elle y croit d’une manière identique, comme n’ayant qu’une seule âme et qu’un même cœur ; et elle les prêche, les enseigne et les transmet d’une voix unanime, comme ne possédant qu’une seule bouche. Car, si les langues diffèrent à travers le monde, le contenu de la Tradition est un et identique » (AH I,10,2)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref7][7][/url] « L’enseignement des apôtres est manifeste, ferme, émanant d’hommes qui n’ont rien omis, ni enseigné certaines choses en secret et d’autres au grand jour. » (AH III,13,15)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref8][8][/url] Irénée cite « les Douze » qui sont évidemment les Douze apôtres appelés, choisis, établies et institués par le Christ, mais il parle aussi volontiers de « disciples » et n’écrit jamais « l’apôtre Pierre » ou « l’apôtre Matthieu ». Papias également parle d’André, Pierre, Jean ou Matthieu comme « disciples » et non comme « apôtres ». Dans la suite, la tradition ecclésiastique orale, liturgique et magistérielle identifiera unanimement et naturellement l’Apôtre Jean et « le disciple que Jésus aimait » et personne ne réagira jamais contre cette identification. La question ne faisait pas débat jusqu’à la fin du XIXème siècle et la contestation d’exégètes protestants.
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:18
3 - 1. La thèse nouvelle remet radicalement en question la vision traditionnelle et très solide d’une Église fondée sur les Douze et sur eux seuls
- Spoiler:
- Il est absolument clair pour toute la Tradition que Jésus a fondé le « Nouvel Israël » (Ga 6,16) [url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn1][1][/url] sur les Douze apôtres en lien avec l’Ancienne Alliance fondée sur les Douze tribus d’Israël[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn2][2][/url].
Ceux qui sont appelés « Apôtres » (c’est-à-dire « envoyés » par le Christ, lui-même « envoyé » par le Père[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn3][3][/url]) au sens fort[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn4][4][/url], dans toute la Tradition, ce sont les Douze et personne d‘autre, à l’exception de saint Paul, qui revendique le titre en disant qu’il est « le plus petit des Apôtres » (1 Co 15,9) après son chemin de Damas. Mais « de peur d’avoir couru pour rien » (Ga 2,2), il vient très vite voir les Apôtres, à qui il est « présenté » par Barnabé (Ac 9,27). On arrive ainsi d’une certaine manière à 13 Apôtres, de même qu’il y a 13 tribus d’Israël, en comptant les deux tribus de Benjamin et Manassé issues de Joseph et la tribu de Lévi, qui a un rôle sacerdotal particulier. Les autres (Marie-Madeleine, « apôtre des Apôtres », Barnabé, Andronicos et Junias (Rm 16,7), ou les « super-apôtres » mentionnés en 2 Co 11,5 et 2 Co 12,11) ne sont nommés « apôtres » que dans un sens faible et dérivé, parce qu’ils sont envoyés non directement par le Christ, mais par les Apôtres eux-mêmes (Ac 11,22). Tous se réfèrent sans cesse aux Douze, car il n'y a aucune autre source de légitimité que les Douze après l’Ascension.
C’est si vrai qu’après la mort de Judas, Pierre et les Apôtres ressentent l’urgente nécessité de le remplacer afin qu’ils soient à nouveau Douze : on procède ainsi à l’élection de Matthias qui est alors « associé par suffrage aux onze Apôtres » (Ac 1,23-26). Et personne n’imagine proposer un treizième qui serait un Jean indépendant et différent de l’apôtre Jean de Zébédée.
Le rôle des Douze est évidemment central et unique. Comment peut-on contester cela ? C’est sur eux et eux seuls que Jésus fonde l’Église « une, sainte, catholique et apostolique », et ce sont eux, et eux seuls, qui reçoivent des missions du Christ et qui vivent tous les moments les plus importants :
- Dès le début, les Douze sont précisément et personnellement nommés : « voici les noms des Douze Apôtres » (Mt 10,5 ; Mc 3,13-19 ; Lc 6,12-16), et ils sont tous, comme déjà dit, « choisis » (Jn 6,70), « appelés » (Mt 10,1), « institués » (Mc 3,14) et « établis » (Mc 3,16) par le Christ Jésus « pour être avec lui » (Mc 3,14) et le connaître tout au long de ses trois années de vie publique, afin qu’ils puissent finalement être ses « témoins » (Lc 24,48) et le fondement unique de l'Église.
- À la Cène, les Douze et uniquement les Douze sont réunis, comme l’affirme clairement le texte de l’Évangile[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn5][5][/url] (Mt 26,20 ; Mc 14,20 ; Lc 22,14) : il n’y a donc bien évidemment aucune place pour un treizième qui serait différent.
- Après la Résurrection, les Évangiles de Matthieu, Marc et Luc se concluent par les consignes de Jésus aux Onze seuls, avec qui il promet d’être « tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,16-20 ; Mc 16,14-20) en leur enjoignant d’être ses « témoins » (Lc 24,33-53) comme Jean affirme l’être[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn6][6][/url].
- À la Pentecôte, le Christ envoie son Esprit Saint uniquement sur les Douze qui sont à nouveau listés et nommés personnellement, très précisément (cf. Ac 1,13)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn7][7][/url] ; l’idée qu’il y ait un autre « apôtre » à ce moment-là n’a aucun sens non plus.
- À la fin des temps, enfin, la Jérusalem céleste ne reposera que sur ces Douze et sur personne d’autre (cf. Ap 21,14) comme saint Jean lui-même l’affirme clairement[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn8][8][/url].
Au moment de remplacer Judas, Pierre insiste sur l’importance de ce long cheminement avec Jésus. Il y a, dit-il, « des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où Jésus a vécu parmi nous depuis le commencement, lors du baptême donné par Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous » et c’est donc parmi eux qu’il faut choisir : « Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de sa résurrection » (Ac 1,21-22). L’idée que le meilleur « témoin » du Christ pût être un jeune prêtre caché de Jérusalem qui n’aurait vu le Christ que de temps en temps n’a aucun sens.
Bref, c’est la logique évidente de l’action du Christ qui est contredite par la thèse nouvelle.
Certes, le fait que Jean lui-même ait choisi une expression énigmatique pour se désigner peut favoriser les incompréhensions. Ce choix demeure incompréhensible, comme déjà dit, tant qu’on ne cherche pas la raison spirituelle qui l’a motivé. Mais il est clair que l'Église est bâtie sur ces Douze Apôtres et sur leurs successeurs, et qu’elle est pour tous, dans une perspective d’unité : il n'y a bien évidemment aucune tradition parallèle originelle réservée à une élite.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref1][1][/url] Le verbe « choisir » utilisé pour les Apôtres (Jn 6,70) renvoie au terme utilisé dans l’Ancien Testament pour signifier l’élection du peuple d’Israël (Dt 4,37 ; 7,7 ; 10,15)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref2][2][/url] Dans l’Ancien Testament, Moïse avait lui aussi fondé et structuré un peuple avec : 1 Grand Prêtre à la tête ; 12 chefs des prêtres pour chaque Beth Din des chefs-lieux des 12 tribus d’Israël, 72 membres dans le Sanhédrin, le Beth Din suprême, puis il y avait des prêtres, des lévites, des docteurs, des scribes, avec des anciens et des prophètes et toute une série de fonctions qui structuraient le peuple de Dieu. Et quand le Christ a fondé le peuple messianique, il a reproduit et perpétué exactement la même structure en l’ouvrant à « toutes les nations », avec : 1 chef, Pierre puis les Papes, 12 Apôtres qui ont donné les évêques, 72 disciples qui étaient leurs disciples et leurs assistants ; puis il y avait aussi au sein de chaque communauté des pasteurs et liturges, des diacres, des docteurs, des enseignants, avec des anciens, des prophètes et toutes sortes de fonctions dans l’Église comme on le voit dans les épîtres de Pierre, Jacques, Jean et Paul, avec Marie et les saintes femmes et tous ses amis et disciples.[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref3][3][/url] L’idée que Jésus est « envoyé par le Père » est omniprésente (40 fois) chez Jean : Jn 3,17 ; 3,34 ; 4,34 ; 5,23 ; 5,24 ; 5,30 ; 5,36 ; 5,37 ; 5,38 ; 6,29 ; 6,38 ; 6,39 ; 6,44 ; 6,57 ; 7,16 ; 7,28 ; 7,29 ; 7,33 ; 8,16 ; 8,18 ; 8,26 ; 8,29 ; 8,42 ; 9,4 ; 10,36 ; 11,42 ; 12,44 ; 12,45 ; 12,49 ; 13,20 ; 14,24 ; 15,21 ; 16,5 ; 17,3 ; 17,8 ; 17,21 ; 17,23 ; 17,25 jusqu’à ces paroles finales : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 17,18 et 20,21)
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref4][4][/url] Comme pour beaucoup d’autres mots (Dieu, foi, anges, fils, martyrs, tribus, …) le mot « apôtre » qui signifie « envoyé » peut être employé dans un sens fort ou dans un sens dérivé, analogique.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref5][5][/url] « Le soir venu, il était à table avec les Douze. Et tandis qu’ils mangeaient, il leur dit : ‘En vérité je vous le dis, l’un de vous me livrera’. » (Mt 26,20-21). « L’un de vous » ne peut désigner que l’un des Douze, et non pas un éventuel treizième. « C’est l’un des Douze, qui plonge avec moi la main dans le même plat » renchérit Jésus avec emphase dans saint Marc (14,20). « Lorsque l’heure fut venue, il se mit à table et les apôtres avec lui » souligne Luc (22,14). Il ne reste pas de place pour un convive supplémentaire, fût-il l’hôte des lieux.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref6][6][/url] Comme déjà vu, à l’inverse de Marc ou Luc, Jean affirme qu’il est un témoin direct, un témoin fiable, un témoin oculaire attestant des faits relatés et garant de la tradition dans l’Évangile : « Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez » (Jn 19,35) ou « C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai » (Jn 21,24) de même que dans ses Lettres : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous » (1 Jn,1-3). S’il n’était pas un des Douze, il y aurait donc une autre tradition légitime voulue par le Christ, mais cette tradition aurait été écrasée et éliminée par les Douze : un scénario complotiste évidemment complètement invraisemblable.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref7][7][/url] Les listes de noms des Apôtres, que les Synoptiques et les Actes rapportent très précisément ne sont pas du tout anecdotiques : il apparait en effet de la plus haute importance de préciser nominativement le cercle des disciples que Jésus avait appelés, choisis, établis, institués et envoyés afin de diffuser l’Évangile. C’est sur eux, et eux seuls, que repose la responsabilité de transmettre de façon autorisée l’annonce de la bonne nouvelle. Cette liste répétée d’un bout à l’autre de l’Évangile fournit une critique implicite de tout mouvement chrétien qui voudrait se fonder sur un autre « apôtre » ou « super apôtre » (2 Co 11,5 ; 12,11)
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref8][8][/url] Jean serait-il en contradiction avec lui-même ?
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:19
1. 4 La thèse nouvelle oublie que le binôme Pierre-Jean est partout dans le Nouveau Testament
- Spoiler:
En vérité, le binôme Pierre-Jean est vraiment partout[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn1][1][/url] ! Dans les Synoptiques, dans les Actes, chez saint Paul[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn2][2][/url], dans toute la Tradition … et aussi bien sûr dans l’Évangile de Jean. Dans les synoptiques et les Actes, comme dans la quatrième Évangile, Jean (JFZ ou DJA) est toujours associé à Pierre et il est absolument le seul à avoir cette proximité permanente avec le premier des Apôtres :
Le DJA est nommé 12 fois dans le « Livre de l’Heure » (Jn 13-21) : sur ces 12 fois, il est à 10 reprises en compagnie de Pierre ou en relation avec lui (Jn 13,23 montre Pierre passer par le DJA pour interroger Jésus ; Jn 20,2.3.4.5.8 ; 21,7.20.23.24). Si l’on ajoute « l’autre disciple » (Jn 18,15.16), on arrive à 12 fois sur 14. Le seul moment où il n’est pas avec Pierre, c’est au pied de la Croix (Jn 19,26.27).
Dans les Synoptiques, les vocations de Pierre et André sont toujours associées à celles des fils de Zébédée (Mt 4 ; Mc 1 ; Lc 5). Or, en Jn 1, la vocation de Pierre est associée à celle d’un autre disciple de Jean-Baptiste qui conserve l’anonymat. Tout porte donc à croire qu’il s’agit du même groupe, les Galiléens disciples de Jean-Baptiste, à deux moments différents du début de leur parcours avec Jésus, et que le disciple anonyme de Jn 1 est bien Jean, fils de Zébédée, puisque cet anonymat est la caractéristique constante du DJA dans son Évangile [url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn3][3][/url]. Penser autrement n’est pas du tout logique.
S’ajoute à tout cela un double argument de bon sens très fort qui est que si le DJA n’est pas JFZ, cela signifie 1°/ qu’il est totalement absent des Synoptiques et des Actes, et 2°/ inversement que JFZ est quasiment absent de l’Évangile de Jean (!) : deux choses totalement invraisemblables ... Détaillons :
1. Si le DJA n’était pas Jean de Zébédée, il serait totalement absent du reste du Nouveau Testament et il n’y a à cela aucune explication logique
Encore une fois, le DJA apparait à 5 moments absolument clés :
1. À la Cène, il est sollicité par Pierre et pose sa tête sur la poitrine du Christ (Jn 13,25),
2. À la Croix, avec Marie : « Femme, voici ton fils » - « Voici ta Mère » (Jn 19,25-27),
3. À la Résurrection, il court au tombeau avec Pierre, et « vit et crut » le premier (Jn 20,8),
4. Au Lac de Tibériade, il reconnaît Jésus ressuscité : « C’est le Seigneur » (Jn 21,7)
5. À la fin de l’Évangile, il doit « demeurer » et publier les merveilles de Dieu (Jn 21,21-24)
Le DJA est donc dans l’Évangile de Jean désigné comme un personnage vraiment considérable … mais il n’est nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament et il n’y a jamais nulle part 2 Jean dans l’histoire de l’Église ! Comment les Synoptiques et les Actes auraient-ils pu ignorer totalement ou cacher avec succès un protagoniste aussi important dans la communauté chrétienne des origines ?
En particulier Luc, qui atteste avoir enquêté auprès des « témoins oculaires » (Lc 1,1-4), suivant les règles de l’historiographie gréco-romaine, aurait-il pu négliger de consulter le disciple bien-aimé, qui est un témoin incontournable et parfois unique[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn4][4][/url] comme en témoigne le 4ème Évangile ? Cela n'est pas sérieux et n’a aucun sens[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn5][5][/url]. Qui peut imaginer ça ? Impossible évidemment …
2. L’apôtre Jean, fils de Zébédée, est un personnage considérable dans tout le Nouveau Testament, mais où serait-il dans l’Évangile qui porte son nom ?
Jean de Zébédée est, lui aussi, clairement un personnage considérable, juste après Pierre :
1. Il est toujours cité en 2ème, 3ème ou 4ème position dans toutes les listes apostoliques (Mt 10,2 ; Mc 3,17 ; Lc 6,14 ; Ac 1,13) ;
2. Il est toujours dans le groupe de 3 que Jésus prend avec lui en des moments spécialement forts (avec Jaïre en Mc 5,37 et Lc 8,51, à la Transfiguration en Mt 17,1 et Mc 9,2, à l’agonie à Gethsémani en Mt 26,37 et Mc 14,33) ;
3. Il est proche ou en binôme avec Pierre dans tous les Synoptiques (Mt 20,20 ; Mc 1,19 ; 1,29 ; 5,37 ; Lc 9,49 ; 22,8) et systématiquement dans les Actes des Apôtres (Ac 3,1-1 ; 4,1-23 ; 8,17-25 ; 12,2) ;
4. Il est naturellement l’une des « colonnes » de l’Église avec Pierre et Jacques le mineur, selon saint Paul (Ga 2,9).
Bref, Jean est clairement le deuxième plus important personnage après Pierre et, s’il n’est pas le DJA, est absent et sans aucun rôle dans l’Évangile qui porte son nom - à part en Jean 21 où il est figurant !
Michael J.Kruger, concluant à l’identification comme Brant Pitre et D. B. Wallace à partir des preuves internes et externes, interroge : « s’il n’est pas le disciple que Jésus aimait, alors où est-il ? »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn6][6][/url]
Comment imaginer effectivement, dans ces conditions, qu’il y ait « 2 Jean » ?
En réalité, à la fois dans le Nouveau Testament et chez Jean, le couple Pierre-Jean est partout : donc l’identification s’impose comme évidente et constante dans la Tradition.
Il n’y a absolument aucune raison de remettre en cause la thèse classique qui est très simple.
1°/ Jean est un Apôtre atypique :
Il est :
- Le plus jeune des Douze, qui connaît les gens du Temple depuis son enfance, sans doute parce qu’il allait pour l’entreprise de son père vendre à Jérusalem et au Temple le poisson séché à Bethsaïde
- L’un des 3 Apôtres privilégiés parfois (Thabor, Agonie, fille de Jaïre),
- Le « bien-aimé » ou le « préféré » de Jésus, c’est-à-dire celui qui l’a le mieux compris,
- Le seul qui ait posé sa tête sur la poitrine de Jésus à la Cène,
- Le seul des Douze qui ait été présent au pied de la Croix, et qui a reçu Marie pour « Mère »
- Le premier qui « vit et crut » devant le Linceul du Tombeau vide,
- Celui qui a « demeuré » dans ce monde le plus longtemps, jusqu’à être appelé « Jean l’Ancien »
- Le seul Apôtre qui n’a pas fondé d’Église,
- Le seul à ne pas mourir martyr, même s’il a subi à Rome le martyr de l’huile bouillante, et s’il parle de lui comme martyr (témoin) dans l’Apocalypse,
- Le seul qui a reçu l’extraordinaire révélation de l’Apocalypse,
- Le seul qui ait révélé que « Dieu est amour ».
- Celui qui a composé un Prologue et un Évangile d’une hauteur de vue tout à fait singulière.
2°/ Jean a pu avoir ce destin parce qu’il a été le seul à être longuement enseigné par les 3 meilleurs maîtres de l’époque :
- Jean le Baptiste (pendant 2 ou 3 ans)
- Jésus (pendant 3 ans)
- Marie (pendant 20 ans)
Tout cela avant :
- 40 ans de méditation et d’enseignement
- La Révélation de l’Apocalypse (il était annoncé en Jn 21,23 qu’il « demeurerait » jusqu’à la « venue » (Ap 1,4.7.8) du Christ qui se réalise finalement dans la grande vision de l’Apocalypse)
- Et enfin, la publication (pas la composition ni l’écriture) de son Évangile, qui est un enseignement complémentaire de niveau supérieur, destiné à l’approfondissement.
Jean ne répète pas mais il complète, précise et développe l’enseignement des Synoptiques, à partir de ces éléments. Tout argument basé sur ce que l’Évangile de Jean ne dit pas n’a donc aucun sens.
3°/ Jean sera finalement appelé « le Théologien » car il est « l’aigle » qui est allé plus loin que tous les autres et qui clôt la Révélation.
Tout le monde, les saints, les mystiques (tous, pas seulement Maria Valtorta[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn7][7][/url]), les docteurs, les papes, les Conciles, les apparitions[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn8][8][/url], la liturgie : tout va dans le même sens et jamais Dieu n’a senti le besoin d’alerter les hommes sur une énorme boulette qui aurait plombé l'Église depuis 2000 ans en lui faisant confondre « 2 Jean » et ignorer une autre Église que Jésus aurait fondé !
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref1][1][/url] L’Église d’Orient affirme même que le témoignage à deux voix de Pierre et Jean donné dans les Actes se retrouve dans l’Évangile de Marc (scribe de Pierre) et l’Évangile de Jean, notamment dans le récit de vocation du début et dans la Cène, la Passion et la Résurrection qui s’emboitent parfaitement. Ce qui explique très bien par exemple que Jean ne mentionne pas l’institution de l’Eucharistie, etc. Le caractère complémentaire des Synoptiques et de l’Évangile de Jean est en tous cas évident et totalement méconnu par la thèse nouvelle.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref2][2][/url] En Ga 2,9, Paul mentionne Jacques, Pierre et Jean comme les « colonnes de l’Église », sans ressentir le besoin de les présenter tant cela semble évident et sans possibilité de confusion avec d’autres Apôtres.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref3][3][/url] Si Jean ne se désigne pas à ce moment comme « le disciple que Jésus aimait » c’est pour la bonne et simple raison qu’il n’invite pas les lecteurs à se mettre à la place du disciple dans cet appel particulier du Christ qui est réservé aux Apôtres. Ce point confirme bien la raison pour laquelle Jean a décidé d’utiliser cette expression.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref4][4][/url] C’est d’autant moins possible que les commentateurs ont, depuis longtemps, souligné les affinités et liens qui existent entre Jean et certaines données spécifiques de Luc.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref5][5][/url] L’utilisation large de Jean à partir du IIème siècle atteste de sa réception dans l’ensemble des Églises, sans difficulté, alors que le récit johannique diffère beaucoup des Synoptiques. Pour que l’Évangile de Jean n’eût ainsi fait l’objet d’aucun rejet sérieux, il fallait que dès l’origine la figure du « disciple bien-aimé » correspondît, selon les informations disponibles alors, à un personnage bien identifié et reconnu comme témoin privilégié. Ce qui, pour nous, se présente sous forme d’énigme constituait probablement pour tous une sorte d’évidence.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref6][6][/url] Michael J. KRUGER, A Biblical-Theological Introduction to the New Testament. The Gospel realized, É-U, Wheaton, Crossway, 2016, p. 117.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref7][7][/url] Maria d’Agréda, Anne-Catherine Emmerich, Consuelo et tous ceux qui ont eu des visions de la vie de Jésus, de Marie ou de Jean confirment tous la thèse classique.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref8][8][/url] Il y a une vingtaine d’apparitions de Jean dans l’histoire de l’Église, presque toujours avec Marie : à saint Grégoire le Thaumaturge, selon saint Grégoire de Nysse, à saint André le fou aux Blachernes, à Flodoard de Reims (v.893-966) sainte Catherine de Sienne, à un jeune cistercien, en Saxe au XII° siècle, au Pape Célestin V (1215-1296), à Gherardesca de Pise (+1269) à sainte Mechthilde (+1299), sainte Gertrude (+ 1307), à qui il confia l'ineffable douceur ressentie à la Cène lorsqu'il reposa sa tête sur le cœur de notre Seigneur, à sainte Angèle de Foligno (+1309), à qui il révèle que sa compassion en face de Jésus et de Marie sur le calvaire fit de lui plus qu'un martyr, à sainte Brigitte de Suède (+ 1373) à qui il affirme qu'il est bien l'auteur de l'Apocalypse, quoi qu'en pensent certains théologiens du XIVe siècle, à sainte Colette (+1447), à saint Jean de Dieu, à Ferdinand du Portugal (1402-1443), à Marie Amice Picard le 19 mai 1634, à Heroldsbach (1949-1952), à Knock en Irlande le 21 août 1879, à Séraphin de Sarov. Jamais bien sûr il n’a été question d’une histoire de « 2 Jean ».
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:21
1. La thèse nouvelle s’appuie sur une quinzaine d’arguments secondaires fallacieux
- Spoiler:
- La liste récapitulative des arguments censés convaincre est donnée en page 232 du livre, mais tout est tiré dans un sens arbitraire et jamais obligatoire. Voici ci-dessous les arguments qui sont appelés dans le livre « 12 choses impossibles[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn1][1][/url] » (!) et leur réfutation :
« Pour croire que Jean, fils de Zébédée (JFZ) est le « disciple-bien aimé » (DJA), auteur du quatrième Évangile, vous devez croire à au moins douze choses impossibles :
1. « Que JFZ est le DJA, alors que rien dans les Évangiles synoptiques ne permet de penser cela et surtout que ces mêmes Évangiles montrent qu’à au moins trois moments essentiels JFZ ne comprend absolument pas l’enseignement de Jésus. »
On vient de voir l’inverse : les Synoptiques ne connaissent aucun DJA et l’hypothèse de la dissociation est intenable à partir des textes. Donc c’est l’inverse : tout permet de penser que le DJA est DFZ !
Par ailleurs, la psychologie des apôtres ne doit pas être imaginée comme monolithique alors que Pierre peut passer d’un instant à l’autre d’« inspiré du Père » à « Satan » cf. Mt 16,17-23, etc.). Jean peut tout à fait différer selon les temps. Il peut être à la fois le fougueux fils du tonnerre et le grand disciple et héraut de l’amour. Il n’y a aucune incompatibilité à cela, donc l’argument ne vaut rien …
2. « Que l’auteur du quatrième Évangile est un Galiléen alors que tout indique qu’il est un Judéen. »
L’idée que l’auteur du quatrième Évangile doit être judéen (= juif) ne repose sur rien de solide. Bien au contraire, puisque Jean raconte heure par heure les débuts en Galilée, au Jourdain, à Tibériade, à Cana, c’est donc qu’il connaît très bien la Galilée[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn2][2][/url]. Pourquoi écrire qu’il la connaît « infiniment moins bien que Jérusalem » (p.36), alors que tous les israélites montent 3 fois par an à Jérusalem et ont tous une connaissance de la ville et de sa liturgie ? C’est encore plus vrai quand on a été formé par Jean-Baptiste (fils de prêtre), Jésus (Fils de Dieu et de Marie) et la Vierge Marie elle-même (élevée au Temple), qui connaissaient tous trois parfaitement Jérusalem et ses pratiques.
Par ailleurs, Jean est celui qui parle de la manière la plus dure et la plus distanciée « des juifs »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn3][3][/url] ce qui laisse logiquement entendre qu’il ne fait pas partie de ce groupe parce qu’il est galiléen, et non par amour contrarié comme le suppose Jean Staune de manière capillotractée (p.176).
Enfin, l’expression « venir en Galilée » (Jn 4,54) qui selon Jean Staune montre « très clairement » que l’auteur est juif ne montre strictement rien car le même verbe exactement est employé en Jn 3,22 pour « venir en Judée ».
Bref, c’est l’inverse comme d’habitude, et tout montre au contraire que Jean est galiléen.
3. « Que JFZ, quand il rédige, a oublié l’existence de son frère Jacques dont il était totalement inséparable. »
Jean ne met en avant ni lui ni sa famille, dans la logique de discrétion qui préside à son Évangile. Il omet même volontairement sa mère, Marie Salomé, au pied de la Croix. Il choisit aussi délibérément cette expression énigmatique de « disciple que Jésus aimait » pour se désigner lui-même, et si l’on veut avoir une explication intelligente, il faut chercher la raison de cette attitude permanente. Si on se met à la place que Jean : il a reçu des cadeaux immenses de Dieu, il a été un témoin absolument privilégié, et il a eu des décennies pour méditer sur tout cela. Quelle est la juste attitude au moment de publier son témoignage ? Est-ce de dire « moi, moi, moi » ? Ou est-ce de comprendre que tous ces privilèges qu’il a reçus étaient des grâces immenses et imméritées qui n’étaient pas pour lui seul mais pour tous ceux qui voudront être les « disciples bien aimés du Christ » ?La réponse paraît évidente ... Il n’y avait aucun intérêt à raconter sa vie et à se mettre en avant en disant « j’ai mis ma tête sur le cœur du Christ », « j’étais au pied de la Croix », « j’ai reçu Marie pour Mère », « j’ai été le premier des apôtres à croire à la Résurrection », « j’ai reconnu le Ressuscité » etc.Le fait que l’Évangile de Jean ne cite pas Jacques et de multiples événements se comprend très bien si l’on accepte l’idée traditionnelle et de bon sens que Jean écrit avec Marie en complément des Évangiles synoptiques en les connaissant bien[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn4][4][/url] et en complément avec eux comme déjà dit (récit et témoignage à 2 voix de Pierre et Jean), sans avoir de ce fait le besoin de tout répéter[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn5][5][/url].
4. « Que Jésus a "fait" de JFZ le fils de Marie, sa mère, alors que la mère de JFZ était présente à côté, et cela sans que cette femme très possessive ne dise rien. »
D’abord, il est clair que Jésus est très libre par rapport aux liens humains. Il n’hésite pas à dire devant les intéressés « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? » (Mt 8, 48), à appeler en public sa mère « Femme » (Jn 2, 4), à dire à ses parents qu’il doit être « chez son Père » (Lc 2, 49). De sa part, donc, ce n’est pas étonnant du tout. Par ailleurs, le fait que la mère de Jean, Marie Salomé, soit au pied de la Croix quand Jésus lui confie Marie ne pose aucun problème car c’est à l’évidence un testament spirituel. La maternité de Marie dont il s’agit est évidemment une maternité spirituelle. Marie Salomé qui vénérait Marie et qui voulait que ses enfants siègent au Ciel « à la droite et à la gauche » (Mt 20,21) de Jésus, ne pouvait que se réjouir de cet immense honneur fait à son fils Jean.Enfin, l’argument soutenu aussi que « Jésus peut confier sa mère, pour qu'elle soit en sécurité » (p.49) à un prêtre du Temple qui serait son disciple caché - mais qui serait quand même non pas avec les prêtres, mais avec Marie au pied de la Croix (!) - n’a aucun sens : ce à quoi pense Jésus en ses tout derniers moments de vie sur la Croix n’est certainement pas de s’occuper de questions d’intendance et de sécurité, mais bien de confier un testament spirituel essentiel[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn6][6][/url].
5. « Que JFZ n’a pas le même calendrier que tous ses compagnons galiléens. »
L’histoire des calendriers différents s’explique très bien par la « règle de Badu » : sous l’influence du courant des pharisiens, s’était développée depuis des décennies l’idée que les 3 grandes fêtes juives de Pâque (15 Nisan), des Expiations (10 Thisri) et des Tabernacles (15 Thisri) ne doivent jamais être célébrées un vendredi, pour éviter 1°/ que le jour de la Préparation (« parascève ») ne soit pas un Shabbat, 2°/ de cueillir « l’homer », la « gerbe sacrée », prémices de la moisson nouvelle à la tombée de la nuit, le jour du Shabbat[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn7][7][/url] et 3°/ la fête des Rameaux (Hosanna rabba) étant fixée chez les Juifs au 21 Thisri, 183 jours après la Pâque, d’avoir aussi à violer le repos légal en ayant à cueillir et porter les rameaux conformément au cérémonial de cette fête[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn8][8][/url] un jour de Shabbat. C’est ainsi que, toutes les fois que la Pâque légale tombait un vendredi, pour des raisons évidemment empruntées à des usages disparus depuis la destruction du second Temple, les Pharisiens[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn9][9][/url] avaient conduit les Sadducéens à accepter le transfert possible de la fête de Pâque du vendredi au samedi, et par suite de celle des Rameaux du samedi au dimanche. Même si le 15 Nisan restait la date normale à laquelle beaucoup dans tout l’Orient continuaient de célébrer la Pâques, l’usage s’est donc répandu de pouvoir célébrer dans ces cas particuliers la Pâques à deux dates. Or, ce fut exactement le cas en l’an 30, la Pâque légale tombant un vendredi. Jésus n’a donc pas dû vouloir suivre la conduite peu légale, quoique scrupuleuse, à laquelle les pharisiens ont conduit la ville de Jérusalem à célébrer la Pâques, en la remettant au samedi. Le Christ et ses disciples venant de la Galilée avaient une raison légitime, aux yeux mêmes des Pharisiens, de suivre le vrai calendrier, qui était sans doute celui de la Galilée et de tout le reste de l’Orient. Ainsi le 15 de Nisan tombant astronomiquement et légalement un vendredi, Le Christ et les Apôtres ont pu et dû manger l’agneau pascal le jeudi soir, après le coucher du soleil, alors que, dans la même occurrence, les prêtres du Temple de Jérusalem et le gros de la nation, avaient fixé la fête au lendemain samedi, et ne mangeaient la victime pascale que le vendredi soir. Jésus semble faire allusion à ces deux temps de la Pâque quand il dit à son hôte : « Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples » (Mt 26,18). Ces paroles peuvent se rapporter au temps de la Pâque et non au temps de la Passion, comme si elles supposaient pour la Pâque un temps proche et un autre temps plus éloigné.
Telle est, sans doute, la vraie solution de ce grand problème historique. En expliquant les 2 dates possibles, elle montre pourquoi les textes évangéliques ne sont pas contradictoires et manifeste en même temps les plans admirables de la Providence. Car l’agneau pascal n’était en effet que la figure de l’Agneau divin, et la délivrance de la servitude d’Égypte, rappelée par la fête de Pâque, était la prophétie symbolique de la grande délivrance que le Christ promis de Dieu devait apporter au monde entier. Il convenait, et il entrait donc dans les plans de la Providence, que l’Agneau véritable fût immolé précisément le jour assigné à l’immolation de la victime figurative, un vendredi, le jour où Dieu avait achevé son œuvre créatrice, en donnant la vie au premier homme, qui devait être aussi le jour où l’homme serait racheté par le Fils de Dieu consommant son œuvre réparatrice. Il convenait aussi, et il entrait dans les plans divins que le repas pascal qui permettait la Cène puisse être pris la veille au soir, le 14 Nisan. Mais cette double coïncidence n’aurait pu avoir lieu sans la possibilité de fêter la Pâque à deux dates différentes ; la Providence a donc permis cette action scrupuleuse des pharisiens qui a conduit les autorités de Jérusalem à fêter la Pâque le samedi, leur donnant ainsi la liberté de faire condamner Jésus le jour de la Parascève, au moment marqué par les décrets éternels.
Jésus, de son côté, a pu à la fois célébrer la Pâque avec ses Apôtres et la vivre en sa chair le vendredi.
Notons enfin que l’argument est, par ailleurs, très mal choisi par les tenants de la thèse nouvelle car il est, en fait, en faveur de l’identification traditionnelle : en effet, si l’évangéliste Jean avait eu un autre calendrier et qu’il n’était pas membre du groupe des Douze, il n’aurait rien eu à faire là à la Cène ; en revanche, s’il se réfère à un autre calendrier mais qu’il est là… c’est parce qu’il est membre du groupe !
6. « Que JFZ venait lui-même livrer son poisson au Grand Prêtre alors qu’aucun pêcheur de Galilée ne venait faire de telles livraisons. »La question du disciple qui connaît le grand prêtre et sa servante (Jn 18, 16) ne pose aucun problème, parce qu’il y a 1000 raisons de connaître des gens. Mais cela a pu se faire naturellement par la vente du poisson séché de Galilée à Jérusalem, ce qui est une très cohérente explication donnée par la grande visionnaire Maria Valtorta [url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn10][10][/url] qui consonne avec l’Évangile (Zébédée avait une entreprise de pêche – cf. Mc 1,20) et l’archéologie (il n’est pas « ridicule » de penser qu’un pêcheur de Galilée puisse vendre du poisson séché – et non pas « frais » (p.114) – à Jérusalem, car on a identifié des espaces de séchage à Bethsaïde, retrouvée 3 km en amont du lac de Tibériade)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn11][11][/url].Il est également possible que ce disciple ne soit pas le DJA, car le texte ne le dit pas explicitement, mais ce n’est sans doute pas la meilleure hypothèse[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn12][12][/url]. Ceci dit, c’est un détail secondaire sans importance.
7. « Que JFZ passait ses nuits à Jérusalem pour écouter Jésus discuter avec les membres du Sanhédrin comme Nicodème, à l’insu de tous les autres apôtres. »
L’argument n’a aucun sens. Les évangélistes rapportent des tas de choses parce qu’ils ont recueilli les témoignages fiables de Jésus, de Marie et de bien des protagonistes. Et pas forcément parce qu’ils sont membres de tous les clubs. Sinon s’il rapporte ce qui s’est dit chez Pilate, est-ce parce qu’il était aussi centurion romain ? Et si les Synoptiques racontent l’entrevue avec Hérode, c’est qu’ils sont tous membres de la cour d’Hérode ? S’il affirme que « le Verbe s’est fait chair » (Jn 1,14) c’est qu’il était là à l’Annonciation ? Tout cela est absurde …
8. « Que JFZ était connu du Grand Prêtre, alors que c’est un homme « du peuple sans instruction » que le Grand Prêtre ne semble absolument pas connaître quand il comparait devant lui en Ac 4,14 »
Dans tout le début des Actes comme devant le Sanhédrin, Pierre et Jean sont ensemble mais c’est toujours Pierre qui parle. Pierre est relativement âgé alors que Jean a environ 20 ans et, dans cette culture hébraïque, le poids de l’âge compte beaucoup. Pierre et Jean sont des pêcheurs galiléens, avec apparemment un accent reconnaissable (Mt 26,73). Ils ne sont pas des lettrés instruits dans les cercles intellectuels de Jérusalem. Tous les commentateurs remarquent d’ailleurs que l’Évangile de Jean est écrit dans un grec très approximatif, très loin du grec fluide de Luc qui est de haute tenue. Et selon la Tradition, Jean a finalisé et publié son Évangile avec l’aide du scribe Prochore à Patmos et Éphèse. Rien d’étonnant donc à ces remarques des Chefs du peuple et des Anciens qui sont majoritairement sans doute d’un tout autre milieu social.
Il faut savoir aussi que les prêtres des 24 castes d’Israël exercent tous les métiers dans toutes les régions d’Israël. Jean, fils de Zébédée, pourrait éventuellement être un Cohen tout en étant un pêcheur en Galilée. Mais Jean Staune ne le croit pas : « soyons sérieux », un « sympathique fils de pêcheur » n’aurait pas pu écrire cet Évangile (p.63). Mais cet argument marxiste basé sur les classes sociales néglige le fait que Jean a eu les 3 plus grands maîtres de l’Histoire (Jean-Baptiste, Jésus et Marie), que Jésus était charpentier, que Paul tissait des tentes (Ac 18,3) et que Rabbi Akiba, qui était illettré jusqu’à l’âge de 40 ans, a fini comme un des plus grands rabbis de sa génération. Bref, l’idée que certains métiers ou certains milieux empêcheraient de connaître Dieu est aussi tout à fait fausse.
9. « Que Papias parle de JFZ en même temps au présent et au passé dans une même phrase. »
Oui, comme déjà dit, c’est exactement l’interprétation des exégètes Carson et Moo par exemple soutiennent que Papias ne parle que d’un seul Jean dans le texte rapporté par Eusèbe (Introduction au Nouveau Testament, p.118). Si le texte n’est pas inexact ou erroné, ce qui est toujours possible et assez courant (seul l’Évangile est parole d’Évangile[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn13][13][/url]) - d’autant que Papias ne jouit pas d’une réputation de grande fiabilité -[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn14][14][/url], il semble que cette lecture tout à fait possible soit la seule qui permette de rendre compte de tous les points de la controverse de manière logique et cohérente.
10. « Que JFZ ne sait même pas où il habite (dans l’hypothèse où la Cène aurait eu lieu dans la maison que son père Zébédée aurait possédée à Jérusalem) »
L’idée que la Cène appartienne à Zébédée, père de Jean, est saugrenue et n’a jamais été imaginée par personne avant le XXème siècle. Selon l’Évangile, il s’agit d’un lieu qui est la propriété d’un ami de Jésus, qui lui a préparé une salle pour célébrer la Pâque avec les Douze (et eux seuls ! cf. Mt 26,20 ; Mc 14,20 ; Lc 22,14[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn15][15][/url]). Selon Maria Valtorta, il s’agit d’une des propriétés de Lazare, protégé par les Romains, où Jésus peut loger en sécurité, comme dans sa propriété de Béthanie, à 3 km de là.
11. « Que Polycrate n’a pas mentionné qu’il était un des douze apôtres dans le passage où c’était le moment le plus important de toute son existence pour mentionner un tel fait, puisqu’il s’agissait de montrer, face au Pape et à l’Église latine, l’importance des sources de la Tradition qu’il représentait. »
Cet argument concernant Polycrate se retourne lui aussi contre la thèse nouvelle : en effet, s'il cherche à convaincre le Pape, on se demande bien en quoi se recommander d'un prêtre de la loi juive (« hiereus ») et qui a porté le « pétalon » (réservé normalement au Grand Prêtre), non-membre des Douze, pourrait impressionner Victor, le successeur de Pierre. Cela ne pourrait que renforcer les Romains dans leur idée que l’usage quartodécimain, étant un usage juif, devait justement être aboli, et c'est encore moins compréhensible si Jean est la figure tutélaire de cette Tradition initiatique que l’Église institutionnelle cherche justement à occulter ... Autrement dit : considérer que le Jean dont il s’agit ne serait pas le fils de Zébédée reviendrait à dire que, pour défendre l’usage quartodécimain, Polycrate donnerait en fait un argument qui lui serait triplement défavorable ! Ce serait vraiment absurde et c’est pourtant présenté par Jean Staune et Jean-Christian Petitfils comme un de leurs meilleurs arguments ! … Incompréhensible …Par ailleurs, le fait de « porter le pétalon », c’est-à-dire l’insigne du Grand Prêtre de Jérusalem, comme le dit Polycrate, ne peut pas être pris au sens usuel juif. En effet, aucun des Grands Prêtres de l’époque ne peut évidemment être l’auteur de l’Évangile de Jean qui, en toutes hypothèses, est âgé de 20 ans au temps du Christ. Il s’agit bien évidemment du sacerdoce de la Nouvelle Alliance, dans lequel les Apôtres ont la dignité la plus élevée, au niveau de l’ancienne du Grand Prêtre d’Israël, et Jean l’a de manière très particulière, sans doute, lui qui, par Marie, était si proche du mystère de l’Eucharistie et qui a été d’abord formé par Jean-Baptiste, descendant d’Aaron et fils de Zacharie, prêtre au Temple de Jérusalem. Donc, si Jean a porté le « pétalon », ce n’était pas au titre de l’Ancienne Alliance, mais forcément dans le cadre d’une réappropriation chrétienne des symboles vétérotestamentaires[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn16][16][/url].
12. « Que saint Irénée ait pu croire que JFZ était le DJA alors qu’il sait pertinemment que Papias parle de JFZ au passé et que Papias a rencontré le DJA. »
Non seulement Papias peut être interprété très différemment comme déjà commenté, mais l’analyse des sources concernant Papias montre que contrairement à ce que croyait saint Irénée, il n’a sans doute jamais rencontré Jean[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn17][17][/url] … donc l’argument commence mal.
Par ailleurs, saint Irénée, comme déjà vu, ne connait qu’un seul Jean, comme tous les autres Pères de l’Église, sauf Eusèbe et Denys (positions isolées déjà mentionnées et expliquées par leur position anti-millénariste et leur doute sur l’attribution de l’Apocalypse à l’évangéliste)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn18][18][/url]. On la vu, pour saint Irénée, il n’y a évidemment qu’1 seule Tradition apostolique, proclamée de manière « unanime » par les Apôtres, « au grand jour » et il ne saurait y avoir de tradition initiatique gnostique parallèle : c’est tout le sens de son livre Adversus Hæreses, « contre la gnose au nom menteur ». Donc, oui, bien sûr, comme tout le monde à l’époque, Irénée croit que JFZ est le DJA qui a écrit l’Évangile.
Personne avant le XXème siècle n’a émis d’hypothèse différente, car c’est une idée saugrenue.
Autres arguments entendus par ailleurs :
13. « Jean est au pied de la Croix sans être nullement inquiété » : mais les juifs ont-ils d’autre objectif que de faire passer à Jésus le test du Messie[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn19][19][/url] ? Comme tous les autres disciples (Mc 15,41), le jeune Jean de 20 ans, la mère du Christ et les saintes femmes ne seront inquiétées par personne à cette heure[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn20][20][/url].
14. « Il arrive le premier au tombeau, mais il laisse rentrer Pierre parce qu'un Cohen n'a pas le droit de rentrer dans une tombe qui contient un cadavre. C'est là une règle des Lévitiques » : il n’est pas exclu que Jean soit de famille sacerdotale selon la thèse d’Henri Cazelles[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn21][21][/url], mais Jean peut aussi laisser Pierre passer devant en raison de sa préséance affirmée partout dans tout l’Évangile[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn22][22][/url]. L’idée qu’il n’entrerait pas pour des raisons de pureté rituelle est bizarre : Jean ne parle jamais, contrairement à Matthieu, des règles du pur et de l’impur et il côtoie les morts sans problème (Lazare, la Croix, etc).
15. « Jean fils de Zébédée a sans doute été "martyr" avec son frère Jacques en 41 même si l’Évangile n’en parle pas » [url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn23][23][/url] : mais dans ce cas, le grand Jean de Zébédée, qui après la Croix est cité maintenant en n°2 dans les listes apostoliques (cf. Ac 1,13) et qui est très présent partout puisqu’il accompagne Pierre sans cesse, aurait été martyr sans que les Actes n’en dise un mot (!) ... No comment …
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref1][1][/url] En réalité, pas une seule de ces 12 choses « impossibles » n’est impossible, bien au contraire !
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref2][2][/url] Il est bien conscient qu’il faut « descendre » de Cana à Capharnaüm (500 m) à 1 journée de marche (Jn 4,52)
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref3][3][/url] 56 occurrences, presque toujours négatives comme en Jn 1,19 ; 2,6 ; 5,18 ; 6,41 ; 7,1 ; 8,48 ; 9,22 ; 10,31 ; 11,8 ; 13,33 ; 18,12 ; 18,31-38 ; 19,12-38 ; 20,19
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref4][4][/url] Le canon de Muratori le confirme en affirmant Jean mandaté par les apôtres pour écrire « en leur nom » et Marie n’a pas été qu’avec Jean après la Croix car elle a donné son récit des Évangiles de l’enfance à Luc (Lc 1,2).
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref5][5][/url] Jean parle des Douze sans éprouver le besoin de les nommer, parce que c’est évident pour tout le monde d’après les Synoptiques. De même, au début qu’il détaille beaucoup, il ne parle pas du Baptême de Jésus, déjà raconté, et à la fin, il rapporte des moments clés de la dernière Cène mais il ne mentionne pas l’institution de l’Eucharistie déjà décrite par les Synoptiques auxquels il ajoute le texte très explicite de Jean 6, etc. Jean a fait des choix, comme il le dit à la fin de son Évangile : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn 20,30-31).
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref6][6][/url] « Dans la personne de Jean, comme l’Église l’a toujours cru, le Christ désigna celle du genre humain, de ceux surtout qui croiraient en lui », disait Léon XIII. Tous les Papes contemporains ont souligné cette idée qu’en Jean tous les disciples bien-aimés du Christ sont représentés : « Le nom du disciple était Jean. C’est précisément lui, Jean, fils de Zébédée, apôtre et évangéliste, qui entendit les paroles du Christ venant du haut de la Croix : "Voici ta mère". Auparavant, le Christ avait dit à sa Mère : "Femme, voici ton Fils". C’était là un testament admirable. En quittant ce monde, le Christ donna à la Mère un homme qui serait pour elle comme un fils : Jean. Il le lui confia. Et par la suite de ce don, de cette remise entre ses mains, Marie devint la mère de Jean. La mère de Dieu est devenue la mère de l’homme. A partir de cette heure-là, Jean la « prit chez lui » et il devint sur terre le gardien de la Mère de son Maître ; c’est en effet pour des enfants un droit et un devoir de prendre soin de leur mère. Mais Jean devient surtout, par la volonté du Christ, le fils de la Mère de Dieu. Et à travers Jean, tout homme devint son fils à elle » (Homélie de Jean-Paul II lors de la messe du 13 mai 1982 à Fatima).
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref7][7][/url] Voir Dom. Calmet, Dictionnaire de la Bible, au mot moisson. — Bible, Lévitique, XXIII, 10 et 11. — Flavius Josèphe, Antiq., III, c. X, p. 98.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref8][8][/url] Voir Denis Pétau, Doctrina temporum, t. I, p, 394.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref9][9][/url] Le mot « Pharisiens » signifie séparation, division, et indique que ce groupe cherchait en effet à se séparer par des observances particulières et une interprétation littérale et absolue de certains textes de la Loi.[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref10][10][/url]. Plusieurs des visions de Maria Valtorta confortent ce scénario : en EMV 25.3, il est dit que les grands-parents de l’apôtre Jean vivent à Jérusalem et qu’il y a dans leur maison « un continuel va-et-vient de pêcheurs de Génésareth ». En EMV 70.4, l’apôtre Jean dit à Jésus : « Moi, je connais Hanne et Caïphe. Ma famille a avec eux des rapports d’affaires et, quand j’étais en Judée, à cause de Jean-Baptiste, je venais aussi au Temple ; ils se montraient gentils avec le fils de Zébédée. Mon père leur réserve toujours le meilleur poisson ; c’est la coutume, sais-tu ? [...] Si tu es d’accord, je parlerai de toi au grand prêtre. » En EMV 566.8, Jacques, fils de Zébédée, le confirme : « Quand nous monterons à Jérusalem, j’enverrai mon frère chez Hanne. Je pourrais y aller, moi aussi, car je connais bien ce vieux renard. Mais Jean sait mieux s’y prendre. Et Hanne l’aimait bien autrefois, quand on écoutait les paroles de ce vieux loup, en le prenant pour un agneau ! J’enverrai Jean. Lui saura supporter même des insultes sans réagir. » En EMV 582.4, Jean dit à Jésus : « Maître, moi aussi je voudrais y aller, car je l’ai promis, moi aussi. J’ai des amis chez Hanne. »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref11][11][/url] Exactement là où Maria Valtorta la décrivait dans ses visions, longtemps avant la découverte.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref12][12][/url] L’épisode peut être rapporté par le témoin direct pourquoi pas ? Et dans la logique qui explique le sens de l’expression « disciple que Jésus aimait » par une proposition d’identification faite au lecteur, Jean n’avait aucune raison de se désigner ainsi à ce moment-là qui est anecdotique.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref13][13][/url] Le monde réel est rempli de gens qui mentent, nous trompent ou se trompent. Il n’est pas raisonnable de vouloir tirer des conclusions absolues et absurdes à partir de textes qui ne sont pas du tout paroles d’Évangile. Le Da Vinci Code adopte cette attitude en se basant sur un texte apocryphe qui, effectivement, existe et selon lequel Jésus embrassait souvent Marie-Madeleine « sur la bouche », mais c’est très fragile et ça ne vaut rien.[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref14][14][/url] Papias est décrit par Eusèbe comme « un tout petit esprit » pour des raisons qu’on ignore, peut-être parce qu’il est millénariste (Eusèbe HE III,39,12-13). Eusèbe rapporte de lui des propos attribués à Jean tout à fait extravagants ; par exemple, le fait qu’il y aura un jour dans l’avenir « une vigne avec 10 000 ceps, branches, bourgeons, grappes, grains » qui permettraient donc de remplir 25 × 1036 cuves de vin (p. 82).[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref15][15][/url] Comme déjà dit, « Le soir venu, il était à table avec les Douze. Et tandis qu’ils mangeaient, il leur dit : ‘En vérité je vous le dis, l’un de vous me livrera’ » (Mt 26,20-21). « L’un de vous » ne peut désigner que l’un des Douze, et non pas un éventuel treizième. « C’est l’un des Douze, qui plonge avec moi la main dans le même plat » renchérit Jésus dans saint Marc (14,20). « Lorsque l’heure fut venue, il se mit à table et les apôtres avec lui » souligne Luc (22,14). Il ne reste pas de place pour un convive supplémentaire, fût-il l’hôte des lieux
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref16][16][/url] L’analyse grammaticale de la phrase de Polycrate confirme cela. Il est dit que Jean « devint prêtre et témoin et docteur », c’est-à-dire qu’il l’est devenu tardivement et qu’il ne l’était donc pas avant. Irénée de Lyon le dit également d’une autre manière : « Prêtres, tous les disciples du Seigneur l’étaient aussi, eux qui n’avaient ici-bas pour héritage ni champs ni maisons, mais vaquaient sans cesse au service de l’autel et de Dieu » (AH, 4,.[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref17][17][/url] L’unique texte qui évoque une possible rencontre directe de Papias avec Jean le Presbytre est celui déjà cité d’Eusèbe : « Si quelque part venait quelqu'un qui avait été dans la compagnie des presbytres, je m'informais des paroles des presbytres : ce qu'ont dit André ou Pierre, ou Philippe, ou Thomas, ou Jacques, ou Jean, ou Matthieu, ou quelque autre des disciples du Seigneur ; et ce que disent Aristion et le presbytre Jean, disciples du Seigneur » (H.E., 111, 39, 3-4). Or, dans ce texte de Papias, Papias n’est PAS auditeur de Jean le Presbytre, mais il se fait rapporter ses dires par d’autres. Juste après, Eusèbe écrit pourtant que Papias a été lui-même auditeur de Jean le Presbytre : « Il reconnaît avoir reçu les paroles des apôtres par ceux qui les ont fréquentés ; il dit d’autre part avoir été lui-même l’auditeur d’Aristion et de Jean le presbytre : en effet, il les mentionne souvent par leurs noms dans ses écrits pour rapporter leurs traditions. » Mais ce « en effet » (en grec goun, « certes, du moins certes, c’est-à-dire », d’après le Bailly), Colson le traduit plutôt par « du moins », ce qui donne : « Il dit d’autre part avoir été lui-même l’auditeur d’Aristion et de Jean le presbytre : du moins, il les mentionne souvent par leurs noms… » C’est bien plus cohérent grammaticalement : Papias se fait rapporter les paroles de Jean le Presbytre parce qu’il n’est pas un de ses auditeurs directs, mais il a accès à leur tradition. Autrement dit, il n’est pas certain du tout que Papias ait été auditeur direct de Jean le Presbytre. Ce qui confirmerait le jugement d’Eusèbe sur ce point : Irénée se trompe quand il fait de Papias un « auditeur de Jean ».[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref18][18][/url] Si la thèse des deux tombeaux à Éphèse ne repose sur rien d’autre qu’une rumeur, le « miracle de la manne » sur l’unique tombeau de saint Jean à Éphèse est, en revanche, une antique et forte tradition.[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref19][19][/url] Contrairement à ce qu’on dit souvent, les chefs des juifs auraient tout à fait pu tuer Jésus légalement, par lapidation ou autre, comme ils ont essayé plusieurs fois de le faire (cf. Jn 8,59 ; 10,31), et comme ils le feront pour Étienne (Ac 7,59). Pourquoi ont-ils alors tant fait pour que Jésus soit mis à mort sur une Croix, d’une manière qui était réservée aux Romains ? Parce que l’Écriture dit que « celui qui meure pendu sur le bois est maudit » (Dt 21,23 ; Ga 3,13). Ils voulaient donc voir si Jésus allait mourir ainsi, maudit de Dieu. Voilà pourquoi ils lui disent : « Descends maintenant de la Croix et nous croirons » (Mt 27,40)
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref20][20][/url] Le Christ a spécialement prié (Jn 17,15) et argumenté pour ça : « Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir » (Jn 18,8) et « Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : "Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés" (Jn 18,9).
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref21][21][/url] Qui a prouvé que le nom de Zébédée faisait partie des listes de noms de prêtres du Temple de Jérusalem.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref22][22][/url] Pierre est toujours en tête de toutes les listes apostoliques, il parle du début à la fin au nom des Apôtres, etc.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref23][23][/url] L’hypothèse d’un martyre de Jean de Zébédée en 41 avec son frère Jacques apparait dans quelques sources tardives peu fiables comme les Évangiles apocryphes ou les martyrologes syriaques, arméniens ou éthiopiens qui, très souvent, disent vraiment n’importe quoi (ceux qui les ont lus quelque peu savent de quoi on parle !) ... La raison de ces traditions erronées et isolées est certainement à chercher dans une extrapolation de la parole du Christ adressée aux deux frères : « ma coupe vous y boirez » (Mt 20,23 ; Mc 10,39) mais cela n’a aucun poids.
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:22
1. L’hypothèse nouvelle conduit à quantité d’autres « inventions personnelles » invraisemblables
- Spoiler:
- En son temps, Benoît XVI a écrit : « Si nous nous en tenons aux sources, et si nous ne dévions pas vers des inventions personnelles, il demeure clair que Jésus est né à Bethléem et qu'il a grandi à Nazareth[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn1][1][/url] » et, comme dans toute logique hérétique, c’est exactement là que se situe le problème.
Jean Staune nous livre une interminable liste de telles « inventions personnelles » présentées comme les résultats d’une enquête rigoureuse, rationnelle, honnête et « certaine »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn2][2][/url], alors que ce sont à chaque fois des prises de positions personnelles et très partiales, en contradiction avec le bon sens ou l’Église et toute sa Tradition, dans le seul but de défendre une thèse qui ne tient pas :
· Jésus n’est selon Jean Staune très probablement « pas né à Bethléem » (p. 106) mais « à Nazareth » ce qui est censé montrer que les Évangiles synoptiques ne sont « pas fiables » ;
· Le fait que Justin (+165) et Origène (+254) parlent de la tradition selon laquelle Jésus est né dans une grotte que les chrétiens de Palestine indiquaient, n’aurait donc aucun poids ;
· Il était « impossible » que Jésus soit né à Bethléem où le « manipulateur » saint Jérôme (!), docteur de l’Église, s’établit dans une grotte sous la basilique de la Nativité à Bethléem, le plus loin possible de Nazareth où Jésus était né en réalité ;
· Les Mages et les bergers que célèbrent tous les chrétiens à Noël n’ont « jamais existé »
· Les Évangiles de l’enfance de Matthieu et Luc ne sont pas « totalement inventés » mais « il faut en récuser un » (p.51, 106) ;
· Les Évangiles de Matthieu et Luc ne sont « pas précis » sur ce point et sur bien d’autres
· Les Synoptiques ne sont pas historiques et celui de Jean est « le plus fiable » ;
· Les Douze ont raconté les choses « de leur point de vue » : ils ont « fait disparaître » (p.148), « occulté » (p.143), « escamoté » et « supprimé » (p.150) complètement le disciple le plus important du Christ et celui qui l’a le mieux compris mais ce n’était pas du tout un complot ;
· Jésus a fondé 3 Églises « indépendantes » (p.53, 136 et 1h09’18), pas juste celle des Douze, et ça s’est mal passé mais il n’est pas un Dieu peu clairvoyant, imprudent et imprévoyant ;
· L’Église de Pierre est celle « pour le grand public » (p.53) alors que celle du DJA est « l’Église intérieure » pour les « spirituels » (p.54) qui n’ont « pas à se soumettre à Pierre » (p.53) ;
· A Tibériade, après la Résurrection, le DJA est naturellement sur le lac avec Pierre et d’autres en train de pêcher mais « ce n’est pas une partie de pêche comme les autres »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn3][3][/url] (p.171) ;
· Jean et le DJA n’ont pas été appelés « au même moment » car il y a au moins 8 jours d’écart dans le processus[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn4][4][/url] ;
· Jean et le DJA n’ont pas été appelés « au même endroit » même si les Évangiles décrivent des scènes qui se passent au Lac de Tibériade et près du Jourdain qui nait justement de ce lac ;
· Jean est « discret » et « se cache » mais il n’est pas en contradiction avec lui-même même s’il reproche aux autres de se cacher par amour du monde et par « crainte des juifs » (Jn 12,42) ;
· Le DJA était « bien sûr » « un prêtre chez les juifs »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn5][5][/url] (p.66) et pouvait officier « à temps partiel » (p.172) même s’il avait à peine 20 ans avant de faire son « coming out » à la Croix alors que cette thèse est très discutable et n’a pas d’appui particulier dans la Tradition ;
· Jacques le Juste[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn6][6][/url] ne doit pas être « confondu » avec Jacques le Mineur, comme l’Église le fait avec toutes les Églises apostoliques non influencées par les dérives byzantines du VIII° siècle ;
· De même Barthélémy[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn7][7][/url] ne doit pas être « confondu » avec Nathanaël, comme l’Église le fait avec toutes les Églises apostoliques non influencées par les dérives byzantines du VIII° siècle et comme l’Église d’Orient l’explique « Barthelemy » n’étant pas un nom mais un surnom ;
· Jacques le Juste et non pas Pierre (p.138-141 et 1h10’10) est le « chef » de la première Église même si c’est en contradiction avec l’Évangile, tous les éléments disponibles et la Tradition ;
· Pierre n’a « aucune primauté » sur le DJA dans tout le quatrième Évangile (p.43) même si le DJA s’arrête et le laisse rentrer en premier dans le tombeau vide (Jn 20,5) et que Jésus après la Résurrection lui dit 3 fois devant tous : « sois le pasteur de mes brebis » (Jn 21,15-17) ;
· La prophétie que Jésus fait à Jean qu’il doit « demeurer jusqu’à ce (qu’il) vienne », concerne uniquement « la fin des temps » (p.52 et 297) et non l’Apocalypse présentée pourtant dans son texte même comme une « venue » du Christ » (cf. Ap 1,4.7.8) ;
· Celui qui a la vision de l’Apocalypse et clôt la Révélation n’est donc « pas un des Douze »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn8][8][/url] ;
· Joseph a été marié avant de connaître Marie : il est « quasiment exclu qu’elle soit sa première épouse » et les « frères de Jésus » sont les « premiers enfants de Joseph » (p.50) malgré le fait que toute la tradition mystique et toutes les révélations sur Joseph ont affirmé le contraire ;
· Jean Baptiste pense qu’il « s’est trompé » sur Jésus (p.239) même s’il affirme dès le début de Jésus que « avant (lui) il était » (Jn 1,15 ; 30) ;
· Saint Paul n’est pas fiable et n’inspire « pas une grande sympathie » (p.265) ;
· Origène (+254) se « trompe » en disant que le quatrième Évangile est de Jean de Zébédée ;
· Tertullien (+220) se trompe en affirmant que le quatrième Évangile est de Jean de Zébédée et diffuse des « légendes », des textes « loufoques » et invente le « martyre sans martyr » ;
· Saint Polycarpe (+ 156) se trompe aussi selon la citation que fait de lui Vittricius (+ 554)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn9][9][/url] ;
· Saint Jean Chrysostome (+407) n’y comprend rien non plus quand il affirme de même que « Jacques fut décapité par le glaive et Jean mourut souvent » (p.99) ;
· Clément d’Alexandrie (+215) en revanche serait un soutien des « gnostiques » qui parle lui aussi de Jean comme « un des apôtres » mais il décerne ce titre « à n’importe qui » (p.70)
· Denys d’Alexandrie (+265) diffuse des fausses nouvelles (« fake news ») ;
· Eusèbe de Césarée (+339), premier historien de l’Église, qui avait plus de données que nous, qui est avec Irénée la seule source par laquelle nous connaissons Papias et qui prend la peine de bien préciser que l’auteur du quatrième Évangile est bien Jean l’apôtre, fils de Zébédée était en fait « un manipulateur » qui a « magouillé » et qui a aussi « censuré » Papias (p.89) ;
· Papias (+163), décrit par Eusèbe comme « un petit esprit » qui a « un mauvais jugement » et qu’on ne connait que par ce qu’Eusèbe et Irénée rapportent, est en fait celui qui éclaire tout si on reconnait que tout ce qui est rapporté de lui est parole d’Évangile et si on veut bien l’interpréter dans le sens indiqué par Jean Staune et non comme la Tradition l’a fait ;
· Saint Jérôme (+420), docteur de l’Église, est lui aussi un « manipulateur incroyable » qui fait « des montages hyper-capillotractés » ;
· Le témoignage de saint Bède le vénérable (+735), Père de l’Église, n’a « aucune valeur » ;
· Saint Irénée (+200) n’a pas défendu « l’unique tradition des Apôtres » diffusée « au grand jour » dans le cadre d’une unique Tradition apostolique et s’il parle de l’auteur du quatrième Évangile comme étant « un des apôtres », de ces « 12 apôtres » dont il rappelle que l'Évangile nous donne leur nom et s’il ne connait qu’1 seul « Jean », cela n’a pas de poids ;
· Les apocryphes du IIème siècle (Actes de Jean, Epitre des Apôtres) n’ont « aucune valeur historique » (p.70) même s’ils attestent que l'attribution de l'Évangile à Jean l’apôtre, fils de Zébédée, était déjà connue à l'époque ;
· La tradition du martyre de Jean à Rome qui a un lieu, une basilique et les témoignages de sept Pères de l’Église[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn10][10][/url] et d’autres est « invraisemblable » (p.93) et n’a aucun fondement ;
· Le Coran est un texte « révélé » (p. 258) ;
· Karl von Eckartshausen « théosophe qui influencera profondément l’occultisme » selon Wikipedia est à lire parce qu’il y a en fait un « ésotérisme chrétien » (p. 265) et un « savoir ésotérique » (p. 266) à découvrir avec des références ésotériques en dehors de la Tradition ;
· Maria Valtorta ne vaut rien et dit des choses « archi fausses »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn11][11][/url] ;
· Padre Pio et Mère Yvonne Aimée de Jésus étaient membre de « l’Église intérieure » de Jean (instrumentalisation affirmée dans le livre sans aucune source) ;
· La Tradition et le Magistère « peuvent se planter dans les grandes largeurs » (p.150) mais pas Jean Staune qui fait des démonstrations « certaines » ;
· Les dogmes sont un « package » qui est en réalité faux et qu’il est « absurde » de croire ;
· Ceux qui font partie de l’élite capable de comprendre doivent être « gnostiques » et adhérer à « un catholicisme 3.0 » (voir de 23’00 à 24’00) que Jean Staune nous apporte.
Bref, tout est à reformater ! … et c’est pour cela qu’il faut des réponses très, très longues.
Mais grand miracle aujourd’hui, au milieu de ce champ de ruines, nous avons aujourd’hui la vision personnelle de Jean Staune qui vient tout rétablir, tout éclairer et tout corriger d’un coup dans un sens « clair », « évident » et enfin « cohérent ».
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref1][1][/url] Ratzinger, Benoît XVI, L'enfance de Jésus, Paris, Flammarion, 2012, p. 95-96
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref2][2][/url] Le mot revient plus de 100 fois dans l’ouvrage, et 1000 autres termes catégoriques, mais y a-t-il une seule chose certaine dans tout ce qui est évoqué ? Si oui, on serait heureux de la connaître !
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref3][3][/url] Comment tenir cette thèse ? Soit le prêtre Jean doit se cacher de tous mais il va quand même à la pêche avec les Douze : incohérent. Soit c'était en fait une réunion prévue… mais alors où sont les autres ? Et pourquoi sont-ils surpris par l'arrivée de Jésus ? Vraiment, c'est aller contre le sens obvie du texte sans aucune raison.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref4][4][/url] Là aussi, il est évident que les récits de vocations dans les synoptiques et chez Jean doivent être lus comme les récits complémentaires d'une vocation progressive des disciples de Jean-Baptiste. Pour preuve, la présence d'André, qui est bien appelé dans les deux contextes !
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref5][5][/url] Comme Zacharie était prêtre à temps partiel. Thèse d’Henri Cazelles, qui en soi n’est pas impossible, d’autant que le nom de Zébédée figure explicitement dans les listes de prêtres du Temple, comme il l’a découvert. Mais bon, Quand Irénée attribue une figure (homme, lion, taureau, aigle) à chacun des évangélistes, auquel attribue-t-il le taureau en vertu de son aspect sacerdotal ? À Luc ! et non pas à Jean (auquel il attribue le lion, étonnamment). Si Jean avait été un prêtre, cela se serait su et Luc aurait sans doute écrit différemment …[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref6][6][/url] Jacques d’Alphée (de Aleph, le n°1 maire) ou de Clophas (l’épicier) est celui que le Nouveau Testament appelle « Jacques le Mineur », « frère de Jésus », membre des Douze, pris dans la 2e fournée après les 6 premiers (Pierre et son frère André, Jacques et son frère Jean, Philippe et Nathanaël). Le fait que l’Évangile dise à un moment « ses frères ne croyaient pas en lui » (Jn 7, 5) ne doit pas être pris de manière pharisienne, littérale et absolue. Car si l’on raisonne ainsi sur les phrases de l’Évangile qui est écrit dans un monde sémitique et araméen, on n’y comprend plus rien. Parmi 1 000 exemples, Jésus reproche souvent aux pharisiens de considérer l’interdit de travailler le jour du Shabbat de manière absolue et littérale. Il dit à un autre moment : « N’appelez personne "père" sur la terre » (Mt 23, mais il ne faut pas non plus le prendre de manière pharisienne. Ou encore : « À celui qui n’a pas, on retirera même ce qu’il a » (Mt 13, 12). Or, littéralement c’est impossible car, s’il « n’a pas », que pourrait-on donc lui retirer ? Etc. La manière sémitique de parler doit être justement interprétée.[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref7][7][/url] « Barthélemy » signifie « fils de la jarre » en araméen, ce qui veut dire certainement qu’il avait l’équivalent d’une bibliothèque et qu’il était lettré, mais il s’agit de la même personne et il fait partie des Douze.[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref8][8][/url] Si JFZ n’est pas le DJA, il faut croire que la Révélation est close après la mort des Douze, sans eux, en leur absence, par la publication de l’Évangile, les lettres de Jean et de l’Apocalypse de la main d’un autre disciple qui finalise le dossier seul sans les Douze en rajoutant des choses énormes (1 Évangile, 3 Lettres, 1 Apocalypse) ![url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref9][9][/url] « … tandis que son frère Jean aurait quitté ce monde sans martyre, même s’il eut à subir beaucoup de souffrances et d’exils, mais le Christ jugea que sa volonté était prête au martyre… et comme il était toujours prêt à mourir pour l’Évangile, il pût témoigner qu’il mourrait chaque jour. On peut lire qu’il fût immergé dans un chaudron d’huile bouillante pour le nom de Jésus. »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref10][10][/url] Le martyre de Jean à Rome dans l’huile bouillante n’est pas une légende : il est rapporté par sept Pères de l’Église différents (Polycarpe, Tertullien, Ambroise, Jérôme, Augustin, Bède, Polycrate) et en bien d’autres textes (Abidias, Actes de Jean par Prochore, Mirabilia Urbis Romae, etc.) – cf. l’article complet de Marie de Nazareth.[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref11][11][/url] Pourtant Maria Valtorta, a écrit 15.000 pages sans ratures sur l’Évangile ; elle a été analysée et reconnue par 3 sommités internationales (Roschini, Laurentin, Allegra) comme la plus grande mystique catholique de tous les temps ; elle est morte en odeur de sainteté et l’évêque du lieu vient célébrer l’anniversaire de sa mort tous les ans dans la Basilique de Florence où son corps a été transférée. Il faut voir la vidéo de Marie de Nazareth à son sujet. Mais Jean Staune qui ne l’a pas lue règle en 3 arguments foireux son cas : c’est « une fausse mystique ».
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
j'ai répondu à Olivier Bonnassies en détail !
Lun 26 Juin - 0:23
voici le sommaire de ma réponse
je ne peut la poster ici elle est trop longue mais elle sera sur mon site
et je termine en démontrant l'absurdité au plan scientifique de Maria Valtorta !
1. LA CALOMNIE
2. UN (PETIT) MENSONGE PAR OMISSION
3.[size=9] JEAN ABSENT DE JEAN…[/size]
4. « L’IDENTIFICATION DU DJA AU FILS DE ZEBEDEE QUI EST UNANIMEMENT RECONNUE DE L‘ORIGINE A NOS JOURS DANS TOUTES LES ÉGLISES APOSTOLIQUES »
5. SAINT PAPIAS
6. SAINT IRENEE
7. SAINT EUSEBE DE CESAREE
8. LE MARTYRE DE JEAN FILS DE ZEBEDEE
9.[size=9] JACQUES LE JUSTE[/size]
10.[size=9] POURQUOI JEAN L’ANCIEN EST-IL L’AUTEUR DU 4 EME EVANGILE ET LE DISCIPLE QUE JESUS AIMAIT ?[/size]
11. QUELQUES AUTRES POINTS
12.[size=9] L’EGLISE, LA GNOSE, LE CANAL HISTORIQUE[/size]
1) Ma position vis à vis de l’Eglise
2) Le « canal historique »
3)[size=9] La Gnose[/size]
4)[size=9] L’Eglise (ou l’assemblée) intérieure[/size]
5)[size=9] Les fruits de mon ouvrage[/size]
CONCLUSION
C 1. LES CINQ ELEPHANTS, PTOLEMEE ET LA CHARRUE
C 2. IL Y A PLUSIEURS DEMEURES DANS LA MAISON DE MON PERE. SI CELA N'ETAIT PAS, JE VOUS L'AURAIS DIT. (JN 14,2)
C 3. DE L’INTERET D’AVOIR UN BULLDOZER, A CONDITION DE SAVOIR ENCLENCHER LA MARCHE ARRIERE
ANNEXE : POURQUOI MARIA VALTORTA N’EST PAS UN TÉMOIN FIABLE CONCERNANT LA VIE ET LES PROPOS DE JÉSUS
je ne peut la poster ici elle est trop longue mais elle sera sur mon site
et je termine en démontrant l'absurdité au plan scientifique de Maria Valtorta !
JEAN ABSENT DE JEAN : L’HYPOTHESE PLUS QUE PROBABLE
Jean Staune
Sommaire
1. LA CALOMNIE
2. UN (PETIT) MENSONGE PAR OMISSION
3.[size=9] JEAN ABSENT DE JEAN…[/size]
4. « L’IDENTIFICATION DU DJA AU FILS DE ZEBEDEE QUI EST UNANIMEMENT RECONNUE DE L‘ORIGINE A NOS JOURS DANS TOUTES LES ÉGLISES APOSTOLIQUES »
5. SAINT PAPIAS
6. SAINT IRENEE
7. SAINT EUSEBE DE CESAREE
8. LE MARTYRE DE JEAN FILS DE ZEBEDEE
9.[size=9] JACQUES LE JUSTE[/size]
10.[size=9] POURQUOI JEAN L’ANCIEN EST-IL L’AUTEUR DU 4 EME EVANGILE ET LE DISCIPLE QUE JESUS AIMAIT ?[/size]
11. QUELQUES AUTRES POINTS
12.[size=9] L’EGLISE, LA GNOSE, LE CANAL HISTORIQUE[/size]
1) Ma position vis à vis de l’Eglise
2) Le « canal historique »
3)[size=9] La Gnose[/size]
4)[size=9] L’Eglise (ou l’assemblée) intérieure[/size]
5)[size=9] Les fruits de mon ouvrage[/size]
CONCLUSION
C 1. LES CINQ ELEPHANTS, PTOLEMEE ET LA CHARRUE
C 2. IL Y A PLUSIEURS DEMEURES DANS LA MAISON DE MON PERE. SI CELA N'ETAIT PAS, JE VOUS L'AURAIS DIT. (JN 14,2)
C 3. DE L’INTERET D’AVOIR UN BULLDOZER, A CONDITION DE SAVOIR ENCLENCHER LA MARCHE ARRIERE
ANNEXE : POURQUOI MARIA VALTORTA N’EST PAS UN TÉMOIN FIABLE CONCERNANT LA VIE ET LES PROPOS DE JÉSUS
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:23
1. En résumé, la thèse nouvelle se révèle finalement parfaitement saugrenue, complotiste, blasphématoire même et tout à fait hérétique en différents sens du terme
- Spoiler:
- - Thèse saugrenue d’abord, comme on l’a vu de 1000 façons qui suppose de contredire la Tradition et la totalité des Pères de l’Église. Au final, on ne voit déjà pas pourquoi il faudrait inventer un DJA qui serait en fait un clone parfait de JFZ : car selon la thèse nouvelle, il doit avoir exactement le même âge (p.106 et 187), le même rapport avec Jésus, devenir son disciple en gros au même moment (premiers appels) et au même endroit (Lac de Tibériade et Jourdain), avoir le même tropisme galiléen contre « les juifs » (les Judéens), la même place d’honneur dans la première Église et le même lien constant et privilégié avec l’apôtre Pierre. Il doit aussi porter le même nom, Jean, sans que les auteurs sacrés, les premiers chrétiens ou les Pères de l’Église n’éprouvent à aucun moment le besoin de le distinguer du fils de Zébédée alors même que des distinctions claires sont faites pour tous les autres (Jean Baptiste, Jean-Marc, les différentes Marie, les différents Jacques, Judas, etc) et sans que personne à part Eusèbe de Césarée et Denys d’Alexandrie (pour des raisons déjà expliquées) ne mentionne jamais l’hypothèse de 2 Jean. Par ailleurs, comme déjà dit, si le DJA - personnage clé de l’Évangile de Jean - n'est pas Jean, fils de Zébédée, comment expliquer qu’il soit totalement absent du reste du Nouveau Testament et de toute la Tradition ? Inversement, si l'apôtre Jean, fils de Zébédée - personnage considérable lui aussi dans tout le Nouveau Testament - n'est pas le DJA, pourquoi n’est-il pas présent dans l'Évangile qui porte son nom, à l’exception d’une mention furtive au chapitre 21 qui a un statut particulier ? Comment imaginer, enfin, comme déjà dit, que celui qui a le mieux compris Jésus ne serait pas l’un des Douze que le Christ – rappelons-le encore une fois – a « choisis » (Jn 6,70), « appelés » (Mt 10,1), « institués » (Mc 3,14) et « établis » (Mc 3,16) « pour être avec lui » (Mc 3,14) tout au long de ses trois années de vie publique afin de les enseigner, de les former, de les organiser en un corps qui va devenir l’Église, et de les envoyer en mission pour être ses « témoins » (Lc 24,48) mais un disciple caché qui ne le verrait que de temps en temps à Jérusalem ? Qui peut croire des choses aussi « incroyables » (cf. 17’27) et illogiques ?
- Thèse complotiste[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn1][1][/url] ensuite parce que si le DJA n’est pas l’apôtre Jean de Zébédée, c'est donc qu'il a été totalement et injustement oublié dans l'Histoire. La raison avancée est que l’Église de Pierre et des Douze a, en fait, comploté d’une manière ou d’une autre et, de fait, éliminé non seulement cette Église de Jean mais aussi celle de Jacques ; toutes deux auraient dû effectivement exister selon la volonté du Christ, mais elles ont été scandaleusement liquidées par l’Église officielle qui a procédé à une « réécriture de l’Histoire »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn2][2][/url] (cf. p.100 ; 110 ; 136 ; 138 ; 148) (!)
- Thèse blasphématoire de surcroît, car elle conduit directement à manquer de respect envers Jésus et sa sagesse. En effet, le Christ se serait montré très imprudent, imprévoyant, peu clairvoyant et fort malhabile car des trois Églises qu'il souhaitait (cf. 1h09’18), une seule a subsisté et elle serait donc en plus composée de bandits ayant de lourds forfaits sur les bras (!)
- Thèse hérétique enfin, dans tous les sens du terme, car elle conduit d’abord à dire que la vérité n’est pas gardée et conservée par l’Église de Pierre mais par un autre Magistère, celui d’une « Église intérieure » censée exister pour l’élite[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn3][3][/url], tandis que le Magistère de l’Église catholique et ses dogmes, appelés par Jean Staune « le package », disent n'importe quoi. Fort heureusement, Jean Staune le « gnostique » assumé qui sait ce que l’Église ne sait pas est là pour réparer les erreurs et bévues de Jésus et créer un nouveau Magistère (p.267-273 ; 300) qui lui est absolument divin, le fameux « catholicisme 3.0 ». Par ailleurs, la thèse se développe comme une hérésie au sens étymologique par tous les « choix » effectués sans cesse de manière partiale. Elle multiplie les interprétations biaisées et tourne les faits dans un sens faux et contraire à la vérité par des arguments absurdes sur toute une série de sujets (changement, maquillage, minimisation ou critique d’Irénée de Lyon, Origène, Justin, Tertullien, Clément, Denys, Eusèbe de Césarée, du Canon de Muratori, des apocryphes[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn4][4][/url], etc. dont les témoignages vont tous dans le sens de l’identification classique entre le DJA et Jean de Zébédée ; redéfinition capillotractée du terme « Apôtre » ; critique marxiste sur l’impossibilité pour un pêcheur[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn5][5][/url] de Galilée de devenir le plus grand des théologiens alors qu’il a eu les 3 plus grands maîtres de l’Histoire, - Jean-Baptiste pendant 2 ou 3 ans, Jésus pendant 3 ans, et Marie pendant 20 ans - ; vision « gnostique » assumée alors que Jésus « exulte de joie » parce que le Père se révèle aux tout petits cf. Lc 10,21, etc.
En fait, selon l’étymologie, le mot « hérésie » vient du grec « choix », « opinion » et c’est bien de cela qu’il s’agit. Comme pour toute hérésie, la question porte sur le magistère : faut-il suivre le Magistère de l’Église catholique qui prétend avoir été fondé par le Christ ou le nouveau magistère proposé par Jean Staune et Jean-Christian Petitfils qui est fondé sur une enquête « rigoureuse » ?
Saint Thomas d’Aquin enseignait très justement que si l’on n’adhère pas à un seul article de foi, c’est qu’on n’a pas la foi du tout. Car cela veut dire que notre croyance repose en dernière instance sur notre petit cerveau plutôt que sur la foi de l’Église exprimée par son Magistère : « Celui qui n'adhère pas, comme à une règle infaillible et divine, à l'enseignement de l'Église qui procède de la Vérité première révélée dans les Saintes Écritures, celui-là n'a pas l'habitus de la foi » (IIa,IIae, q. 5, a. 3)[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn6][6][/url]. Car on adhère à la foi de l’Église parce que l’on croit en elle et on croit en elle parce que Jésus nous l’a donnée : c’est ainsi que tous les saints et tous les fidèles partagent la même foi depuis toujours et elle ne peut pas être altérée par ceux qui reçoivent mission de la transmettre, parce que l’Esprit Saint y veille sans cesse, selon les promesses du Christ. Comme le disait le Cardinal Newman, le concept de Révélation suppose celui de Magistère : Et il n’y a pas d’autre Magistère donné par Dieu.
Il n'y a donc bien évidemment pas besoin de corriger la dernière phrase du Credo : « Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique … » en la remplaçant dorénavant par « Je crois en Jean Staune et aux conclusions de sa nouvelle enquête rigoureuse … »[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn7][7][/url]
En résumé, redisons-le : l’hypothèse farfelue des « 2 Jean » est capillotractée et conduit à une vision qu’on ne peut suivre en aucune façon et il n’y a aucune raison de remettre en cause l’identification du DJA au fils de Zébédée qui est unanimement reconnue de l‘origine à nos jours dans toutes les Églises apostoliques.* * *
Last but not least : encore une fois, sur le fond, on ne peut rien comprendre au problème du DJA si on ne cherche pas pour quelle raison spirituelle Jean a choisi de se désigner par cette énigme. Il ne peut bien évidemment pas s’agir d’une raison de sécurité, car 100 ans après Jésus cela n’aurait aucun sens et Jean n'est pas homme à se soumettre pas à l’esprit du monde (il critique ceux qui le font ! cf. Jn 12,42) : c’est bien sûr une raison spirituelle et c’est bien évidemment pour faire comprendre que tous les privilèges qu’il a vécus n’étaient pas que pour lui seul mais comme déjà dit pour toute personne qui veut être un « disciple bien aimé » du Christ[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftn8][8][/url].
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref1][1][/url] Les complots existent, bien évidemment, lorsqu’il y a de grands conflits d’intérêts dans des affaires dont les protagonistes sont des hommes sans scrupules (cf. LSDJ 1750 par exemple), mais ici ce n’est pas du tout le cas, c’est pourquoi on est tout à fait en droit de décrire l’hypothèse comme « complotiste ». La démarche se double par ailleurs d’un vice logique relevant du raisonnement circulaire : ceux qui nient qu’il y ait un complot, c’est justement parce qu’ils sont impliqués dans le complot. C’est ainsi que toutes les affirmations de la Tradition chrétienne attribuant le quatrième évangile au fils de Zébédée sont disqualifiées par principe…[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref2][2][/url] Comme déjà vu, la thèse farfelue suppose que le DJA a été éliminé de l’histoire par les Douze : il n’est pas dans la liste des saints, il n’y a pas de fête à son nom, rien non plus dans la Tradition sur les « 2 Jean » : « règle du silence » (p.136), « vérité cachée » (p .138) qu’on « fait disparaître » (p.148), « occultations » (p.143), apôtre « escamoté » et « supprimé » (p.150), « œil mauvais » (p.158) à son propos. C’est un complot.
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref3][3][/url] Le Christ, tout au long de sa vie et de ses enseignements, s’est continuellement adressé aux petits et aux humbles et il nous a constamment appelé à vivre en frères, à rechercher l’unité, à unir tous les hommes et femmes à Lui comme Lui au Père… Comment pourrait-il parler et agir dans une logique allant à l'opposé de l’unité, vers la division, dans une segmentation des hommes et des femmes selon leur niveau d’intelligence, de culture, dans une dualité qu’il n’a cessé de démonter et combattre… C’est totalement absurde, et hérétique !
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref4][4][/url] Les Actes de Jean et l’Epitre des Apôtres, qui sont tous deux du IIème siècle, confirment explicitement eux aussi l’identification entre l’Apôtre Jean, fils de Zébédée et l’évangéliste, « disciple que jésus aimait ».
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref5][5][/url] Dans la tradition talmudique, le lac de Kinnereth (Harpe) est le lieu parfait pour l’étude de Dieu
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref6][6][/url] « S'il admet des vérités de foi, c'est autrement que par la foi. Comme si quelqu'un garde en son esprit une conclusion sans connaître le moyen qui sert à la démontrer, il est clair qu'il n'en a pas la science, mais seulement une opinion. En revanche, il est clair aussi que celui qui adhère à l'enseignement de l'Église comme à une règle infaillible donne son assentiment à tout ce que l'Église enseigne. Autrement, s'il admet ce qu'il veut de ce que l'Église enseigne et n'admet pas ce qu'il ne veut pas admettre, à partir de ce moment-là il n'adhère plus à l'enseignement de l'Église comme à une règle infaillible, mais à sa propre volonté ». « L'hérétique, lui, admet des points de foi par sa propre volonté et par son propre jugement ».
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref7][7][/url] Jean-Christian Petitfils précède (dans son livre « Jésus ») et suit Jean Staune (dans sa préface parlant d’une étude « à la fois novatrice et méthodique, lumineuse et magistrale » p.15) dans le soutien de la thèse nouvelle à laquelle il adhère lui aussi, sans aller toujours aussi loin que Jean Staune « sur l’ésotérisme ou le gnosticisme ».
[url=file:///C:/Users/fmdeb/AppData/Local/Temp/pid-9172/+ Jean absent de Jean, l'hypoth%C3%A8se impossible 22-03-23.docx#_ftnref8][8][/url] On l’a noté, Jean nous invite à nous reposer sur le Cœur Sacré de Jésus (Jn 13,25), à prendre Marie pour Mère (Jn 19,25-27), à vivre de foi à partir des signes que Dieu donne (Jn 20,8), à reconnaître le Christ dans le quotidien de nos vies (Jn 21,7) et à demeurer en Dieu en se souvenant de ses merveilles (Jn 21,21-24)
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
reponse a Olivier Bonnassies partie 1
Lun 26 Juin - 0:25
JEAN ABSENT DE JEAN : L’HYPOTHESE PLUS QUE PROBABLE [url=#_ftn1][size=19][1][/url][/size]
1) LA CALOMNIE
Il est important de commencer par dire que les auteurs me calomnient en disant que, selon moi, les « Douze seraient des bandits qui auraient de graves forfaits sur les bras », ou encore « mais cette tradition aurait été écrasée et éliminée par les Douze : un scénario complotiste évidemment complètement invraisemblable ». Je n’ai jamais accusé les Douze, ni même les auteurs des Synoptiques qui sont leurs porte-paroles, d’avoir comploter pour faire disparaître le souvenir du « Le Disciple que Jésus Aimait », ni d’avoir réécrit l’histoire, ni d’avoir truqué quoi que ce soit, mais simplement d’avoir raconté l’histoire selon leur point de vue, (et accessoirement d’avoir protégé l’identité de ce disciple auquel on se réfère comme « untel » en Mat. 26,18 et non d’avoir « comploté » contre lui ) ce qui ne saurait en rien constituer un crime ! Loin de critiquer les Douze et les auteurs des Synoptiques, je reconnais absolument leur rôle essentiel dans la diffusion de la Foi Chrétienne, et surtout le fait que Jésus les a bien choisis pour cela, comme le dit Saint Augustin que je cite p.156 : « Or, notre Seigneur Jésus Christ voulant briser l’orgueil des Superbes, ne s’est pas servi d’orateurs pour prendre le pêcheur, mais par un pêcheur il a gagné l’Empereur ».
Cela n’exclut évidemment pas qu’il peut y avoir d’autres personnes très proches de lui, Nathanaël, Nicodème, le Disciple que Jésus Aimait… dont, toujours selon Saint Augustin, (et cela est totalement cohérent avec le message même de Jésus), il était hors de question que ces brillants lettrés figurent parmi les Douze.
Ensuite je n’ai jamais dit que l’Eglise avait « comploté » même des siècles plus tard pour faire disparaître ce témoin essentiel ! Ce que j’ai dit c’est que sa disparition s’est faite naturellement sans le moindre complot, exactement comme la disparition-fusion de Jacques le Juste avec Jacques d’Alphée qui, elle aussi, n’est pas le résultat d’un complot mais d’une confusion qui s’est installé au cours des siècles.
La seule personne que j’accuse (avec fermeté !) dans toute cette histoire, c’est Eusèbe de Césarée.
Bien évidemment, je n’ai jamais dit que « Pierre était un grand bandit et un stalinien avant l’heure ! » comme cela est mentionné dans la Note 2 ( Pour montrer le peu de sérieux dans la lecture de mon ouvrage, et j’y reviendrai, je suis donc censé avoir tenu de tels propos p. 130, alors que Pierre n’est mentionné ni à la p.130, ni dans les pages suivantes et précédentes).
Toujours dans la calomnie par rapport à ma propre thèse, je suis censé avoir adopté une hypothèse « marxiste » : « critique marxiste sur l’impossibilité pour un pêcheur de Galilée de devenir le plus grand des théologiens alors qu’il a eu les 3 plus grands maîtres de l’Histoire, - Jean-Baptiste pendant 2 ou 3 ans, Jésus pendant 3 ans, et Marie pendant 20 ans »
Or je n’ai jamais employé cet argument, ni dans mon livre, ni dans des textes préalables, ni dans des conférences, ni à aucun moment dans les dix années que j’ai consacré à mes travaux sur cette question ! Justement parce que je sais que cette thèse a été très utilisée, entre autres par les exégèses « modernistes », et que je suis tout à fait d’accord avec l’idée qu’un simple pêcheur de Galilée, après une formation auprès de Jésus, et surtout avec l’inspiration de l’esprit Saint et cinquante années de travail et de réflexion puisse parfaitement écrire un texte comme l’Evangile de Jean. J’ai donc pris le plus grand soin d’éviter cet argument pourtant très courant[url=#_ftn2][2][/url], et voilà que les auteurs me reprochent de l’employer !
2) UN (PETIT) MENSONGE PAR OMISSION
Les auteurs veulent assimiler mon travail au « « drame de l’exégèse moderne, de la gloire humaine et de la logique médiatique qui ont toutes un besoin impérieux de nouveauté pour exister ». Ainsi, cette thèse serait « Farfelue, saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique» (ouf !).
Or, premièrement, les auteurs oublient d’informer leurs lecteurs que ma thèse va exactement à l’encontre de la thèse moderniste, puisque cette thèse a pour objectif, entre autres depuis le penseur protestant Harnack ( le bien nommé !), de présenter l’Evangile de Jean comme un Evangile qui ne serait pas celui d’un témoin direct et qui donc usurperait le titre de Disciple Bien Aimé de Jésus pour faire passer son propre message affirmant la divinité du Christ avec des propos qu’aucun autre Evangile ne reprend, et qui sont absolument essentiels pour affirmer cette divinité comme le montre la deuxième partie de mon ouvrage.
Ma thèse est exactement l’inverse de cette thèse. Elle est infiniment plus proche de la thèse classique de l’Eglise Catholique que de cette thèse moderniste, sauf qu’elle affirme que ce Disciple Bien Aimé, ce témoin exceptionnel qui est bien l’auteur de cet évangile, n’est pas Jean, Fils de Zébédée.
Ensuite, les auteurs « oublient » d’informer leurs lecteurs qu’un très grand nombre de personnalités catholiques de ces cinquante dernières années ont soutenues cette thèse : le Père Jean Colson, Mgr Jean-Charles Thomas, Claude Tresmontant , l’abbé François Le Quéré, le Père Marie-Emile Boismard, le père Xavier Léon Dufour ( qui s’est rallié à cette thèse dans le 4eme tome de sa « Lecture de l’évangile de Jean » après avoir défendu la thèse « classique »), les historiens Jean-Christian Petitfils et Bernard Quilliet. Et que lors du colloque auquel j’ai invité les auteurs à participer, en plus de Mgr Jean-Charles Thomas, un dominicain de l’Ecole Biblique de Jérusalem, le Père Joseph Lê Minh Thông, un jésuite, le Père Martin Pochon, un exégète spécialiste de l’hébreu, le Père Jacques Bernard de l’Université Catholique de Lille, sont allés peu ou prou dans la même direction que moi.
Certes, les auteurs sont libres d’affirmer que tous ces gens soutiennent une thèse « Farfelue, saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique », mais il serait honnête qu’ils informent leurs lecteurs de leur existence, et cela d’autant plus qu’Olivier Bonnassies utilise et cite à de nombreuses reprises les travaux de certains d’entre eux, comme ceux de Mgr Jean-Charles Thomas (sur le suaire de Turin) ou ceux de Claude Tresmontant (sur les rapports entre Science et Foi)[url=#_ftn3][size=15][3][/url].[/size]
[url=#_ftnref1][size=13][1][/url] Ce texte est une réponse à celui élaboré et diffusé par Marie de Nazareth dont l’auteur principal est Olivier Bonnassies. Bien évidemment, pour mieux comprendre leur texte et ma réponse, il faudrait, dans l’idéal, avoir lu mon ouvrage. Néanmoins, j’ai tenu à inclure dans cette réponse un certain nombre d’éléments importants, pour qu’un lecteur puisse comprendre ma position sans avoir lu mon livre. Mais pour ne pas allonger excessivement cette réponse déjà très longue, je renvoie à des pages ou à des chapitres de mon livre dans un certain nombre de cas.
[url=#_ftnref2][2][/url] Y compris par Jean Christian Petitfils ( voir sa préface à mon ouvrage, page 11)
[url=#_ftnref3][size=13][3][/url] Bien évidemment, Olivier Bonnassies a tout à fait le droit d’affirmer que, d’un côté, Jean-Charles Thomas et Claude Tresmontant ont dit des choses formidablement intéressantes, et que de l’autre, ils ont soutenu une thèse « Farfelue, saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique », sans que cela rende sa pensée ou ses affirmations incohérentes. C’est juste une question d’honnêteté intellectuelle, me semble-t-il, que d’indiquer que des gens que, par ailleurs, il respecte profondément, soutiennent la même thèse. Voire même que certains, comme Claude Tresmontant vont plus loin que moi.[/size]
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- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
reponse a Olivier Bonnassies partie 2
Lun 26 Juin - 0:27
1)[size=9] JEAN ABSENT DE JEAN…[/size]
Venons-en maintenant à la thèse centrale de nos auteurs. Il serait impossible que Jean, Fils de Zébédée, personnage essentiel dans les Evangiles Synoptiques soit absent du « casting » du IVème Evangile. S’il se dissimule derrière l’expression « le Disciple que Jésus Aimait », c’est parce que, comme nous l’explique les auteurs, il veut faire preuve d’humilité, s’effacer derrière les grâces immenses qu’il a reçues et qui doivent être partagées avec tous les chrétiens.
Fort bien.
Mais les auteurs négligent un fait énorme : ce n’est pas seulement Jean qui est absent de Jean, c’est également Jacques, son frère. Or Jacques et Jean sont comme deux doigts de la main, ils sont tout le temps ensemble dans les Evangiles Synoptiques. Ils sont inséparables. Et en plus, Jacques a été le premier des Douze à connaître le martyre. Et on voudrait nous faire sérieusement croire que l’humilité de Jean implique la disparition de son frère de la totalité de son Evangile ? Et cela même alors qu’il fut le premier martyre parmi les Douze ? L’absence totale de Jacques Fils de Zébédée accompagnant celle son frère Jean dans le IVème Evangile indique une toute autre piste. Pour la « tradition johannique », celle de l’auteur du IVème Evangile, Jacques et Jean, Fils de Zébédée sont des personnages peu importants, dont ils ne convient pas de rapporter les faits et gestes, étant donné le peu d’intérêt qu’ils représentent.
Vous allez bien sûr hurler à l’impossibilité, voire au blasphème. Pierre, Jacques et Jean, dans cet ordre, ne sont-ils pas toujours cités comme les trois principaux Disciples de Jésus ?
Oui, bien sûr, mais dans les Synoptiques uniquement ! Or, encore une fois, tout le monde est d’accord sur le fait que les Evangiles ne sont pas des récits historiques comme on peut en avoir aujourd’hui au XXI ème siècle, mais des « points de vue ».
Selon le « point de vue » des Synoptiques, Jacques et Jean sont incontournables, selon le point de vue du IVème Evangile, ils font partie des apôtres qui ne sont même pas cités ( sauf en passant à la toute fin) car ils ne sont pas importants aux yeux de l’auteur.
Comment peut-on prouver cette thèse ?
Tout simplement en lisant Saint Irénée ! Tout le monde est d’accord pour affirmer que Saint Irénée est un témoin extrêmement important de l’histoire de l’Eglise. Il écrit près d’un siècle et demi avant Eusèbe de Césarée, et son œuvre est parvenu presqu’entière jusqu’à nous. Il est donc beaucoup plus proche des évènements qu’Eusèbe de Césarée.
Or, dans toute son énorme œuvre « Contre les hérésies » (près de 700 pages), il cite près de 200 fois Paul, il cite 74 fois le Disciple que Jésus Aimait (qui ne peut en aucun cas être Jean Fils de Zébédée pour les raisons expliquées ci-dessous), 56 fois Saint Pierre, et seulement…5 fois Jacques et Jean Fils de Zébédée. Or, Saint Irénée a une connaissance parfaite et absolue des Synoptiques, et malgré cette connaissance qu’il a des Synoptiques, il considère Jacques (et aussi son frère Jean, à partir du moment où il est impossible qu’il considère que le Disciple que Jésus Aimait dont il parle 74 fois puisse être Jean Fils de Zébédée) comme des « second rôles ». Il reflète ainsi la tradition johannique dont il est l’héritier puisqu’il est justement né en Asie Mineure et a gardé contact avec les Pères de l’Eglise de là-bas (ce qui lui permettra de jouer un grand rôle pour éviter le schisme entre l’Eglise d’Occident et les Eglises d’Orient sur la question de la date de Pâques).
La quasi-absence de Jean et Jacques Fils de Zébédée dans l’œuvre de Saint Irénée montre bien que c’est mon hypothèse qui est la bonne : pour la tradition johannique Jean et Jacques Fils de Zébédée ne sont absolument pas des Disciples importants de Jésus.
Pour affirmer l’impossibilité de l’existence d’un « disciple que Jésus aimait » différent de Jean de Zébédée, nos auteurs écrivent : « Il serait en fait un clone parfait de l’apôtre Jean de Zébédée : il devrait en effet, selon la thèse nouvelle, avoir exactement le même âge (p.106, 187), le même rapport avec Jésus, devenir son disciple en même temps et au même endroit, avoir le même tropisme galiléen contre les juifs (les judéens), la même place d’honneur dans la toute première Église et le même lien avec l’apôtre Pierre. »
Il est quand même extraordinaire de lire, sous la plume de gens qui ont consacré une grande partie de leur vie à étudier et à lire l’Evangile, que Jean Fils de Zébédée et l’auteur du IVème Evangile seraient devenus Disciples de Jésus en même temps et au même endroit. Tout lecteur de l’Evangile peut voir que, sauf à triturer les textes de façon vraiment invraisemblable, ils ne rencontrent Jésus ni au même endroit, ni au même moment. L’un le rencontre en compagnie d’André près de là où Jean-Baptiste baptisait et avant que Pierre ait rencontré Jésus. Tandis que l’autre rencontre Jésus avec son frère Jacques au bord du Lac de Galilée et après que Pierre ait déjà rencontré Jésus !
Autre propos incroyable : ils auraient le même lien avec l’Apôtre Pierre. Mais c’est exactement l’inverse qui est vrai ! Et c’est même quelque chose d’absolument essentiel pour ma thèse. Le rapport entre le Disciple que jésus aimait et Pierre dans le IVème Evangile est exactement l’inverse du rapport entre Jean et Pierre dans les Synoptiques et les Actes ! En effet, même quand Jean a (dans les Actes) un rôle plus important que Jacques, alors qu’avant, il est toujours cité en troisième, c’est Pierre qui s’exprime en leur nom et jamais lui. A aucun moment dans les Synoptiques et dans les Actes, vous ne trouverez la moindre indication que Jean soit mis par devant Pierre. Or, lors de la totalité des interactions entre Pierre et Jean (que les auteurs nous rappellent dans un grand tableau qui ne sert à rien d’autre qu’à réfuter leur propre thèse, et certainement pas à la démontrer) dans le IVème Evangile, Pierre a, comme je l’ai écrit, « toujours un train de retard ». Voilà comment je résume la situation pages 38-39 :
« Dans le Quatrième Evangile, Pierre est en permanence « à la ramasse ». Et malgré son très jeune âge (d’après la tradition), c’est le DBA qui lui « sauve la mise », qui lui explique des choses qu’il comprend avant lui, et cela en permanence. Tout d’abord, de façon symbolique, il devient un disciple (certes en compagnie du frère de Pierre, André) avant Pierre, et semble t’il de sa propre volonté, alors que Pierre est le premier choisi par Jésus dans les Evangiles synoptiques. Ensuite, Pierre a besoin de lui pour rentrer chez le grand prêtre et ne pas rester à la porte lors de la comparution de Jésus. Puis lorsqu’ils courent tous les deux vers le tombeau, le DBA arrive avant lui, et s’il le laisse entrer en premier, il est précisé qu’il comprit dès son arrivée dans le tombeau que Jésus était ressuscité (« il vit et y cru »), alors qu’il est précisé, y compris dans les synoptiques (Luc 24,12), que « Pierre s’en retourna chez lui perplexe ». Lors de sa dernière rencontre avec Jésus en Jean 21, il faut que ce soit encore le DBA qui explique à Pierre que la personne qui leur parle depuis la rive est le Seigneur. Bref, c’est simple, vous ne trouverez aucun endroit dans tout le 4 eme Evangile où Pierre a la priorité ou la primeur ou la préséance sur le DBA. »
Alors que c’est totalement l’inverse dans les synoptiques. Toujours dans le même paragraphe, les auteurs nous disent : « Il doit aussi porter le même nom, Jean, sans que les auteurs sacrés, les premiers chrétiens ou les Pères de l’Eglise n’éprouvent à aucun moment le besoin de le distinguer du fils de Zébédée alors même que des distinctions claires sont faites pour tous les autres (Jean Baptiste, Jean-Marc, les différentes Marie, les différents Jacques, Judas, etc) ». Mais justement, Saint Irénée et Saint Polycrate l’appellent « le Disciple qui a reposé sur le sein du Seigneur », pour éviter de le confondre avec Jean Fils de Zébédée. Et toujours pour éviter de le confondre avec Jean Fils de Zébédée, Papias l’appelle « Jean l’Ancien ». Quant à Paul, il en fait l’un des trois « piliers » de l’Eglise, or personne n’a jamais dit, avant la confusion entre les deux Jean, que Jean Fils de Zébédée était un « pilier » de l’Eglise, il était simplement le bras droit de l’un des piliers, qui était Pierre.
La seule et unique chose qui est vraie dans leurs affirmations… c’est qu’ils ont le même âge. Tout le reste est faux : leurs rapports à Jésus sont à l’opposé, Jean Fils de Zébédée manifeste de la colère contre les samaritains mais aucune trace d’une colère contre les judéens, etc, etc…
4. « L’IDENTIFICATION DU DJA AU FILS DE ZEBEDEE QUI EST UNANIMEMENT RECONNUE DE L‘ORIGINE A NOS JOURS DANS TOUTES LES ÉGLISES APOSTOLIQUES »
NON, NON ET ENCORE NON !
Il faut le répéter et le re-re-re répéter, car ce qui constitue l’un des arguments principaux de nos auteurs est gravement inexact. Contrairement à leurs affirmations, aucun, je dis bien aucun des Pères de l’Eglise ayant parlé de l’Evangile de Jean et de son auteur ne l’a attribué à Jean Fils de Zébédée ou à l’un des Douze Apôtres avant l’année 220 (Origène et Tertullien ) soit 130 ans après la mort de cet auteur, ce qui représente une durée très importante dans un monde qui était loin d’avoir des archives comme les nôtres. Les auteurs le savent parfaitement, et la meilleure preuve, c’est que tout ce qu’ils peuvent présenter, comme allant dans le sens de leur hypothèse au 2ème siècle, ce sont deux textes complètement farfelus comme l’Epitre des Apôtres et les Actes de Jean sur lesquels aucune conclusion d’ordre historique et rationnelle ne peut bien entendu être basée (voir p. 70-71 de mon ouvrage pour en comprendre les raisons).
Mais encore, quand on leur fait remarquer ceci, ils disent que les auteurs en question n’ont pas précisé ce point essentiel « parce que c’était évident ». Avec un raisonnement de ce genre, on peut prouver tout et n’importe quoi[url=#_ftn1][size=15][1][/url]. Les auteurs insistent sur le fait que Jean Fils de Zébédée possède de nombreux titres, et qu’il n’était donc pas obligatoire de lui donner ceux-là. Mais tout d’abord, un certain nombre de ces titres sont tout à fait secondaires…et désignent Jean l’Auteur du IVème Evangile et non Jean Fils de Zébédée comme « l’Aigle de Patmos », l’Ancien, le Théologien etc…[/size]
Le parallèle avec Lionel Messi est particulièrement peu honnête, car effectivement on n’appelle jamais Lionel Messi « le Fils de Jorge Horacio », mais c’est parce qu’aujourd’hui nous avons des noms de famille, ce qui n’existait pas dans la Palestine du 1er siècle. Le fait que Saint Irénée parle de lui 74 fois de lui sans jamais dire une seule fois qu’il s’agit de l’un des Douze ou de Jean Fils de Zébédée emporte de très très loin l’adhésion. Comme je le dis par ailleurs, si vous lisez un livre de 500 pages sur la IIème Guerre Mondiale, et que ce livre ne mentionne jamais le nom de Hitler, c’est que vous ne lisez pas un livre sur la IIème Guerre Mondiale, mais sur une autre guerre !
Jean Fils de Zébédée n’est absolument pas « le plus grand après Pierre », contrairement à ce qu’affirment nos auteurs, parce que pour affirmer cela, il faut déjà affirmer que Jean Fils de Zébédée est l’auteur du IVème Evangile, ce qui est justement la thèse à démontrer. Car dans l’ensemble des Synoptiques, certes pas dans le Actes, Jean est toujours cité en 3ème (sauf une fois), et donc celui que les Synoptiques présentent comme le plus grand après Pierre, c’est Jacques, le frère ainé, et non pas Jean, son frère cadet.
Nos auteurs écrivent ensuite : « L’utilisation large de Jean à partir du IIème siècle atteste de sa réception dans l’ensemble des Eglises, sans difficulté, alors que le récit johannique diffère beaucoup des Synoptiques. Pour que l’Evangile de Jean n’ait ainsi fait l’objet d’aucun rejet sérieux, il fallait que dès l’origine la figure du « disciple bien-aimé » corresponde, selon les informations disponibles alors, à un personnage bien identifié et reconnu comme témoin privilégié. Ce qui, pour nous, se présente sous forme d’énigme constituait probablement pour eux une sorte d’évidence. »
Cette affirmation est également fausse ! Il y a eu de grandes difficultés à faire admettre l’Evangile de Jean, et la meilleure preuve réside dans le fait qu’à Rome même a existé en l’An 200 (donc à la toute fin du IIème siècle, début du IIIème siècle) un mouvement, les Algoî (ceux qui refusent le logos), qui refusait absolument d’inclure l’Evangile de Jean dans le Canon au prétexte que…on ne savait pas qui était son auteur ! Mieux encore, le chef des Algoî, un prêtre romain du nom de Caius, affirmait que Cérinthe, l’un des principaux ennemis de la jeune Eglise naissante, était l’auteur de cet Evangile.
C’est dire si à la fin du IIème siècle, des doutes plus que sérieux pouvaient encore exister sur l’auteur de l’Evangile de Jean[url=#_ftn2][size=15][2][/url] ![/size]
Si tous les Pères de l’Eglise avaient unanimement mentionné qu’il s’agissait d’un Evangile écrit par Jean Fils de Zébédée, l’un des Douze, la question ne se poserait pas et je n’aurai jamais écrit ce livre. Mais c’est justement parce que ce n’est pas le cas, et que c’est même l’inverse qui est vrai ( encore une fois, aucun des Pères de l’Eglise du IIème siècle n’attribue ce texte à Jean Fils de Zébédée, ni à un des Douze) que la thèse doit être considérée.
[url=#_ftnref1][size=13][1][/url] Un exégète pourtant connu, Thierry Murcia, prétend que Marie Madeleine et Marie, la Vierge, Mère de Jésus sont une seule et même personne. Quand on lui demande pourquoi aucun Père de l’Eglise n’a jamais affirmé une telle chose, il répond… « par ce que c’était évident ».
[url=#_ftnref2][2][/url] je ne peux pas poster de liens sur ce forum ![/size]
Venons-en maintenant à la thèse centrale de nos auteurs. Il serait impossible que Jean, Fils de Zébédée, personnage essentiel dans les Evangiles Synoptiques soit absent du « casting » du IVème Evangile. S’il se dissimule derrière l’expression « le Disciple que Jésus Aimait », c’est parce que, comme nous l’explique les auteurs, il veut faire preuve d’humilité, s’effacer derrière les grâces immenses qu’il a reçues et qui doivent être partagées avec tous les chrétiens.
Fort bien.
Mais les auteurs négligent un fait énorme : ce n’est pas seulement Jean qui est absent de Jean, c’est également Jacques, son frère. Or Jacques et Jean sont comme deux doigts de la main, ils sont tout le temps ensemble dans les Evangiles Synoptiques. Ils sont inséparables. Et en plus, Jacques a été le premier des Douze à connaître le martyre. Et on voudrait nous faire sérieusement croire que l’humilité de Jean implique la disparition de son frère de la totalité de son Evangile ? Et cela même alors qu’il fut le premier martyre parmi les Douze ? L’absence totale de Jacques Fils de Zébédée accompagnant celle son frère Jean dans le IVème Evangile indique une toute autre piste. Pour la « tradition johannique », celle de l’auteur du IVème Evangile, Jacques et Jean, Fils de Zébédée sont des personnages peu importants, dont ils ne convient pas de rapporter les faits et gestes, étant donné le peu d’intérêt qu’ils représentent.
Vous allez bien sûr hurler à l’impossibilité, voire au blasphème. Pierre, Jacques et Jean, dans cet ordre, ne sont-ils pas toujours cités comme les trois principaux Disciples de Jésus ?
Oui, bien sûr, mais dans les Synoptiques uniquement ! Or, encore une fois, tout le monde est d’accord sur le fait que les Evangiles ne sont pas des récits historiques comme on peut en avoir aujourd’hui au XXI ème siècle, mais des « points de vue ».
Selon le « point de vue » des Synoptiques, Jacques et Jean sont incontournables, selon le point de vue du IVème Evangile, ils font partie des apôtres qui ne sont même pas cités ( sauf en passant à la toute fin) car ils ne sont pas importants aux yeux de l’auteur.
Comment peut-on prouver cette thèse ?
Tout simplement en lisant Saint Irénée ! Tout le monde est d’accord pour affirmer que Saint Irénée est un témoin extrêmement important de l’histoire de l’Eglise. Il écrit près d’un siècle et demi avant Eusèbe de Césarée, et son œuvre est parvenu presqu’entière jusqu’à nous. Il est donc beaucoup plus proche des évènements qu’Eusèbe de Césarée.
Or, dans toute son énorme œuvre « Contre les hérésies » (près de 700 pages), il cite près de 200 fois Paul, il cite 74 fois le Disciple que Jésus Aimait (qui ne peut en aucun cas être Jean Fils de Zébédée pour les raisons expliquées ci-dessous), 56 fois Saint Pierre, et seulement…5 fois Jacques et Jean Fils de Zébédée. Or, Saint Irénée a une connaissance parfaite et absolue des Synoptiques, et malgré cette connaissance qu’il a des Synoptiques, il considère Jacques (et aussi son frère Jean, à partir du moment où il est impossible qu’il considère que le Disciple que Jésus Aimait dont il parle 74 fois puisse être Jean Fils de Zébédée) comme des « second rôles ». Il reflète ainsi la tradition johannique dont il est l’héritier puisqu’il est justement né en Asie Mineure et a gardé contact avec les Pères de l’Eglise de là-bas (ce qui lui permettra de jouer un grand rôle pour éviter le schisme entre l’Eglise d’Occident et les Eglises d’Orient sur la question de la date de Pâques).
La quasi-absence de Jean et Jacques Fils de Zébédée dans l’œuvre de Saint Irénée montre bien que c’est mon hypothèse qui est la bonne : pour la tradition johannique Jean et Jacques Fils de Zébédée ne sont absolument pas des Disciples importants de Jésus.
Pour affirmer l’impossibilité de l’existence d’un « disciple que Jésus aimait » différent de Jean de Zébédée, nos auteurs écrivent : « Il serait en fait un clone parfait de l’apôtre Jean de Zébédée : il devrait en effet, selon la thèse nouvelle, avoir exactement le même âge (p.106, 187), le même rapport avec Jésus, devenir son disciple en même temps et au même endroit, avoir le même tropisme galiléen contre les juifs (les judéens), la même place d’honneur dans la toute première Église et le même lien avec l’apôtre Pierre. »
Il est quand même extraordinaire de lire, sous la plume de gens qui ont consacré une grande partie de leur vie à étudier et à lire l’Evangile, que Jean Fils de Zébédée et l’auteur du IVème Evangile seraient devenus Disciples de Jésus en même temps et au même endroit. Tout lecteur de l’Evangile peut voir que, sauf à triturer les textes de façon vraiment invraisemblable, ils ne rencontrent Jésus ni au même endroit, ni au même moment. L’un le rencontre en compagnie d’André près de là où Jean-Baptiste baptisait et avant que Pierre ait rencontré Jésus. Tandis que l’autre rencontre Jésus avec son frère Jacques au bord du Lac de Galilée et après que Pierre ait déjà rencontré Jésus !
Autre propos incroyable : ils auraient le même lien avec l’Apôtre Pierre. Mais c’est exactement l’inverse qui est vrai ! Et c’est même quelque chose d’absolument essentiel pour ma thèse. Le rapport entre le Disciple que jésus aimait et Pierre dans le IVème Evangile est exactement l’inverse du rapport entre Jean et Pierre dans les Synoptiques et les Actes ! En effet, même quand Jean a (dans les Actes) un rôle plus important que Jacques, alors qu’avant, il est toujours cité en troisième, c’est Pierre qui s’exprime en leur nom et jamais lui. A aucun moment dans les Synoptiques et dans les Actes, vous ne trouverez la moindre indication que Jean soit mis par devant Pierre. Or, lors de la totalité des interactions entre Pierre et Jean (que les auteurs nous rappellent dans un grand tableau qui ne sert à rien d’autre qu’à réfuter leur propre thèse, et certainement pas à la démontrer) dans le IVème Evangile, Pierre a, comme je l’ai écrit, « toujours un train de retard ». Voilà comment je résume la situation pages 38-39 :
« Dans le Quatrième Evangile, Pierre est en permanence « à la ramasse ». Et malgré son très jeune âge (d’après la tradition), c’est le DBA qui lui « sauve la mise », qui lui explique des choses qu’il comprend avant lui, et cela en permanence. Tout d’abord, de façon symbolique, il devient un disciple (certes en compagnie du frère de Pierre, André) avant Pierre, et semble t’il de sa propre volonté, alors que Pierre est le premier choisi par Jésus dans les Evangiles synoptiques. Ensuite, Pierre a besoin de lui pour rentrer chez le grand prêtre et ne pas rester à la porte lors de la comparution de Jésus. Puis lorsqu’ils courent tous les deux vers le tombeau, le DBA arrive avant lui, et s’il le laisse entrer en premier, il est précisé qu’il comprit dès son arrivée dans le tombeau que Jésus était ressuscité (« il vit et y cru »), alors qu’il est précisé, y compris dans les synoptiques (Luc 24,12), que « Pierre s’en retourna chez lui perplexe ». Lors de sa dernière rencontre avec Jésus en Jean 21, il faut que ce soit encore le DBA qui explique à Pierre que la personne qui leur parle depuis la rive est le Seigneur. Bref, c’est simple, vous ne trouverez aucun endroit dans tout le 4 eme Evangile où Pierre a la priorité ou la primeur ou la préséance sur le DBA. »
Alors que c’est totalement l’inverse dans les synoptiques. Toujours dans le même paragraphe, les auteurs nous disent : « Il doit aussi porter le même nom, Jean, sans que les auteurs sacrés, les premiers chrétiens ou les Pères de l’Eglise n’éprouvent à aucun moment le besoin de le distinguer du fils de Zébédée alors même que des distinctions claires sont faites pour tous les autres (Jean Baptiste, Jean-Marc, les différentes Marie, les différents Jacques, Judas, etc) ». Mais justement, Saint Irénée et Saint Polycrate l’appellent « le Disciple qui a reposé sur le sein du Seigneur », pour éviter de le confondre avec Jean Fils de Zébédée. Et toujours pour éviter de le confondre avec Jean Fils de Zébédée, Papias l’appelle « Jean l’Ancien ». Quant à Paul, il en fait l’un des trois « piliers » de l’Eglise, or personne n’a jamais dit, avant la confusion entre les deux Jean, que Jean Fils de Zébédée était un « pilier » de l’Eglise, il était simplement le bras droit de l’un des piliers, qui était Pierre.
La seule et unique chose qui est vraie dans leurs affirmations… c’est qu’ils ont le même âge. Tout le reste est faux : leurs rapports à Jésus sont à l’opposé, Jean Fils de Zébédée manifeste de la colère contre les samaritains mais aucune trace d’une colère contre les judéens, etc, etc…
4. « L’IDENTIFICATION DU DJA AU FILS DE ZEBEDEE QUI EST UNANIMEMENT RECONNUE DE L‘ORIGINE A NOS JOURS DANS TOUTES LES ÉGLISES APOSTOLIQUES »
NON, NON ET ENCORE NON !
Il faut le répéter et le re-re-re répéter, car ce qui constitue l’un des arguments principaux de nos auteurs est gravement inexact. Contrairement à leurs affirmations, aucun, je dis bien aucun des Pères de l’Eglise ayant parlé de l’Evangile de Jean et de son auteur ne l’a attribué à Jean Fils de Zébédée ou à l’un des Douze Apôtres avant l’année 220 (Origène et Tertullien ) soit 130 ans après la mort de cet auteur, ce qui représente une durée très importante dans un monde qui était loin d’avoir des archives comme les nôtres. Les auteurs le savent parfaitement, et la meilleure preuve, c’est que tout ce qu’ils peuvent présenter, comme allant dans le sens de leur hypothèse au 2ème siècle, ce sont deux textes complètement farfelus comme l’Epitre des Apôtres et les Actes de Jean sur lesquels aucune conclusion d’ordre historique et rationnelle ne peut bien entendu être basée (voir p. 70-71 de mon ouvrage pour en comprendre les raisons).
Mais encore, quand on leur fait remarquer ceci, ils disent que les auteurs en question n’ont pas précisé ce point essentiel « parce que c’était évident ». Avec un raisonnement de ce genre, on peut prouver tout et n’importe quoi[url=#_ftn1][size=15][1][/url]. Les auteurs insistent sur le fait que Jean Fils de Zébédée possède de nombreux titres, et qu’il n’était donc pas obligatoire de lui donner ceux-là. Mais tout d’abord, un certain nombre de ces titres sont tout à fait secondaires…et désignent Jean l’Auteur du IVème Evangile et non Jean Fils de Zébédée comme « l’Aigle de Patmos », l’Ancien, le Théologien etc…[/size]
Le parallèle avec Lionel Messi est particulièrement peu honnête, car effectivement on n’appelle jamais Lionel Messi « le Fils de Jorge Horacio », mais c’est parce qu’aujourd’hui nous avons des noms de famille, ce qui n’existait pas dans la Palestine du 1er siècle. Le fait que Saint Irénée parle de lui 74 fois de lui sans jamais dire une seule fois qu’il s’agit de l’un des Douze ou de Jean Fils de Zébédée emporte de très très loin l’adhésion. Comme je le dis par ailleurs, si vous lisez un livre de 500 pages sur la IIème Guerre Mondiale, et que ce livre ne mentionne jamais le nom de Hitler, c’est que vous ne lisez pas un livre sur la IIème Guerre Mondiale, mais sur une autre guerre !
Jean Fils de Zébédée n’est absolument pas « le plus grand après Pierre », contrairement à ce qu’affirment nos auteurs, parce que pour affirmer cela, il faut déjà affirmer que Jean Fils de Zébédée est l’auteur du IVème Evangile, ce qui est justement la thèse à démontrer. Car dans l’ensemble des Synoptiques, certes pas dans le Actes, Jean est toujours cité en 3ème (sauf une fois), et donc celui que les Synoptiques présentent comme le plus grand après Pierre, c’est Jacques, le frère ainé, et non pas Jean, son frère cadet.
Nos auteurs écrivent ensuite : « L’utilisation large de Jean à partir du IIème siècle atteste de sa réception dans l’ensemble des Eglises, sans difficulté, alors que le récit johannique diffère beaucoup des Synoptiques. Pour que l’Evangile de Jean n’ait ainsi fait l’objet d’aucun rejet sérieux, il fallait que dès l’origine la figure du « disciple bien-aimé » corresponde, selon les informations disponibles alors, à un personnage bien identifié et reconnu comme témoin privilégié. Ce qui, pour nous, se présente sous forme d’énigme constituait probablement pour eux une sorte d’évidence. »
Cette affirmation est également fausse ! Il y a eu de grandes difficultés à faire admettre l’Evangile de Jean, et la meilleure preuve réside dans le fait qu’à Rome même a existé en l’An 200 (donc à la toute fin du IIème siècle, début du IIIème siècle) un mouvement, les Algoî (ceux qui refusent le logos), qui refusait absolument d’inclure l’Evangile de Jean dans le Canon au prétexte que…on ne savait pas qui était son auteur ! Mieux encore, le chef des Algoî, un prêtre romain du nom de Caius, affirmait que Cérinthe, l’un des principaux ennemis de la jeune Eglise naissante, était l’auteur de cet Evangile.
C’est dire si à la fin du IIème siècle, des doutes plus que sérieux pouvaient encore exister sur l’auteur de l’Evangile de Jean[url=#_ftn2][size=15][2][/url] ![/size]
Si tous les Pères de l’Eglise avaient unanimement mentionné qu’il s’agissait d’un Evangile écrit par Jean Fils de Zébédée, l’un des Douze, la question ne se poserait pas et je n’aurai jamais écrit ce livre. Mais c’est justement parce que ce n’est pas le cas, et que c’est même l’inverse qui est vrai ( encore une fois, aucun des Pères de l’Eglise du IIème siècle n’attribue ce texte à Jean Fils de Zébédée, ni à un des Douze) que la thèse doit être considérée.
[url=#_ftnref1][size=13][1][/url] Un exégète pourtant connu, Thierry Murcia, prétend que Marie Madeleine et Marie, la Vierge, Mère de Jésus sont une seule et même personne. Quand on lui demande pourquoi aucun Père de l’Eglise n’a jamais affirmé une telle chose, il répond… « par ce que c’était évident ».
[url=#_ftnref2][2][/url] je ne peux pas poster de liens sur ce forum ![/size]
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
reponse a Olivier Bonnassies partie 3
Lun 26 Juin - 0:28
5. SAINT PAPIAS
Bien entendu, les auteurs ne peuvent pas faire autrement que d’essayer à tout prix de décrédibiliser le témoignage de Saint Papias (il faut bien rappeler que c’est un Saint de l’Eglise catholique, au même titre que Saint Irénée ou Saint Eusèbe de Césarée !) et qui, à lui tout seul, suffit à démolir leur thèse (mais comme nous le verrons plus bas, nous avons six sources indépendantes qui se renforcent l’une l’autre pour la démolir, ce qui est beaucoup plus fort que le seul témoignage de Papias). Pour cela ils se basent sur Eusèbe de Césarée qui dit que Papias était un « tout petit esprit ». Mais pourquoi Eusèbe de Césarée dit-il cela ? Point intéressant. Je l’analyse en détail dans mon livre p. 81-83. Parce que Papias a une interprétation littéraliste de l’Apocalypse !
Cela n’a rien à voir avec la crédibilité de Papias, témoin le plus proche des Apôtres que nous connaissions avec Saint Ignace d’Antioche, concernant des faits. Rejeter ce que Papias nous dit concernant des faits historiques parce que son interprétation théologique serait bancale, est aussi absurde que de rejeter en justice le témoignage du témoin d’un accident d’automobile sous prétexte que ce témoin serait lepéniste ou mélenchoniste !
Or, Papias nous dit de façon pas du tout « sibylline », contrairement à ce que disent les auteurs de cette note critique, que Jean l’Ancien vivait à son époque, alors qu’il parle au passé des Douze, dont Jean et Jacques Fils de Zébédée. Ensuite, nous savons par deux témoins différents que Papias affirmait dans le Tome II de sa grande œuvre, ce qui constitue une référence précise, au lieu d’un vague « Papias a dit » (qui serait invérifiable), que Jean Fils de Zébédée était mort en martyre, tué par les juifs.
Papias donne également une autre information essentielle dans son Tome V : l’Evangile de Jean a été diffusé du vivant de celui-ci.
6. SAINT IRENEE
Quand les auteurs de la note affirment que Saint Irénée fait de Jean Fils de Zébédée l’auteur du IVème Evangile sans jamais le citer, ni citer son appartenance aux Douze, ils sont en très bonne compagnie. On lit sous la plume de très nombreux exégètes que Saint Irénée « est le premier à avoir fait de Jean Fils de Zébédée l’auteur du IVème Evangile », sauf que c’est totalement et absolument faux ! J’affirme même avec force que de tous les « Jean » qui existaient à l’époque de Jésus (le nom de Jean était extrêmement répandu à l’époque), il y a un seul et unique Jean dont jamais, à aucun moment, à aucune seconde dans sa réflexion ou dans ses écrits, Saint Irénée aurait pu penser qu’il s’agissait de Jean l’auteur du IVème Evangile, et c’est justement Jean Fils de Zébédée !
Pourquoi ? Parce que Saint Irénée a lu très soigneusement Papias et les fameux 5 tomes de son œuvre majeure qu’il cite à plusieurs reprises et qu’il sait que Papias parle au passé de Jean Fils de Zébédée, et au présent de Jean l’Ancien. Il est donc particulièrement bien placé pour savoir que cet homme remarquable, selon lui, qu’est Saint Papias (« homme insigne ») n’a pas pu être l’auditeur de Jean Fils de Zébédée alors qu’il affirme de la façon la plus nette, que non seulement il a été l’auditeur de Jean auteur du IVème Evangile, mais qu’il rapporte de nombreux propos de celui-ci rapportés par Papias. Loin d’être absurde, comme l’affirme Eusèbe de Césarée, les propos que Papias met dans la bouche de Jean l’Evangéliste sont purement et simplement un décalque de …certains passages de l’Apocalypse, ce qui est tout à fait cohérent (voir pages 82-84 dans mon livre).
7. SAINT EUSEBE DE CESAREE
Voilà la seule et unique personne que j’accuse formellement et solennellement de mensonge dans cette histoire ! J’en prends toute la responsabilité, et je suis prêt à lui faire mes excuses, si je me trompe, quand je le rencontrerai au Paradis…
Notons tout d’abord que je l’accuse d’un gros mensonge « par omission », et non pas d’un petit comme je le fais avec les auteurs de la note (voir point numéro 2), mais que, contrairement à certains exégètes, je ne l’accuse absolument pas d’avoir truqué les textes[url=#_ftn1][size=15][1][/url] …et en plus, je lui trouve une excuse. En effet j’écris : « Mettez-vous donc à sa place : après près de trois longs siècles de persécutions, l’impensable s’est produit : par la grâce du Dieu tout-puissant, l’empereur s’est converti au christianisme : le christianisme est en passe de devenir religion d’État. Tout change. Les chrétiens sortent des catacombes. Plus de martyrs, plus de persécutions : la bonne nouvelle va pouvoir, comme Jésus l’avait lui-même prédit, être annoncée au monde entier… C’est fantastique non ? Eusèbe a donc sur ses épaules la lourde tâche de rendre tout cela crédible à la fois pour l’empereur et pour les générations futures. Il était donc logique pour lui de supprimer telles ou telles « anomalies » comme le fait qu’un Évangile du Canon sacré aurait été écrit par quelqu’un qui n’aurait pas été membre des Douze, ou que l’un des Douze était mort deux fois dans deux circonstances complètement différentes ».[/size]
Et enfin, je me base sur Eusèbe de Césarée lui-même, qui « avoue » son forfait de la manière suivante : « Nous ne mentionnons généralement dans cette histoire que les événements qui peuvent être utiles d’abord à nous-mêmes, ensuite à la postérité », ce qui confirme pleinement « l’excuse » que je lui ai trouvée : voulant que l’histoire de l’Eglise soit cohérente, il ne cite pas ce qui pourrait mettre en question cette cohérence … dans le sens où il l’a construite lui-même.
Ainsi Eusèbe de Césarée :
-[size=9] Ne nous dit pas que l’Evangile de Jean a été diffusé de son vivant d’après Papias, bien qu’il nous dise par ailleurs qu’il donne au lecteur toutes les informations importantes en sa possession sur la façon dont les Evangiles ont été écrits.[/size]
-[size=9] Il ne cite pas le fameux « Prologue du Prologue de Jean » qu’il a forcément lu puisqu’il en reste aujourd’hui 10 exemplaires dans différents manuscrits anciens, et qui affirme avec force que non seulement Saint Papias fut le proche disciple de Jean l’Evangéliste, mais qu’en plus, il fut l’un de ses scribes ![/size]
-[size=9] Et il se garde bien de développer les propos de Saint Papias selon lesquels Jean Fils de Zébédée serait mort en martyre tué par les juifs.[/size]
-[size=9] Au lieu de cela il reprend une « fake news » diffusée dans les années 250 par Denys d’Alexandrie selon laquelle il y aurait deux tombeaux de deux Jean à Ephèse (ce que même les auteurs de la note reconnaissent comme étant une légende ne reposant sur rien), et tout cela pour une seule raison : il refuse de voir dans l’Apocalypse un texte important et révélé digne de faire partie du Canon de l’Eglise (ce qui est aussi la position de Denys d’Alexandrie). Il faut donc pour lui que l’Apocalypse ait été écrit par ce Jean l’Ancien dont parle Papias…et que l’Evangile de Jean ait été écrit par Jean Fils de Zébédée.[/size]
Comme je le montre en détail dans mon livre, et c’est évidemment un point clé, Eusèbe de Césarée sans aucune raison, ni aucune source, va affirmer le contraire de ce que Saint Irénée, beaucoup plus proche des faits que lui, affirme : que Papias est l’auditeur de Jean l’évangéliste, auteur du IVème Evangile. Il le fait uniquement à cause de son idée préconçue selon laquelle Jean Fils de Zébédée est forcément l’auteur de ce IVème Evangile.
En plus, il a changé d’avis. Grâce à Don François-Régis Moreau de la Communauté Saint Martin, j’ai enfin pu mettre la main sur le passage des « Chroniques » d’Eusèbe de Césarée, dont je connaissais l’existence mais que je n’avais pas pu lire, et qui dit tout simplement « L'évêque Irénée écrivit que l'Apôtre Jean vécut jusqu'aux temps de l'empereur Trajan : parmi ses auditeurs insignes, on trouve Papias, évêque de Hiérapolis, Polycarpe, de Smyrne et Ignace d'Antioche.[url=#_ftn2][2][/url] »
Donc le cheminement intellectuel d’Eusèbe de Césarée qui est amené à être le grand responsable, et je dirai même le seul responsable de toute cette magouille (ici, on peut parler de magouille, de complot, ou de tout ce que vous voulez), est clair. Il part de l’idée que l’Apocalypse ne peut pas être de la plume du Disciple que Jésus Aimait, auteur du IVème Evangile. Donc il faut attribuer le IVème Evangile et l’Apocalypse à deux personnes différentes, s’appelant toutes les deux Jean. Et justement Papias parle de deux Jean, le premier étant Jean Fils de Zébédée, il sera « bien sûr » l’auteur de l’Evangile (comme je l’ai longuement expliqué dans mon livre, le « bien sûr » ne repose sur rien), et le second, Jean l’Ancien, sera l’auteur de l’Apocalypse.
Comme Papias, dont les propos ne sont pas sibyllins (contrairement à ce que disent les auteurs de la note, sinon Eusèbe de Césarée n’en aurait pas tenu compte), parle de la façon la plus nette de Jean Fils de Zébédée au passé, c’est donc qu’il n’a pas pu le connaître. Donc les affirmations de Saint Irénée sur le fait qu’il a été l’auditeur de Jean, ou les affirmations du Prologue du Prologue, encore plus ancien que les écrits de Saint Irénée, puisque remontant aux années 150-160 à Rome, selon lesquels il fut l’un des principaux disciples de Jean l’Evangéliste, et même son scribe, sont purement et simplement à jeter à la poubelle ou à ignorer.
Ce qui est drôle, c’est que les auteurs écrivent : « le monde réel est rempli de gens qui mentent, nous trompent ou se trompent. Il n’est pas raisonnable de vouloir tirer des conclusions absolues et absurdes à partir de textes qui ne sont pas du tout « paroles d’Évangile ». Ils auraient bien fait d’appliquer ces propos à Eusèbe de Césarée au lieu de lui faire une confiance aveugle.
[url=#_ftnref1][size=16][1][/url] Voir par exemple Gerd Lüdemann “Opposition to Paul in Jewish Christianity” Philadelphia Fortress 1989 p. 1-32
[url=#_ftnref2][2][/url] Migne, Patrologie grecque, vol. 19, col. 551
[/size]
Bien entendu, les auteurs ne peuvent pas faire autrement que d’essayer à tout prix de décrédibiliser le témoignage de Saint Papias (il faut bien rappeler que c’est un Saint de l’Eglise catholique, au même titre que Saint Irénée ou Saint Eusèbe de Césarée !) et qui, à lui tout seul, suffit à démolir leur thèse (mais comme nous le verrons plus bas, nous avons six sources indépendantes qui se renforcent l’une l’autre pour la démolir, ce qui est beaucoup plus fort que le seul témoignage de Papias). Pour cela ils se basent sur Eusèbe de Césarée qui dit que Papias était un « tout petit esprit ». Mais pourquoi Eusèbe de Césarée dit-il cela ? Point intéressant. Je l’analyse en détail dans mon livre p. 81-83. Parce que Papias a une interprétation littéraliste de l’Apocalypse !
Cela n’a rien à voir avec la crédibilité de Papias, témoin le plus proche des Apôtres que nous connaissions avec Saint Ignace d’Antioche, concernant des faits. Rejeter ce que Papias nous dit concernant des faits historiques parce que son interprétation théologique serait bancale, est aussi absurde que de rejeter en justice le témoignage du témoin d’un accident d’automobile sous prétexte que ce témoin serait lepéniste ou mélenchoniste !
Or, Papias nous dit de façon pas du tout « sibylline », contrairement à ce que disent les auteurs de cette note critique, que Jean l’Ancien vivait à son époque, alors qu’il parle au passé des Douze, dont Jean et Jacques Fils de Zébédée. Ensuite, nous savons par deux témoins différents que Papias affirmait dans le Tome II de sa grande œuvre, ce qui constitue une référence précise, au lieu d’un vague « Papias a dit » (qui serait invérifiable), que Jean Fils de Zébédée était mort en martyre, tué par les juifs.
Papias donne également une autre information essentielle dans son Tome V : l’Evangile de Jean a été diffusé du vivant de celui-ci.
6. SAINT IRENEE
Quand les auteurs de la note affirment que Saint Irénée fait de Jean Fils de Zébédée l’auteur du IVème Evangile sans jamais le citer, ni citer son appartenance aux Douze, ils sont en très bonne compagnie. On lit sous la plume de très nombreux exégètes que Saint Irénée « est le premier à avoir fait de Jean Fils de Zébédée l’auteur du IVème Evangile », sauf que c’est totalement et absolument faux ! J’affirme même avec force que de tous les « Jean » qui existaient à l’époque de Jésus (le nom de Jean était extrêmement répandu à l’époque), il y a un seul et unique Jean dont jamais, à aucun moment, à aucune seconde dans sa réflexion ou dans ses écrits, Saint Irénée aurait pu penser qu’il s’agissait de Jean l’auteur du IVème Evangile, et c’est justement Jean Fils de Zébédée !
Pourquoi ? Parce que Saint Irénée a lu très soigneusement Papias et les fameux 5 tomes de son œuvre majeure qu’il cite à plusieurs reprises et qu’il sait que Papias parle au passé de Jean Fils de Zébédée, et au présent de Jean l’Ancien. Il est donc particulièrement bien placé pour savoir que cet homme remarquable, selon lui, qu’est Saint Papias (« homme insigne ») n’a pas pu être l’auditeur de Jean Fils de Zébédée alors qu’il affirme de la façon la plus nette, que non seulement il a été l’auditeur de Jean auteur du IVème Evangile, mais qu’il rapporte de nombreux propos de celui-ci rapportés par Papias. Loin d’être absurde, comme l’affirme Eusèbe de Césarée, les propos que Papias met dans la bouche de Jean l’Evangéliste sont purement et simplement un décalque de …certains passages de l’Apocalypse, ce qui est tout à fait cohérent (voir pages 82-84 dans mon livre).
7. SAINT EUSEBE DE CESAREE
Voilà la seule et unique personne que j’accuse formellement et solennellement de mensonge dans cette histoire ! J’en prends toute la responsabilité, et je suis prêt à lui faire mes excuses, si je me trompe, quand je le rencontrerai au Paradis…
Notons tout d’abord que je l’accuse d’un gros mensonge « par omission », et non pas d’un petit comme je le fais avec les auteurs de la note (voir point numéro 2), mais que, contrairement à certains exégètes, je ne l’accuse absolument pas d’avoir truqué les textes[url=#_ftn1][size=15][1][/url] …et en plus, je lui trouve une excuse. En effet j’écris : « Mettez-vous donc à sa place : après près de trois longs siècles de persécutions, l’impensable s’est produit : par la grâce du Dieu tout-puissant, l’empereur s’est converti au christianisme : le christianisme est en passe de devenir religion d’État. Tout change. Les chrétiens sortent des catacombes. Plus de martyrs, plus de persécutions : la bonne nouvelle va pouvoir, comme Jésus l’avait lui-même prédit, être annoncée au monde entier… C’est fantastique non ? Eusèbe a donc sur ses épaules la lourde tâche de rendre tout cela crédible à la fois pour l’empereur et pour les générations futures. Il était donc logique pour lui de supprimer telles ou telles « anomalies » comme le fait qu’un Évangile du Canon sacré aurait été écrit par quelqu’un qui n’aurait pas été membre des Douze, ou que l’un des Douze était mort deux fois dans deux circonstances complètement différentes ».[/size]
Et enfin, je me base sur Eusèbe de Césarée lui-même, qui « avoue » son forfait de la manière suivante : « Nous ne mentionnons généralement dans cette histoire que les événements qui peuvent être utiles d’abord à nous-mêmes, ensuite à la postérité », ce qui confirme pleinement « l’excuse » que je lui ai trouvée : voulant que l’histoire de l’Eglise soit cohérente, il ne cite pas ce qui pourrait mettre en question cette cohérence … dans le sens où il l’a construite lui-même.
Ainsi Eusèbe de Césarée :
-[size=9] Ne nous dit pas que l’Evangile de Jean a été diffusé de son vivant d’après Papias, bien qu’il nous dise par ailleurs qu’il donne au lecteur toutes les informations importantes en sa possession sur la façon dont les Evangiles ont été écrits.[/size]
-[size=9] Il ne cite pas le fameux « Prologue du Prologue de Jean » qu’il a forcément lu puisqu’il en reste aujourd’hui 10 exemplaires dans différents manuscrits anciens, et qui affirme avec force que non seulement Saint Papias fut le proche disciple de Jean l’Evangéliste, mais qu’en plus, il fut l’un de ses scribes ![/size]
-[size=9] Et il se garde bien de développer les propos de Saint Papias selon lesquels Jean Fils de Zébédée serait mort en martyre tué par les juifs.[/size]
-[size=9] Au lieu de cela il reprend une « fake news » diffusée dans les années 250 par Denys d’Alexandrie selon laquelle il y aurait deux tombeaux de deux Jean à Ephèse (ce que même les auteurs de la note reconnaissent comme étant une légende ne reposant sur rien), et tout cela pour une seule raison : il refuse de voir dans l’Apocalypse un texte important et révélé digne de faire partie du Canon de l’Eglise (ce qui est aussi la position de Denys d’Alexandrie). Il faut donc pour lui que l’Apocalypse ait été écrit par ce Jean l’Ancien dont parle Papias…et que l’Evangile de Jean ait été écrit par Jean Fils de Zébédée.[/size]
Comme je le montre en détail dans mon livre, et c’est évidemment un point clé, Eusèbe de Césarée sans aucune raison, ni aucune source, va affirmer le contraire de ce que Saint Irénée, beaucoup plus proche des faits que lui, affirme : que Papias est l’auditeur de Jean l’évangéliste, auteur du IVème Evangile. Il le fait uniquement à cause de son idée préconçue selon laquelle Jean Fils de Zébédée est forcément l’auteur de ce IVème Evangile.
En plus, il a changé d’avis. Grâce à Don François-Régis Moreau de la Communauté Saint Martin, j’ai enfin pu mettre la main sur le passage des « Chroniques » d’Eusèbe de Césarée, dont je connaissais l’existence mais que je n’avais pas pu lire, et qui dit tout simplement « L'évêque Irénée écrivit que l'Apôtre Jean vécut jusqu'aux temps de l'empereur Trajan : parmi ses auditeurs insignes, on trouve Papias, évêque de Hiérapolis, Polycarpe, de Smyrne et Ignace d'Antioche.[url=#_ftn2][2][/url] »
Donc le cheminement intellectuel d’Eusèbe de Césarée qui est amené à être le grand responsable, et je dirai même le seul responsable de toute cette magouille (ici, on peut parler de magouille, de complot, ou de tout ce que vous voulez), est clair. Il part de l’idée que l’Apocalypse ne peut pas être de la plume du Disciple que Jésus Aimait, auteur du IVème Evangile. Donc il faut attribuer le IVème Evangile et l’Apocalypse à deux personnes différentes, s’appelant toutes les deux Jean. Et justement Papias parle de deux Jean, le premier étant Jean Fils de Zébédée, il sera « bien sûr » l’auteur de l’Evangile (comme je l’ai longuement expliqué dans mon livre, le « bien sûr » ne repose sur rien), et le second, Jean l’Ancien, sera l’auteur de l’Apocalypse.
Comme Papias, dont les propos ne sont pas sibyllins (contrairement à ce que disent les auteurs de la note, sinon Eusèbe de Césarée n’en aurait pas tenu compte), parle de la façon la plus nette de Jean Fils de Zébédée au passé, c’est donc qu’il n’a pas pu le connaître. Donc les affirmations de Saint Irénée sur le fait qu’il a été l’auditeur de Jean, ou les affirmations du Prologue du Prologue, encore plus ancien que les écrits de Saint Irénée, puisque remontant aux années 150-160 à Rome, selon lesquels il fut l’un des principaux disciples de Jean l’Evangéliste, et même son scribe, sont purement et simplement à jeter à la poubelle ou à ignorer.
Ce qui est drôle, c’est que les auteurs écrivent : « le monde réel est rempli de gens qui mentent, nous trompent ou se trompent. Il n’est pas raisonnable de vouloir tirer des conclusions absolues et absurdes à partir de textes qui ne sont pas du tout « paroles d’Évangile ». Ils auraient bien fait d’appliquer ces propos à Eusèbe de Césarée au lieu de lui faire une confiance aveugle.
[url=#_ftnref1][size=16][1][/url] Voir par exemple Gerd Lüdemann “Opposition to Paul in Jewish Christianity” Philadelphia Fortress 1989 p. 1-32
[url=#_ftnref2][2][/url] Migne, Patrologie grecque, vol. 19, col. 551
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Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:29
@Jean Staune
Vous nous annoncez :
"voici le sommaire de ma réponse
je ne peut la poster ici elle est trop longue mais elle sera sur mon site
et je termine en démontrant l'absurdité au plan scientifique de Maria Valtorta ! "
Dès sa publication je lirais donc avec attention votre remake du Da Vinci Code. en vous souhaitant le même succès littéraire.
Vous nous annoncez :
"voici le sommaire de ma réponse
je ne peut la poster ici elle est trop longue mais elle sera sur mon site
et je termine en démontrant l'absurdité au plan scientifique de Maria Valtorta ! "
Dès sa publication je lirais donc avec attention votre remake du Da Vinci Code. en vous souhaitant le même succès littéraire.
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
reponse a Olivier Bonnassies partie 4
Lun 26 Juin - 0:37
8. LE MARTYRE DE JEAN FILS DE ZEBEDEE
Comme le montre l’ouvrage du Père Marie-Emile Boismard, que je cite abondamment dans le chapitre 4 de mon livre, « Le martyre de Jean l’Apôtre», il existe six preuves anciennes complètement indépendantes l’une de l’autre du fait que Jacques et Jean Fils de Zébédée soient morts en martyrs, et en vrai martyrs comme le Christ lui-même leur avait annoncé.
Ces six preuves sont les suivantes :
1.[size=9] une notice attribuée à Papias citée par deux sources différentes[/size]
2.[size=9] un martyrologe syriaque relatant le martyre des deux frères à Jérusalem ;[/size]
3.[size=9] un livre de la liturgie gallicane ;[/size]
4.[size=9] un sacramentaire irlandais ;[/size]
5.[size=9] un manuscrit conservé à la cathédrale de Trèves, indiquent que Jean serait mort soit en 43, soit peu après.[/size]
6.[size=9] une inscription sur un pilier de la cathédrale de Carmona en Espagne [/size]
Non seulement les auteurs passent totalement ces six preuves par « pertes et profits », mais en plus, ils parlent du fait que j’attache de l’importance à un « martyrologue éthiopien », ce qui montre à quel point ils ne m’ont pas lu avec attention, car je n’ai jamais et à aucun moment parlé d’un martyrologue éthiopien, mais d’une « version éthiopienne des Actes des Apôtres », ce qui, vous en conviendrez, n’est absolument pas la même chose.
Les auteurs tentent ensuite désespérément de se raccrocher à la réalité du « martyre non martyre » qu’aurait vécu Jean, et que Tertullien a repris dans l’un des textes « loufoques » que j’ai cité plus haut.
Ils écrivent : « 5 Pères de l’Eglise différents (Tertullien, Ambroise, Jérôme, Polycarpe, Bède) »…
Regardons cela dans le détail. Tertullien est celui qui a repris et diffusé cette légende. Saint Ambroise de Milan est né en 339, soit bien après les manipulations d’Eusèbe de Césarée. Quant à Bède le Vénérable, c’est un saint du VIIème siècle ayant vécu … en Angleterre, à des « années-lumière » de l’Asie Mineure, son témoignage n’a donc aucune valeur. Saint Jérôme est non seulement plus jeune encore que Saint Ambroise, et donc lui aussi tributaire d’Eusèbe de Césarée, mais surtout, il s’est livré à une manipulation incroyable concernant l’identité de Jacques le Juste (voir ci-dessous au point No.9). Sa crédibilité n’est donc pas très grande sur le sujet.
Reste donc Polycarpe. Ce serait effectivement extraordinaire si Polycarpe, qui a personnellement connu Jean l’Evangéliste avait rapporté ce fait. Cela lui donnerait une grande crédibilité. Si on avait donc un écrit authentique de Saint Polycarpe qui rapporterait ce fait, on devrait le prendre au sérieux. Mais est-ce le cas ? Pas du tout ! Encore l’une des très nombreuses désinformations auxquelles se livrent les auteurs de la note. Il n’existe qu’une seule lettre authentique de Polycarpe, L’Epitre aux Philippiens, qui soit arrivée jusqu’à nous. Je l’avais lue il y a dix ans lorsque j’ai commencé mes recherches. Je l’ai relue récemment, et je peux vous dire que non seulement il n’y a rien sur le martyre de Jean, mais il n’y a même rien concernant l’identité de l’auteur du IVème Evangile, ce qui est bien dommage, car si nous avions des propos de Polycarpe sur ce sujet, cela aurait évidemment une grande crédibilité.
Enfin, pour conclure sur ce point, si Jean était ressorti vivant d’une tentative de mise à mort dans de l’huile bouillante… les romains lui auraient tout simplement tranché la tête ! Il n’était pas dans leurs coutumes de laisser échapper ainsi un condamné à mort… même en cas de miracle.
9. JACQUES LE JUSTE
La question de l’identité exacte de Jacques le Juste n’est pas un « point de détail », mais une véritable « Pierre de Rosette » pour comprendre toute cette histoire.
Je cite, sans donner son nom, un courriel d’Olivier Bonnassies à Jean-Christian Petitfils dans mon livre p. 144 : Vous affirmez : "Jacques le Juste, le frère du Seigneur, ne faisait évidemment pas partie du groupe des Douze"
D'où vient cet "évidemment" ?
Savez-vous qu'en disant cela, vous êtes en opposition frontale avec toute la tradition de l’Église, le magistère, la liturgie, les saints, les mystiques, etc ?
Tous ont toujours enseigné que Jacques le Juste, "frère" du Seigneur, est Jacques le Mineur, fils d'Alphée et de Marie d'Alphée, cousin de Jésus, frère de Jude Thaddée, et le premier évêque de Jérusalem. »
Contrairement par exemple à un théologien catholique avec qui j’ai débattu comme Arnaud Dumouch, qui a immédiatement concédé que Jacques le Juste ne pouvait pas être Jacques d’Alphée, l’un des Douze, les auteurs de la note s’accrochent désespérément à cette hypothèse. Or, elle n’est pas une fois absurde, ni même deux fois ou trois fois absurde, elle est cinq fois absurde, comme nous pouvons le démontrer très facilement ici avec des faits que tout le monde pourra vérifier.
« Jean 19, 25 nous dit : « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala. » La première étape consiste à identifier la soeur de Marie, mère de Jésus, avec Marie, femme de Clopas, donc à considérer que le texte parle de trois femmes et non de quatre. C’est déjà très bizarre, parce que cela voudrait dire qu’il y avait deux sœurs dans la même famille, prénommées toutes les deux « Marie » … Pourquoi saint Jérome peut-il postuler une chose pareille ? Parce que Hégésippe, un auteur écrivant à Jérusalem au milieu de 2 ème siècle, affirme que ce Clopas est le frère de Joseph et que, dans la tradition juive, il était assez courant que deux sœurs épousent deux frères ! Bien entendu ce n’était pas automatique. C’est donc une hypothèse peu fondée, d’autant plus faible que rien ne garantit que Clopas soit le frère de Joseph.
Ensuite, saint Jérôme affirme que ce Clopas pourrait avoir comme second nom… Alphée ! Jacques d’Alphée serait donc le fils d’Alphée-Clopas, frère de Joseph, et de Marie, soeur de Marie la Vierge. Il serait donc doublement le cousin de Jésus, et voilà pourquoi on dirait que Jacques le Juste est le frère (au sens de « cousin ») de Jésus. Évidemment, aucune raison d’aucune espèce ne nous est donnée pour expliquer pourquoi Alphée serait un autre nom de Clopas. ».
Bien entendu, nos auteurs n’essaient même pas de trouver une raison, même capillotractée, pour laquelle Alphée et Clopas pourraient désigner une seule et même personne.
9. 4 La position de Pierre et Paul vis-à-vis de Jacques : Paul n’hésite pas à faire des remontrances en public à Pierre, jusqu’à le traiter d’hypocrite ! Par contre, avec Jacques le Juste, il filait doux : quand Jacques le Juste lui demande de se raser la tête, ce qui n’est pas rien, et de faire pénitence, surveillé par quatre de ses disciples à lui, Paul s’exécute sans discuter. Nos auteurs qui font à plusieurs reprises appel à la psychologie devraient intégrer à quel point il est psychologiquement absurde que Jacques le Mineur, que l’on appelle justement « le Mineur » parce qu’il est transparent, et qu’il n’a aucune importance dans les Evangiles, et que ceux-ci n’ont gardé aucun propos ou aucune action qui lui soit propre, soit devenu après le départ de Jésus un homme d’une telle importance que Pierre change son comportement, non pas seulement devant lui, mais devant de simples envoyés de Jacques le Juste, et que Paul, qui n’hésite pas un instant à résister publiquement à Pierre, lui obéit au doigt et à l’œil. C’est bien entendu une preuve supplémentaire de l’absurdité qu’il y aurait à affirmer que Jacques le Juste, leader de la première Eglise chrétienne de Jérusalem soit Jacques d’Alphée.
9. 5 Et puis il y a les Eglises d’Orient, chères à Pierre Perrier, qui est pourtant l’un des conseillers d’Olivier Bonnassies et qui l’a même accompagné lors du fameux colloque de 2019 pour soutenir sa thèse. Depuis 2000 ans, les Eglises d’Orient amènent sous notre nez la solution de toute cette histoire, puisqu’il y a deux saints, deux personnes complètement différentes avec deux fêtes à des dates différentes : Jacques le Juste, le frère du Seigneur, Ier Evêque de Jérusalem et Jacques d’Alphée, membre « mineur » des Douze Apôtres ! Vouloir défendre le montage hyper-capillotracté de Saint Jérôme datant d’il y a « seulement » 1600 ans, alors que la tradition ( la vraie, elle ! ) nous donne cette solution évidente et simple est la cinquième absurdité accomplie par nos auteurs.
Contrairement aux critiques partiales et à sens unique de certains, j’ai moi-même développé dans mon livre le fait que l’absence du Disciple que Jésus Aimait, un Disciple d’une telle importance, dans les trois Synoptiques comme dans les Actes des Apôtres, était le seul et unique argument, mais un argument fort contre ma thèse. Je me cite p. 130-131 : « Malgré l’attrait de la thèse que nous venons de développer, malgré tous les indices historiques que nous avons pu ramasser dans notre véritable jeu de piste, une telle absence dans les documents d‘époque pourrait paraître absolument rédhibitoire. Et cela d’autant plus qu’il n’est pas dans la liste des Saints, qu’il n’existe aucune fête à son nom, que la tradition n’a rien conservée sur lui.
Mais qu’en serait-il si nous avions la preuve que cela s’est déjà produit pour un autre disciple essentiel de Jésus ? Que là où il y avait deux personnes avec deux histoires très différentes, il n’y a plus aujourd’hui qu’un seul Saint, qu’une seule fête, qu’un seul personnage et qu’une seule histoire ? Ne serait-il pas d’un seul coup infiniment plus crédible qu’une « deuxième » disparition de ce type ait pu avoir eue lieu ? ».
Or, nous avons vu que pour l’Eglise Catholique (à cause du fait que la « manipulation » date de saint Jérôme qui est un Père Latin, et non un Père Grec, et que donc les Eglises Orientales ont été préservées d’un tel « capillotractage »), il y a bien eu disparition d’un Apôtre essentiel du Christ, soit le leader de la première église de Jérusalem, soit l’un des Douze Apôtres, au choix. Cela rend bien plus crédible la thèse que je développe, car elle soulève le seul obstacle sérieux à son adoption.
Notons qu’une autre disparition par fusion a eue lieu entre Nathanaël et Barthélémy. Deux personnes très différentes, comme nous l’affirme Saint Augustin et plusieurs autres Pères de l’Eglise. Ici nos critiques mettent en avant l’étymologie du mot Barthélémy qui signifierait « Fils de la Jarre » , donc il serait un lettré comme Nathanaël… C’est assez comique, car si l’on pense à l’usage d’une jarre en Palestine au Ier siècle, ce qui vient immédiatement à l’esprit c’est d’abord et avant tout le vin, ensuite éventuellement l’huile, et bien loin derrière, la conservation des documents. « Fils de la Jarre » pourrait donc, et avant tout, dire que Barthélémy avait un penchant pour la boisson…
Il faut bien réaliser que si les Actes des Apôtres n’étaient pas parvenus jusqu’à nous, rien, absolument rien, ne nous informerait que Jacques le Juste était un Disciple du Seigneur d’une importance telle qu’il clôture, comme les Actes sont bien obligés de le mentionner, le Ier Concile de Jérusalem. Cette simple remarque rend encore plus probable la possibilité qu’un Disciple essentiel de Jésus soit absent des Synoptiques.
Encore une fois, je n’affirme absolument pas qu’il y ait eu complot ou malhonnêteté ou autre chose de la part des Douze et des auteurs des Synoptiques pour faire disparaître le disciple que Jésus Aimait. Je dis que le plus probable est qu’ils ont voulu préserver son identité, car au moment où les premières versions des Synoptiques sont écrites, il vit encore à Jérusalem avec Marie, au cœur de « l’ennemi ». Son anonymat est toujours respecté, comme par exemple quand Mathieu 26, 18 nous dit que la Cène a lieu chez untel.
10 . POURQUOI JEAN L’ANCIEN EST-IL L’AUTEUR DU 4 EME EVANGILE ET LE DISCIPLE QUE JESUS AIMAIT ?
I/ Papias parle de Jean Fils de Zébédée au passé avec les autres apôtres : il ne les a pas connus. Par contre, il parle de Aristion et de Jean l’Ancien au présent. Il les met tous les deux sur le même plan que les apôtres, membres des Douze, en les appelant « Disciples du Seigneur ». Notez qu’ici qu’ « Ancien » n’est pas un adjectif mais un titre, puisqu’il est décerné uniquement à Jean, alors qu’il aurait pu parler des « Anciens Aristion et Jean ».
2/ Saint Irénée nous dit que Papias a été l’auditeur de Jean, l’auteur du 4ème Evangile, (Contre les hérésies V,33,4)
3/ Polycrate, dans une lettre au Pape Victor en 190 fait une différence entre Philippe, l’un des Douze Apôtres et Jean qu’il ne qualifie pas de membre des Douze, mais de Disciple ayant reposé sa tête sur le sein du Seigneur, et surtout de Prêtre, ce qui ne peut concerner qu’une prêtrise au Temple de Jérusalem, et non dans la jeune Eglise Chrétienne, où il était beaucoup plus qu’un prêtre.
4/ Le « Prologue du Prologue » de l’Evangile de Jean écrit dans les années 150/160 nous dit que Papias a été un disciple de Jean l’Evangéliste. D’après ce fragment, il a même été son scribe. Cela confirme ce que dit Saint Irénée et dément ce que dit Eusèbe de Césarée
5/ Le Canon de Muratori qui date des années 160, établi une différence (comme Polycrate le fait entre Philippe, un des Douze et Jean) entre André, un apôtre, et Jean, un disciple, l’auteur de l’Evangile, ami d’André (cf. le premier chapitre de l’Evangile de Jean).
6/ les 2e et 3e Epitres de Jean sont signées : « Moi l’Ancien… ». Or Saint Irénée nous dit que les Epitres de Jean, l’Evangile et l’Apocalypse ont été écrites par une seule et même personne : le Disciple que Jésus Aimait, que Papias a connu…et que Papias désigne sous le nom de…Jean l’Ancien!
Ainsi, nous avons six sources indépendantes qui se renforcent l’une l’autre, pour affirmer au-delà de tout doute raisonnable que le Disciple que Jésus Aimait, l’auteur du IVème Evangile est bel et bien ce Jean l’Ancien dont parle Papias, ce Jean qui a reposé sur le sein du Seigneur, dont parle Saint Irénée et Polycrate, cet « Apôtre » dont parle Saint Justin, ce « pilier » dont parle Paul. Ce qui fait beaucoup de témoignages et de traces pour quelqu’un qui est censé n’en avoir laissée aucune parmi les tous premiers Pères de l’Eglise.
Ce qui présente une certaine ironie, c’est que mon raisonnement est un décalque pur et simple du raisonnement d’Olivier Bonnassies dans ses conférences et dans son excellent livre, que j’ai soutenu publiquement en de nombreuses occasions « Dieu, la Science, les Preuves ». Il est impossible d’avoir une preuve absolue de quelque chose, comme Olivier Bonnassies l’a dit lui-même. On peut toujours mettre en doute des faits, même les plus évidentes et les plus parlants. Ce qui compte, c’est pour un jury face à une scène de crime, de conclure à la culpabilité de quelqu’un au-delà de tout doute raisonnable. De même qu’au-delà de tout doute raisonnable on peut penser que les connaissances que l’on a du réel implique que notre monde et nous-mêmes ne sommes pas là par hasard, de même on peut conclure, sur la base des six arguments indépendants et qui se renforcent l’un l’autre, que je viens de citer, que le Disciple que Jésus Aimait est bien un Judéen, un proche du Grand Prêtre et un membre d’une famille sacerdotale habitant Jérusalem, connu dans ces vieux jours sous le nom de Jean l’Ancien.
Comme le montre l’ouvrage du Père Marie-Emile Boismard, que je cite abondamment dans le chapitre 4 de mon livre, « Le martyre de Jean l’Apôtre», il existe six preuves anciennes complètement indépendantes l’une de l’autre du fait que Jacques et Jean Fils de Zébédée soient morts en martyrs, et en vrai martyrs comme le Christ lui-même leur avait annoncé.
Ces six preuves sont les suivantes :
1.[size=9] une notice attribuée à Papias citée par deux sources différentes[/size]
2.[size=9] un martyrologe syriaque relatant le martyre des deux frères à Jérusalem ;[/size]
3.[size=9] un livre de la liturgie gallicane ;[/size]
4.[size=9] un sacramentaire irlandais ;[/size]
5.[size=9] un manuscrit conservé à la cathédrale de Trèves, indiquent que Jean serait mort soit en 43, soit peu après.[/size]
6.[size=9] une inscription sur un pilier de la cathédrale de Carmona en Espagne [/size]
Non seulement les auteurs passent totalement ces six preuves par « pertes et profits », mais en plus, ils parlent du fait que j’attache de l’importance à un « martyrologue éthiopien », ce qui montre à quel point ils ne m’ont pas lu avec attention, car je n’ai jamais et à aucun moment parlé d’un martyrologue éthiopien, mais d’une « version éthiopienne des Actes des Apôtres », ce qui, vous en conviendrez, n’est absolument pas la même chose.
Les auteurs tentent ensuite désespérément de se raccrocher à la réalité du « martyre non martyre » qu’aurait vécu Jean, et que Tertullien a repris dans l’un des textes « loufoques » que j’ai cité plus haut.
Ils écrivent : « 5 Pères de l’Eglise différents (Tertullien, Ambroise, Jérôme, Polycarpe, Bède) »…
Regardons cela dans le détail. Tertullien est celui qui a repris et diffusé cette légende. Saint Ambroise de Milan est né en 339, soit bien après les manipulations d’Eusèbe de Césarée. Quant à Bède le Vénérable, c’est un saint du VIIème siècle ayant vécu … en Angleterre, à des « années-lumière » de l’Asie Mineure, son témoignage n’a donc aucune valeur. Saint Jérôme est non seulement plus jeune encore que Saint Ambroise, et donc lui aussi tributaire d’Eusèbe de Césarée, mais surtout, il s’est livré à une manipulation incroyable concernant l’identité de Jacques le Juste (voir ci-dessous au point No.9). Sa crédibilité n’est donc pas très grande sur le sujet.
Reste donc Polycarpe. Ce serait effectivement extraordinaire si Polycarpe, qui a personnellement connu Jean l’Evangéliste avait rapporté ce fait. Cela lui donnerait une grande crédibilité. Si on avait donc un écrit authentique de Saint Polycarpe qui rapporterait ce fait, on devrait le prendre au sérieux. Mais est-ce le cas ? Pas du tout ! Encore l’une des très nombreuses désinformations auxquelles se livrent les auteurs de la note. Il n’existe qu’une seule lettre authentique de Polycarpe, L’Epitre aux Philippiens, qui soit arrivée jusqu’à nous. Je l’avais lue il y a dix ans lorsque j’ai commencé mes recherches. Je l’ai relue récemment, et je peux vous dire que non seulement il n’y a rien sur le martyre de Jean, mais il n’y a même rien concernant l’identité de l’auteur du IVème Evangile, ce qui est bien dommage, car si nous avions des propos de Polycarpe sur ce sujet, cela aurait évidemment une grande crédibilité.
Enfin, pour conclure sur ce point, si Jean était ressorti vivant d’une tentative de mise à mort dans de l’huile bouillante… les romains lui auraient tout simplement tranché la tête ! Il n’était pas dans leurs coutumes de laisser échapper ainsi un condamné à mort… même en cas de miracle.
9. JACQUES LE JUSTE
La question de l’identité exacte de Jacques le Juste n’est pas un « point de détail », mais une véritable « Pierre de Rosette » pour comprendre toute cette histoire.
Je cite, sans donner son nom, un courriel d’Olivier Bonnassies à Jean-Christian Petitfils dans mon livre p. 144 : Vous affirmez : "Jacques le Juste, le frère du Seigneur, ne faisait évidemment pas partie du groupe des Douze"
D'où vient cet "évidemment" ?
Savez-vous qu'en disant cela, vous êtes en opposition frontale avec toute la tradition de l’Église, le magistère, la liturgie, les saints, les mystiques, etc ?
Tous ont toujours enseigné que Jacques le Juste, "frère" du Seigneur, est Jacques le Mineur, fils d'Alphée et de Marie d'Alphée, cousin de Jésus, frère de Jude Thaddée, et le premier évêque de Jérusalem. »
Contrairement par exemple à un théologien catholique avec qui j’ai débattu comme Arnaud Dumouch, qui a immédiatement concédé que Jacques le Juste ne pouvait pas être Jacques d’Alphée, l’un des Douze, les auteurs de la note s’accrochent désespérément à cette hypothèse. Or, elle n’est pas une fois absurde, ni même deux fois ou trois fois absurde, elle est cinq fois absurde, comme nous pouvons le démontrer très facilement ici avec des faits que tout le monde pourra vérifier.
9. 1 Deux Evangiles, celui de Jean directement et celui de Marc de façon quasi directe, mais un peu moins que chez Jean, nous apprennent que les frères de Jésus ne croyaient pas en lui alors que les Douze ont déjà été choisis par Jésus. Cela implique bien évidemment qu’aucun des frères de Jésus ne peut se trouver parmi les Douze. Réponse de nos auteurs : « Le fait que l’Évangile dise à un moment « ses frères ne croyaient pas en lui » ne doit pas être pris de manière pharisienne, littérale et absolue. Car si l’on raisonne ainsi sur les phrases de l’Évangile qui est écrit dans un monde araméen, on n’y comprend plus rien. Parmi 1 000 exemples, Jésus dit à un moment : « À celui qui n’a pas, on retirera même ce qu’il a »). Or, littéralement c’est impossible car, s’il « n’a pas », que pourrait-on donc lui retirer ? »
Il y a ici une confusion entre un fait historique, ses frères ne croyaient pas en lui, et une parabole de Jésus qu’il faut bien évidemment interpréter de façon non-littérale. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une très forte « trituration » des textes est nécessaire, dans ce cas-ci comme dans beaucoup d’autres, pour faire valoir les thèses de nos auteurs.
9. 2 Jacques le Juste est cité en premier dans toutes les listes des soixante-dix disciples que Jésus envoya bien après les Douze. Or il n’est pas possible d’être à la fois dans les Douze et dans les soixante-dix, et personne n’a prétendu que cela pouvait être le cas. Réponse de nos auteurs : aucune.
9. 3 Jacques d’Alphée serait Jacques le Juste parcequ’il serait le fils de Clopas, et que Clopas est le frère de Joseph. Ainsi serait expliqué le fait que l’on appelle Jacques le Juste le « frère » du Seigneur : il ferait partie de la « famille élargie » de Jésus ! Seulement voilà, cette thèse est « hyper-capillotractée », selon l’une des expressions favorites de nos auteurs. Elle a été développée par Saint Jérôme près de 4 siècles après les faits. Voilà ce que j’en dis dans mon livre p. 148-149 :« Jean 19, 25 nous dit : « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala. » La première étape consiste à identifier la soeur de Marie, mère de Jésus, avec Marie, femme de Clopas, donc à considérer que le texte parle de trois femmes et non de quatre. C’est déjà très bizarre, parce que cela voudrait dire qu’il y avait deux sœurs dans la même famille, prénommées toutes les deux « Marie » … Pourquoi saint Jérome peut-il postuler une chose pareille ? Parce que Hégésippe, un auteur écrivant à Jérusalem au milieu de 2 ème siècle, affirme que ce Clopas est le frère de Joseph et que, dans la tradition juive, il était assez courant que deux sœurs épousent deux frères ! Bien entendu ce n’était pas automatique. C’est donc une hypothèse peu fondée, d’autant plus faible que rien ne garantit que Clopas soit le frère de Joseph.
Ensuite, saint Jérôme affirme que ce Clopas pourrait avoir comme second nom… Alphée ! Jacques d’Alphée serait donc le fils d’Alphée-Clopas, frère de Joseph, et de Marie, soeur de Marie la Vierge. Il serait donc doublement le cousin de Jésus, et voilà pourquoi on dirait que Jacques le Juste est le frère (au sens de « cousin ») de Jésus. Évidemment, aucune raison d’aucune espèce ne nous est donnée pour expliquer pourquoi Alphée serait un autre nom de Clopas. ».
Bien entendu, nos auteurs n’essaient même pas de trouver une raison, même capillotractée, pour laquelle Alphée et Clopas pourraient désigner une seule et même personne.
9. 4 La position de Pierre et Paul vis-à-vis de Jacques : Paul n’hésite pas à faire des remontrances en public à Pierre, jusqu’à le traiter d’hypocrite ! Par contre, avec Jacques le Juste, il filait doux : quand Jacques le Juste lui demande de se raser la tête, ce qui n’est pas rien, et de faire pénitence, surveillé par quatre de ses disciples à lui, Paul s’exécute sans discuter. Nos auteurs qui font à plusieurs reprises appel à la psychologie devraient intégrer à quel point il est psychologiquement absurde que Jacques le Mineur, que l’on appelle justement « le Mineur » parce qu’il est transparent, et qu’il n’a aucune importance dans les Evangiles, et que ceux-ci n’ont gardé aucun propos ou aucune action qui lui soit propre, soit devenu après le départ de Jésus un homme d’une telle importance que Pierre change son comportement, non pas seulement devant lui, mais devant de simples envoyés de Jacques le Juste, et que Paul, qui n’hésite pas un instant à résister publiquement à Pierre, lui obéit au doigt et à l’œil. C’est bien entendu une preuve supplémentaire de l’absurdité qu’il y aurait à affirmer que Jacques le Juste, leader de la première Eglise chrétienne de Jérusalem soit Jacques d’Alphée.
9. 5 Et puis il y a les Eglises d’Orient, chères à Pierre Perrier, qui est pourtant l’un des conseillers d’Olivier Bonnassies et qui l’a même accompagné lors du fameux colloque de 2019 pour soutenir sa thèse. Depuis 2000 ans, les Eglises d’Orient amènent sous notre nez la solution de toute cette histoire, puisqu’il y a deux saints, deux personnes complètement différentes avec deux fêtes à des dates différentes : Jacques le Juste, le frère du Seigneur, Ier Evêque de Jérusalem et Jacques d’Alphée, membre « mineur » des Douze Apôtres ! Vouloir défendre le montage hyper-capillotracté de Saint Jérôme datant d’il y a « seulement » 1600 ans, alors que la tradition ( la vraie, elle ! ) nous donne cette solution évidente et simple est la cinquième absurdité accomplie par nos auteurs.
Contrairement aux critiques partiales et à sens unique de certains, j’ai moi-même développé dans mon livre le fait que l’absence du Disciple que Jésus Aimait, un Disciple d’une telle importance, dans les trois Synoptiques comme dans les Actes des Apôtres, était le seul et unique argument, mais un argument fort contre ma thèse. Je me cite p. 130-131 : « Malgré l’attrait de la thèse que nous venons de développer, malgré tous les indices historiques que nous avons pu ramasser dans notre véritable jeu de piste, une telle absence dans les documents d‘époque pourrait paraître absolument rédhibitoire. Et cela d’autant plus qu’il n’est pas dans la liste des Saints, qu’il n’existe aucune fête à son nom, que la tradition n’a rien conservée sur lui.
Mais qu’en serait-il si nous avions la preuve que cela s’est déjà produit pour un autre disciple essentiel de Jésus ? Que là où il y avait deux personnes avec deux histoires très différentes, il n’y a plus aujourd’hui qu’un seul Saint, qu’une seule fête, qu’un seul personnage et qu’une seule histoire ? Ne serait-il pas d’un seul coup infiniment plus crédible qu’une « deuxième » disparition de ce type ait pu avoir eue lieu ? ».
Or, nous avons vu que pour l’Eglise Catholique (à cause du fait que la « manipulation » date de saint Jérôme qui est un Père Latin, et non un Père Grec, et que donc les Eglises Orientales ont été préservées d’un tel « capillotractage »), il y a bien eu disparition d’un Apôtre essentiel du Christ, soit le leader de la première église de Jérusalem, soit l’un des Douze Apôtres, au choix. Cela rend bien plus crédible la thèse que je développe, car elle soulève le seul obstacle sérieux à son adoption.
Notons qu’une autre disparition par fusion a eue lieu entre Nathanaël et Barthélémy. Deux personnes très différentes, comme nous l’affirme Saint Augustin et plusieurs autres Pères de l’Eglise. Ici nos critiques mettent en avant l’étymologie du mot Barthélémy qui signifierait « Fils de la Jarre » , donc il serait un lettré comme Nathanaël… C’est assez comique, car si l’on pense à l’usage d’une jarre en Palestine au Ier siècle, ce qui vient immédiatement à l’esprit c’est d’abord et avant tout le vin, ensuite éventuellement l’huile, et bien loin derrière, la conservation des documents. « Fils de la Jarre » pourrait donc, et avant tout, dire que Barthélémy avait un penchant pour la boisson…
Il faut bien réaliser que si les Actes des Apôtres n’étaient pas parvenus jusqu’à nous, rien, absolument rien, ne nous informerait que Jacques le Juste était un Disciple du Seigneur d’une importance telle qu’il clôture, comme les Actes sont bien obligés de le mentionner, le Ier Concile de Jérusalem. Cette simple remarque rend encore plus probable la possibilité qu’un Disciple essentiel de Jésus soit absent des Synoptiques.
Encore une fois, je n’affirme absolument pas qu’il y ait eu complot ou malhonnêteté ou autre chose de la part des Douze et des auteurs des Synoptiques pour faire disparaître le disciple que Jésus Aimait. Je dis que le plus probable est qu’ils ont voulu préserver son identité, car au moment où les premières versions des Synoptiques sont écrites, il vit encore à Jérusalem avec Marie, au cœur de « l’ennemi ». Son anonymat est toujours respecté, comme par exemple quand Mathieu 26, 18 nous dit que la Cène a lieu chez untel.
10 . POURQUOI JEAN L’ANCIEN EST-IL L’AUTEUR DU 4 EME EVANGILE ET LE DISCIPLE QUE JESUS AIMAIT ?
I/ Papias parle de Jean Fils de Zébédée au passé avec les autres apôtres : il ne les a pas connus. Par contre, il parle de Aristion et de Jean l’Ancien au présent. Il les met tous les deux sur le même plan que les apôtres, membres des Douze, en les appelant « Disciples du Seigneur ». Notez qu’ici qu’ « Ancien » n’est pas un adjectif mais un titre, puisqu’il est décerné uniquement à Jean, alors qu’il aurait pu parler des « Anciens Aristion et Jean ».
2/ Saint Irénée nous dit que Papias a été l’auditeur de Jean, l’auteur du 4ème Evangile, (Contre les hérésies V,33,4)
3/ Polycrate, dans une lettre au Pape Victor en 190 fait une différence entre Philippe, l’un des Douze Apôtres et Jean qu’il ne qualifie pas de membre des Douze, mais de Disciple ayant reposé sa tête sur le sein du Seigneur, et surtout de Prêtre, ce qui ne peut concerner qu’une prêtrise au Temple de Jérusalem, et non dans la jeune Eglise Chrétienne, où il était beaucoup plus qu’un prêtre.
4/ Le « Prologue du Prologue » de l’Evangile de Jean écrit dans les années 150/160 nous dit que Papias a été un disciple de Jean l’Evangéliste. D’après ce fragment, il a même été son scribe. Cela confirme ce que dit Saint Irénée et dément ce que dit Eusèbe de Césarée
5/ Le Canon de Muratori qui date des années 160, établi une différence (comme Polycrate le fait entre Philippe, un des Douze et Jean) entre André, un apôtre, et Jean, un disciple, l’auteur de l’Evangile, ami d’André (cf. le premier chapitre de l’Evangile de Jean).
6/ les 2e et 3e Epitres de Jean sont signées : « Moi l’Ancien… ». Or Saint Irénée nous dit que les Epitres de Jean, l’Evangile et l’Apocalypse ont été écrites par une seule et même personne : le Disciple que Jésus Aimait, que Papias a connu…et que Papias désigne sous le nom de…Jean l’Ancien!
Ainsi, nous avons six sources indépendantes qui se renforcent l’une l’autre, pour affirmer au-delà de tout doute raisonnable que le Disciple que Jésus Aimait, l’auteur du IVème Evangile est bel et bien ce Jean l’Ancien dont parle Papias, ce Jean qui a reposé sur le sein du Seigneur, dont parle Saint Irénée et Polycrate, cet « Apôtre » dont parle Saint Justin, ce « pilier » dont parle Paul. Ce qui fait beaucoup de témoignages et de traces pour quelqu’un qui est censé n’en avoir laissée aucune parmi les tous premiers Pères de l’Eglise.
Ce qui présente une certaine ironie, c’est que mon raisonnement est un décalque pur et simple du raisonnement d’Olivier Bonnassies dans ses conférences et dans son excellent livre, que j’ai soutenu publiquement en de nombreuses occasions « Dieu, la Science, les Preuves ». Il est impossible d’avoir une preuve absolue de quelque chose, comme Olivier Bonnassies l’a dit lui-même. On peut toujours mettre en doute des faits, même les plus évidentes et les plus parlants. Ce qui compte, c’est pour un jury face à une scène de crime, de conclure à la culpabilité de quelqu’un au-delà de tout doute raisonnable. De même qu’au-delà de tout doute raisonnable on peut penser que les connaissances que l’on a du réel implique que notre monde et nous-mêmes ne sommes pas là par hasard, de même on peut conclure, sur la base des six arguments indépendants et qui se renforcent l’un l’autre, que je viens de citer, que le Disciple que Jésus Aimait est bien un Judéen, un proche du Grand Prêtre et un membre d’une famille sacerdotale habitant Jérusalem, connu dans ces vieux jours sous le nom de Jean l’Ancien.
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
reponse a Olivier Bonnassies partie 5
Lun 26 Juin - 0:39
11. QUELQUES AUTRES POINTS
J’ai pris très au sérieux les critiques précédentes d’Olivier Bonnassies faites à l’occasion du colloque de 2019 dont je parle à plusieurs reprises dans mon livre, et dont les vidéos se trouvent sur la chaîne YouTube de l’UIP.
Une grande partie des chapitres 5 à 8 de mon livre, et spécialement la totalité du chapitre 8 est une réponse à ces critiques. S’il continue à défendre l’indéfendable, comme par exemple le fait que Jacques le Juste soit Jacques d’Alphée, ou qu’il répète en boucle des affirmations fausses comme le fait que toute la tradition, depuis l’origine, voit dans Jean le Fils de Zébédée l’auteur de l’Evangile de Saint Jean, il n’a pas réitéré certaines affirmations dont j’avais montré le caractère faux ou absurde (le lecteur qui serait intéressé pourra comparer le chapitre 8 de mon livre à cette note critique).
C’est pourquoi j’ai choisi douze autres points, même si cela augmente la taille de ma réponse, pour ne pas laisser croire au lecteur que je laisserai des remarques sans réponses, même si elles sont secondaires.
Le point No.1 :
« La question du disciple qui connaît le grand prêtre et sa servante ne pose aucun problème. Il y a mille raisons de connaître des gens : ce peut être en vendant à Jérusalem le poisson séché de Galilée »
Cette phrase montre tout d’abord la « légèreté » avec laquelle les auteurs règlent certains problèmes. Le fait que le Disciple connaisse le Grand Prêtre, au point non seulement de faire rentrer quelqu’un chez lui, mais en plus d’assister à la comparution de Jésus devant lui, alors que Pierre est bien sûr exclu de cet « honneur », montre une fonction ou un lien particulier avec le Grand Prêtre de la part de ce Disciple. La deuxième partie montre ce que j’appelle « le syndrome du poissonnier » et que je définis ainsi : « inventer quelque chose qui ne repose sur aucun fait historique, et qui en plus est tout à fait en contradiction avec les connaissances que nous avons sur la Palestine du Ier siècle ». Cette hypothèse est démentie par les connaissances que nous pouvons avoir sur le commerce des poissons au Ier siècle en Palestine (aucun pêcheur de Galilée ne venait vendre son poisson à Jérusalem), comme le montre le témoignage du grand exégète Richard Bauckham, cité dans mon livre p.113-115.
Le point No.2 :
« Le fait de connaître les échanges entre Jésus et Nicodème, entre Jésus et Pilate, ou d’affirmer que « le Verbe s’est fait chair » peut se faire par témoignage direct ou indirect (notamment par Marie) »
Il faudrait vraiment beaucoup d’imagination pour savoir comment on pourrait apprendre de Marie, auquel le Christ n’a pas eu le temps de parler après son arrestation, les échanges entre Jésus et Pilate. Plus encore, comment Marie ou d’autres témoins sauraient ce qui se dit à huis clos, et cela à deux reprises, dans des réunions du sanhédrin. L’hypothèse de loin la plus probable est bien évidemment que l’auteur est d’un milieu sacerdotal, voire lui-même membre du sanhédrin, ou le fils d’un membre du sanhédrin, ce qui lui permet justement d’assister à la comparution de Jésus devant le Grand Prêtre, mais aussi aux discussions entre les envoyés du Grand Prêtre et Pilate (et non Jésus et Pilate, ce n’est pas ce que j’ai dit). N’oublions pas l’argument essentiel que je dois à Jean-Christian Petitfils et que je cite p. 214-215 de mon ouvrage : l’auteur de l’Evangile de Jean a noté les fautes de grammaire en grec que Pilate a faites en répondant aux envoyés du sanhédrin, ce qui prouve qu’il a été un témoin direct. Il est exclu que ces fautes de grammaire aient été inventées ou rajoutée plus tard « pour faire couleur locale ». Pour reprendre le vocabulaire de nos auteurs, ce serait extrêmement capillotracté par rapport à la thèse simple et qui résout tous les problèmes : Jean est un cohen, comme l’affirme Polycrate lui-même.
Le point No.3 :
« A la Cène, les Douze et uniquement les Douze sont réunis, comme l’affirme explicitement l’Evangile : il n’y a donc évidemment pas de place pour un treizième qui serait différent ».
D’abord, l’Evangile de Mathieu n’affirme pas explicitement cela. Il dit que « Jésus s’est mis à table avec les Douze ». Cela n’exclue en rien qu’il ait eu d’autres convives avec eux. Et enfin et surtout, Jésus dit explicitement le contraire, en Marc 14, 17-20 : démonstration dans mon livre p.45.
Le point No.4 :
« Jean-Baptiste ne pense pas qu’il se soit trompé (p. 239), lui qui est le plus grand des prophètes et qui a connu d’emblée la divinité du Christ : « Avant moi il était). »
Jean Baptiste n’a aucun doute en Jean 1, ni même en Jean 3. Mais s’il n’avait pas eu par la suite des doutes qui tenaillaient profondément son esprit, pourquoi aurait-il fait demander par ses disciples au moment même de sa mort, ou peu avant celle-ci, comme une question essentielle : « est-tu celui qui doit venir, ou devrons-nous en attendre un qui soit différent ? (Mathieu 11,3). Alors qu’il avait affirmé auparavant avec « superbe », et sans le moindre doute, que Jésus était le Messie annoncé par les écritures, devant lequel il « aplatissait » les chemins du Seigneur…
Le point No.6 :
« Il n’y a aucune raison d’écrire que Jésus est sans doute né à Nazareth, alors que les Évangiles de Matthieu et Luc disent qu’il est né à Bethléem. »
Oh que si ! Il y a une raison d’écrire cela. Il y en a même trois ! Il se trouve que comme cela n’était pas le sujet, je ne les ai même pas développées dans mon livre. Je me suis contenté d’une note p. 106 sur le peu de crédibilité des raisons données par Luc pour le voyage de Joseph et Marie à Bethléem.
Dans l’Evangile de Jean (toujours le plus fiable, non seulement pour moi, mais aussi pour les auteurs de la note critique, puisque nous sommes d’accord pour dire qu’il s’agit d’un témoignage exceptionnel et le plus précieux d’entre tous, celui du Disciple que Jésus Aimait), il est mentionné à trois reprises, deux fois indirectement (Jean 1,46 et Jean 7,52), et une fois directement, que Jésus n’est pas né à Bethléem. Ainsi Jean 7, 41-43 :« D'autres disaient : C'est le Christ. Et d'autres disaient : Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ ? L'Écriture ne dit-elle pas que c'est de la postérité de David, et du village de Bethléem, où était David, que le Christ doit venir ? Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule. ».
Si Jésus était né à Bethléem, il est évident qu’il n’y aurait pas eu cette division dans la foule. Et même si cette division avait eu lieu, Jean, dont personne ne nie qu’il avait passé des dizaines d’années au contact de la Vierge Marie, aurait bien évidemment dit quelque chose du genre : « ils se trompaient » ou « justement Jésus était né à Bethléem ». Le fait qu’il ne le dise pas là, ni dans les deux autres passages que nous venons de citer, où Jésus est « retoqué » en tant que Messie parce qu’il est de Nazareth, implique, toujours parce que nous avons affaire au meilleur témoin possible, et qui, en plus, a connu mieux que personne d’autre la mère de Jésus, qu’il est extrêmement peu probable que Jésus soit né à Bethléem.
Cela ne remet pas en cause la fameuse prophétie qui dit que le Messie sortira de Bethléem, puisque justement, Joseph est, lui, originaire de Bethléem…
Le point le plus important ici, c’est que nous, chrétiens, nous ne devons pas avoir peur de la vérité. C’est l’un des grands enseignements de Saint Jean-Paul II : « la vérité vous rendra libres ».
Le point No.7:
« L’histoire des calendriers différents s’explique très bien par la « règle de Badu » : pour les pharisiens, les trois grandes fêtes juives de Pâque (15 Nisan), des Expiations (10 Thisri) et des Tabernacles (15 Thisri) ne doivent jamais être célébrées un vendredi, et le jour de la préparation (« parascève ») ne doit jamais être un Sabbat »
Merci de l’explication. Elle est plus précise que celle que j’ai donnée et qui venait de Claude Tresmontant, et je l’utiliserai à l’avenir. Mais cela confirme simplement ce que Claude Tresmontant, moi-même, et beaucoup d’autres, disons depuis le début : le Disciple que Jésus Aimait utilise un calendrier différent de celui des Douze. Il fait donc partie d’un groupe différent. Si ce n’était PAS le cas, pourquoi, dans le même groupe, certains suivraient la règle de Badu et pas d’autres ?
Le point No.8:
« Le fait que sa mère Marie Salomé soit au pied de la Croix quand Jésus lui confie Marie ne pose aucun problème si l’on accepte que ce testament est spirituel. »
Là aussi, le « aucun problème » est dit avec beaucoup de légèreté. Vous imaginez Jean fils de Zébédée avoir, durant des années, voir des décennies, deux mères chez lui ? Une mère physique et une mère spirituelle ? L’un des seuls détails que l’on ait sur Marie Salomé, c’est qu’elle est extrêmement possessive (voir la façon dont elle appuie la demande de ses enfants d’être à la droite et à la gauche de Jésus dans les cieux) ce qui cadre très mal avec cette situation.
Le point No.9:
« Les psychologies ne sont pas monolithiques : Jean peut tout à fait être à la fois le fougueux fils du tonnerre et le grand disciple et héraut de l’amour. Aucune incompatibilité à cela”
Bien entendu, comme je l’ai déjà dit, je n’ai jamais utilisé l’argument que le Disciple que Jésus Aimait n’ait pas pu profondément changer sous l’influence de l’Esprit Saint et de 50 ans de réflexion et de méditation sur qui était Jésus et ce qu’il avait vécu. Mais par contre, rien ne pourra remplacer le fait que dans les Synoptiques, Jean n’est jamais présenté comme étant un « héraut de l’amour », bien au contraire, mais comme un homme colérique et tempétueux. Nous parlons de la période où Jésus était parmi nous PAS de la suite de son existence. Pour postuler qu’il est un « héraut de l’amour » dans cette période, celle où il a été le Disciple que Jésus Aimait, il faut d’abord affirmer que l’Evangile de Jean a bien été écrit par lui, et c’est encore une fois mettre la charrue avant les bœufs. C’est-à-dire tenir comme fondé ce que l’on veut démontrer.
Le point No.10:
« Le fait de « porter le pétalon », l’insigne du grand prêtre, ne peut pas être pris au sens usuel juif. »
Tout à fait d’accord. C’est une erreur de Polycrate, et une erreur qui est tout à fait explicable ( en 190 personne n’avait, en Asie Mineure, la liste des grands prêtres du temple de Jérusalem, détruit en 70). J’en donne, en suivant Richard Bauckham, une explication possible intéressante p.64-68 dans mon livre. Notons que cette erreur, qui a été prise au sens littéral par Claude Tresmontant parce qu’il fit du Disciple que Jésus Aimait l’un des fils de Hanne ayant occupé la fonction de Grand Prêtre sous le nom de Jonathan, n’infirme en rien la qualité du témoignage de Polycrate sur un autre point beaucoup plus simple : que Jean était un prêtre, c’est-à-dire forcément un Cohen du Temple de Jérusalem, puisqu’encore une fois, dans la jeune Eglise chrétienne, il était infiniment plus qu’un prêtre, et même qu’un évêque. Il était le Disciple que Jésus Aimait.
Le point No.11:
« Jésus a fondé le « Nouvel Israël » sur les Douze apôtres en lien avec le fait que l’Ancienne Alliance était fondée sur les Douze tribus d’Israël… On arrive ainsi à 13 Apôtres, comme il y a 13 tribus d’Israël…. A la fin des temps, la Jérusalem céleste ne reposera que sur ces Douze et sur personne d’autre »
Il faudrait s’entendre ! 12 tribus ? 13 tribus ? La Jérusalem Céleste reposera sur 12 personnes ? Elle oubliera donc la 13ème tribu ? Comme j’ai démontré qu’il y a bien 16 Apôtres validés et présentés comme Apôtres (par exemple, Barnabé est mis sur le même plan que Paul, et même devant Paul en Actes 14,14, comme un Apôtre) dans les textes canoniques. Je m’attends à voir un jour mes critiques devoir m’expliquer qu’il y avait 16 tribus en Israël !
Le point No.12:
« les « super-apôtres » ou encore Marie-Madeleine, « apôtre des Apôtres ») ne sont nommés « apôtres » que dans un sens faible et dérivé, parce qu’ils sont envoyés non pas directement par le Christ, mais par d’autres. »
Merci ! C’est ce que je dis depuis le début. La seule et unique raison de penser, malgré tout ce que j’ai expliqué, que Saint Irénée, mais aussi Saint Justin, auraient pu imaginer que le Disciple que Jésus Aimait était Jean Fils de Zébédée, c’est qu’ils emploient le mot « Apôtre » pour le désigner (à deux reprises directement et à trois reprises indirectement chez Saint Irénée, sur 74 fois). Or, avec cette « concession » sur le fait que le mot « Apôtre » ne signifie en rien automatiquement « l’un des Douze », la dernière tentative capillotractée de nos auteurs de nous expliquer que des Pères de l’Eglise auraient pu, avant l’An 220, affirmer que Jean Fils de Zébédée était l’auteur du IVème Evangile s’évanouit comme neige au soleil.
J’ai pris très au sérieux les critiques précédentes d’Olivier Bonnassies faites à l’occasion du colloque de 2019 dont je parle à plusieurs reprises dans mon livre, et dont les vidéos se trouvent sur la chaîne YouTube de l’UIP.
Une grande partie des chapitres 5 à 8 de mon livre, et spécialement la totalité du chapitre 8 est une réponse à ces critiques. S’il continue à défendre l’indéfendable, comme par exemple le fait que Jacques le Juste soit Jacques d’Alphée, ou qu’il répète en boucle des affirmations fausses comme le fait que toute la tradition, depuis l’origine, voit dans Jean le Fils de Zébédée l’auteur de l’Evangile de Saint Jean, il n’a pas réitéré certaines affirmations dont j’avais montré le caractère faux ou absurde (le lecteur qui serait intéressé pourra comparer le chapitre 8 de mon livre à cette note critique).
C’est pourquoi j’ai choisi douze autres points, même si cela augmente la taille de ma réponse, pour ne pas laisser croire au lecteur que je laisserai des remarques sans réponses, même si elles sont secondaires.
Le point No.1 :
« La question du disciple qui connaît le grand prêtre et sa servante ne pose aucun problème. Il y a mille raisons de connaître des gens : ce peut être en vendant à Jérusalem le poisson séché de Galilée »
Cette phrase montre tout d’abord la « légèreté » avec laquelle les auteurs règlent certains problèmes. Le fait que le Disciple connaisse le Grand Prêtre, au point non seulement de faire rentrer quelqu’un chez lui, mais en plus d’assister à la comparution de Jésus devant lui, alors que Pierre est bien sûr exclu de cet « honneur », montre une fonction ou un lien particulier avec le Grand Prêtre de la part de ce Disciple. La deuxième partie montre ce que j’appelle « le syndrome du poissonnier » et que je définis ainsi : « inventer quelque chose qui ne repose sur aucun fait historique, et qui en plus est tout à fait en contradiction avec les connaissances que nous avons sur la Palestine du Ier siècle ». Cette hypothèse est démentie par les connaissances que nous pouvons avoir sur le commerce des poissons au Ier siècle en Palestine (aucun pêcheur de Galilée ne venait vendre son poisson à Jérusalem), comme le montre le témoignage du grand exégète Richard Bauckham, cité dans mon livre p.113-115.
Le point No.2 :
« Le fait de connaître les échanges entre Jésus et Nicodème, entre Jésus et Pilate, ou d’affirmer que « le Verbe s’est fait chair » peut se faire par témoignage direct ou indirect (notamment par Marie) »
Il faudrait vraiment beaucoup d’imagination pour savoir comment on pourrait apprendre de Marie, auquel le Christ n’a pas eu le temps de parler après son arrestation, les échanges entre Jésus et Pilate. Plus encore, comment Marie ou d’autres témoins sauraient ce qui se dit à huis clos, et cela à deux reprises, dans des réunions du sanhédrin. L’hypothèse de loin la plus probable est bien évidemment que l’auteur est d’un milieu sacerdotal, voire lui-même membre du sanhédrin, ou le fils d’un membre du sanhédrin, ce qui lui permet justement d’assister à la comparution de Jésus devant le Grand Prêtre, mais aussi aux discussions entre les envoyés du Grand Prêtre et Pilate (et non Jésus et Pilate, ce n’est pas ce que j’ai dit). N’oublions pas l’argument essentiel que je dois à Jean-Christian Petitfils et que je cite p. 214-215 de mon ouvrage : l’auteur de l’Evangile de Jean a noté les fautes de grammaire en grec que Pilate a faites en répondant aux envoyés du sanhédrin, ce qui prouve qu’il a été un témoin direct. Il est exclu que ces fautes de grammaire aient été inventées ou rajoutée plus tard « pour faire couleur locale ». Pour reprendre le vocabulaire de nos auteurs, ce serait extrêmement capillotracté par rapport à la thèse simple et qui résout tous les problèmes : Jean est un cohen, comme l’affirme Polycrate lui-même.
Le point No.3 :
« A la Cène, les Douze et uniquement les Douze sont réunis, comme l’affirme explicitement l’Evangile : il n’y a donc évidemment pas de place pour un treizième qui serait différent ».
D’abord, l’Evangile de Mathieu n’affirme pas explicitement cela. Il dit que « Jésus s’est mis à table avec les Douze ». Cela n’exclue en rien qu’il ait eu d’autres convives avec eux. Et enfin et surtout, Jésus dit explicitement le contraire, en Marc 14, 17-20 : démonstration dans mon livre p.45.
Le point No.4 :
« Le lieu de la Cène pourrait appartenir à Lazare, comme le rapporte Maria Valtorta. »
Vraiment ? Aller se réfugier dans la demeure de quelqu’un que le Grand Prêtre recherche pour le mettre à mort, comme nous en informe l’Evangile de Jean, alors que l’on cherche à échapper … à la police du Grand Prêtre, ce serait être un « super gribouille ». Encore plus fort que de se jeter à l’eau pour éviter d’être mouillé par la pluie ! Le fait que cette hypothèse soit reprise, entre autres, par Maria Valtorta, sans réfléchir, monte le peu de sérieux des soi-disant vérités historiques que contiennent ses récits (voir l’Annexe pour plus d’informations).
Le point No.5 :« Jean-Baptiste ne pense pas qu’il se soit trompé (p. 239), lui qui est le plus grand des prophètes et qui a connu d’emblée la divinité du Christ : « Avant moi il était). »
Jean Baptiste n’a aucun doute en Jean 1, ni même en Jean 3. Mais s’il n’avait pas eu par la suite des doutes qui tenaillaient profondément son esprit, pourquoi aurait-il fait demander par ses disciples au moment même de sa mort, ou peu avant celle-ci, comme une question essentielle : « est-tu celui qui doit venir, ou devrons-nous en attendre un qui soit différent ? (Mathieu 11,3). Alors qu’il avait affirmé auparavant avec « superbe », et sans le moindre doute, que Jésus était le Messie annoncé par les écritures, devant lequel il « aplatissait » les chemins du Seigneur…
Le point No.6 :
« Il n’y a aucune raison d’écrire que Jésus est sans doute né à Nazareth, alors que les Évangiles de Matthieu et Luc disent qu’il est né à Bethléem. »
Oh que si ! Il y a une raison d’écrire cela. Il y en a même trois ! Il se trouve que comme cela n’était pas le sujet, je ne les ai même pas développées dans mon livre. Je me suis contenté d’une note p. 106 sur le peu de crédibilité des raisons données par Luc pour le voyage de Joseph et Marie à Bethléem.
Dans l’Evangile de Jean (toujours le plus fiable, non seulement pour moi, mais aussi pour les auteurs de la note critique, puisque nous sommes d’accord pour dire qu’il s’agit d’un témoignage exceptionnel et le plus précieux d’entre tous, celui du Disciple que Jésus Aimait), il est mentionné à trois reprises, deux fois indirectement (Jean 1,46 et Jean 7,52), et une fois directement, que Jésus n’est pas né à Bethléem. Ainsi Jean 7, 41-43 :« D'autres disaient : C'est le Christ. Et d'autres disaient : Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ ? L'Écriture ne dit-elle pas que c'est de la postérité de David, et du village de Bethléem, où était David, que le Christ doit venir ? Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule. ».
Si Jésus était né à Bethléem, il est évident qu’il n’y aurait pas eu cette division dans la foule. Et même si cette division avait eu lieu, Jean, dont personne ne nie qu’il avait passé des dizaines d’années au contact de la Vierge Marie, aurait bien évidemment dit quelque chose du genre : « ils se trompaient » ou « justement Jésus était né à Bethléem ». Le fait qu’il ne le dise pas là, ni dans les deux autres passages que nous venons de citer, où Jésus est « retoqué » en tant que Messie parce qu’il est de Nazareth, implique, toujours parce que nous avons affaire au meilleur témoin possible, et qui, en plus, a connu mieux que personne d’autre la mère de Jésus, qu’il est extrêmement peu probable que Jésus soit né à Bethléem.
Cela ne remet pas en cause la fameuse prophétie qui dit que le Messie sortira de Bethléem, puisque justement, Joseph est, lui, originaire de Bethléem…
Le point le plus important ici, c’est que nous, chrétiens, nous ne devons pas avoir peur de la vérité. C’est l’un des grands enseignements de Saint Jean-Paul II : « la vérité vous rendra libres ».
Le point No.7:
« L’histoire des calendriers différents s’explique très bien par la « règle de Badu » : pour les pharisiens, les trois grandes fêtes juives de Pâque (15 Nisan), des Expiations (10 Thisri) et des Tabernacles (15 Thisri) ne doivent jamais être célébrées un vendredi, et le jour de la préparation (« parascève ») ne doit jamais être un Sabbat »
Merci de l’explication. Elle est plus précise que celle que j’ai donnée et qui venait de Claude Tresmontant, et je l’utiliserai à l’avenir. Mais cela confirme simplement ce que Claude Tresmontant, moi-même, et beaucoup d’autres, disons depuis le début : le Disciple que Jésus Aimait utilise un calendrier différent de celui des Douze. Il fait donc partie d’un groupe différent. Si ce n’était PAS le cas, pourquoi, dans le même groupe, certains suivraient la règle de Badu et pas d’autres ?
Le point No.8:
« Le fait que sa mère Marie Salomé soit au pied de la Croix quand Jésus lui confie Marie ne pose aucun problème si l’on accepte que ce testament est spirituel. »
Là aussi, le « aucun problème » est dit avec beaucoup de légèreté. Vous imaginez Jean fils de Zébédée avoir, durant des années, voir des décennies, deux mères chez lui ? Une mère physique et une mère spirituelle ? L’un des seuls détails que l’on ait sur Marie Salomé, c’est qu’elle est extrêmement possessive (voir la façon dont elle appuie la demande de ses enfants d’être à la droite et à la gauche de Jésus dans les cieux) ce qui cadre très mal avec cette situation.
Le point No.9:
« Les psychologies ne sont pas monolithiques : Jean peut tout à fait être à la fois le fougueux fils du tonnerre et le grand disciple et héraut de l’amour. Aucune incompatibilité à cela”
Bien entendu, comme je l’ai déjà dit, je n’ai jamais utilisé l’argument que le Disciple que Jésus Aimait n’ait pas pu profondément changer sous l’influence de l’Esprit Saint et de 50 ans de réflexion et de méditation sur qui était Jésus et ce qu’il avait vécu. Mais par contre, rien ne pourra remplacer le fait que dans les Synoptiques, Jean n’est jamais présenté comme étant un « héraut de l’amour », bien au contraire, mais comme un homme colérique et tempétueux. Nous parlons de la période où Jésus était parmi nous PAS de la suite de son existence. Pour postuler qu’il est un « héraut de l’amour » dans cette période, celle où il a été le Disciple que Jésus Aimait, il faut d’abord affirmer que l’Evangile de Jean a bien été écrit par lui, et c’est encore une fois mettre la charrue avant les bœufs. C’est-à-dire tenir comme fondé ce que l’on veut démontrer.
Le point No.10:
« Le fait de « porter le pétalon », l’insigne du grand prêtre, ne peut pas être pris au sens usuel juif. »
Tout à fait d’accord. C’est une erreur de Polycrate, et une erreur qui est tout à fait explicable ( en 190 personne n’avait, en Asie Mineure, la liste des grands prêtres du temple de Jérusalem, détruit en 70). J’en donne, en suivant Richard Bauckham, une explication possible intéressante p.64-68 dans mon livre. Notons que cette erreur, qui a été prise au sens littéral par Claude Tresmontant parce qu’il fit du Disciple que Jésus Aimait l’un des fils de Hanne ayant occupé la fonction de Grand Prêtre sous le nom de Jonathan, n’infirme en rien la qualité du témoignage de Polycrate sur un autre point beaucoup plus simple : que Jean était un prêtre, c’est-à-dire forcément un Cohen du Temple de Jérusalem, puisqu’encore une fois, dans la jeune Eglise chrétienne, il était infiniment plus qu’un prêtre, et même qu’un évêque. Il était le Disciple que Jésus Aimait.
Le point No.11:
« Jésus a fondé le « Nouvel Israël » sur les Douze apôtres en lien avec le fait que l’Ancienne Alliance était fondée sur les Douze tribus d’Israël… On arrive ainsi à 13 Apôtres, comme il y a 13 tribus d’Israël…. A la fin des temps, la Jérusalem céleste ne reposera que sur ces Douze et sur personne d’autre »
Il faudrait s’entendre ! 12 tribus ? 13 tribus ? La Jérusalem Céleste reposera sur 12 personnes ? Elle oubliera donc la 13ème tribu ? Comme j’ai démontré qu’il y a bien 16 Apôtres validés et présentés comme Apôtres (par exemple, Barnabé est mis sur le même plan que Paul, et même devant Paul en Actes 14,14, comme un Apôtre) dans les textes canoniques. Je m’attends à voir un jour mes critiques devoir m’expliquer qu’il y avait 16 tribus en Israël !
Le point No.12:
« les « super-apôtres » ou encore Marie-Madeleine, « apôtre des Apôtres ») ne sont nommés « apôtres » que dans un sens faible et dérivé, parce qu’ils sont envoyés non pas directement par le Christ, mais par d’autres. »
Merci ! C’est ce que je dis depuis le début. La seule et unique raison de penser, malgré tout ce que j’ai expliqué, que Saint Irénée, mais aussi Saint Justin, auraient pu imaginer que le Disciple que Jésus Aimait était Jean Fils de Zébédée, c’est qu’ils emploient le mot « Apôtre » pour le désigner (à deux reprises directement et à trois reprises indirectement chez Saint Irénée, sur 74 fois). Or, avec cette « concession » sur le fait que le mot « Apôtre » ne signifie en rien automatiquement « l’un des Douze », la dernière tentative capillotractée de nos auteurs de nous expliquer que des Pères de l’Eglise auraient pu, avant l’An 220, affirmer que Jean Fils de Zébédée était l’auteur du IVème Evangile s’évanouit comme neige au soleil.
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
reponse a Olivier Bonnassies partie 5
Lun 26 Juin - 0:41
CONCLUSION
Mon livre comprend deux parties bien distinctes, la première portant sur des faits historiques, et la deuxième sur une interprétation théologique. Les critiques qui peuvent être faites à ces deux parties sont donc de natures complètement différentes, et c’est pourquoi nous y revenons de façon séparée dans cette conclusion.C 1. LES CINQ ELEPHANTS, PTOLEMEE ET LA CHARRUE
Tout le monde connait la célèbre histoire des enquêteurs qui, ayant trouvé le corps d’un homme complètement écrasé au centre d’un grand entrepôt furètent dans tous les coins, cherchant avec des loupes des indices pour identifier le meurtrier. Au centre de l’entrepôt se balade nonchalamment un énorme éléphant, mais aucun des enquêteurs n’en tire la moindre conclusion.
Or, nos critiques n’arrivent pas à voir cinq éléphants quand ils regardent la première partie de mon ouvrage.
- Aucun Père de l’Eglise, aucun auteur connu et fiable n’affirme que l’auteur de l’Evangile de Jean est Jean Fils de Zébédée ou l’un des Douze avant l’an 220. Jusqu’en l’An 200, les plus grands doutes ont été émis sur la « canonicité » de cet Evangile au nom du fait que l’on ne savait pas qui en était l’auteur. Il faut attendre l’An 220 pour que deux pères de l‘Eglise, Tertullien et Origène l’attribue à Jean Fils de Zébédée.
- Jacques, fils de Zébédée, et frère de Jean est totalement absent du IVème Evangile. Si l’on peut donner des raisons à priori crédibles pour lesquelles Jean Fils de Zébédée aurait voulu « s’effacer » derrière les grâces qu’il avait reçues et ne pas mentionner son nom par modestie, cela ne peut en aucune façon s’appliquer à l’absence de son frère Jacques dans l’ensemble de son Evangile.
- La confusion entre Jacques le Juste et Jacques d’Alphée : nous avons vu à quel point il était absurde de défendre l’identité « Jacques le Juste = Jacques d’Alphée » contre cinq évidences indépendantes portant sur des domaines différents que nous avons rappelées et, surtout, alors que les églises d’Orient nous disent le contraire dès l’origine.
- Les rapports entre Pierre et Jean sont exactement l’inverse dans le IVème Evangile de ce qu’ils sont dans les Synoptiques. Tout lecteur de bonne foi ne peut que constater cela, ce qui est un argument extrêmement fort pour indiquer que Jean Fils de Zébédée dans les Synoptiques et l’auteur du IVème Evangile, le Disciple que Jésus Aimait, ne sont pas une seule et même personne.
- Le martyre de Jean Fils de Zébédée attesté par pas moins de six sources indépendantes et très anciennes, datant d’une époque où justement le consensus n’existait pas encore sur l’identité de l’auteur du IVème Evangile.
Mais les auteurs ne sont pas seulement capables de rater des éléphants dans un couloir, ils violent en permanence, ou presque, le rasoir d’Ockham.
En effet, là ou une solution simple ou unique permet d’expliquer une dizaine de faits différents, ils sont obligés de recourir à dix explications qui seront toutes capillotractées pour expliquer ces mêmes faits, puisqu’ils refusent la solution simple et unique permettant de tous les expliquer en même temps.
Ainsi en est-il par exemple de l’hypothèse que Jean, auteur du IVème Evangile est un Cohen, fils d’une grande autorité juive de l’époque, servant au Temple de Jérusalem.
Cela permet aussi d’expliquer, avec une formidable « économie d’hypothèses » pourquoi :
- Il sait ce que plusieurs personnes différentes (Nicodème, Caïphe) ont pu dire dans des réunions « à huis clos » du sanhédrin.
- Il est connu du Grand Prêtre au point que non seulement il peut faire rentrer Pierre dans sa maison mais aussi assister à l’interrogatoire de Jésus, ce qui n’est pas possible pour quelqu’un « d’extérieur au système » comme Pierre, même s’il a pu le faire rentrer dans la maison.
- Il a pu noter les fautes de grammaire dans les propos de Pilate, donc il était membre de la délégation, ou a pu accompagner la délégation, des membres du sanhédrin chez Pilate.
- Il était au pied de la croix sans être nullement inquiété
- Il connaît le nom, Malchus, du serviteur du Grand Prêtre dont Pierre a coupé l’oreille
- Il arrive le premier au tombeau mais laisse rentrer Pierre, car en tant que Cohen il n’a pas le droit de rentrer dans une tombe qui contient un cadavre
- Il peut accueillir en sécurité dans la maison de son père et à l’abri de la police du Temple, Jésus et ses Douze Disciples lors de la Cène
- Jésus peut lui confier sa mère pour qu’elle soit en sécurité et dire que maintenant c’est sa mère à lui, et cela devant Marie Salomé, mère de Jean Fils de Zébédée
-Polycrate parle de lui comme un Prêtre
-Marie est avec les Apôtres quand apparaît l’Esprit Saint, ce qui, à priori, n’est pas automatique, puisque l’on a aucune trace qu’elle accompagnait les Douze auparavant, sauf s’ils sont tous hébergés par le Disciple que Jésus Aimait etc etc…
A l’inverse, si l’on rejette cette hypothèse, il faut expliquer chacun des faits mentionnés ci-dessus, et c’est bien entendu ce qu’essaye de faire nos auteurs, et c’est peut-être là l’une des preuves les plus fortes…en faveur de la thèse que je développe.
En effet, si l’on peut donner une explication convaincante pour un, deux ou trois des faits mentionnés ci-dessus, au fur et à mesure que le nombre de faits augmentent, les explications deviennent de moins en moins crédibles, et jusqu’à, si l’on essaie de bâtir une théorie alternative en expliquant tous les faits mentionnés, devenir tout à fait absurde[url=#_ftn1][1][/url].
Nous sommes ici en face d’un véritable « système de Ptolémée ». Faute de remettre en cause l’hypothèse de la centralité de la terre dans le système solaire, il a fallu pendant des siècles rajouter des épicycles et des épicycles et encore des épicycles sur des épicycles pour expliquer la réalité des faits. Comme Alphonse X (Roi d’Espagne féru de cosmologie) l’avait dit à l’époque, quand on lui avait présenté le système de Ptolémée : « si Dieu m’avait consulté au moment de créer le monde, je lui aurai conseillé quelque chose de plus simple ».
C’est le caractère « d’usine à gaz » de toute thèse opposée à la thèse « Jean Disciple que Jésus Aimait est un Cohen, membre d’une grande famille sacerdotale de Jérusalem » qui prouve l’extrême probabilité de la véracité d’une telle hypothèse.
Ceci s’applique bien évidemment à Jacques le Juste et à toutes les raisons que nous avons d’expliquer qu’il s’agit d’une personne complètement différente et ayant eue un rôle beaucoup plus important que Jacques d’Alphée dans l’histoire de l’Eglise chrétienne.
Mais bien entendu, cela s’applique également à l’hypothèse selon laquelle Jean l’Ancien, mentionné par Papias est bien le Disciple que Jésus Aimait.
Car pour dire le contraire :
-il faut trouver une interprétation particulièrement capillotractée aux propos de Papias parlant au passé de Jean Fils de Zébédée et au présent de Jean l’Ancien
- Il faut purement et simplement oser affirmer que Saint Irénée se trompe quand il dit que Papias a connu Jean le Disciple que Jésus aimait alors qu’il a lu les ouvrages de Papias et qu’il rapporte des propos de Papias venant de ce fameux Disciple
- Il faut trouver une explication au fait que le Canon de Muratori désigne André comme l’un des Apôtres et Jean comme l’un des Disciples
-il faut trouver une autre explication au fait Polycrate dans le moment le plus important de toute sa vie pour mentionner que Jean était l’un des Douze, ne le fait pas, alors qu’il le mentionne dans la phrase d’avant pour Philippe.
- Il faut expliquer pourquoi le même Polycrate dit dans la même lettre qu’il s’agit d’un prêtre alors qu’il ne peut en aucun cas être un prêtre dans l’Eglise chrétienne, mais infiniment plus que cela.
- Il faut affirmer que le Prologue du Prologue de Jean, écrit dans les années 160, se trompe complètement quand il dit que Papias était l’un des proches Disciples de Jean l’Evangéliste.
- Il faut choisir d’apporter du crédit aux propos d’Eusèbe de Césarée qui écrit plus de 150 ans après ce Prologue et après Saint Irénée et qui affirme le contraire, sans aucune raison, sur une base idéologique, comme nous l’avons démontré, et en plus, après avoir affirmé le contraire dans ses œuvres précédentes
- Surtout, il faut postuler que Jean Fils de Zébédée a signé « Moi, l’Ancien » les deux dernières Epitres de Jean alors qu’il existait dans la même région, et ayant travaillé avec lui, quelqu’un que tout le monde appelait … « Jean l’Ancien ». Or, et je le rappelle sans ironie, les auteurs nous disent que les Pères de l’Eglise prenaient le plus grand soin d’éviter les confusions entre les prénoms, vu l’absence des noms de famille à cette époque ! Donc dans un tel contexte une signature « Moi, l’Ancien » par Jean Fils de Zébédée est une absurdité de plus à rajouter à un long « chapelet » de perles de cette nature.
Nous invitons tout lecteur voulant se faire une idée par lui-même à reprendre les éléments mentionnés par les auteurs de la note et par moi-même, et à élaborer son propre jugement. Mais selon moi il ne reste quasiment rien des critiques que font les auteurs concernant ma première partie.
La seule vraie question que pose leur analyse, c’est : comment des gens aussi intelligents, et surtout connaissant autant les Evangiles et la tradition chrétienne peuvent-ils s’égarer à ce point ?
La réponse est très simple : ils mettent la charrue avant les bœufs.
Ils ont décidé de ce qu’était la vérité avant d’avoir commencé leur enquête sur le sujet, et donc ils font tout pour faire correspondre les faits avec cette « vérité » préconçue, exactement comme dans le système de Ptolémée, on avait décidé que la terre devait être au centre du monde, et que tous les faits devaient s’inscrire dans ce paradigme-là[url=#_ftn2][2][/url].
[url=#_ftnref1][size=13][1][/url] Je rappelle, qu’ironiquement, c’est exactement le même reproche qu’Olivier fait aux athées. A force d’avoir à recourir à des hypothèses peu crédibles, c’est leur position philosophique qui devient absurde au niveau global !
[url=#_ftnref2][2][/url] Ce parti pris peut également se voir dans la façon dont les auteurs qui, à priori, ont lu très sérieusement mon texte, m’attribuent de nombreuses idées qui ne sont pas du tout les miennes. Ils sont persuadé qu’avec les idées que je présente, je dois forcément penser que Pierre est un grand bandit ainsi que les 12 et les auteurs des synoptiques, ce que je n’ai bien sûr jamais dit bien, que j’ai parlé d’un Martyrologue éthiopien que je n’ai jamais cité, ils m’attribuent la thèse, que j’ai pris un soin énorme d’éviter totalement, selon laquelle Jean fils de Zébédée n’a pas pu écrire des textes d’un tel niveau en étant un simple pêcheur. Ils affirment que j’ai écrit que le Coran était un texte révélé alors que j’ai écrit ceci : « Cela n’implique pas que le Coran ne soit pas, par ailleurs, un texte révélé » qui ne veut bien évidemment du pas du tout dire la même chose, etc …
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- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
et voilà mon annexe sur Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:43
Là aussi j'ai du retirer les liens mais ce n'est pas grave : vous les connaissez !
ANNEXE : POURQUOI MARIA VALTORTA N’EST PAS UN TÉMOIN FIABLE CONCERNANT LA VIE ET LES PROPOS DE JÉSUS
Face à quelqu’un qui prétend recevoir des messages en direct de Jésus sous forme de révélations privées, il n’y a que quatre positions possibles :
1. - soit cette personne ment, et elle a tout inventé
2. - soit un esprit s’est présenté comme étant le Christ en se faisant passer pour lui et, bien évidemment, un tel esprit ne peut en aucune façon œuvrer pour le bien, mais au contraire être un agent de confusion et de trouble travaillant pour le « Prince de ce Monde ».
3. - soit la personne reçoit réellement des messages authentiques du Christ
4. - soit la personne reçoit des messages authentiques du Christ, mais aussi des messages de démons se faisant passer pour le Christ, sans être capable de faire la différence entre les deux situations pourtant totalement opposées.
Je ne pense pas qu’il existe une cinquième possibilité.
Dans la démarche faite par Olivier Bonnassies et les auteurs du texte qui me critique, il y a un non-dit (qui n’en est pas vraiment un, puisque son nom est cité à trois reprises dans le texte), celui de Maria Valtorta. Il n’est pas nécessaire de rappeler ici comment elle a écrit des milliers de pages rassemblant des visions qu’elle a eues du Christ et des propos tenus par celui-ci.
Or, ses adeptes affirment que des centaines, voire des milliers d’informations factuelles et scientifiques ont été recoupées à partir de ces visions et confirment ainsi celles-ci. Comme Maria Valtorta reprend les affirmations du canal historique, même les plus absurdes, comme l’identité entre Jacques le Juste et Jacques d’Alphée, par exemple, cela peut expliquer un mystère : pourquoi les auteurs de la note mettent-ils une telle énergie et une telle violence dans leur propos pour attaquer quelqu’un qui, sur le fond, essaie de crédibiliser et de diffuser l’essentiel de la foi chrétienne auprès du plus large public possible ? Au lieu de diriger leur « foudres » contre ceux qui disent que Jésus est devenu Dieu par une construction tardive de disciples ne l’ayant pas connu, par exemple ? C’est parce que j’ai commis un « crime de lèse-Valtorta » d’autant plus grave que, l’ai l’immodestie de le penser, il est extrêmement convaincant.
Je ne rentrerai surtout pas dans le débat théologique où des gens plus compétents que moi, comme Don Guillaume Chevallier, ont émis de graves réserves sur les propos de Maria Valtorta[url=#_ftn1][1][/url].
Je vous parlerai d’un petit opuscule qui s’appelle « Jésus parle de la théorie de l’évolution[url=#_ftn2][2][/url] ». Cet opuscule est diffusé de manière tout à fait officielle par les éditions Maria Valtorta, on peut donc dire en quelque sorte qu’il a reçu « l’imprimatur » des « valtortistes ». Il n’y a donc aucun doute sur « l’authenticité » des propos rapportés. Ils ont bien été présentés par Maria Valtorta comme des propos directs du Christ. Or le Christ qui parle à Maria Valtorta n’a même pas les connaissances d’un étudiant en 1ère année de paléontologie. Il s’exprime comme un créationniste américain du fin fond des Etats-Unis ou un créationniste musulman turque qui n’a jamais sérieusement étudié la notion d’évolution :
« Le Puissant et l'infini n'avait certainement pas besoin d'obtenir l'homme d'une évolution séculaire de singes. Le singe fut ce qu'il est dès l'instant où il fut créé et fit ses premiers bonds sur les arbres du paradis terrestre. L'homme fut qu'il est dès l'instant ou Dieu le créa à partir de la boue et où il lui insuffla l'esprit, ce qu'il n'avait fait à aucune autre créature, (Genèse 2,7) » Les Cahiers de 1944 - 14 juillet.
Ce genre de propos était bien sûr encore envisageable il y a encore 70 ans, mais comme Saint jean Paul II l’a lui-même précisé, la théorie de l’évolution est aujourd’hui plus qu’une hypothèse, ce qui, dans les termes diplomatiques du Vatican veut dire qu’elle est désormais un fait scientifiquement établi, même si les mécanismes de l’évolution restent encore à déterminer, ce que dit également la même lettre du Saint Père du 22 octobre 1996 à l’Académie Pontificale des Sciences[url=#_ftn3][3][/url].
Néanmoins Maria Valtorta est troublée par la présence des squelettes pré-humains que l’on a découverts. Et elle en parle au « Christ » …celui-ci lui répond en pointant l’union entre les fils de Dieu et les filles de hommes : « "Quand les fils de Dieu s'unissaient aux filles des hommes et qu'elles leur donnaient des enfants... ce furent les héros du temps jadis, ces hommes fameux." Ce sont ces hommes dont la puissance du squelette étonne vos scientifiques, qui en concluent que, dans les premiers temps, l'homme était beaucoup plus grand et plus fort qu'il ne l'est actuellement, et ils déduisent de la structure de leur crâne que l'homme descend du singe. Ce sont là les erreurs habituelles des hommes devant les mystères de la création ». Ici nous ne sommes pas face à une erreur des hommes, mais face à une erreur de « Jésus » car tous les squelettes des hommes préhistoriques sans exception sont beaucoup plus petits que les squelettes actuels.
Mais ce n’est que le début, car le 20 décembre 1943 « Jésus » explique que les humains et les singes ayant été créés de façon séparée, il n’est pas possible de passer de l’un à l’autre, et entre autres, de « dégrader » l’homme en singe[url=#_ftn4][4][/url] : « Une autre question. Si l'humain est venu du singe, comment se fait-il que maintenant, même par des greffes et des croisements répugnants, l'humain ne redevienne pas singe ? Vous seriez capables même de tenter de pareilles horreurs si vous saviez que cela pourrait sanctionner favorablement votre théorie. Mais vous ne le faites pas, car vous savez que vous ne réussiriez pas à faire un singe d'un humain. Vous en feriez un enfant humain laid, un dégénéré, un délinquant peut-être. Mais jamais un vrai singe. Vous ne tentez pas de le faire parce que vous savez à l'avance que l'expérience serait un échec et votre réputation en serait ruinée».
Mais voilà que trois ans plus tard, « Jésus » a complètement oublié ses propos !
En effet, le 30 décembre 1946, il dit : « Ce qui est licite ne lui apporte aucune satisfaction.
C'est trop peu et trop honnête. Fou de luxure, il recherche ce qui est illicite, dégradant, bestial.
Ceux qui n'étaient plus enfants de Dieu puisque, comme leur père et avec lui, ils avaient fui Dieu pour faire bon accueil à Satan, se précipitèrent vers ce qui est illicite, dégradant et bestial. Et en guise de fils et de filles, ils eurent des monstres. Ce sont ces monstres qui étonnent aujourd'hui vos savants et les induisent en erreur. Par leur physique puissant, leur beauté sauvage et leur ardeur bestiale, ces monstres - qui résultent de l'union de Caïn et des bêtes, de l'union des enfants les plus bestiaux de Caïn et des bêtes sauvages - séduisirent les enfants de Dieu, autrement dit les descendants de Seth par Enosh…».
Ainsi « Jésus » explique en 1943 que, à cause de la création séparée des espèces, il y a séparation complète entre elles, mais ensuite, trois ans plus tard, que des hommes dégénérés qui s’unirent à des bêtes aient pu avoir une descendance, puisqu’il parle d’union des enfant dégénérés de Caïn avec des bêtes sauvages.
Bref, tout cela ne prêterait qu’à une énorme rigolade si ce n’était pas, et c’est bien cela qui est gravissime, des propos mis directement et sans aucune réserve, dans la bouche de « Jésus » par Maria Valtorta.
Ici la solution numéro 3, celle de propos authentiques de Jésus est impensable. Je laisse donc au lecteur de choisir entre les propositions 1, 2 et 4 que j’ai faites ci-dessus, et même si nous nous situions dans le cas numéro 4, c’est-à-dire celui où Maria Valtorta aurait réellement reçu de vrais messages de Jésus, et en parallèle des messages de démons se faisant passer pour Jésus, mais qu’elle serait incapable de différencier des vrais messages, cette incapacité à faire la différence remet plus que gravement en cause l’ensemble de son œuvre, et incite à se garder soigneusement de s’y référer, de la citer ou de se baser sur elle pour quoi que ce soit.
Mais l’affaire est loin de s’arrêter là. Car Maria Valtorta est censée avoir dit non pas des centaines mais des milliers de choses vraies et vérifiables. Et pourtant, les quatre choses que j’ai vérifiées d’elle, et seulement quatre, sont archi fausses. Il serait étonnant que ce soient les seules choses fausses de toute son œuvre. Je postule donc qu’il existe des dizaines d’absurdités dans son œuvre, peut-être pas aussi fortes que ces propos que « Jésus » est censé avoir tenu sur l’évolution, mais au moins du même type que les propos suivants :
- Maria Valtorta affirme que la Cène a eu lieu chez Lazare, ce qui est aussi absurde que l’idée que les Apôtres et Jésus pourraient se jeter à l’eau pour éviter d’être mouillés par la pluie, puisque Lazare est recherché pour être mis à mort par le Grand Prêtre, et que, justement, la Cène est un endroit où se réunissent « chez untel », Jésus et les Apôtres, pour échapper aux recherches de la police du Grand Prêtre.
- Maria Valtorta affirme que Jésus a porté sa croix en entier, alors que tous les historiens pourront vous confirmer que les condamnés portaient uniquement la barre horizontale de la croix. D’abord la croix entière serait trop lourde à porter, ensuite ce serait absurde, car dans un endroit où les romains crucifiaient à tour de bras comme à Jérusalem, il y avait des lieux prédisposés pour cela, où les barres verticales des croix étaient déjà plantées en permanence.
- Nos auteurs tirent leur invraisemblable histoire du poissonnier, contraire à toutes les connaissances que nous avons sur le commerce des poissons en Palestine et totalement ad hoc, d’une vision de Maria Valtorta. Comme nous l’avons vu, cela fait partie des affirmations absurdes que font nos critiques.
- Enfin, si on lit le récit de la crucifixion et les paroles que Maria Valtorta rajoute dans la bouche de « Marie » et de « Jésus » (cf. ci-dessous), on est dans un tel décalage psychologique avec les véritables propos que tient Jésus, qui s’adresse à sa mère sous le vocable de « femme » comme nous le rappellent les auteurs de la note eux-mêmes, auteurs qui parlent de non-crédibilité psychologique concernant certaines de mes affirmations… Concept qu’ils devraient d’abord appliquer aux propos de Maria Valtorta.
Bref, nous ne pouvons qu’être d’accord avec l’Observatore Romano du 6 janvier 1960, quand, en commentant la mise à l’index de l’œuvre de Maria Valtorta, il précisait que « les spécialistes d’études bibliques y trouveront certainement pas mal d’erreurs historiques, géographiques et autres semblables », ce qui est déjà prouvé pour les quatre faits que nous venons de mentionner.
Et quand le cardinal Ratzinger écrivait à une fidèle canadienne, le 9 septembre 1988 que « l'ouvrage de Maria Valtorta est un ensemble de fantaisies enfantines, d’erreurs historiques et exégétiques[url=#_ftn5][size=14][5][/url] », cela est largement démontré par le seul récit que Maria Valtorta fait des échanges entre «Jésus» et sa mère lors de la crucifixion :[/size]
« De nouveau Jésus appelle plaintivement, d'une voix à peine audible : "Maman!" Et la malheureuse murmure : "Oui, mon trésor, je suis ici." Mais Jésus ne la voit plus, alors : "Maman, où es-tu? Je ne te vois plus. Toi aussi tu M'abandonnes?
-Non, non Fils! Moi je ne T'abandonne pas !... Maman est ici... et son seul tourment est de ne pas pouvoir venir où Tu es... »[url=#_ftn6][sup][6][/sup][/url]
Jésus qui appelle sa mère « Maman », et elle qui l’appelle… « mon trésor » ! Qui peux croire cela après avoir lu les évangiles ?
Notons au passage l’ironie qu’il y a à voir des membres du canal historique, de cette « toute petite église » - à ne pas confondre avec la grande Église de 1,35 Milliard de catholiques - qui veux conserver « l’intégralité » des affirmations, enseignements et légendes de la « tradition » (avec un petit « t ») chrétienne, soutenir avec la plus grande force et diffuser des propos qui ont été mis à l’index ! Car s’il y a encore des gens sur terre qui devraient respecter la notion de mise à l’index, bien après la disparition de celui-ci, cela devrait être, justement, eux.
Même si, comme je l’ai dit en conclusion, l’œuvre de l’association Marie de Nazareth est absolument remarquable et permet de faire briller dans la société française certains des joyaux de la foi chrétienne, il faut fortement s’inquiéter des projets en cours de largement diffuser des informations sur la vie de Jésus basées sur les visions de Maria Valtorta, car là aussi, comme pour l’adoption d’une vision trop étroite du christianisme, telle que j’en ai donné de nombreux exemples dans le texte ci-dessus, cela ne peut hélas que desservir profondément la cause qu’ils prétendent, de bonne foi, et avec une grande piété, vouloir servir.
[url=#_ftnref1][size=13][1][/url]
[url=#_ftnref2][2][/url]
[url=#_ftnref3][3][/url] Pour info, j’ai eu le très grand honneur d’être dans la salle ce jour-là.
[url=#_ftnref4][4][/url] « Jésus » manifeste ainsi son incompréhension de la fameuse Loi de Dollo selon laquelle l’évolution ne revient jamais en arrière… mais passons.
[url=#_ftnref5][5][/url] h
[url=#_ftnref6][6][/url] [/size]
ANNEXE : POURQUOI MARIA VALTORTA N’EST PAS UN TÉMOIN FIABLE CONCERNANT LA VIE ET LES PROPOS DE JÉSUS
Face à quelqu’un qui prétend recevoir des messages en direct de Jésus sous forme de révélations privées, il n’y a que quatre positions possibles :
1. - soit cette personne ment, et elle a tout inventé
2. - soit un esprit s’est présenté comme étant le Christ en se faisant passer pour lui et, bien évidemment, un tel esprit ne peut en aucune façon œuvrer pour le bien, mais au contraire être un agent de confusion et de trouble travaillant pour le « Prince de ce Monde ».
3. - soit la personne reçoit réellement des messages authentiques du Christ
4. - soit la personne reçoit des messages authentiques du Christ, mais aussi des messages de démons se faisant passer pour le Christ, sans être capable de faire la différence entre les deux situations pourtant totalement opposées.
Je ne pense pas qu’il existe une cinquième possibilité.
Dans la démarche faite par Olivier Bonnassies et les auteurs du texte qui me critique, il y a un non-dit (qui n’en est pas vraiment un, puisque son nom est cité à trois reprises dans le texte), celui de Maria Valtorta. Il n’est pas nécessaire de rappeler ici comment elle a écrit des milliers de pages rassemblant des visions qu’elle a eues du Christ et des propos tenus par celui-ci.
Or, ses adeptes affirment que des centaines, voire des milliers d’informations factuelles et scientifiques ont été recoupées à partir de ces visions et confirment ainsi celles-ci. Comme Maria Valtorta reprend les affirmations du canal historique, même les plus absurdes, comme l’identité entre Jacques le Juste et Jacques d’Alphée, par exemple, cela peut expliquer un mystère : pourquoi les auteurs de la note mettent-ils une telle énergie et une telle violence dans leur propos pour attaquer quelqu’un qui, sur le fond, essaie de crédibiliser et de diffuser l’essentiel de la foi chrétienne auprès du plus large public possible ? Au lieu de diriger leur « foudres » contre ceux qui disent que Jésus est devenu Dieu par une construction tardive de disciples ne l’ayant pas connu, par exemple ? C’est parce que j’ai commis un « crime de lèse-Valtorta » d’autant plus grave que, l’ai l’immodestie de le penser, il est extrêmement convaincant.
Je ne rentrerai surtout pas dans le débat théologique où des gens plus compétents que moi, comme Don Guillaume Chevallier, ont émis de graves réserves sur les propos de Maria Valtorta[url=#_ftn1][1][/url].
Je vous parlerai d’un petit opuscule qui s’appelle « Jésus parle de la théorie de l’évolution[url=#_ftn2][2][/url] ». Cet opuscule est diffusé de manière tout à fait officielle par les éditions Maria Valtorta, on peut donc dire en quelque sorte qu’il a reçu « l’imprimatur » des « valtortistes ». Il n’y a donc aucun doute sur « l’authenticité » des propos rapportés. Ils ont bien été présentés par Maria Valtorta comme des propos directs du Christ. Or le Christ qui parle à Maria Valtorta n’a même pas les connaissances d’un étudiant en 1ère année de paléontologie. Il s’exprime comme un créationniste américain du fin fond des Etats-Unis ou un créationniste musulman turque qui n’a jamais sérieusement étudié la notion d’évolution :
« Le Puissant et l'infini n'avait certainement pas besoin d'obtenir l'homme d'une évolution séculaire de singes. Le singe fut ce qu'il est dès l'instant où il fut créé et fit ses premiers bonds sur les arbres du paradis terrestre. L'homme fut qu'il est dès l'instant ou Dieu le créa à partir de la boue et où il lui insuffla l'esprit, ce qu'il n'avait fait à aucune autre créature, (Genèse 2,7) » Les Cahiers de 1944 - 14 juillet.
Ce genre de propos était bien sûr encore envisageable il y a encore 70 ans, mais comme Saint jean Paul II l’a lui-même précisé, la théorie de l’évolution est aujourd’hui plus qu’une hypothèse, ce qui, dans les termes diplomatiques du Vatican veut dire qu’elle est désormais un fait scientifiquement établi, même si les mécanismes de l’évolution restent encore à déterminer, ce que dit également la même lettre du Saint Père du 22 octobre 1996 à l’Académie Pontificale des Sciences[url=#_ftn3][3][/url].
Néanmoins Maria Valtorta est troublée par la présence des squelettes pré-humains que l’on a découverts. Et elle en parle au « Christ » …celui-ci lui répond en pointant l’union entre les fils de Dieu et les filles de hommes : « "Quand les fils de Dieu s'unissaient aux filles des hommes et qu'elles leur donnaient des enfants... ce furent les héros du temps jadis, ces hommes fameux." Ce sont ces hommes dont la puissance du squelette étonne vos scientifiques, qui en concluent que, dans les premiers temps, l'homme était beaucoup plus grand et plus fort qu'il ne l'est actuellement, et ils déduisent de la structure de leur crâne que l'homme descend du singe. Ce sont là les erreurs habituelles des hommes devant les mystères de la création ». Ici nous ne sommes pas face à une erreur des hommes, mais face à une erreur de « Jésus » car tous les squelettes des hommes préhistoriques sans exception sont beaucoup plus petits que les squelettes actuels.
Mais ce n’est que le début, car le 20 décembre 1943 « Jésus » explique que les humains et les singes ayant été créés de façon séparée, il n’est pas possible de passer de l’un à l’autre, et entre autres, de « dégrader » l’homme en singe[url=#_ftn4][4][/url] : « Une autre question. Si l'humain est venu du singe, comment se fait-il que maintenant, même par des greffes et des croisements répugnants, l'humain ne redevienne pas singe ? Vous seriez capables même de tenter de pareilles horreurs si vous saviez que cela pourrait sanctionner favorablement votre théorie. Mais vous ne le faites pas, car vous savez que vous ne réussiriez pas à faire un singe d'un humain. Vous en feriez un enfant humain laid, un dégénéré, un délinquant peut-être. Mais jamais un vrai singe. Vous ne tentez pas de le faire parce que vous savez à l'avance que l'expérience serait un échec et votre réputation en serait ruinée».
Mais voilà que trois ans plus tard, « Jésus » a complètement oublié ses propos !
En effet, le 30 décembre 1946, il dit : « Ce qui est licite ne lui apporte aucune satisfaction.
C'est trop peu et trop honnête. Fou de luxure, il recherche ce qui est illicite, dégradant, bestial.
Ceux qui n'étaient plus enfants de Dieu puisque, comme leur père et avec lui, ils avaient fui Dieu pour faire bon accueil à Satan, se précipitèrent vers ce qui est illicite, dégradant et bestial. Et en guise de fils et de filles, ils eurent des monstres. Ce sont ces monstres qui étonnent aujourd'hui vos savants et les induisent en erreur. Par leur physique puissant, leur beauté sauvage et leur ardeur bestiale, ces monstres - qui résultent de l'union de Caïn et des bêtes, de l'union des enfants les plus bestiaux de Caïn et des bêtes sauvages - séduisirent les enfants de Dieu, autrement dit les descendants de Seth par Enosh…».
Ainsi « Jésus » explique en 1943 que, à cause de la création séparée des espèces, il y a séparation complète entre elles, mais ensuite, trois ans plus tard, que des hommes dégénérés qui s’unirent à des bêtes aient pu avoir une descendance, puisqu’il parle d’union des enfant dégénérés de Caïn avec des bêtes sauvages.
Bref, tout cela ne prêterait qu’à une énorme rigolade si ce n’était pas, et c’est bien cela qui est gravissime, des propos mis directement et sans aucune réserve, dans la bouche de « Jésus » par Maria Valtorta.
Ici la solution numéro 3, celle de propos authentiques de Jésus est impensable. Je laisse donc au lecteur de choisir entre les propositions 1, 2 et 4 que j’ai faites ci-dessus, et même si nous nous situions dans le cas numéro 4, c’est-à-dire celui où Maria Valtorta aurait réellement reçu de vrais messages de Jésus, et en parallèle des messages de démons se faisant passer pour Jésus, mais qu’elle serait incapable de différencier des vrais messages, cette incapacité à faire la différence remet plus que gravement en cause l’ensemble de son œuvre, et incite à se garder soigneusement de s’y référer, de la citer ou de se baser sur elle pour quoi que ce soit.
Mais l’affaire est loin de s’arrêter là. Car Maria Valtorta est censée avoir dit non pas des centaines mais des milliers de choses vraies et vérifiables. Et pourtant, les quatre choses que j’ai vérifiées d’elle, et seulement quatre, sont archi fausses. Il serait étonnant que ce soient les seules choses fausses de toute son œuvre. Je postule donc qu’il existe des dizaines d’absurdités dans son œuvre, peut-être pas aussi fortes que ces propos que « Jésus » est censé avoir tenu sur l’évolution, mais au moins du même type que les propos suivants :
- Maria Valtorta affirme que la Cène a eu lieu chez Lazare, ce qui est aussi absurde que l’idée que les Apôtres et Jésus pourraient se jeter à l’eau pour éviter d’être mouillés par la pluie, puisque Lazare est recherché pour être mis à mort par le Grand Prêtre, et que, justement, la Cène est un endroit où se réunissent « chez untel », Jésus et les Apôtres, pour échapper aux recherches de la police du Grand Prêtre.
- Maria Valtorta affirme que Jésus a porté sa croix en entier, alors que tous les historiens pourront vous confirmer que les condamnés portaient uniquement la barre horizontale de la croix. D’abord la croix entière serait trop lourde à porter, ensuite ce serait absurde, car dans un endroit où les romains crucifiaient à tour de bras comme à Jérusalem, il y avait des lieux prédisposés pour cela, où les barres verticales des croix étaient déjà plantées en permanence.
- Nos auteurs tirent leur invraisemblable histoire du poissonnier, contraire à toutes les connaissances que nous avons sur le commerce des poissons en Palestine et totalement ad hoc, d’une vision de Maria Valtorta. Comme nous l’avons vu, cela fait partie des affirmations absurdes que font nos critiques.
- Enfin, si on lit le récit de la crucifixion et les paroles que Maria Valtorta rajoute dans la bouche de « Marie » et de « Jésus » (cf. ci-dessous), on est dans un tel décalage psychologique avec les véritables propos que tient Jésus, qui s’adresse à sa mère sous le vocable de « femme » comme nous le rappellent les auteurs de la note eux-mêmes, auteurs qui parlent de non-crédibilité psychologique concernant certaines de mes affirmations… Concept qu’ils devraient d’abord appliquer aux propos de Maria Valtorta.
Bref, nous ne pouvons qu’être d’accord avec l’Observatore Romano du 6 janvier 1960, quand, en commentant la mise à l’index de l’œuvre de Maria Valtorta, il précisait que « les spécialistes d’études bibliques y trouveront certainement pas mal d’erreurs historiques, géographiques et autres semblables », ce qui est déjà prouvé pour les quatre faits que nous venons de mentionner.
Et quand le cardinal Ratzinger écrivait à une fidèle canadienne, le 9 septembre 1988 que « l'ouvrage de Maria Valtorta est un ensemble de fantaisies enfantines, d’erreurs historiques et exégétiques[url=#_ftn5][size=14][5][/url] », cela est largement démontré par le seul récit que Maria Valtorta fait des échanges entre «Jésus» et sa mère lors de la crucifixion :[/size]
« De nouveau Jésus appelle plaintivement, d'une voix à peine audible : "Maman!" Et la malheureuse murmure : "Oui, mon trésor, je suis ici." Mais Jésus ne la voit plus, alors : "Maman, où es-tu? Je ne te vois plus. Toi aussi tu M'abandonnes?
-Non, non Fils! Moi je ne T'abandonne pas !... Maman est ici... et son seul tourment est de ne pas pouvoir venir où Tu es... »[url=#_ftn6][sup][6][/sup][/url]
Jésus qui appelle sa mère « Maman », et elle qui l’appelle… « mon trésor » ! Qui peux croire cela après avoir lu les évangiles ?
Notons au passage l’ironie qu’il y a à voir des membres du canal historique, de cette « toute petite église » - à ne pas confondre avec la grande Église de 1,35 Milliard de catholiques - qui veux conserver « l’intégralité » des affirmations, enseignements et légendes de la « tradition » (avec un petit « t ») chrétienne, soutenir avec la plus grande force et diffuser des propos qui ont été mis à l’index ! Car s’il y a encore des gens sur terre qui devraient respecter la notion de mise à l’index, bien après la disparition de celui-ci, cela devrait être, justement, eux.
Même si, comme je l’ai dit en conclusion, l’œuvre de l’association Marie de Nazareth est absolument remarquable et permet de faire briller dans la société française certains des joyaux de la foi chrétienne, il faut fortement s’inquiéter des projets en cours de largement diffuser des informations sur la vie de Jésus basées sur les visions de Maria Valtorta, car là aussi, comme pour l’adoption d’une vision trop étroite du christianisme, telle que j’en ai donné de nombreux exemples dans le texte ci-dessus, cela ne peut hélas que desservir profondément la cause qu’ils prétendent, de bonne foi, et avec une grande piété, vouloir servir.
[url=#_ftnref1][size=13][1][/url]
[url=#_ftnref2][2][/url]
[url=#_ftnref3][3][/url] Pour info, j’ai eu le très grand honneur d’être dans la salle ce jour-là.
[url=#_ftnref4][4][/url] « Jésus » manifeste ainsi son incompréhension de la fameuse Loi de Dollo selon laquelle l’évolution ne revient jamais en arrière… mais passons.
[url=#_ftnref5][5][/url] h
[url=#_ftnref6][6][/url] [/size]
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 0:47
je viens de poster l'essentiel sur votre site !François-Michel a écrit:@Jean Staune
Vous nous annoncez :
"voici le sommaire de ma réponse
je ne peut la poster ici elle est trop longue mais elle sera sur mon site
et je termine en démontrant l'absurdité au plan scientifique de Maria Valtorta ! "
Dès sa publication je lirais donc avec attention votre remake du Da Vinci Code. en vous souhaitant le même succès littéraire.
Si quelqu'un est proche des affabulations de type Da Vinci code il me semble que c'est Maria Valtorta non ?
je peux pas poster le lien de cette auteure mais vous devez la connaitre non?
"Pour moi, une chose qui n’a pas encore été dite m’apparaît avec une grande clarté : plutôt que de rechercher dans la vie de Maria Valtorta des éléments de traumatismes ou faiblesses psychiques qui l’auraient conduite à produire cette œuvre si nuisible pour la foi véritable, je vois dans cette érudition qui ne peut être la sienne et dans ce narcissisme attribué honteusement à Notre-Seigneur la griffe du Mauvais en personne. Maria Valtorta prétend à travers tous ses écrits avoir été divinement inspirée, et elle nous somme de prendre son œuvre comme une sorte de cinquième évangile, voire d’évangile supérieur aux autres. Et bien trop nombreux sont les crédules qui tombent dans ses filets.
Pour ma part, je n’irai pas par quatre chemins : une telle érudition en matière de détails dévoyés du biblique et un tel travestissement de la personnalité du Christ Jésus ne peuvent venir que du Diable"
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 1:09
@ Jean Staune
Alors, si c'est vous qui le dites, cela me rassure sur la sainteté de cette Oeuvre qui ne dispose pas de votre tintouin et chichis publicitaires et qui continue pourtant à cartonner depuis 67 ans. Je suis donc enclin à croire le contraire de votre avis.
Précision: ce n'est pas sur mon site (www.maria-valtorta.org) que vous venez de déposer votre plaidoirie en faveur de votre ouvrage mais sur mon mail. En effet, j'ai participé avec Olivier Bonnassies et une équipe de spécialistes, il y a trois mois, à l'analyse détaillée de votre ouvrage. Ma conclusion rejoint donc la sienne :
Cela répond ainsi à votre invitation par courriel :
Vous dites : Pour ma part, je n’irai pas par quatre chemins : une telle érudition en matière de détails dévoyés du biblique et un tel travestissement de la personnalité du Christ Jésus ne peuvent venir que du Diable"
Alors, si c'est vous qui le dites, cela me rassure sur la sainteté de cette Oeuvre qui ne dispose pas de votre tintouin et chichis publicitaires et qui continue pourtant à cartonner depuis 67 ans. Je suis donc enclin à croire le contraire de votre avis.
Précision: ce n'est pas sur mon site (www.maria-valtorta.org) que vous venez de déposer votre plaidoirie en faveur de votre ouvrage mais sur mon mail. En effet, j'ai participé avec Olivier Bonnassies et une équipe de spécialistes, il y a trois mois, à l'analyse détaillée de votre ouvrage. Ma conclusion rejoint donc la sienne :
(votre) thèse nouvelle se révèle finalement parfaitement saugrenue, complotiste, blasphématoire même et tout à fait hérétique en différents sens du terme
Cela répond ainsi à votre invitation par courriel :
J’attends vos commentaires avec impatience !
Et voilà une « spéciale dédicace » pour vous
Vous êtes atteint du « syndrome du Poissonnier » ( cf ci dessous)
J’ai bien peur que cela soit inguérissable -)
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 1:15
Les éléments de réponses d'Olivier Bonnassies ont été postés ci-dessus en spolier (pour les internautes qui veulent s'y référer).
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 1:16
reponse rapide : 1 ce n'est PAS moi qui dit cela mais Véronique Belem Mais avec votre système je ne peux pas poster de liens ! 2 J'ai devancé votre demande en vous envoyant ma réponse à Olivier par email ! Lisez là et vous verrez qu'il ne reste RIEN de ses ( vos) critiquesFrançois-Michel a écrit:@ Jean Staune
Vous dites : Pour ma part, je n’irai pas par quatre chemins : une telle érudition en matière de détails dévoyés du biblique et un tel travestissement de la personnalité du Christ Jésus ne peuvent venir que du Diable"
Alors, si c'est vous qui le dites, cela me rassure sur la sainteté de cette Oeuvre qui ne dispose pas de votre tintouin et chichis publicitaires et qui continue pourtant à cartonner depuis 67 ans. Je suis donc enclin à croire le contraire de votre avis.
Précision: ce n'est pas sur mon site que vous venez de déposer votre plaidoirie en faveur de votre ouvrage mais sur mon mail. En effet, j'ai participé avec Olivier Bonnassies et une équipe de spécialistes, il y a trois mois, à l'analyse détaillée de votre ouvrage. Ma conclusion rejoint donc la sienne :
(votre) thèse nouvelle se révèle finalement parfaitement saugrenue, complotiste, blasphématoire même et tout à fait hérétique en différents sens du terme
Cela répond ainsi à votre invitation par courriel :
J’attends vos commentaires avec impatience !
Et voilà une « spéciale dédicace » pour vous
Vous êtes atteint du « syndrome du Poissonnier » ( cf ci dessous)
J’ai bien peur que cela soit inguérissable -)
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 1:27
@ Jean Staune
Si vous lisiez un tant soit peu mes messages vous sauriez que j'ai déjà lu et étudié votre littérature et rejoins l'avis documenté d'O.B.
Voilà l'article de Véronique Belen auquel vous vous référez :
https://www.histoiredunefoi.fr/blog/14357-des-arguments-pour-refuter-loeuvre-de-maria-valtorta
Bon, c'est comme Joachim Bouflet qui parcoure les déserts en alertant sur le satanisme de Medjugorje et de Maria Valtorta....
Et dire que ces bons apôtres n'arrivent à arrêter ni l'une ni l'autre !
Il faut croire que Gamaliel avait raison :
"si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu" (Actes 5, 38-39).
Si vous lisiez un tant soit peu mes messages vous sauriez que j'ai déjà lu et étudié votre littérature et rejoins l'avis documenté d'O.B.
Voilà l'article de Véronique Belen auquel vous vous référez :
https://www.histoiredunefoi.fr/blog/14357-des-arguments-pour-refuter-loeuvre-de-maria-valtorta
Bon, c'est comme Joachim Bouflet qui parcoure les déserts en alertant sur le satanisme de Medjugorje et de Maria Valtorta....
Et dire que ces bons apôtres n'arrivent à arrêter ni l'une ni l'autre !
Il faut croire que Gamaliel avait raison :
"si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu" (Actes 5, 38-39).
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 1:37
François-Michel a écrit:@ Jean Staune
Si vous lisiez un tant soit peu mes messages vous sauriez que j'ai déjà lu et étudié votre littérature et rejoins l'avis documenté d'O.B.
NON vous avez lu mon livre et non pas la réfutation point par point que j'ai faite de la critique de OB et de vous puisque vous dites quand je parle de cette critique "Dès sa publication je lirais donc avec attention votre remake du Da Vinci Code. en vous souhaitant le même succès littéraire."
- HélèneAdministratrice
- Messages : 316
Date d'inscription : 24/04/2021
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 9:46
Houla, j'avoue que ce sujet part un peu dans tous les sens car vos réponses s'entremêlent beaucoup.
@Jean Staune et @François-Michel, si j'ai bien compris :
1. Monsieur Staune a écrit un livre pour réfuter que Jean de Zébédée et le disicple bien-aimé étaient différents ;
2. Olivier Bonassies et François-Michel ont réfuté son livre ;
3. Monsieur Staune a écrit une réponse à leur réfutation.
Par ailleurs, François-Michel a partagé sur ce sujet la réponse d'Olivier Bonassies, et Monsier Staune a voulu publier sa réfutation ici.
Est-ce que j'ai bien résumé ?
Je préciserais juste que le forum Maria Valtorta n'est pas le site même de maria-valtorta.org, ce sont deux sites différents, même si liés par le même thème.
Enfin, je ne le répéterais jamais assez, mais charité, patience et douceur dans les échanges s'il vous plait.
Fraternellement,
Hélène
@Jean Staune et @François-Michel, si j'ai bien compris :
1. Monsieur Staune a écrit un livre pour réfuter que Jean de Zébédée et le disicple bien-aimé étaient différents ;
2. Olivier Bonassies et François-Michel ont réfuté son livre ;
3. Monsieur Staune a écrit une réponse à leur réfutation.
Par ailleurs, François-Michel a partagé sur ce sujet la réponse d'Olivier Bonassies, et Monsier Staune a voulu publier sa réfutation ici.
Est-ce que j'ai bien résumé ?
Je préciserais juste que le forum Maria Valtorta n'est pas le site même de maria-valtorta.org, ce sont deux sites différents, même si liés par le même thème.
Enfin, je ne le répéterais jamais assez, mais charité, patience et douceur dans les échanges s'il vous plait.
Fraternellement,
Hélène
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 10:39
@Hélène
C'est tout à fait cela.
Jean Staune a publié un livre "Jésus l'enquête" dans lequel il reprend, notamment, l'hypothèse que Jean de Zébédée n'est pas l'apôtre Jean, le disciple que Jésus aimait. Cette thèse a été avancée par Jean-Christian Petitfils dans son livre "Jésus". Il préface d'ailleurs le livre de JS. C'est une thèse que René Gounon a opposé à Maria Valtorta.
Cette théorie d'une Jean qui n'est pas Jean a été réfutée par Olivier Bonnassies qui a consulté, comme à son habitude, plusieurs personnes.
La conclusion de cette réfutation est sans détours :
Jean Staune est venu publier sa thèse sans pouvoir faire, pour le moment, les liens voulus. Dans cette attente, j'ai publié en spoiler, la réfutation d'OB à laquelle j'adhère totalement. Jean Staune, dans cette même veine, a publié son argumentaire en tranches, d'où le "tricot".
Personnellement, je n'ai rien à rajouter à la réfutation - très documentée - d'O.B. docteur en théologie et auteur du livre à succès "Dieu, la science, les preuves", n° 1 des ventes sur Amazon.
-----------------------
Je défends la thèse que les contradicteurs participent au plan divin sur l'Œuvre en ce sens qu'ils l'éprouvent, comme on peut en voir de multiples exemples dans la Bible (Job, la Cène, ...) prélude au triomphe du Don divin.
Ces "contradictions" touchent rarement l'exégèse théologique, mais surtout les anachronismes apparents ou les "inconvenances". Parfois le style.
Tout cela, à ce jour, c'est transformé avec le temps en démonstration des connaissances rares de l'EMV.
C'est pourquoi je pense qu'il faut, si on ce sent appelé à cela, répondre à ces contradictions, non pour convaincre leurs auteurs, mais pour s'enrichir d'une découverte approfondie de l'Œuvre.
C'est ce qui s'est passé avec ma participation à la réfutation d'O.B. d'une thèse "tout à fait saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique".
C'est tout à fait cela.
Jean Staune a publié un livre "Jésus l'enquête" dans lequel il reprend, notamment, l'hypothèse que Jean de Zébédée n'est pas l'apôtre Jean, le disciple que Jésus aimait. Cette thèse a été avancée par Jean-Christian Petitfils dans son livre "Jésus". Il préface d'ailleurs le livre de JS. C'est une thèse que René Gounon a opposé à Maria Valtorta.
Cette théorie d'une Jean qui n'est pas Jean a été réfutée par Olivier Bonnassies qui a consulté, comme à son habitude, plusieurs personnes.
La conclusion de cette réfutation est sans détours :
La thèse développée par le livre Jésus l’enquête de Jean Staune, qui part de l’idée que l’auteur de l’Évangile de Jean et de l’Apocalypse ne serait pas l’apôtre Jean, fils de Zébédée, l’un des Douze, comme l’affirme la Tradition de l’Église, repose sur des bases fragiles et fausses, et elle conduit à contredire la doctrine traditionnelle et très solide d’une Église fondée sur les Douze et sur eux seuls, en proposant une solution tout à fait saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique.
Jean Staune est venu publier sa thèse sans pouvoir faire, pour le moment, les liens voulus. Dans cette attente, j'ai publié en spoiler, la réfutation d'OB à laquelle j'adhère totalement. Jean Staune, dans cette même veine, a publié son argumentaire en tranches, d'où le "tricot".
Personnellement, je n'ai rien à rajouter à la réfutation - très documentée - d'O.B. docteur en théologie et auteur du livre à succès "Dieu, la science, les preuves", n° 1 des ventes sur Amazon.
-----------------------
Je défends la thèse que les contradicteurs participent au plan divin sur l'Œuvre en ce sens qu'ils l'éprouvent, comme on peut en voir de multiples exemples dans la Bible (Job, la Cène, ...) prélude au triomphe du Don divin.
Ces "contradictions" touchent rarement l'exégèse théologique, mais surtout les anachronismes apparents ou les "inconvenances". Parfois le style.
Tout cela, à ce jour, c'est transformé avec le temps en démonstration des connaissances rares de l'EMV.
C'est pourquoi je pense qu'il faut, si on ce sent appelé à cela, répondre à ces contradictions, non pour convaincre leurs auteurs, mais pour s'enrichir d'une découverte approfondie de l'Œuvre.
C'est ce qui s'est passé avec ma participation à la réfutation d'O.B. d'une thèse "tout à fait saugrenue, complotiste, blasphématoire et hérétique".
- jean-yves
- Messages : 384
Date d'inscription : 13/12/2021
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 15:44
@Jean Staune
Vous écrivez : "Mais les auteurs négligent un fait énorme : ce n’est pas seulement Jean qui est absent de Jean, c’est également Jacques, son frère. Or Jacques et Jean sont comme deux doigts de la main, ils sont tout le temps ensemble dans les Evangiles Synoptiques. Ils sont inséparables. Et en plus, Jacques a été le premier des Douze à connaître le martyre. Et on voudrait nous faire sérieusement croire que l’humilité de Jean implique la disparition de son frère de la totalité de son Evangile ?"
M. Staune Bonjour,
Vous faites une erreur d'interprétation sur "l'inséparabilité" de Jacques et Jean. Vous oubliez qu'ils ne sont plus Jacques et Jean mais saint Jacques et saint Jean et à ce titre ontologique - que l'Eglise ratifiera plus tard et à ce moment-là, ils ne sont plus des personnes mais une mission. Devenus copistes et instruments, ils sont mus et chargés par le Saint-Esprit de témoigner et de faire mémoire indépendamment et verticalement et non pas horizontalement « comme deux doigts de la main ». A ce niveau de témoignage, suppôts de Dieu (suppositus, placé en dessous de Dieu), leur propre personne et leur volonté propre n'ont aucune importance, ils en sont absolument détachés, comme de leur parenté ("Qui est ma mère, mon frère, Celui-là qui fait la volonté de mon père" Marc 3:33).
Leur union est donc seulement dans la mission qui leur fait face individuellement et chacun d'eux devant Dieu.
Vouloir qu'il soit naturel qu'ils aient pu faire "retour sur soi" dans leur mission commune (et c'est la seule chose qu'ils ont en commun à la fondation de l'Eglise) est profondément méconnaitre la prépondérance de la mission sur les personnes, surtout en matière surnaturelle comme il appert dans les rapports de l'Esprit-Saint avec les créatures qu'Il inspire après la Pentecôte.
Si le fait énorme que vous invoquez appuie la crédibilité du reste de votre travail, ce fait m'incite à penser que vous n'avez pas encore apporté de preuves à vos thèses et que votre contradicteur est plus crédible pour l'instant. Mais je suivrais le débat avec attention et impartialité.
Vous écrivez : "Mais les auteurs négligent un fait énorme : ce n’est pas seulement Jean qui est absent de Jean, c’est également Jacques, son frère. Or Jacques et Jean sont comme deux doigts de la main, ils sont tout le temps ensemble dans les Evangiles Synoptiques. Ils sont inséparables. Et en plus, Jacques a été le premier des Douze à connaître le martyre. Et on voudrait nous faire sérieusement croire que l’humilité de Jean implique la disparition de son frère de la totalité de son Evangile ?"
M. Staune Bonjour,
Vous faites une erreur d'interprétation sur "l'inséparabilité" de Jacques et Jean. Vous oubliez qu'ils ne sont plus Jacques et Jean mais saint Jacques et saint Jean et à ce titre ontologique - que l'Eglise ratifiera plus tard et à ce moment-là, ils ne sont plus des personnes mais une mission. Devenus copistes et instruments, ils sont mus et chargés par le Saint-Esprit de témoigner et de faire mémoire indépendamment et verticalement et non pas horizontalement « comme deux doigts de la main ». A ce niveau de témoignage, suppôts de Dieu (suppositus, placé en dessous de Dieu), leur propre personne et leur volonté propre n'ont aucune importance, ils en sont absolument détachés, comme de leur parenté ("Qui est ma mère, mon frère, Celui-là qui fait la volonté de mon père" Marc 3:33).
Leur union est donc seulement dans la mission qui leur fait face individuellement et chacun d'eux devant Dieu.
Vouloir qu'il soit naturel qu'ils aient pu faire "retour sur soi" dans leur mission commune (et c'est la seule chose qu'ils ont en commun à la fondation de l'Eglise) est profondément méconnaitre la prépondérance de la mission sur les personnes, surtout en matière surnaturelle comme il appert dans les rapports de l'Esprit-Saint avec les créatures qu'Il inspire après la Pentecôte.
Si le fait énorme que vous invoquez appuie la crédibilité du reste de votre travail, ce fait m'incite à penser que vous n'avez pas encore apporté de preuves à vos thèses et que votre contradicteur est plus crédible pour l'instant. Mais je suivrais le débat avec attention et impartialité.
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 16:58
@Jean Staune
J'écrivais, dans les échanges préparatoires à la réfutation d'O.B.
Par contre, le Temple n'avait pas la même attitude :
TOUT est dans l'Evangile ... et donc dans Maria Valtorta.
Il suffit de les lire.
J'écrivais, dans les échanges préparatoires à la réfutation d'O.B.
Vous m'objectez dans un mail reçu cette nuit :C’est ce même disciple qui est présent au pied de la Croix, pas un prêtre du Temple qui serait reconnu et conspué par la foule haineuse. L’évangéliste galiléen est là et nous rapporte la Passion afin que, nous aussi, nous en soyons éternellement témoin.
Je vous renvoie à tous les galiléens qui étaient présents sur le Golgotha sans en être étripés.C’est cela l’absurdité ULTIME !!!!
Mais comment est-il possible de penser une serait-ce qu’une seconde une absurdité pareille ????
C’est exactement l’inverse qui est vrai !! C’est parce qu’il est un prêtre du temple de Jérusalem qu’il peut assister à la passion sans aucun risque !!! Alors que s’il était un galiléen il serait immédiatement arrêté comme Pierre a failli l’être dans l’entrée de la maison du Grand prêtre et c’est bien pourquoi TOUS les galiléens se sont enfuis et aucun n’assiste à la Passion ! On les reconnaitraient immédiatement !!
Marc 15, 40-41 : Il y avait aussi des femmes, qui observaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé, qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
Par contre, le Temple n'avait pas la même attitude :
Un "traitre" disciple du Christ aurait été immédiatement chassé et conspué. D'ailleurs, quand Joseph d'Arimathie et Nicodème viennent chercher le corps, tout le Temple s'est enfui terrorisé par le tremblement de terre.Marc 15,31 : De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même !
TOUT est dans l'Evangile ... et donc dans Maria Valtorta.
Il suffit de les lire.
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 17:03
Bravo vous avez bien compris ! C'est exactement cela ! Malheureusement j'ai du mal a poster sur ce forum ( le texte n'est pas mis en page) et j'ai du retirer tous les liens de mon texte car je suis nouveau dans 7 jours je vous donnerez un lien vers mon site où j'aurais mis le même texte plus propreHélène a écrit:Houla, j'avoue que ce sujet part un peu dans tous les sens car vos réponses s'entremêlent beaucoup.
@Jean Staune et @François-Michel, si j'ai bien compris :
1. Monsieur Staune a écrit un livre pour réfuter que Jean de Zébédée et le disicple bien-aimé étaient différents ;
2. Olivier Bonassies et François-Michel ont réfuté son livre ;
3. Monsieur Staune a écrit une réponse à leur réfutation.
Par ailleurs, François-Michel a partagé sur ce sujet la réponse d'Olivier Bonassies, et Monsier Staune a voulu publier sa réfutation ici.
Est-ce que j'ai bien résumé ?
Je préciserais juste que le forum Maria Valtorta n'est pas le site même de maria-valtorta.org, ce sont deux sites différents, même si liés par le même thème.
Enfin, je ne le répéterais jamais assez, mais charité, patience et douceur dans les échanges s'il vous plait.
Fraternellement,
Hélène
- Jean Staune
- Messages : 14
Date d'inscription : 25/06/2023
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 17:19
1° vous n'êtes pas obliger de me répondre en public ici à des emails que je vous envoie en privé mais cela ne me gêne pas ! par contre mes mails privés peuvent manquer de "charité, patience et douceur" mais c'est vous qui les rapportez ici!François-Michel a écrit:@Jean Staune
J'écrivais, dans les échanges préparatoires à la réfutation d'O.B.
Vous m'objectez dans un mail reçu cette nuit :C’est ce même disciple qui est présent au pied de la Croix, pas un prêtre du Temple qui serait reconnu et conspué par la foule haineuse. L’évangéliste galiléen est là et nous rapporte la Passion afin que, nous aussi, nous en soyons éternellement témoin.
Je vous renvoie à tous les galiléens qui étaient présents sur le Golgotha sans en être étripés.C’est cela l’absurdité ULTIME !!!!
Mais comment est-il possible de penser une serait-ce qu’une seconde une absurdité pareille ????
C’est exactement l’inverse qui est vrai !! C’est parce qu’il est un prêtre du temple de Jérusalem qu’il peut assister à la passion sans aucun risque !!! Alors que s’il était un galiléen il serait immédiatement arrêté comme Pierre a failli l’être dans l’entrée de la maison du Grand prêtre et c’est bien pourquoi TOUS les galiléens se sont enfuis et aucun n’assiste à la Passion ! On les reconnaitraient immédiatement !!
Marc 15, 40-41 : Il y avait aussi des femmes, qui observaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé, qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
Par contre, le Temple n'avait pas la même attitude :
Un "traitre" disciple du Christ aurait été immédiatement chassé et conspué. D'ailleurs, quand Joseph d'Arimathie et Nicodème viennent chercher le corps, tout le Temple s'est enfui terrorisé par le tremblement de terre.Marc 15,31 : De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même !
TOUT est dans l'Evangile ... et donc dans Maria Valtorta.
Il suffit de les lire.
2) Vous dites "Je vous renvoie à tous les galiléens qui étaient présents sur le Golgotha sans en être étripés."
AUCUN galiléen n'était au Golgotha, AUCUN c'est JUSTEMENT cela le point clé ! pour cela il suffit de..... lire l'évangile !!! ( ET PAS Maria Valtorta)
il y avait des galiléennes et aucun galiléens. Si vous connaissiez juste un peu la sociologie de la Palestine du 1 er siècle vous sauriez que les femmes n'étaient JAMAIS inquiété pour des raisons politiques ou religieuses et c'est pourquoi des galiléennes sont présentes sans problème au pied de la Croix alors qu'il est impensable qu' un des galiléens le soit . Le texte que VOS citez est très clair " Il y avait aussi des femmes, qui observaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé, qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d’autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem." merci de notez le "AUSSI DES FEMMES" et surtout le " MONTÉES" QUI INDIQUE BIEN QUE L'ON PARLE UNIQUEMENT DE FEMMES
Re: Il y a deux "Jean" et arguments contre l'oeuvre de Maria Valtorta
Lun 26 Juin - 18:18
@ Jean Staune
On progresse : il y avaient des galiléennes dans la foule et au pied de la Croix, ce que vous aviez oublié.
Il y avait surtout le personnel du Temple qui menait la chasse à mort, ce que vous taisiez.
S'il y avait des galiléennes, il y avait au moins un galiléen : Jean
Les meurtriers étaient du Temple et la foule, des Hiérosolymitains pour la plupart ; comme votre pseudo-Jean.
Que vos supputations, étayées par aucun évangéliste, développent des thèses autres que l'Evangile est tolérable, que vous les présentiez comme faisant autorité est nettement abusif : ce sont des thèses capillotractées (tirées par les cheveux) comme dit O.B.
On progresse : il y avaient des galiléennes dans la foule et au pied de la Croix, ce que vous aviez oublié.
Il y avait surtout le personnel du Temple qui menait la chasse à mort, ce que vous taisiez.
S'il y avait des galiléennes, il y avait au moins un galiléen : Jean
Les meurtriers étaient du Temple et la foule, des Hiérosolymitains pour la plupart ; comme votre pseudo-Jean.
Que vos supputations, étayées par aucun évangéliste, développent des thèses autres que l'Evangile est tolérable, que vous les présentiez comme faisant autorité est nettement abusif : ce sont des thèses capillotractées (tirées par les cheveux) comme dit O.B.
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