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André
André
Messages : 528
Date d'inscription : 13/08/2022

Discussion autour de la Passion : de réelles invraisemblances ? - Page 2 Empty Re: Discussion autour de la Passion : de réelles invraisemblances ?

Sam 16 Sep - 14:34
Padre Pio :

Au Jardin, le Maître s’éloigne de ses disciples et n’emmène que trois témoins de son Agonie : Pierre, Jacques et Jean. L’ayant vu transfiguré sur le Thabor, auront-ils la force de reconnaître l’Homme-Dieu dans cet être broyé par l’angoisse de la mort?

"broyé par l'angoisse de la mort" = définition de l'agonie, dans laquelle entre Jésus après le soutient de l'ange du Ciel ( cf Luc 22 )

Padre Pio :

Voici la place où Jésus vient prier. Il dépouille sa sainte Humanité de la force à laquelle elle a droit par son union à la Divine Personne.

Note : le saint padre contredit-il ici saint Thomas d'Aquin ? Déficite de force, écrit-il. Mais non : le "Lion très fort" est toujours Dieu. C'est son Humanité inférieure qu'Il dépouille volontairement.

Il plonge dans l’abîme de tristesse, d’angoisse, d’abjection. Son esprit semble submergé…

Tristesse, angoisse abjection. Et non simplement de la tristesse. Esprit submergé ?! Padre Pio inventerait-il cette "interprétation libre", indépendamment des Écritures ? Force est de constater que non. C'est impossible.

Il voit à l’avance toute sa Passion. Il voit Judas, son apôtre, le tant aimé, qui le vend pour juste quelques sous… Le voici sur le chemin de Gethsémani pour le trahir et le livrer !

Or Il voyait déjà cela par avance depuis toute éternité : pourquoi cela declenche-t-il spécialement maintenant en Lui une telle angoisse ? Alors qu'Il en était exempt auparavant ?

Réponse : à cause de la permission du Père, qui abandonne son esprit à la souffrance, comme Lui-même y consent pleinement, dans son obéissance filiale.

Padre Pio :

(...)
Tout cela, scène par scène, passe devant ses yeux, l’épouvante et l’accable. Reculera-t-il ?

Dès le premier instant, il a tout embrassé, tout accepté. Pourquoi donc cette extrême terreur ? C’est qu’il a exposé sa sainte humanité comme bouclier qui capte les coups de la Justice, outragée par le péché.

Il sent vivement dans son esprit esseulé tout ce qu’il doit souffrir. Pour tel péché, telle peine… Il est broyé parce que, lui-même, il s’est livré en proie à l’épouvante, à la faiblesse, à l’angoisse.

Et donc, cette épouvante, cette faiblesse, cette angoisse, tire son origine non pas d'un déficit de force, mais d'une action volontaire de s'y soumettre : c'est l'expression de la force absolue du Christ, qui est de vouloir souffrir, par amour pour nous. Impossible à qui manque de force.

Pas d'un déficit de science : mais d'un comble absolu de science, qui sait de science divine comment cette souffrance pourra nous racheter.

Pas d'un déficit de grâce : puisque c'est le sommum du don gracieux de donner sa vie pour ses amis, de souffrir pour eux.

Grâce, science et force sont en plénitude dans le Christ au comble de l'angoisse de la mort.

Padre Pio :

Il les trouve plongés dans le sommeil. Comme tout d’un coup il se sent seul et délaissé !

Est-ce donc là du sentimentalisme ? Du sentimentalisme chez le padre Pio ?? Comment une âme forte et virile comme la sienne pourrait s'imaginer un Christ bonbon-guimauve ? Ou alors... ou alors ce qu'il dit est bien vrai : le Christ a voulu souffrir humainement du délaissement de ses apôtres, se sentant abandonné du Ciel. Il a voulu en toute chose éprouver notre faiblesse, comme un Homme véritable, sans péché.

"Simon, dors-tu ?" dit-il tout doucement à Pierre. Toi qui vient de me dire que tu me suivrais jusqu’à la mort ?

Il se tourne vers les autres : "Ne pouviez-vous donc veiller une heure avec moi ?" Une fois de plus il oublie ses souffrances, ne pense qu’à eux : "Veillez et priez pour ne pas tomber dans la tentation !"

Il semble dire : "Si vous m’avez si vite oublié, moi qui lutte et souffre, du moins dans votre propre intérêt veillez et priez !"

Mais eux, ivres de sommeil, l’entendent à peine.
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Discussion autour de la Passion : de réelles invraisemblances ? - Page 2 Empty Re: Discussion autour de la Passion : de réelles invraisemblances ?

Sam 16 Sep - 14:41
Padre Pio :

Au Jardin, le Maître s’éloigne de ses disciples et n’emmène que trois témoins de son Agonie : Pierre, Jacques et Jean. L’ayant vu transfiguré sur le Thabor, auront-ils la force de reconnaître l’Homme-Dieu dans cet être broyé par l’angoisse de la mort?

"broyé par l'angoisse de la mort" = définition de l'agonie, dans laquelle entre Jésus après le soutient de l'ange du Ciel ( cf Luc 22 )

Padre Pio :

Voici la place où Jésus vient prier. Il dépouille sa sainte Humanité de la force à laquelle elle a droit par son union à la Divine Personne.

Note : le saint padre contredit-il ici saint Thomas d'Aquin ? Déficite de force, écrit-il. Mais non : le "Lion très fort" est toujours Dieu. C'est son Humanité inférieure qu'Il dépouille volontairement.

Il plonge dans l’abîme de tristesse, d’angoisse, d’abjection. Son esprit semble submergé…

Tristesse, angoisse abjection. Et non simplement de la tristesse. Esprit submergé ?! Padre Pio inventerait-il cette "interprétation libre", indépendamment des Écritures ? Force est de constater que non. C'est impossible.

Il voit à l’avance toute sa Passion. Il voit Judas, son apôtre, le tant aimé, qui le vend pour juste quelques sous… Le voici sur le chemin de Gethsémani pour le trahir et le livrer !

Or Il voyait déjà cela par avance depuis toute éternité : pourquoi cela declenche-t-il spécialement maintenant en Lui une telle angoisse ? Alors qu'Il en était exempt auparavant ?

Réponse : à cause de la permission du Père, qui abandonne son esprit à la souffrance, comme Lui-même y consent pleinement, dans son obéissance filiale.

Padre Pio :

(...)
Tout cela, scène par scène, passe devant ses yeux, l’épouvante et l’accable. Reculera-t-il ?

Dès le premier instant, il a tout embrassé, tout accepté. Pourquoi donc cette extrême terreur ? C’est qu’il a exposé sa sainte humanité comme bouclier qui capte les coups de la Justice, outragée par le péché.

Il sent vivement dans son esprit esseulé tout ce qu’il doit souffrir. Pour tel péché, telle peine… Il est broyé parce que, lui-même, il s’est livré en proie à l’épouvante, à la faiblesse, à l’angoisse.

Et donc, cette épouvante, cette faiblesse, cette angoisse, tire son origine non pas d'un déficit de force, mais d'une action volontaire de s'y soumettre : c'est l'expression de la force absolue du Christ, qui est de vouloir souffrir, par amour pour nous. Impossible à qui manque de force.

Pas d'un déficit de science : mais d'un comble absolu de science, qui sait de science divine comment cette souffrance pourra nous racheter.

Pas d'un déficit de grâce : puisque c'est le sommum du don gracieux de donner sa vie pour ses amis, de souffrir pour eux.

Grâce, science et force sont en plénitude dans le Christ au comble de l'angoisse de la mort.

Padre Pio :

Il les trouve plongés dans le sommeil. Comme tout d’un coup il se sent seul et délaissé !

Est-ce donc là du sentimentalisme ? Du sentimentalisme chez le padre Pio ?? Comment une âme forte et virile comme la sienne pourrait s'imaginer un Christ bonbon-guimauve ? Ou alors... ou alors ce qu'il dit est bien vrai : le Christ a voulu souffrir humainement du délaissement de ses apôtres, se sentant abandonné du Ciel. Il a voulu en toute chose éprouver notre faiblesse, comme un Homme véritable, sans péché.

"Simon, dors-tu ?" dit-il tout doucement à Pierre. Toi qui vient de me dire que tu me suivrais jusqu’à la mort ?

Il se tourne vers les autres : "Ne pouviez-vous donc veiller une heure avec moi ?" Une fois de plus il oublie ses souffrances, ne pense qu’à eux : "Veillez et priez pour ne pas tomber dans la tentation !"

Il semble dire : "Si vous m’avez si vite oublié, moi qui lutte et souffre, du moins dans votre propre intérêt veillez et priez !"

Mais eux, ivres de sommeil, l’entendent à peine.
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