Comment se faisait la procréation avant la Faute ?

Nous avons été créés sexués : "Homme et femme, Il les créa" dit la Genèse". Et elle rajoute plus loin "croissez et multipliez-vous".

On penserait donc à une sexualité chaste débouchant sur la création de nouveaux humains. Cette chasteté deviendrait sensualité ou luxure après la Faute.

Ce n'est pourtant pas si simple:

Jésus est de la race d'Adam. Il s'est incarné dans notre humanité, prenant vraiment sa chair de Marie, d'une femme elle-même fille d'Eve.
Mais cette procréation est exempte de toute sexualité. Il n'y a pas eu de rapport d'homme. Ce n'est pas non plus une parthénogénèse pure (une autocréation des "entrailles" de Marie) car si c'était cela, Jésus serait génétiquement né femme. Il y a donc bien action de Dieu (l'Esprit-Saint).

Or Marie, ayant été "immaculée conception", est dans l'état originel d'avant la Faute.

De là se pose la question : 
- La procréation avant la Faute était-elle faite sans sexualité comme semble le dire Maria Valtorta ? "Premier-né parce que né en premier de la lignée d’Adam comme, selon la volonté du Père, les fils de l’homme auraient dû naître : par procréation, sans sensualité, ni douleur" (Cahiers 16 janvier 1944, page 67 - mais en italien «con procreazione priva di senso e di dolore» se traduirait plutôt par "une procréation extrasensorielle et indolore").  
- ou était-elle faite chastement, mais sexuellement, auquel cas la conception de Jésus ne serait pas conforme à cette loi ni d'avant la Faute ni d'après, ce qui poserait une sérieuse question sur sa nature humaine dans laquelle s'est accomplie la Rédemption.

Quel est votre avis ?

Il y a quatre passages qui complètent ceux cités par François-Michel.

La métaphore de l’arbre tend à démontrer cette vérité. Dieu avait dit à l’homme et à la femme : “Vous connaissez toutes les lois et tous les mystères de la création. Mais n’essayez pas de m’usurper le droit d’être le Créateur de l’homme. Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme.” (EMV I 17)

Considérez les animaux, tous les animaux. Avez-vous jamais vu un mâle et une femelle aller l'un vers l'autre pour un stérile embrassement et une relation impure ? Non. De près ou de loin, en volant ou en rampant, en sautant ou en courant, ils accomplissent le rite de la fécondation sans s'y soustraire en s'arrêtant à la jouissance, mais ils vont jusqu'aux conséquences sérieuses et saintes de la perpétuation de la race, l'unique but. L'homme, demi-dieu par son origine divine d'une grâce que je lui ai donnée entière, devrait accepter uniquement dans le même but l'acte animal rendu nécessaire, depuis que vous êtes descendus d'un degré dans l'ordre de l'animalité. (EMV I 5)

Il devait y avoir dans l’âme d’Adam et de ses enfants la pureté angélique de l’esprit mêlée à la tendresse humaine et, telle une fleur qui s’épanouit sans péché de la tige qui la porte, l’amour devait naître chez les époux libre du vers de la luxure, et donner des enfants à de chastes couches conjugales. Être chaste ne signifie pas s’interdire l’union conjugale… (Cahiers 1943, 28 novembre 1943)

L'homme quittera pour elle son père et sa mère et il s'unira à sa femme et les deux seront une seule chair[url=http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME 07/07-164.htm#_ftn2][/url]" ? Tu diras : "Ce fut une parole l'homme". Oui, mais de quel homme ? Il était en état d'innocence et de grâce. Il reflétait donc sans ombre la Sagesse qui l'avait créé, et il en connaissait la vérité. [...]
Mais en Adam ces foyers [de péché] n'existaient pas, niais au contraire il avait la Grâce pour le rendre inférieur de peu à son Créateur. C'étaient donc des paroles de grâce que disaient ses lèvres. C'est donc une parole de vérité que celle-ci : "L'homme quittera pour sa femme son père et sa mère, et il s'unira à sa femme, et ils seront une seule chair". (EMV VII 470)

La citation de FM et les extraits 1 et 2 semblent aller dans le sens d'une procréation sans union charnelle, mais je trouve le texte pas clair. Les extraits 3 et 4 vont clairement dans le sens d'une procréation avec union charnelle chaste. Il faudrait trouver une interprétation qui harmonise les premiers extraits confus avec les extraits 3 et 4 car ils reflètent la position de l’Église Catholique.

@Mouxine
L'Eglise catholique consacre la virginité de Marie pour la conception de Jésus, mais aussi pour sa naissance. 

Lumen gentium § 57 :
Cette union de la Mère avec son Fils dans l’œuvre du salut est manifeste dès l’heure de la conception virginale du Christ jusqu’à sa mort ; et d’abord quand Marie, partant en hâte pour visiter Élisabeth, est saluée par elle du nom de bienheureuse pour avoir cru au salut promis, tandis que le Précurseur tressaillait au sein de sa mère (cf. Lc 1, 41-45) ; lors de la Nativité ensuite, quand la Mère de Dieu présenta dans la joie aux pasteurs et aux mages son Fils premier-né, dont la naissance était non la perte mais la consécration de son intégrité virginale [180]. Voir aussi CEC § 499

Autrement dit Jésus est né sans aucune sexualité, "sans semence virile" dit un Père de l'Eglise (Ignace d'Antioche, je crois). 
Que le Christ échappe à la conception post-Chute, cela se comprend puisque Marie, de qui il tient son humanité, a été exempte de la Faute originelle et se trouve donc dans l'état primitif de la Création.

Pourtant Jésus est de la "race de David". Il est Fils d'Adam selon sa généalogie. "Le nouvel Adam". "Semblable à nous en tout, excepté le péché" (Hébreux 4,15). C'est indubitablement un homme de notre race.

Le Christ, dans son Incarnation, pouvait-il s'exonérer des lois de procréation qu'il a lui-même crées ? Accouplement chaste pour les hommes, mais pas pour lui. Pourtant Joseph était un saint, il aurait pu aussi, comme Marie, être exempt de la Faute par décret divin. Ainsi aurait été respecté la loi divine primitive si elle était telle.

Bris de la virginité à la naissance si elle ne l'a été à la conception, mais pas pour lui. Est-ce une exception qu'il s'accorde ou la caractéristique de l'Eve primitive (avant la faute) ? Dans ce cas Eve aurait du être aussi mère et vierge perpétuelle, donc sans sexualité. Maria Valtorta l'évoque.

Si Jésus s'était excepté ainsi de ses propres lois, son humanité ne deviendrait-elle pas "théorique" ce qui conforterait les hérésies des premiers temps qui ne voyaient en Jésus qu'un Dieu en apparence humaine ?

Bonjour François Michel 

Ma question est simple. Y avait-il procréation avant la faute ?

Richard a écrit:Bonjour François Michel 

Ma question est simple. Y avait-il procréation avant la faute ?

@Richard
C'est en effet une des questions.

Ce que l'on sait de la procréation avant la Faute, est du côté de la Bible :
- Que ni Adam, ni Eve, ne sont le fruit d'une procréation, mais d'une création à partir d'une "matière première" préexistante.
- Qu'ils sont sexués en homme et femme. On présume qu'ils l'étaient comme nous le sommes actuellement, mais que la Faute à changé fondamentalement leurs relations.
- Que l'ordre de Dieu étaient qu'Adam et Eve soient féconds, se multiplient et soient "un". 
- Que Dieu avait le monopole de la création que s'arrogent nos premiers parents par la Faute (Genèse 3,22).
- Que l'enfantement de Caïn, premier homme à "naître", est postérieur à la Faute (Genèse 4,1) et qu'il est le fruit d'une union "avec l'aide du Seigneur".

Du côté de Maria Valtorta, on a quelques citations mais l'exhaustivité est complexe à obtenir.

Il y a donc une interrogation, un mystère qu'épaissit celui de l'Incarnation et personnellement je n'ai pas encore de réponse tranchée.

"L'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme,et tous deux ne feront plus qu'un" (Gn 2:24). Ce verset intervient juste avant le chapitre 3 de la Genèse qui raconte la faute originelle. St Paul en 1 Cor 6:16 confirme bien que "tous deux ne feront plus qu'un" s'entend de l'union charnelle. De plus, Dieu dit : "soyez féconds et multipliez vous" (Gn 1:28), il ne leur dit pas : "laissez moi vous rendre féconds".  Pour l’Église (cf. n° 372 du CEC) et l’Écriture Sainte, il n'y a aucun doute, l'union sexuelle était nécessaire avant la faute pour procréer. Voilà pourquoi EMV VII 470, que j'ai cité dans mon message précédent, reflète bien la position de l’Église.

Remarquez que le mode de génération d'une chose ne change pas sa nature. Dans le cas du Christ, même conçu sans semence d'un homme donc de manière qui ne soit pas strictement naturelle, il possède toutes les caractéristiques essentielles et naturelles d'un homme. Je donne un autre exemple, il y a déjà eu de la lessive fabriquée naturellement, à partir du mouvement naturel des cendres volcaniques tombé dans un lac suite à une éruption. On peut tout-à-fait fabriquer la même lessive en provoquant artificiellement sa fabrication, la lessive artificiel sera autant de la lessive que la lessive naturelle, seul son mode de venue à l'existence à changé. Pour le Christ c'est pareil, il est conçu miraculeusement mais sa nature humaine est parfaitement conforme à la nôtre. C'est un peu de philosophie scolastique, mais ce sont des bases indispensables pour beaucoup de dogmes, notamment la transsubstantiation.

Mouxine a écrit:"L'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme,et tous deux ne feront plus qu'un" (Gn 2:24). Ce verset intervient juste avant le chapitre 3 de la Genèse qui raconte la faute originelle. St Paul en 1 Cor 6:16 confirme bien que "tous deux ne feront plus qu'un" s'entend de l'union charnelle. De plus, Dieu dit : "soyez féconds et multipliez vous" (Gn 1:28), il ne leur dit pas : "laissez moi vous rendre féconds".  Pour l’Église (cf. n° 372 du CEC) et l’Écriture Sainte, il n'y a aucun doute, l'union sexuelle était nécessaire avant la faute pour procréer. Voilà pourquoi EMV VII 470, que j'ai cité dans mon message précédent, reflète bien la position de l’Église.

Remarquez que le mode de génération d'une chose ne change pas sa nature. Dans le cas du Christ, même conçu sans semence d'un homme donc de manière qui ne soit pas strictement naturelle, il possède toutes les caractéristiques essentielles et naturelles d'un homme. Je donne un autre exemple, il y a déjà eu de la lessive fabriquée naturellement, à partir du mouvement naturel des cendres volcaniques tombé dans un lac suite à une éruption. On peut tout-à-fait fabriquer la même lessive en provoquant artificiellement sa fabrication, la lessive artificiel sera autant de la lessive que la lessive naturelle, seul son mode de venue à l'existence à changé. Pour le Christ c'est pareil, il est conçu miraculeusement mais sa nature humaine est parfaitement conforme à la nôtre. C'est un peu de philosophie scolastique, mais ce sont des bases indispensables pour beaucoup de dogmes, notamment la transsubstantiation.

@Mouxine
Le Catéchisme que vous citez distingue deux périodes : avant et après la Faute.

372 

L’homme et la femme sont faits "l’un pour l’autre" : non pas que Dieu ne les aurait faits qu’"à moitié" et "incomplets" ; Il les a créés pour une communion de personnes, en laquelle chacun peut être "aide" pour l’autre parce qu’ils sont à la fois égaux en tant que personnes ("os de mes os...") et complémentaires en tant que masculin et féminin (MD 7). Dans le mariage, Dieu les unit de manière que, en formant "une seule chair" (Genèse 2, 24), ils puissent transmettre la vie humaine : "Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre" (Genèse 1, 28). En transmettant à leurs descendants la vie humaine, l’homme et la femme comme époux et parents, coopèrent d’une façon unique à l’œuvre du Créateur (cf. Gaudium et spes 50, § 1).   

La question est de savoir si l'union primitive était sexuelle ou non. Rien ne le dit explicitement. L'union par l'amour n'est pas nécessairement sexuelle. Qu'elle me le pardonne, mais la Trinité en est un exemple : Elle est Une au point d'être une seul "chair" (substance). Et Jésus prie pour ses disciples : "qu'ils soient Un comme Nous" (Jean 17,21). Il n'y a donc pas de sexualité dans l'union féconde.

Jésus incarné ne peut pas être un "superman" mais un homme conforme à la Création initiale, un "nouvel Adam" annulant la Faute par sa Rédemption, possibilité qui n'est accessible qu'à une nature divine. De là sa nature de vrai Dieu et de Vrai Homme ouvrant la création à une multitude de "frères".

Jésus, dans l'Evangile, défend le mariage, justifie la permission du divorce, mais il instaure un ordre qui supérieur au mariage : le non-mariage :

04 Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme,
05 et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair.
06 Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
07 Les pharisiens lui répliquent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? »
08 Jésus leur répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi.
09 Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. »
10 Ses disciples lui disent : « Si telle est la situation de l’homme par rapport à sa femme, mieux vaut ne pas se marier. »
11 Il leur répondit : « Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné.
12 Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! »

Jésus peut-il transgresser par sa conception des lois qu'il a lui-même créés et, d'autre part, sublimer un état qui contredirait la Création initiale ? 
Peut-on avoir en sublime exemple du couple Joseph et Marie dans lequel la sexualité est inexistante et qui ne cherche pas à "être fécond" au-delà du fils unique ?
Il ne peut y avoir de contradictions dans la Parole de Dieu et tout cela pose question.

Je vous cite de nouveau la dictée du 28 novembre 1943 avec un peu plus du contexte, elle affirme bien qu'il y aurait eu union sexuelle chaste même en l'absence de la faute.

Le premier amour chaste entre époux, l’amour tel que devait être celui des humains selon la pensée du Créateur, était un amour sans l’aiguillon des sens et sans boue de malice. Un amour naturel et angélique à la fois puisque, selon la pensée créatrice, il devait y avoir dans l’âme d’Adam et de ses enfants la pureté angélique de l’esprit mêlée à la tendresse humaine et, telle une fleur qui s’épanouit sans péché de la tige qui la porte, l’amour devait naître chez les époux libre du vers de la luxure, et donner des enfants à de chastes couches conjugales. Être chaste ne signifie pas s’interdire l’union conjugale. (Cahiers, dictée du 28 novembre 1943)

Je ne comprends pas pourquoi vous vous faites une difficulté avec la conception virginale de Jésus qui relève d'un miracle. Le miracle dépasse forcément les lois de la nature par définition.

edit : faute de temps corrigée

François Michel, votre phrase est pleine d'ambiguïtés. En effet dans votre question "comment se faisait la procréation avant la faute"  vous admettez que la procréation existait AVANT la faute ce qui sous entend que Adam et Ève aurait procréer avant la faute. Si je scinde votre phrase en deux parties on peut dans la première partie trouver la forme interrogative "comment se faisait" et la deuxième partie "la procréation avant la faute" ...si procréation il y a eu dites moi qui sont ces descendants.

@Richard
Effectivement. La Genèse ne mentionne aucune procréation avant la Faute. Les seuls humains existants sont Adam et Eve créés par Dieu à partir d'une matière première. Les animaux ont été créés, par contre.
Le premier "procréé" par Eve est Caïn, après la faute et à la suite d'une union (sexuelle) avec Adam.
Reste que l'ordre de se multiplier leur fut donné avant la Faute.

Voilà une remarque qui demande à être approfondie.

RESUME DE LA FILE.
@Fidelité

On ne sait rien de la procréation avant la Faute, puisqu'aucune n'a eu lieu (Richard) les seuls humains ayant été créés par Dieu (Adam et Eve) à partir de matière première (poussière et cote d'Adam). Ce que l'on sait de cette procréation concerne donc la suite et ce qu'en dit la Genèse, puis l'Evangile.
La seule "humaine" témoin de ce que pouvait être la procréation à cette époque (multipliez-vous), est la Vierge Marie exempte du péché originel (Immaculée conception). Elle a enfanté Jésus, vrai Dieu mais aussi vrai Homme (de la race d'Adam et de David) sans aucun recours à la sexualité ni à la parthénogenèse. Mieux, elle a conservé cette virginité à la conception de l'enfant Jésus mais aussi à sa naissance. Mouxine y voit un miracle expliquant tout cela.
Alors que la Genèse dit que la conséquence de la Faute est la mort et la décomposition du corps, Marie a été enlevée au Ciel avec son corps (Assomption) de même son fils Jésus qui dispose d'un corps ressuscité matériel que constatent les apôtres.
La question en débat est de savoir si ces caractéristiques physiques propres au "Nouvel Adam" (Jésus) et à la "Nouvelle Eve" (Marie) pouvait être l'indication des conditions de procréation promises à nos premiers parents avant la Faute.
D'autre part, plusieurs enseignements de l'Evangile semblent contredire le couple procréateur que l'on connaît à l'origine de la Création : Jésus (et Paul) prône le célibat consacré et l'Évangile donne en modèle un couple, Joseph et Marie, qui sont abstinents volontaires et aucunement procréateur (au-delà de Jésus, conçu du St-Esprit). La sexualité, du moins telle qu'on l'imagine, est absente de tous ces éléments.
Trois sources principales sont citées : La Genèse, le Catéchisme et les écrits de Maria Valtorta.

Fidélité
Qui a dit que la multiplication de la race humaine devait se faire uniquement de façon spirituelle ? ? L'union sexuelle était là également mais dominée par l'être humain car il lui avait été donné plein pouvoir et dans celui ci la maîtrise des sens. L'union aurait été faite sur le plan spirituel et sexuelle mais par amour, amour envers Dieu. Voilà pourquoi ( je pense ) la présentation de l'enfant au temple. Ève connu l'éveil des sens par le serpent et ce maudit lui suggéra d'être à l'égal de Dieu en créant l'homme, voilà pourquoi Dieu a dit je vous donne tout, je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l'homme. Et elle incita Adam à la suivre dans cette désobéissance et le péché fut consommé. 

François Michel 
Oui l'ordre de se  multiplier fut réellement donné avant la faute, mais cette multiplication devait être faite par amour de Dieu (je me répète) mais comme ce ne fut pas le cas ils furent punis en la naissance de Caïn, heureusement les lamentations et les pleurs d'Ève furent entendus par Dieu et vint Abel.....


Richard

Bonjour,

Permettez-moi de revenir un peu en arrière sur le sujet du péché originel, parce que notre ancrage dans l'espace et dans le temps fausse peut-être notre perception. Voici comment je vois les choses : Pour comprendre le péché originel, c'est à dire la « chute », il faut garder à l'esprit que lors de la création, tout est créé et existe au même instant : les anges, le monde et nos premiers parents.

Exister signifie « sortir de » l’Être de Dieu, (de ex (s) istere, en dehors de) et aussi « se manifester, se montrer aux sens ».

La Bible dit que le monde fut créé non pas en 6 jours, mais en 6 générations. Mais comme le vivant a besoin immédiatement de son environnement pour subsister, elles doivent apparaitre au même moment, sinon ça ne fonctionne pas. Dans la Genèse on fait se succéder les étapes pour des raisons pédagogiques, mais vraisemblablement les générations sont simultanées.

Pourquoi parler de « chute » ou de « manquer la cible », ce que signifie amartia = pécher ? Parce que « manquer la cible » est précisément ce qui va fournir le théâtre de la Rédemption du monde tel que nous le connaissons (« heureuse Faute » ?).

Lorsque les Anges « chutent », c’est la matière du monde qui chute, puisqu’ils y président : de spirituelle elle devient corporelle. D’oublieux d’eux-mêmes, abimés dans la contemplation de Dieu, les esprits opèrent - les premiers au Ciel, les seconds sur Terre, un « retour sur soi ». C’est la Péché originel. Pour les Anges, la chute est immédiate et éternelle. Pour Adam et Eve, l’estime de soi leur cause la perte de la Vision et des dons de Dieu. De glorieux, fait d’une chair spirituelle telle que Maria Valtorta en constate la texture et la chaleur lorsque Jésus vient s’asseoir près d’elle, ils deviennent chair mortelle, éveil des sens et concupiscence.

C’est l’ « Amartia », la déviance d’un monde glorieux gouverné par l’Amour de Dieu, vers un monde gouverné par l’amour de soi et  - nous dit Maria Valtorta, du désir de « vouloir être semblables à Dieu en créant par soi-même de nouveaux hommes sur la terre, par des lois naturelles communes aux animaux et différentes de celles que Dieu avait établies » (note 13 Tome3 chap.174.9).

C'est cette « chute » qui ouvre leurs yeux maintenant de chair concupiscente : « et ils virent qu'ils étaient nus ».
Il n'y aura pas de procréation « immaculée » ou « selon les lois que Dieu avait établies », mais procréation selon de nouvelles lois causées par le péché « originel », terme qui peut s’entendre aussi comme cause ayant « originé » le monde matériel et un mode de génération « selon des lois communes aux animaux » (MV).

Le premier enfant, conçu du péché originel au jardin d'Eden, Caïn, naitra dans le monde tel que nous le connaissons.

Résumons : Le Péché Originel consista en le péché de « retour sur soi » d’êtres crées parfaits, incorruptibles et tournés vers Dieu, oublieux de soi, déviés de leur cible et soumis dorénavant à une nouvelle « génération commune aux animaux ».

C’est peut-être pourquoi il est dit, à propos du second avènement du Christ, que « cette génération ne passera pas que tout ne soit accompli », que l’on pourrait traduire par : « cette manière de générer les hommes existera jusqu’à la fin des temps, jusqu’à la prochaine manifestation du Christ ». Au-delà de cet évènement, soit le nombre des élus sera atteint et plus aucune génération ne sera nécessaire, soit lorsque Dieu renouvèlera la face de la terre et les cieux, Il renouvèlera aussi les hommes et leur mode de génération, pendant l’ère de Paix précédant le jugement dernier.

NB : En l’absence ou en la suspension du péché originel, il est donc possible de concilier ces 2 états d’exister sans faire « retour sur soi », comme ce fut le cas pour la Sainte Vierge. Cet état est donc possible, au Ciel ou sur la terre, puisqu’à Dieu rien d’impossible.

La question de François-Michel est très pertinente.

Voici une piste de solution:

Il y a une autre manière de procréer "(psychique ? spirituelle?"), et cette façon aurait dû être normale et naturelle, car c'était ce qui était prévu par Dieu.

Mais le péché originel a bouleversé les choses.
Et pour procréer, l'humanité a "descendre" dans son corps physique, et donc procréer physiquement.

Ceci sous-entend qu'avant la faute, Adam et Ève était dans un état plus élevé que nous sommes maintenant.

Fidelité a écrit:à Richard (et à tous)
Vous me demandez qui a dit que la multiplication de la race humaine devait se faire uniquement de façon spirituelle. C'est l'EMV au chapitre 17 :
17.4 - La métaphore de l’arbre tend à démontrer cette vérité. Dieu avait dit à l’homme et à la femme : “Vous connaissez toutes les lois et tous les mystères de la création. Mais n’essayez pas de m’usurper le droit d’être le Créateur de l’homme. Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme.”    
Mon interprétation de ces paroles que Maria Valtorta attribue à Jésus est la bonne puisque dans la présentation du chapitre 17 qui figure dans la version en ligne on peut lire (c'est moi qui souligne):


17.1 : Demandez à votre âme les vérités célestes. 17.2 : L'homme était appelé à dominer sur tout. 17.3 : La naissance du mal en Lucifer. 17.4 : L'homme devait procréer sans union sexuelle. ....
....

@Fidelité
Cette phrase que vous soulignez est un titre de chapitre rajouté et non une phrase de Maria Valtorta. Il faut donc se concentrer sur l'extrait que vous en faites.
Ce texte parle de "luxure" (senza libidine di senso, en italien ce qui peut se traduire par "sans soif désordonnée des sens").
Mais il dit aussi effectivement "Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme.” 

Cette affirmation qui vise Adam et Eve en état originel, a trouvé une application avec l'Incarnation de Jésus, vrai homme (ou alors on profère une hérésie) né sans "luxure", sans sexualité et "sans semence virile".

Pour @Mouxine, c'est un miracle. Cela peut se comprendre puisque Dieu, cause première, est maître des lois qu'il édicte (causes secondes), mais restera à expliquer le pourquoi de cette rupture de la loi divine.

@Stéphane Nicolas avance un état supérieur (dans l'ordre de la Création), ce qui correspond à la Genèse et à ce qu'on constate de la nature du corps de Jésus ressuscité qui s'abstrait de la matière tout en en étant constitué et de celui de Marie qui monte au Ciel avec le sien.

Fidélité,
Je vois que tu as mis le titre du chapitre dans ta réponse. Jésus  a dit les textes mais à t il donné les titres  des chapitres ou cela à t il été œuvre d’hommes ? Car dans la lecture que tu nous cite je ne vois nulle part (mis a part dans le titre) que la propagation de la race humaine serait faite sans union sexuelle, mais on y voit en fin de phrase sans luxure. Ce mot n’est pas anodin il est d’une importance capitale, qui dit relation sans luxure dit relation chaste et qui dit relation chaste dit union sexuelle. . En 17.5 on peut lire :  Satan a voulu retirer à l’homme cette virginité intellectuelle ; ce qui veut dire qu’il a éveillé la concupiscence, la luxure !!
Dans la catéchèse du mercredi 23 Août 1944 (que je mets ci-dessous)  regardez  Anne et Joachim ce qu’en dit Jésus de leur relation pour avoir la Ste Marie mère de notre Seigneur, voyez les mots qu’on y trouve si ils ne sont pas en adéquation ( je les mets en caractères gras) avec ce que Dieu dit : Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme
À la fête des Tentes. Anne et Joachim possédaient la Sagesse
Catéchèse du mercredi 23 août 1944      (3.9)
Mais, pour obtenir tout cela, il leur fallait acquérir la royauté d’une vertu véritable, durable, qu’aucun événement ne saurait atteindre. Vertu de foi, vertu de charité, vertu d’espérance, vertu de chasteté. La chasteté des époux ! Ils la possédèrent, car il n’est pas nécessaire d’être vierge pour être chaste. Les ménages chastes sont gardés par les anges et ils engendrent de bons enfants, qui font de la vertu de leurs parents la norme de leur propre vie.



Donc je conclus en disant qu’il était normal qu’Ève et Adam soit sexués car leur union était prévu dans l’espérance d’une descendance  et cela dans la chasteté et  dans la foi de Dieu  
Richard

@Fidélité : bonjour ! A votre question :


Vous demandez : "Je ne peux donc que renouveler mon interrogation : Pourquoi Dieu aurait-il créé Adam et Eve sexués et appelés à ne faire « qu'une seule chair » s'il avait projeté une multiplication de la race humaine sans union sexuelle comme nous l'affirme l'EMV. ?"


Réponse : Dieu a créé Adam et Eve sexués au moment de la chute une fois perdu pour eux le pouvoir le plus parfait de procréer, pour un autre moins parfait : la procréation biologique.


Vous demandez : "Qui a dit que la multiplication de la race humaine devait se faire uniquement de façon spirituelle ?"

Réponse : parce que la multiplication spirituelle est plus parfaite. Et que Dieu, dans l'ordre des moyens, choisit toujours le plus parfait.

L'union sexuelle n'était pas là avant la chute, la création étant parfaitement en paix et en ordre, aucun désir, aucun but que Dieu seul.

Pourquoi créer des organes génitaux si la multiplication devait être spirituelle ? Ce ne sont pas les moyens qui manquaient à Dieu pour multiplier les Anges, les hommes ou toutes les autres créatures si cela s'était avéré nécessaire à la conservation de l'unité de Dieu sans le recours aux organes génitaux.

Or, Dieu sait tout. Il savait donc tout du choix de Lucifer, d'Eve et d'Adam. Dans son plan à Lui, "l’homme devait procréer sans union sexuelle" (je vous ai montré plus haut que c'était possible).



Mais Dieu Sachant de toute éternité que "ces trois", Lucifer Eve et Adam se choisiraient eux-mêmes, donc qu'ils chuteraient, Dieu par pure miséricorde pourvut nos premiers parents de la capacité de procréer selon la chair et "les lois commune aux animaux" (Alors qu'Il savait que Son Verbe ne dédaignerait pas une gestation dans l'ordre des lois de la nature auxquelles s'était soumise Marie par son Fiat).


Pardonnez-moi de faire remarquer que l'union sexuelle, qu'on le veuille ou non est assortie d'un plaisir légitime qui est non d'ordre moral  mais d'ordre biologique et invincible. C'est un peu humiliant, mais avec la plus grande charité et la plus grande tendresse, on ne peut éviter cet état de fait.


Dieu reste Dieu. A des créatures qui s'étaient choisies elles-mêmes - ce que nous sommes tous tant que nous ne sommes pas parfaits, il fallait attacher à l'union sexuelle un plaisir (et non une douleur car peu accepteraient de procréer) pour justifier le commandement de générer (de cette manière que Dieu adapte) des âmes en vue du Ciel.

Bonjour à tous,
J'ajoute à ce fil très riche et intéressant, une réflexion spirituelle (qui n'est pas de moi, mais que j'avais entendue d'un père jésuite, et qui m'avait marquée)  concernant "le cas" de l'Incarnation de Jésus, concu sans aucune sexualité, "sans semence virile" comme évoqué plus haut : il est intéressant de constater que Jésus, bien que vrai homme, est également vrai Dieu. Aussi, considérer que Jésus puisse être né d'un homme et d'une femme (en l'occurrence Marie et Joseph), même dans une union charnelle chaste telle qu'évoquée par ailleurs, aurait quelque chose d'un "vol" d'un projet humain par Dieu. Je m'explique, le projet humain d'une relation sexuelle en vue de procréer de Joseph et de Marie, aurait précisément été le leur, pas celui de Dieu. Ainsi, si le Christ, préexistant à son incarnation, avait nécessité que 2 époux s'engagent dans un acte de procréation pour naître, cela aurait quelque peu "subtilisé" cet acte humain fait pour créer un nouvel être, pour naître lui même... cela aurait quelque chose de bancal, précisément car il s'agit du Christ, vrai Dieu et existant avant tout projet humain de procréation.
J'espère être assez clair dans ce que j'évoque, et encore une fois, il s'agit d'une réflexion spirituelle, et non pas un dogme, mais qui éclaire je trouve très bien cette "unicité" dans la façon de naître du Christ.

Ceci étant dit, je me souviens que dans Maria Valtorta (je n'ai pas retrouvé précisément le passage mais pourrais le faire à l'occasion), Maria décrit les cousins de Jésus (Jacques et Judes) comme lui ressemblant fortement. Elle indique même un "air de famille" si je ne me trompe pas. Or, ces cousins sont du côté de Joseph, qui, comme on l'évoque, n'a pu transmettre de gênes biologiques à Jésus... à moins que là encore, le miracle de Dieu ait permis que les gênes biologiques de Jésus soient aussi hérités de Joseph, sans union charnelle, car il est après tout descendant de David par Joseph...

@Jean-Yves
Merci pour cette réponse qui prend en compte la prescience de Dieu et son amour au point qu'il nous a fait "à sa ressemblance" et qu'il a donné son Fils pour nous racheter. Ce qui est d'un grand prix quand on y songe, car Il aurait pu nous rejeter.

@Jerome
Effectivement, il y a un passage qu'il faudrait retrouver. Cette proximité est une des raisons de la nomination de Jacques comme évêque de Jérusalem. 
Physiquement cependant, Jacques et Jude ressemblaient  à Joseph.
http://www.maria-valtorta.org/Personnages/Physionomie.htm

@François-Michel merci pour votre lien sur la description des physionomies (l'arbre généalogique notamment est très complet!)
Pour la ressemblance de Jésus avec son cousin Jude, vous mentionnez justement les passages dans la page de description de Jude : https://www.maria-valtorta.org/Personnages/JudeAlphee.htm :

"Il est le dernier des quatre cousins de Jésus, à qui d’ailleurs il ressemble (EMV 253)"
...
"(Il a un) visage dominateur, avec un regard qui rappelle si bien, pour la couleur des yeux et l’expression, celui de Jésus" (EMV 639).

Quelqu'un demande:  "Pourquoi Dieu aurait-il créé Adam et Eve sexués et appelés à ne faire « qu'une seule chair »".

J'aimerais proposer l'hypothèse suivante:

L'homme est un être constitué de trois éléments: physique, psychique et spirituel (corps, âme, esprit selon saint Paul).
Cette constitution porte en elle-même une vocation: devenir de plus en plus spirituel et de moins en moins physique, tout en conservant ses trois composants.
Autrement dit: il faut que, de plus en plus, le spirituel domine sur le psychique et le physique.
Cet élévation se fait sous l'influence de l'Esprit divin qui habite au coeur de sa dimension spirituelle.

On peut donc concevoir trois "modalités d'être" de l'homme:
1- domination du corps physique qui joue alors le rôle de vêtement par rapport à l'âme psychique et à l’âme spirituelle.
2- domination de l'âme psychique qui joue alors le rôle de vêtement par rapport au corps physique et à l’âme spirituelle
3- domination de l’âme spirituelle qui joue alors le rôle de vêtement par rapport au corps physique et à l'âme psychique

À chacune de ces trois "modalités d'être" pourrait correspondre une modalité de procréer, tout à fait naturelle, mais qui est accessible selon le degré d'élévation.
Donc 3 modalités de procréer tout à fait naturelle : physique, psychique ou spirituelle.

Selon cette hypothèse: avant le péché originel, Adam et Ève possédaient déjà un certain degré d'élévation (psychique ou spirituel), et vivaient dans une modalité d'être supérieure à la modalité physique.
C'est selon cette autre modalité d'être que Dieu les appelaient à procréer. 
Mais cette modalité ne leur avait pas encore été révélée par Dieu.

Le fruit défendu pourrait bien avoir quelque chose à faire avec la modalité de procréation.
Le Serpent leur aurait fait miroiter la modalité physique de procréer.
Ayant succombé, Adam et Ève ont littéralement "chuté", perdu leur degré d'élévation, "revêtant" par dessus les deux autres dimensions, la dimension physique.

Cette hypothèse axée sur l'anthropologie ternaire mérite d'être complétée par la cosmologie ternaire.
Brièvement.
Selon des traditions anciennes et plusieurs mystiques:
-   notre terre physique   [monde visible du Credo]
-   est entourée d'un premier ciel où se situe le Paradis terrestre, (psychique?) [premier monde invisible du Credo]
-   et d'un deuxième ciel où se situe le Paradis céleste ou Jérusalem céleste. (spirituel ?)  [deuxième monde invisible du Credo]

La chute d'Adam et Ève est d'abord une chute d'une modalité d'être supérieure (psychique) à une modalité d'être inférieure (physique).
Mais cette chute a entraîné leur chute d'un lieu supérieur (Paradis terrestre) à un lieu inférieur (notre planète terre physique).


Donc: pour répondre à la question initiale "Comment se faisait la procréation avant la Faute ?"
Il se peut que la conception et la naissance de Jésus nous en fournisse des éléments.
Mais pas forcément: cela n'avait pas été révélé à Adam et Ève.

Il est cependant clair que, dans notre état actuel, nous n'avons pas le choix, et que nous devons procréer en mode physique.
Mais nous pouvons nous efforcer de transcender cette modalité en y apportant davantage de psychique et surtout de spirituel, sous le regard aimant de Dieu qui, par nous, se donne de nouveaux enfants.

corrections à faire dans les éditions futures des titres de chapitre !

@Jerome
"La descendance de David était visible en lui", dit la Vierge Marie en parlant de Jude https://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-035.htm#CEV64906 Jésus est de sa descendance par Marie (ce qui se déduit des paroles de l'Annonciation) et Jude l'est par la lignée d'Alphée et de Joseph (ce que mentionne l'Evangile). David est un lointain ancêtre, mais sa trace génétique perdure : David avait les yeux clairs ("de beaux yeux") et il était blond-roux, comme Jésus ... et Jude.

Il reste en effet une zone d'interrogation dans le témoignage de la conception de Jésus : selon la nature, s'il avait été conçu à partir d'une simple activation du processus procréateur de Marie (parthénogénèse) il aurait du être une femme (ce que dit la science). Le fait qu'il soit homme ouvre la voie à l'intervention de l'Esprit-Saint dans la formation de l'Homme. Ce qui éclaire cette affirmation de Jésus dans MV : "Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme.” 

Il y a une phrase de MV, que je ne localise plus, disant que Dieu suscite des talents selon les besoins des différentes époques dans les différents pays : guerriers, scientifiques, artistes, ...

En rapprochant ces éléments cela donne une intervention de Dieu providentielle dans toute naissance. Comment se fait-elle ? Pourquoi ? peut-être faut-il réfléchir comme le fait @Stéphane Nicolas.

@François-Michel
Il y a une phrase de MV, que je ne localise plus, disant que Dieu suscite des talents selon les besoins des différentes époques dans les différents pays : guerriers, scientifiques, artistes, ...

Je pense qu'il s'agit de ce passage (Les cahiers de 1944 - 31 mai - p.333) :

La puissance du Dieu Créateur est infinie. Dieu Créateur est parfait quand il crée. Dieu Créateur est prévoyant quand il agit.
(...)
De même que le Créateur pourvoit à tout cela, il pourvoit à l’ordre en ce qui concerne l’humanité. Son intelligence pense qu’il est nécessaire au bien de la terre qu’il y ait tant de penseurs, tant de scientifiques, tant de guerriers, tant de travailleurs et, en ce qui concerne les tempéraments, tant d’audacieux, tant de doux, tant d’actifs, tant de contemplatifs et ainsi de suite. Les âmes cessent d’animer un corps et retournent à Dieu pour suivre le destin conforme à leurs mérites. Dieu crée de nouvelles âmes pour maintenir le nombre de créatures qui doivent peupler la terre. Voilà la première opération de l’ordre divin. La seconde est celle de créer, en fonction des besoins qu’il remarque, telle catégorie particulière en plus grand nombre que l’autre, afin que toute la race soit harmonieuse et que l’un serve à l’autre comme les dents d’un engrenage servent à l’engrenage voisin, permettant ainsi à la machine géante de fonctionner sans frottement ni dommage. C’est ainsi que Dieu agit. Si vous lui obéissiez en respectant cet ordre, tout progresserait. Mais vous vous rebellez.

@Fidelité
Remarque pertinente. J'ai changé le titre du paragraphe : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-024.htm pour "La procréation voulue par Dieu". C'est moins interprétatif.

@Phil
Bingo.
C'est en effet cette dictée qui décrit comment Dieu dirige l'Histoire. Cela pose la question du comment. Sur quoi agit-il et de quelle manière.
Merci.

@Phil
Merci pour ce magnifique passage nous ouvrant sur le mystère de la Providence et de la vocation personnelle sous l'angle des talents donnés par Dieu.
Cela nous montre tout le drame de l'avortement qui, en plus d'être homicide, prive l'humanité des différents talents dont elle a besoin pour son harmonie et son progrès.

Connaîtrais-tu un autre passage où la Providence serait développée sous l'angle de la liberté ?
En effet, j'aimerais trouver un passage dans lequel Jésus exprime ce mystère, et que, pour ma part, je balbutie ainsi:
---
Tout en étant le Maître de l'Histoire, Dieu respecte nos libertés.
Une des fils dont Dieu tisse l'Histoire est le fil fait de l'addition de chacun de nos choix libres - à tous! et à tout moment de l'Histoire de l'humanité !!!
Comment est-ce possible?
Dieu, dans son éternel présent, connaît tout nos choix libres d'hier, d'aujourd'hui et de demain: pour Dieu tout est aujourd'hui, tout est présent.
Il connaît "d'avance" l'issue de chacune de nos vies libres, comme Jésus connaissait l'issue de la vie de l'Iscariote, par exemple.
On peut donc donc concevoir que Dieu, sachant tout "d'avance", puisse agencer la place de chacun de nous dans l'Histoire, comme l'artisan place chaque morceau de sa grande mosaïque.
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Si vous trouvez quelque chose sur ce thème, je suis vraiment preneur.

Que l'on envisage ce mystère sous l'angle des talents/vocation ou sous celui de la liberté,
c'est tellement riche de conséquence et une grande source de contemplation ainsi que d'acceptation de tout ce qui nous arrive.

Si Dieu me place à ce moment de l'Histoire et devant fréquenter telle ou telle personne,
- c'est, d'une part, parce que j'ai moi-même un rôle à jouer ici et maintenant,
- mais c'est aussi, et d'autre part, parce que les personnes et les événements que je rencontre constituent
      - ce par quoi je suis moi-même enrichi
      - ce par quoi Dieu agit en vue de mon ascension vers Lui: purification, sanctification.
Je ne suis pas appelé à me sanctifier MALGRÉ les autres, mais GRÂCE aux autres.

A la suite de cette discussion sur le forum, j'ai ajouté un chapitre à l'étude que je suis en train de faire sur la constitution de l'Homme en corps, âme et esprit (tripartition selon St Paul et Maria Valtorta). Une étude qui est "La porte entrouverte de la Mystique". 
Après avoir étudié le corps charnel, puis le corps glorieux, le chapitre que j'ai écrit avec votre concours, concerne le "corps originel".
Cet article ne regroupe pas, bien sûr, toutes les découvertes exposées dans la discussion.
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Le corps originel.

On ne peut éviter de se poser la question de notre état originel bouleversé par la faute. Que les caractéristiques acquises par la chute d’Adam et Ève se propagent en nous peut être expliqué par la génétique physique et spirituelle. Mais qu’en était-il avant ?
Dans l’Œuvre, Jésus parlant de la Chute originelle, affirme :

EMV 17.4 - La métaphore de l’arbre tend à démontrer cette vérité. Dieu avait dit à l’homme et à la femme : “Vous connaissez toutes les lois et tous les mystères de la création. Mais n’essayez pas de m’usurper le droit d’être le Créateur de l’homme. Mon amour, qui circule en vous, suffira à la propagation de la race humaine, sans luxure ; le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine. Je vous donne tout. Je me réserve uniquement ce mystère de la formation de l’homme.”  

Ce texte parle d’une procréation sans luxure, ce qui se conçoit puisque le couple vit dans l’Eden sans conscience de leur nudité. Le texte italien parle plus précisément de "senza libidine di senso", ce qui peut se traduire par "sans soif désordonnée des sens". C’est plus nuancé. Cependant l’extrait est affirmatif : l’amour qui circule entre nos premiers parents suffira à la propagation de la race humaine. Il insiste : le seul mouvement de la charité suscitera les nouveaux Adam de la race humaine.


On pourrait penser qu’il s’agit de l’image métaphorique d’une chaste sexualité, mais si on regarde de plus près la naissance de Jésus on s’interroge sur cette affirmation qui introduit explicitement Dieu dans le processus de propagation de la race humaine.

Jésus est le « Nouvel Adam », c’est-à-dire dans l’état primitif de la Création puisque « sans péché » mais en même temps, il en est le descendant par David. Ce que confirme le fait que sa chair n’échappera pas à la souffrance et à la mort, c’est même constitutif de notre Rédemption : « a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli » dit le Symbole des apôtres (le Credo primitif).

Le corps de Jésus a donc réellement traversé la mort, mais pas la putréfaction. Il n’est pas retourné en « poussière » comme le nôtre. Il en est de même de Marie enlevée au Ciel avec son âme et son corps. Ils sont tout à la fois notre corps mais dans un état hors de portée de la Faute.
Le corps de Jésus est lumière comme le démontre d’avance la Transfiguration sur le Thabor. Celui de Marie aussi si on en croit les apparitions, mais l’un et l’autre sont aussi matériels bien que s’abstrayant de la matière. En effet, Jésus ressuscité mange. Son corps est consistant car Thomas peut mettre ses doigts dans les plaies du Seigneur, mais il apparaît à ses apôtres malgré les portes closes.

Jésus a pris cette chair de la Vierge Marie, « Nouvelle Eve » conçue immaculée par anticipation de la Rédemption.

Dans les dessins que fit Lorenzo Ferri sous les indications de Maria Valtorta on constate la ressemblance physique entre Jésus, Marie sa mère et Joachim son grand-père certifiant ainsi cet engendrement humain.

Parce qu’ils sont humainement hors de portée de la Faute tout en portant notre humanité, Jésus et sa Mère nous relient à l’état originel de l’Homme crée par Dieu.

Jésus est né sans « semence virile[1] » et la virginité de sa Mère est restée intègre aussi à sa naissance.

Cette chair du Christ n’est pas issue d’une simple parthénogénèse, activation du seul processus créateur de la Vierge Marie, car alors Jésus serait né femme selon les lois de la nature. Il a donc bien fallu que l’Esprit-Saint, qui l’a « conçu », intervienne.

Cette intervention de Dieu qui préside à la Création selon son projet initial mais en coopérant avec la liberté de l’Homme, est illustré par ce texte :

Imaginez, ô hommes, ce qu’il en serait si les brebis ne donnaient plus de laine, ni les vaches du lait, les arbres des fruits et ainsi de suite. Si les animaux, les plantes et les arbres suivaient votre exemple, le chaos vous ferait périr dans une horreur inconcevable, car tout, vous excepté, se comporte selon l’ordre reçu de Dieu.
De même que le Créateur pourvoit à tout cela, il pourvoit à l’ordre en ce qui concerne l’humanité. Son intelligence pense qu’il est nécessaire au bien de la terre qu’il y ait tant de penseurs, tant de scientifiques, tant de guerriers, tant de travailleurs et, en ce qui concerne les tempéraments, tant d’audacieux, tant de doux, tant d’actifs, tant de contemplatifs et ainsi de suite.
Les âmes cessent d’animer un corps et retournent à Dieu pour suivre le destin conforme à leurs mérites. Dieu crée de nouvelles âmes pour maintenir le nombre de créatures qui doivent peupler la terre. Voilà la première opération de l’ordre divin. La seconde est celle de créer, en fonction des besoins qu’il remarque, telle catégorie particulière en plus grand nombre que l’autre, afin que toute la race soit harmonieuse et que l’un serve à l’autre comme les dents d’un engrenage servent à l’engrenage voisin, permettant ainsi à la machine géante de fonctionner sans frottement ni dommage.
C’est ainsi que Dieu agit. Si vous lui obéissiez en respectant cet ordre, tout progresserait. Mais vous vous rebellez[2].

Dans la distribution harmonieuse (ou providentielle) de ces talents, on pourrait reléguer Dieu au seul rôle de créateur d’âmes, mais les lois de la nature étendent la coopération avec l’Homme beaucoup plus loin : la répartition harmonieuse des sexes entre hommes et femmes ne peut pas être attribuée aux choix humains mais à une loi qui les surpasse et que l’époque appelle hasard, ne sachant que la constater sans la maitriser. Or, cette répartition harmonieuse des sexes intervient bien sur la chair et non sur le caractère seul. Selon la nature, Jésus devait naître femme, il est pourtant né homme sous l’effet d’une intervention divine qu’on ne cerne pas encore, loin d’un partage simpliste des rôles : aux parents le corps, à Dieu l’âme. Qu’on se reporte aux croyances immémoriales, dans toutes les cultures, qui demandent à Dieu l’intervention dans la fécondité.

Tout cela ouvre donc la voie à la réflexion sur les liens existants entre notre corps originel et le corps glorieux que nous retrouveront après avoir laissé à la poussière notre corps mortel.

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[1] Ignace d’Antioche.
[2] Les Cahiers de 1944, 31 mai, page 333.