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tiberiade2024
tiberiade2024
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"C'est ma faute, pardonne-moi" Empty "C'est ma faute, pardonne-moi"

Jeu 8 Aoû - 22:54
Bonsoir à tous,

Je viens de lire (dans le tome 6, au chapitre 375) le passage suivant :


Quand Jésus entre dans le palais, je le vois envahi par une foule de serviteurs venus de Béthanie, tout occupés aux préparatifs. Lazare, étendu sur un lit est très souffrant. Il salue d'un pâle sourire son Maître qui se hâte vers lui et qui se penche tout affectueux sur son lit en demandant :         

"Tu as beaucoup souffert, n'est-ce pas, mon ami, avec les secousses du char ?"        

"Beaucoup, Maître" répond Lazare, épuisé au point que d'évoquer ce qu'il a éprouvé, il en a les larmes aux yeux.   

"C'est ma faute ! Pardonne-moi !"       

Lazare prend une des mains de Jésus et la porte à son visage. Il la passe sur sa joue décharnée, la baise et murmure :

"Oh ! Ce n'est pas ta faute, Seigneur ! Et je suis tellement content que tu fasses la Pâque avec moi... ma dernière Pâque… !"  

Ma question se laisse aisément deviner : comment Jésus, Fils de Dieu, et Dieu lui-même, évidemment sans péché, peut-il prononcer cette phrase, qui semble reconnaître une erreur, un manque de compassion de sa part ? Nous savons qu'Il se réserve le soin de guérir plus complètement Lazare, en le ressuscitant, quelques jours avant sa Passion. A la demande de Marthe (ou Marie) quelque temps auparavant, il avait laissé entendre qu'il se réservait la guérison de son ami Lazare à une date ultérieure. Mais ici, on a l'impression qu'il ne sait comment se faire pardonner un "manque de miséricorde", ce qui est un comble !
Si vous avez une explication éclairante, je suis preneur !
Hélène
Hélène
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"C'est ma faute, pardonne-moi" Empty Re: "C'est ma faute, pardonne-moi"

Ven 9 Aoû - 14:01
Bonjour @tiberiade2024,

Je pense ici que c'est une affaire de traduction.

Dans la première édition, la traduction est semblable, Jésus dit : "C'est ma faute ! Pardonne-moi !".

L'expression italienne, pour sa part, est  : « Per colpa mia ! Perdonami ! ».

Je pense qu'on pourrait également le traduire par : "C'est à cause de moi !". Et là, il n'y a aucune notion de faute, c'est juste la vérité pure et simple : Lazare a souffert en allant sur son char, a priori pour rejoindre le Christ, comme on lit ici.

Et Jésus, l'Homme-Dieu qui est aussi notre Ami, qui souffre de nous voir souffrir, demande ainsi pardon à son ami qu'est Lazare.

Je ne crois pas qu'il faille le voir comme une faiblesse, mais comme un signe d'humanité du Maître, qui sera de temps en temps délaissé par le Père pour vivre complètement notre condition d'homme. Et ainsi, je pense qu'il dit cela ainsi dans un sens de compassion - au sens qu'il souffre de voir souffrir ceux qui sont bons, à cause de Lui.

C'est un premier élément de réponse... Mais peut-être que d'autres apporteront leur pierre à l'édifice Wink

Fraternellement,
Hélène
tiberiade2024
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"C'est ma faute, pardonne-moi" Empty Re: "C'est ma faute, pardonne-moi"

Ven 9 Aoû - 14:43
Bonjour @Hélène

Merci pour votre réponse qui apporte un élément de compréhension au passage cité du Christ. Mais en fait, ce n'est pas tant le 1er élément de sa réponse qui me gêne : "C'est ma faute" (que l'on pourrait effectivement traduire, que l'on devrait même traduire par : "C'est à cause de moi", que le 2eme élément de la phrase : "Pardonne-moi". Et là, il me paraît qu'en aucun cas, Jésus, même homme, ne peut demander le pardon d'un autre homme. Le pardon se donne uniquement après une offense reçue. Et pour ce qui concerne Lazare, il n'a subi aucune offense de Jésus, juste des souffrances, qui lui sont imposées par Dieu, et auxquelles Jésus ne peut rien changer, dans l'immédiat. Je crois que ni Jésus, ni sa Mère, n'ont à demander un pardon pour quelque épreuve que ce soit. 
Cela dit, le problème reste entier, car MV transcrivant fidèlement les paroles et les discours de Jésus, les phrases que nous lisons existent bel et bien !
Hélène
Hélène
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"C'est ma faute, pardonne-moi" Empty Re: "C'est ma faute, pardonne-moi"

Ven 9 Aoû - 15:08
Bonjour @tiberiade2024,

Si on suit votre logique (que je comprends tout à fait !), on pourrait s'étonner des parole suivantes de Jésus, lors de son agonie :

     Il enlève son manteau comme s’il avait chaud. Il le regarde… Mais que voit-il ? Ses yeux ne regardent pas autre chose que sa torture et tout sert à cette torture pour l’augmenter, même le manteau tissé par sa Mère. Il l’embrasse et dit :

     « Pardon, Maman ! Pardon ! »

     Il semble demander cela à l’étoffe filée et tissée avec amour par la Vierge… (602.15)

Pourtant, Jésus n'a rien à se faire pardonner. Mais il souffre de faire souffrir. Je dirais plutôt, moi, que c'est une forme d'humilité de la part du Christ, qui sera un jour abandonné par le Père et qui lui demande pardon dès le premier jour de sa vie publique pour le moindre soupir à l'encontre de leur mission.

      Le premier “ Notre Père ” a été dit dans le jardin de Nazareth pour consoler Marie de sa peine et offrir “ nos ” volontés à l’Eternel au moment où débutait pour ces volontés une période de renoncement toujours croissant qui culminera pour moi dans le renoncement à la vie et pour Marie dans la mort de son Fils.

      Et bien que nous n’ayons rien à nous faire pardonner par le Père, nous avons tenu, nous les “ Sans Faute ”, à implorer le pardon du Père pour être pardonnés, absous, ne serait-ce que d’un soupir à l’encontre de la dignité de notre mission. Cela pour vous enseigner que, plus on est en grâce, plus notre mission est bénie et féconde. Pour vous enseigner le respect de Dieu et l’humilité. Devant Dieu le Père, même nos deux perfections d’Homme et de Femme se sont senties comme un néant et ont imploré pardon comme elles ont demandé le “ pain quotidien ”. (EMV 44)

En somme : Jésus n'a rien à se faire pardonner.
Mais l'Amour demande pardon même pour des fautes inexistantes, car l'Ami n'aime pas, ne peut aimer la souffrance qu'il fait endurer à ses âmes les plus fidèles.
En l'état, il faudrait voir si Jésus, à ce moment-là, n'était pas l'Homme, c'est-à-dire que son Père aurait pu déjà se retirer par intermittence et moins lui faire sentir l'union avec son Fils. Il le rapprocherait ainsi de l'état qu'il vivra à Gethsémani, et qui pourra donc être plus pénible pour le Christ, de sorte qu'il dirait des choses "moins compréhensibles", pour nous.

Mais là encore, ce n'est qu'une réflexion comme une autre Smile

Fraternellement,
Hélène
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